L'auteur : Khioube
La course : Trail des Cabornis - 40 km
Date : 10/3/2013
Lieu : Chasselay (Rhône)
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Distance : 40km
Objectif : Terminer
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Dimanche 10 mars 2013 avait lieu la dixième édition du trail des Cabornis dans les Monts d’Or. Dans le cadre de ma préparation au Lyon Urban Trail (36 km), qui s’intègre lui-même à ma préparation du marathon du Mont-Blanc qui se déroulera le 30 juin, j’ai décidé de participer à cette course qui me semblait présenter trois avantages majeurs : elle tombe à un moment où je n’avais rien de prévu, elle n’est qu’à deux pas de Lyon et surtout elle permet de choisir au bout de 17 km s’il on s’engage sur la distance moyenne (25 km) ou la distance longue (40 km), formule idéale en période de reprise.
Mon expérience de traileur se limitant à quelques courses de distance moyenne (23 km au LUT 2012, 26 km au Trail de Saint-Jacques) et à une tentative manquée de Saintexpress en décembre (abandon au 30ème km pour cause d’ennui profond), je ne cesse, depuis mon inscription au marathon du Mont-Blanc de me demander si je suis vraiment capable de courir pendant plus de 4 heures, à la fois moralement et physiquement (mais surtout moralement, en fait, étant davantage sujet à la flemme qu’aux tendinites).
Bien que le Trail des Cabornis constitue donc l’occasion rêvée de répondre à cette question, j’aborde tout de même la course avec une certaine confusion. Il faut dire qu’en-dehors de mes entraînements de football gaélique (de quoi ?!), ma préparation se résume depuis le Nouvel An à trois sorties « longues » (18 km) et quelques sorties courtes et tranquilles.
Ayant trouvé un chauffeur charitable en la personne de Laurent (Arclusaz) grâce à Kikourou, dont je découvre juste l’existence, je rejoins Chasselay accompagné de deux autres Kikoureurs (Rémi et Ogo). Je reconnais certains visages (Arthur Baldur, croisé lors de la reconnaissance du LUT quelques semaines plus tôt) et fais la connaissance d’autres Kikoureurs émérites (comme la célèbre Mamanpat), j’aperçois Julien Chorier, Céline Lafaye et me dis qu’il va être difficile de faire un podium aujourd’hui (haha). Le temps est magnifique, l’ambiance est joyeuse, je décide officiellement de partir pour 40 bornes.
Le départ est lancé à 9h. Le cortège s’élance dans les rues de Chasselay que nous quittons au bout de quelques centaines de mètres pour rejoindre des petits chemins de campagne, puis la forêt. Étant un habitué du trail urbain, la difficulté technique de certaines côtes ne manque pas de me surprendre : non seulement elles sont extrêmement raides (au moins l’éternelle question « course ou marche » ne se pose pas une seconde) mais elles sont en plus couvertes d’une boue qui colle aux chaussures et les change en patins à glace. Je m’accroche aux arbres, aux cordes, et surtout à l’idée qu’il n’y a jamais « que » 2000m de dénivelé positif et que le parcours va bien finir par se calmer un peu. Mon vœu est rapidement exaucé, je reprends tranquillement mon périple en sauvant au passage un coureur d’une chute certaine dans un fossé et un autre d’un détour non négligeable (« euh, c’est par là »). Finalement j’atteins le premier ravitaillement au bout de 2h06 avec un peu d’avance sur la barrière horaire (maximum autorisé : 2h30 pour le 40km) et j’en profite pour faire une pause coca-emmental-coup de fil bien méritée.
Ayant renoncé à battre le record de l’épreuve, je pars dix minutes plus tard à l’assaut du deuxième tronçon. Au bout de quelques mètres je constate que je suis presque tout seul et que la plupart des coureurs se sont orientés vers la distance moyenne. Il est bientôt midi et le soleil commence à taper assez fort ; alors que les côtes les plus redoutables du parcours se profilent (ce que j’aurais su si j’avais daigné jeter un œil au profil de la course avant le départ), je me rends compte que j’ai totalement oublié de remplir mes gourdes. Il me reste donc plus de 10km à courir avec environ 20cl d’eau. Chapeau l’artiste. Heureusement pour moi un gruppetto se forme, la présence d’autres coureurs me permet de ne pas trop penser à Bear Grylls buvant son urine dans le désert mexicain ou à Alexander Supertramp en Alaska (je regarde trop la télé).
Après deux heures interminables, j’arrive au second ravitaillement. En bon chat échaudé, je remplis mes gourdes et, après avoir descendu bon nombre de gobelets d’eau fraîche et avalé tout ce qui me passe sous la main (cocktail fruits secs-fromage-chocolat, à retenter), je pars à l’assaut des 10 derniers kilomètres. À ma surprise je n’ai pas vraiment de douleurs, si ce n’est une cuisse qui commence un peu à tirer (n’est-ce pas son droit le plus strict à ce stade de la course ?) et un orteil qui me fait savoir que j’aurais pu serrer mes chaussures un peu plus fort. J’arrive encore à doubler des coureurs dans les descentes et à tenir la route sur le plat ; par contre la moindre côte est désormais synonyme de marche.
Finalement, après 5h30 de course, je quitte enfin les chemins pour atteindre les rues de Chasselay et 8mn plus tard, je franchis la ligne d’arrivée.
Rarement je n’aurai autant apprécié un verre de Coca et quelques tranches de saucisson (les ravitaillements sont ce que je préfère dans le trail, vous l’aurez compris). Mais l’important est ailleurs : j’ai passé une super journée, j’ai réussi à courir pendant pratiquement 6h sans jeter l’éponge – et sans que cela ne me traverse l’esprit – et je n’ai pas trop souffert. Pour couronner le tout je rencontre de nouveaux Kikoureurs qui ont la gentillesse de me déposer à Lyon. Merci encore !
Le trail des Cabornis a tenu toutes les promesses que je n’avais pas placé en lui, pour ainsi dire. Il vient de passer du statut de « course préparatoire » à « objectif à part entière pour 2014 ». Par contre, je l’annonce d’emblée : je refuse de mettre plus de 5h !
Maintenant, place à la préparation pour le LUT, qui s’annonce douloureux aussi, et pour le marathon du Mont-Blanc. Mais chaque chose en son temps, il faut reprendre des forces : à table !
5 commentaires
Commentaire de Mamanpat posté le 22-03-2013 à 15:59:29
Bienvenu ! Mais fais gaffe, tu n'es pas le seul à préférer les ravitos aux parcours !...
Rendez-vous au LUT !
Commentaire de Arclusaz posté le 22-03-2013 à 18:44:09
Bravo Guillaume ! super temps avec peu d'entrainement (donc tu as un gros potentiel) et très beau CR bien complet.
En t'abandonnant pour le retour, je savais bien que d'autres kikoureurs allaient te ramener, c'est tellement dans l'esprit (pas l'esprit trail, l'esprit kikourou !).
La prochaine fois qu'on se voit, faut qu'on parle du Marathon du Mont Blanc (j'espère que tu connais mon CR par coeur !) et surtout de football gaëlique : j'avais noté cette particularité sur ton profil mais je pensais que c'était une plaisanterie : j'ignorais qu'on puisse pratiquer ce sport si typique à Lyon !
au plaisir....
Commentaire de Khioube posté le 22-03-2013 à 18:47:46
Merci à vous deux pour vos commentaires ! Je vais lire ton compte-rendu avec un immense intérêt, je ne l'avais pas encore repéré ! Quant au football gaélique, effectivement, on pratique ce sport à Lyon. D'ailleurs demain c'est le tournoi national de foot gaélique de Lyon, on reçoit Toulouse, Paris, Niort et Clermont-Ferrand. C'est sur le campus de la Doua à Villeurbanne, si jamais tu es curieux !
A la prochaine !
Commentaire de snail69 posté le 22-03-2013 à 21:31:07
Alors voilà un CR bien agaçant: 3 petites sorties en 3 mois et hop 5h30 pour 40 km et 2000D+ dont 10 km parcourus avec 20 cl d'eau. J'espère que Clermont va vous foutre la pâtée demain ! :-)
En tous cas, bienvenue ! Tu as déjà rencontré de très beaux specimens kikourous et à bientôt sur des Offs.
Commentaire de Khioube posté le 25-03-2013 à 07:55:10
Merci pour les voeux de bienvenue, c'est bien aimable. Je vais tâcher de m'entraîner comme tout le monde pour la prochaine. Quant au tournoi de football gaélique, nous avons perdu 12 à 11 aux prolongations en finale contre Paris... Clermont est 3e. ;-)
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