Récit de la course : Trail de la Vallée de la Vère 2006, par Mustang
Athis... la Suisse
Ce dernier dimanche d’avril n’est guère souriant : temps gris et température en berne. Athis nous accueille. Pour beaucoup, c’est le premier trail de la saison. Je retrouve nombre de figures familières. Les amis de Champfrémont et de la Muti sont là ! Cette année, c’est mon cinquième « Athis ». Aussi, le parcours à venir est sans surprise. Visiblement, il sera relativement sec. Avec les copains de l’A3, je pars faire un petit échauffement. Je ne sais pas trop comment cela va se passer. J’ai pas mal dételé depuis le marathon de Paris d’il y a trois semaines. Bientôt treize heures, les coureurs se rassemblent dans la bonne humeur derrière la banderole. Jacques Nevoux donne les derniers conseils et c’est le départ. Déjà, dans le petit bois, je trouve l’allure de bon aloi. Après le goudron, se présente ce pourquoi les coureurs sont là: une ferme, l’herbage à traverser. Bonne nouvelle, le terrain est sec. J’ai connu ce pré naguère comme un véritable bourbier. Ensuite, vient la première plongée vers la vallée de la Vère. A mi-pente, les sources ruissellent au milieu du chemin caillouteux. Il ne faut pas hésiter comme certains, je m’élance dans la boue et les cailloux. Ce genre de descente est toujours spectaculaire. Il faut vraiment une certaine habitude et une prise de risque pour les passer. En bas, le petit pont et tout de suite la remontée abrupte. Je cours mais après la première épingle, comme les autres, je marche pour gravir ce sentier raide où le cœur est au bord de l’explosion. Enfin, j’atteins le haut pour redescendre doucement vers le promontoire entre la Vère et le Noireau. C’est l’endroit le plus exaltant du parcours. Dommage, le soleil n’est pas de la partie. Mais le sous-bois est illuminé par les jacinthes bleues, les stellaires blanches, les genêts. Mêmes les humbles pissenlits contribuent à cet enchantement. Arrivé à l’extrémité du promontoire, je plonge dans la pente. Le sentier décrit des « s » bien montagnards. Je trouve le rythme bien enlevé. Thierry et Jean-François sont encore à portée de vue. Bientôt, arrive la deuxième difficulté du parcours, la côte des Oiseaux. Le parcours est champêtre. Je ne m’arrête pas au premier ravitaillement. Je me sens bien. Le mollet gauche ne se rappelle pas à mon mauvais souvenir. Le parcours emprunte une partie difficile, tout en dévers dans un sous-bois. Par endroit, la pente est particulièrement raide et revendique bien son appellation helvétique. Bien qu’il faille être très attentif, je jette des coups d’œil au paysage. Soudain, j’aperçois Raymond. Que fait-il ici ? J’arrive à sa hauteur et il me confie sa détresse. Que lui dire ? Courage, accroche-toi ! Nous changeons de pente et le devers est dans l’autre sens. Il ne ferait pas bon d’être un dahut dans cette course. C’est la troisième montée. La fatigue commence à se faire sentir. Arrivé sur la route, des spectateurs soulignent la rudesse de la pente. Je salue ces suisses normands. Le parcours à venir va me permettre de souffler un peu. C’est le bocage, chemins creux, haies, pommiers en fleurs Vraiment dommage que le soleil ne soit pas de la fête. Avant le verger, Raymond a pris du poil de la bête et est reparti. J’en reviens pas. Il est déjà loin devant moi. Par contre j’aperçois Jean-François. Je monte tranquillement dans le verger. Je me souviens qu’à mon premier Athis, j’étais exténué et je l’avais monté en marchant. La piste s’insinue ensuite dans les genêts pour déboucher sur un nouveau promontoire. Là encore, il faut plonger dans la pente caillouteuse qui rappelle certaine descente des Templiers. Je traverse la route où un ami me salue. Je traverse l’usine et de nouveau, il faut remonter. En marchant ! Les mains sur les hanches ! Mais je sais que là haut, ce sera une galopade vers le retour. Chemins et routes s’enchaînent. Dans les hameaux, des spectateurs encouragent les coureurs. Je suis sur le chemin du retour avec la dernière montée. Le parcours est familier puisqu’il s’agit celui de l’aller. Je reprends ma course à un bon rythme. Bientôt, j’aperçois le clocher d’Athis. Je regarde ma montre. Je suis assez surpris car je vais certainement faire mon meilleur temps sur ce parcours, tout au moins depuis qu’il mesure 30 km. J’accélère. J’aimerais bien faire en-dessous de 2 h 50. Oh, cette année, on contourne le lac par la droite. J’aperçois Eric qui m’encourage puis ce sont Mireille et Sylvie qui, à leur tour, me galvanisent pour mes dernières centaines de mètres. Toujours cette même émotion pour l’arrivée. Le contrat est rempli au-delà de toute espérance: 2 h 49. Les échéances à venir seront autrement plus corsées et pour finir les pentes seront véritablement suisses ! Allez, à la douche, chaude ! C’est le privilège de ceux qui arrivent avant 3 h 00 !
Mustang
2 commentaires
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 05-03-2011 à 18:54:00
Et le Raymond m'avait rattrapé quand même ! Ce fut notre meilleur Athis !
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 05-03-2011 à 18:54:00
Et le Raymond m'avait rattrapé quand même ! Ce fut notre meilleur Athis !
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