Récit de la course : Trail du Vignoble Nantais - 54 km 2013, par ejouvin

L'auteur : ejouvin

La course : Trail du Vignoble Nantais - 54 km

Date : 24/2/2013

Lieu : Le Landreau (Loire-Atlantique)

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Distance : 55km

Objectif : Se dépenser

7 commentaires

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50km 1 - Etienne 1, match nul.

Samedi 23 février, en route pour une nouvelle aventure. Cette fois-ci, mon pote vient me chercher pour aller sur Nantes. Nous y passerons un week end d’entrainement, histoire de juger de l’état de forme actuelle.

 

La route est longue mais se passe bien et nous en profitons pour discuter de la « stratégie » à adopter sur la course. Autant vous dire que j’ai la pétoche. Je prévois de faire le nocturne plutôt tranquille, mais mon pote me conseille de partir au cardio, objectif 170 pulses de moyenne. A cet instant, je le prends pour un fou. Nous arrivons donc tranquillement à l’hôtel pour poser les affaires et se reposer un petit peu. Puis vient l’heure de se préparer et d’aller chercher le dossard.

 

Il fait frais, mais c’est supportable. Nous reconnaissons le départ ensemble plusieurs fois. C’est très large, ce qui va permettre de ne pas avoir trop de bouchons. Et voilà, il est bientôt 20h et le départ va être donné. Nous nous plaçons en première ligne, une première pour moi. Bah oui, je sais que je ne suis pas à ma place, mais bon je ne devrais pas trop gêner.

 

Le départ est donné légèrement en avance et ça part vite, très vite. Bah c’est ça de se mettre en première ligne aussi… 4’07 au premier kilo, au secours Maman (ma maman à moi, pas MamanPat) je suis en train de faire une connerie. Revenons au mois de Janvier, quand je faisais des 10km, le départ était en 4’… Mais là, il y a minimum 20 à faire et pas sur route.

Bon, de toutes les façons, ça doit être réalisé au cardio, alors je me mets à 170 max et je verrai bien.

 

Le parcours est vraiment sympa, même si nous n’y voyons rien, la nuit oblige. Une première boucle de 4km permet de se chauffer et de visiter les vignes. Le terrain est dur, très dur, et cassant. En plus, ils nous font passer dans un courant d’eau, les pieds sont gelés. Puis nous traversons les vignes, et passons là où seuls les tracteurs passent. Autant dire qu’il faut faire attention aux chevilles. Comme aime à dire mon pote, j’ai l’impression que c’est soirée portes ouvertes. Je me fais dépasser de tous les côtés. Et pourtant, j’ai l’impression de me défoncer, d’être au taquet. La soirée va être longue à ce rythme.

La deuxième boucle passe encore dans les champs, mais nous rencontrons de la boue, de l’eau. Ca gèle les pieds. A la fin de cette boucle, nous aurons parcouru la moitié de la distance annoncée. Soit 10km que je vais boucler en 45’30 … Hein, mais c’est quoi ce « bordel » ? Et pourtant, je continue de me faire dépasser de partout. Sur cette partie, nous aurons une belle surprise. Un premier pas qui va direct dans de la boue bien épaisse, puis un deuxième qui plongera jusqu’à en dessous du genou. Pour moi, ce sera le pied gauche, il parait que ça porte bonheur.

La troisième boucle s’offre à nous. Elle sera plus ludique, plus variée. Des chemins, des sous-bois, des singles, enfin de ce que je m’en souviens. Et qui dit sous-bois, dis BOUE. C’est chaotique, parfois terrible pour le rythme. Durant cette boucle, les journées du patrimoine se termineront enfin. Je commencerai enfin à reprendre des places au classement. Je passe un long moment à jouer au chat et à la souris avec deux mecs. Je finirai par avoir gain de cause sur la fin, où j’arriverai enfin à les faire sauter.

A cet instant, je ne pense plus à grand-chose, juste contrôler le cardio pour ne pas aller au dessus de 170. Je ne me sens pas si fatigué que cela, il faut dire que le parcours est particulièrement roulant. Par contre, mes fringues sont pleines de boue, les chaussures méconnaissables. Je ne peux même pas défaire le nœud des lacets tellement il y a de la boue. Sans compter cette douce odeur de boue / vase, c’est juste horrible. Mes mollets sont également couverts, ça me fait une deuxième peau. La douche va prendre cher.

 

Et voilà, le parcours se termine enfin. Il y aura finalement 22km à la montre. Au vue de la course et des résultats de l’année dernière, je me dis que si je suis dans les 200, ce sera beau. Et surprise, 1h41’53 cette année permet d’être à la 72ème place sur 749 finishers.

 

 

Ah oui, j’ai oublié de dire… Si nous avions pris l’hôtel, ce n’est pas parce que la course est nocturne. Mais parce que l’on est sur le défi des fondus. Et mince, il me reste à faire 52km le lendemain matin à 8h. Voilà pourquoi je pensais le faire tranquille ce nocturne. Aïe aïe aîe, dans quoi suis-je engagé moi.

Aller, vite direction nos appartements, passage par une brasserie pour reprendre des forces et une bonne douche. Un petit tour sur le classement du défi, je suis à priori 13ème. Heu comment dire… et si je jouai le « top » 10 ? Bon non, ne pensons pas à cela, pensons déjà à terminer. J’ai quand même une revanche à prendre sur le 50, le premier réalisé ayant été une catastrophe.

 

 

Dimanche matin 5h, j'me réveille comme une fleur, ça va les gars bien dormi ? pas de réponse tant pis. Bon trêve de plaisanterie, il est l’heure de faire le sac voir l’étendue des dégâts sur les fringues. Les pompes ne sont pas sèches, le tee shirt non plus. Le cuissard est couvert de boue mais sec. Et heureusement, j’ai pris mes anciennes chaussures de trail, que je pense finir sur cette course.

Un bon plat de pate, du jambon et c’est parti pour la ballade. Comme la veille, je me place en première ligne, juste à côté de Erik Clavery. Le départ est donné et j’échange deux trois mots, des banalités puis il s’envole.

Il fait encore frais, mais le début du parcours est rigolo. Passage chez un caviste, petite mise en scène, c’est rigolo. Par contre, 500m plus loin ce n’est vraiment pas drole. Encore un petit filet d’eau à traverser. Comme je me doute que cela ne sera pas le dernier, je trace tout droit. Brrrrr c’est FROIIIIIIIIIIIIIIIIID.

 

Mais ne perdons pas l’objectif de cette deuxième partie, c’est cardio entre 155 et 160. Je vais m’y appliquer mais j’ai perdu mes repères. Punaise, je tourne entre 5’10 et 5’20 au kilo. Et pourtant, c’est encore la même histoire, je perds des places par paquet. Là, franchement je perds confiance. Je passe le premier 10km en 53’30. Ok c’est plat, mais je me dis que je vais exploser. Mais qu’en est-il des autres, à quelle place je vais terminer ???

Arrivé au 13km, j’entends un mec dire à son pote : « 1h13 pour 13 km (un peu plus en fait) je n’ai jamais été aussi vite en course ». Whaouuu, soit il est fou, soit il va faire un super temps. Mais à cet instant je penchais sur la première option, car leur calcul 13km/1h13 qui donne 26km en 2h26, je trouve que cela cloche. Bon, je les laisse tranquille et continue mon bonhomme de chemin.

ENFIN, après 20 km, je reprends des places. J’ai l’impression que ça commence à exploser et je reprends des petits groupes de 3-4 coureurs. Mais nous attaquons un long single dans les bois. Ça tourne, ça descend, ça monte. Nous remontons un ruisseau les pieds dans l’eau avec un fond où les pompes s’enfoncent. Comme elles sont trouées au niveau des pouces, des petits cailloux viennent chatouiller ma plante des pieds. C’est particulièrement désagréable… Mes boosters sont couverts de boue, il fait froid, le vent se lève. Je remonte le buff au niveau des oreilles tant bien que mal. Je dois avoir un look d’enfer, c’est sur je vais trouver l’âme sœur aujourd’hui avec mon look multi couleurs.

Un enchainement de marches va m’achever. Déjà que je ne suis pas à l’aise, là c’est l’enfer pour moi. Marches étroites et larges, petites puis hautes. Il serait possible de passer sur le côté, mais c’est trop raide pour moi. Et une fois que l’on arrive en haut, il faut redescendre. Je ne suis définitivement pas à l’aise et je passerai cela avec grande prudence.

 

Et au 30km, c’est la catastrophe. Je perds toute lucidité, j’en peux plus. Le cardio tombe à 150, impossible d’appuyer, les cuisses tirent. Je ne sais plus où je suis, je ne capte plus rien, c’est la débandade. Plusieurs coureurs vont me reprendre. J’en vois un au bonnet rouge qui mettra 3km pour revenir sur moi. Nous discutons un peu et il m’encourage à le tenir. Mais je ne peux pas, dès que j’essaye, je monte à 170, c’est l’enfer. Je le laisse filer.

 

Je me fixe le troisième ravito en tête, il doit être au km 39. Il doit approcher, je l’attends avec impatience pour me dire qu’il restera 13km. En haut d’une petite montée, 38km800, les bénévoles nous indique que le prochain ravito est à 5km. HEIIIIIIIIIN COMMENT ? mais ça fait presque 44km, arg c’est long. Mais il y a combien sur cette course ? Encore un petit coup au moral et je vais perdre quelques places.

 

Arrivé au km 42, il doit m’en rester 10, soit un peu plus d’1h. Deuxième coups dur, un bénévole m’indique qu’il reste 12 km… Arg, ce n’est pas 52 mais 54. Bon bah ça va faire 1h15.

Le ravito arrive enfin et le mec qui m’a passé vient me voir. Prend quelques nouvelles pour savoir comment je vais. Je lui réponds rapidement que je suis mort, que ça va être difficile. Je prends rapidement des oranges et repars tout de suite. Faut pas traîner ici. Cet arrêt express me permet alors de reprendre quelques places, je sers les dents et je sais que la fin est proche. J’ai débranché le cerveau depuis un moment, et il n’est pas question de le rebrancher. C’est pour cela que je n’ai aucun souvenir de la course, je me concentre sur le cardio, sur le temps qui passe.

Je me souviens juste d’un mec qui me reprends, passe devant puis marche. Je reprends du terrain, puis il revient et ainsi de suite. Ce petit jeu va durer quelques kilomètres, puis j’arriverai à le lâcher au profit d’une descente particulièrement amusante. Elle est couverte de boue glissante, et à peine le pied posé, celui-ci part. Cette toute petite portion se fait entièrement en glissage, façon ski de descente. Je me retrouve en bas sans même lever les jambes.

 

Bizarrement, la tendance s’inverse, je ne pense pas accélérer et pourtant je recommence à reprendre des places, ce qui donnera 15 places entre le dernier pointage et l’arrivée, après en avoir perdu 7 au troisième.

 

La fin du parcours est comme la veille, je me souviens de la grosse marre de boue où l’on s’enfonce jusqu’au genou et où un mec s’était étalé de tout son long devant moi. Passage prudent puis une dernière butte. La fin est proche, vraiment proche. Cependant, la montre indique déjà 54 km, mais combien reste-t’il ?

Dernier passage dans les vignes, je continue à reprendre quelques places. Nous arrivons vers le lycée et le bénévole au croisement me dit « Bravo, vous allez accompagner la première féminine ». Ah ça non, je ne vais pas l’accompagner, si je peux je la passe. Cela va se produire, par contre, je me ferrai passer par un coureur dans les derniers mètres.

Je franchis l’arche d’arrivé, appuis sur la touche Stop de ma montre. Il y a 55km300 au compteur, beaucoup plus que les 52 annoncés. Et vous n’allez pas me croire, je suis déçu. Avant la course, j’aurai signé pour un temps en 6h et pourtant je fais 5h34’16. Alors pourquoi être déçu ??? J’ai complètement merdé mon alimentation, j’ai l’impression d’être dans les profondeurs du classement.

Je suis naze, ailleurs, la tête dans le vague. Puis le classement tombe, 48ème sur 209 finishers… Pourcentage bien moins bon que la veille.

Par contre, sur le challenge, je termine 8ème, donc j’ai repris quelques places. Mais je ne vais pas me satisfaire de cela, car des coureurs me sont passés devant. Arrrrg,  j’ai beau dire que je fais tout ça pour m’amuser, pour moi, mais il y a toujours un petit esprit de compétition.

 

 

En conclusion, il y a quand même du progrès. J’ai bu plus que d’habitude, mais pas encore assez. Tout juste 3 litres. Par contre pour le solide, 5 abricots secs, ½ barre de céréale et une compote, c’est trop juste.

Et puis, j’ai percé mes deux dernières paires de chaussettes. Arg, mon défis à la con de l’année et déjà mort.

Concernant l’organisation, c’était au top. Ballisage impeccable la nuit comme le jour. Bénévole très sympa, un repas final copieux. Les ravitos sont un peu légers, mais ça passe. Un point d’amélioration concerne les annonces de kilométrages des courses et des ravitos. Quand on se planifie pour l’avoir au km 39 et qu’il arrive au 44ème, c’est un peu rude. Ce point a été soulevé, et les bénévoles ont pris notes de ces remarques. Ce qui prouvent une bonne organisation quand même.

 

Enfin, un petit conseil pour ceux qui voudront y participer. Prenez votre équipement en DOUBLE. Mes pompes étaient inutilisables après chacune des courses.

7 commentaires

Commentaire de jepipote posté le 26-02-2013 à 07:51:30

j'en connais qui serait satisfait d'une si belle perf, hormis la gestion du ravito c'est presque le sans faute. moi je dis félicitations.

Commentaire de ejouvin posté le 26-02-2013 à 11:25:24

Merci jepipote.

Comme tu dis, hormis la gestion du ravito ...
Par contre, ce n'était pas le sans faute quand même, je finis vraiment en vrac, mais bon c'est l'expérience qui rentre.

Commentaire de jano posté le 26-02-2013 à 14:26:51

bravo, quelle progression !!!
faut dire que tu fais du volume...attention à la blessure quand même si tu as des belles échéances en 2013.

Commentaire de ejouvin posté le 26-02-2013 à 14:38:08

Merci jano.

Oui j'essaye de faire pas mal de volume, et si possible de qualité. Mais bon, il y a encore des manques, surtout sur les montées / descentes pour la belle échéances de 2013.

Concernant la blessure, je vais suivre ton conseil, j'écoute le corps. Il est aussi vrai que de voir mon pote se faire une déchirure après 100m de course ce week end, ça refroidit un peu. Donc prudence et ne surtout pas forcer.

Commentaire de ejouvin posté le 26-02-2013 à 14:42:52

En complément de ma précédente réponse, vos commentaires à tous, le suivi de mon pote, me motive d'autant plus. C'est aussi pourquoi je partage ici mes sensations d'après course.
Je dois dire que durant la course, je "pensais" à mettre le clignotant. Mais la "présence" de Kikourou, des amis m'a redonné l'énergie nécessaire, énergie que j'aurai du prendre dans les gels bien avant ;)

Commentaire de Arclusaz posté le 04-03-2013 à 12:22:45

mais où s'arrêtera t il ?
il fait un top 8 et il est déçu !!!!!

comme l'a dit jano, fais juste gaffe à ne pas trop en faire et la maxi-Race va passer comme une lettre à la poste : en plus, il parait que c'est tout plat... si, si, je t'assures, j'y étais cette semaine !

Commentaire de ejouvin posté le 04-03-2013 à 13:56:28

Merci, merci.

Déçu pas par la place (quoique 6ème été abordable) mais par la gestion de cette course.

Nous ne pouvons pas dire qu'elle passera comme une lettre à la poste, attendons de voir l'arrivée, si je la vois.

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