L'auteur : PtitLudo
La course : Paris-Mantes
Date : 27/1/2013
Lieu : Boulogne Billancourt (Hauts-de-Seine)
Affichage : 2731 vues
Distance : 54km
Matos : Chaussures New Balance 880 en fin de vie
Sac salomon XT-Wings 10+3
Montre GPS Garmin 910xt
Frontale Ferei hl08 avec batterie déportée
Objectif : Balade
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Me voici ce 27/01 au départ du Versailles-Mantes la jolie, une épreuve dont je ne connaissais même pas l'existence il y a à peine 2 mois. Mois de décembre 2012, reprise progressive de l'entrainement suite à mon entorse de début octobre. Les mois de janvier et février s'annoncent difficile, avec beaucoup de travail de vitesse pour retrouver mon niveau de début octobre. Je me dis qu'il serait bien de caler une épreuve "récréation" dans mon planning pour me changer les idées, mais je ne trouve rien qui corresponde à mes contraintes (moyennement long, un peu nature, et peu technique pour épargner ma cheville de tout risque de surentorse).
Puis finalement, via facebook, je découvre cette épreuve, et je vais lire les quelques récits sur Kikourou. La marche ce n'est vraiment pas mon truc, avec mes ch'tites guiboles, atteindre les 6,5km/h est déjà un exploit, mais je me dis que je prendrai le temps qu'il faudra, de toute façon il y a jusqu'à 11h pour arriver, le départ ayant lieu à 0h00.
Après un peu de reflexion, je me décide donc à m'inscrire. Je ferai juste une sortie longue de prépa en marchant 2 semaines avant, où je ferai 26km en 4h25. Bref, je me dis que partir sur un objectif de 9h est raisonnable, mais sans trainer en chemin. Je partirai donc en autonomie complète avec un minimum de pauses, ce qui me jouera un tour pendant la marche.
Jour J, je fais une bonne sieste l'après-midi puis je mange vers 19h00 une bonne ration de pâtes avant de partir direction Mantes-la-jolie. J'ai pris l'option bus vers Versailles donc il faut être au rendez-vous vers 22h00. J'arriverai en fait à 21h00, 1h à tuer mais l'avantage est que je trouve une place à 200m de l'arrivée ce qui me rassure. Vers 21h30 je commence à me préparer puis je pars vers le point de rendez-vous pour les cars. En fait je suis arrivé trop tôt sur place car il y aura déjà une longue attente et au bout d'un moment le froid se fait ressentir.
Enfin les cars arrive, j'arriverais à monter dans le 3ème et c'est parti. Je discute pendant le trajet avec mon voisin pour qui c'est la 3ème édition, j'en profite pour lui soutirer quelques renseignements complémentaires. 3/4 d'heure après environ (mais en discutant je n'ai pas vu le temps passer finalement), on arrive à Versailles, tout le monde descend ! C'est un peu dur car on s'était bien réchauffés dans le car et nous voila de nouveau dans le froid.
J'attends un petit peu avant le pointage au cas où je retrouve des kikous, mais comme ça n'a pas été le cas, je passe le premier pointage avant qu'il y aie trop de monde et me voila dans le sas de départ. Encore plus d'1/2h à attendre et il ne fait pas bien chaud, je sautine sur place pour combattre le froid qui s'insinue. Enfin 0h01 le top départ, mais bon déjà que sur des courses ça piétine pas mal, alors sur une marche je ne vous fait pas un dessin.
Les 5 premiers km seront assez pénibles de mon point de vue car il faut absolument rester sur les trottoirs qui ne sont parfois pas très larges (guère plus de 2/3 personnes de front), et la police guette ainsi que les organisateurs qui nous remettent dans le droit chemin si l'on s'aventure sur la route. Pour l'instant je marche, à part à quelques moments où je trottine quelques secondes pour un dépassement et je reprend mon rythme de marche.
Après nous arrivons dans la forêt et là les choses changent radicalement. Fini le goudron relativement sûr (en ville les trottoirs étaient pas mal dégagés). Maintenant nous avons des couches de neige au sol et aux endroits où la couche est la plus mince c'est verglacé ! C'est holiday-on-ice avec mes chaussures de route à semelle lisse, impossible de marcher correctement, mes pieds partent dans tous les sens. Par moment je cours un peu pour effectuer quelques dépassements et je m'aperçois que finalement je glisse moins en courant qu'en marchant.
Du coup vers le 7ème km, je me décide à courir pour de bon, et ça sera le cas jusqu'à la fin, avec quelques périodes de marche pour récupération (ma plus grosse distance de course en 3 mois était de 17km !). Une sorte de cyrano personnalisé quoi, en moyenne 2km de course et puis de la marche pour récupérer et me ravitailler correctement. Du coup je commence à passer plein de monde, les marcheurs sont sympas, certains s'écartent, alors que normalement c'est bien précisé sur la carte que c'est interdit de courir.
A un moment je vois une tente et un attroupement. Il me semble que c'est un ravito et comme j'ai décidé de faire le moins de pauses possibles je continue. 3km plus loin je regarde ma montre et je vois 16km, et là gros coup de stress, le pointage n'était-il pas censé être vers le 12ème km ? Du coup je marche et j'attends qu'un coureur me rattrape et je lui demande s'il sait ou se trouve le pointage et là il me confirme ce que je craignais... Les tentes et l'attroupement ce n'était pas un ravito mais le pointage. J'hésite quelques secondes à faire 1/2 tour, mais refaire presque 4km en sens inverse sur une portion bien glissante c'est hors de question, tant pis si je n'ai pas la médaille au bout, je ne suis pas venu pour ça.
Enfin c'est là que je m'aperçois que j'ai pas mal avancé depuis que je me suis mis à courir. Plus ça va moins il y a de monde, et je finis par me retrouver tout seul, jusqu'à ce qu'on rejoigne l'embranchement d'où viennent les marcheurs des 39km. Pour l'instant depuis la sortie de la forêt c'est du goudron, tout va bien. Ce n'est qu'un peu plus loin que les choses vont se gâter.
Je ne manquerai pas le 2ème pointage, j'explique au gars que j'ai loupé le premier, mais bon finalement ça ne semble pas bien grave et il donne un coup de tampon à cheval sur les 2 zones de pointage. Je continuerai du coup l'esprit un peu plus libre.
Nous nous engageons plus loin sur un chemin entre les champs et là c'est un savant mélange de neige, de verglas et de boue auquel nous aurons droit. De plus nous prenons un vent glacial de face (un peu plus tard nous l'aurons plutôt dans le dos heureusement), bref un passage difficile. A un moment sur un virage à droite je ne fais pas gaffe et mes 2 jambes s'enfoncent de 20 bons cm dans une boue très molle et je me retrouve les pieds trempés. Dans mon malheur je me dis que j'ai de la chance, étant aux avants-postes, la boue n'a pas encore été trop piétinée, j'imagine la galère qu'ont du vivre les derniers !
Cette portion fait peut-être entre 5 et 10km, pas énorme mais la progression est difficile mais j'arrive quand même à courir parfois un peu. A un moment toute une zone est complètement verglacée et je me retrouve en arrêt complet, des coureurs me rattrapent, je pense qu'ils vont me dépasser mais ils ont du avoir le même problème que moi sur le verglas car finalement ils ne me passeront jamais... Je me sors de ce pétrin et je repars tant bien que mal. Après nous retrouverons du bitume en grande majorité jusqu'à la fin.
Arrivé un peu avant le dernier ravito un participant m'interpelle, il se trouve avec une autre personne accroupie avec la couverture de survie, et me demande de prévenir les secours. Je ne sais pas où je vais en trouver donc je continue en essayant de forcer un peu mon allure et je tombe sur le ravito, je fais un détour pour les prévenir mais apparemment ils étaient déjà au courant. Je repars, manque une première fois de me planter de route, puis arrivé à un embranchement, je ne sais pas où aller. La route principale semble aller à droite, en descente, et il y a une route tout droit.
Je reste donc planté là quelques instants, hésite à repartir en arrière pour aller demander aux bénévoles du ravito quelques centaines de mètres plus haut, puis finalement je vois au loin un coureur qui arrive, je décide donc de l'attendre encore une ou deux minutes. Lorsqu'il arrive je lui explique mon dilemne et il m'explique qu'il a déjà participé à la marche et qu'il semble reconnaitre le chemin à droite. Confiant je lui emboîte donc le pas. Nous suivons donc cette route, il y a plusieurs embranchements, toujours sans signalisation, à chaque fois je reste sur la route principale. Comme mon accompagnateur était un peu crâmé, je lui fausse compagnie, mais il me semble tourner en rond. Au bas d'une bonne montée, je me décide de nouveau à l'attendre et lui explique que nous tournons en rond. Il semble étonné, mais juste à ce moment, un coureur passe sur la route en haut de la côte. Nous remontons donc la côte et je lui fausse de nouveau compagnie en prenant cette fois la route qui continue tout droit, comme d'autres coureurs. Bilan de ces péripéties, 10-15 bonnes minutes perdues, mais comme ce n'est pas une course ça n'a pas d'importance.
Je repasse donc pas mal de participants (qui sont plus des coureurs que des marcheurs à cet endroit) que j'avais déjà passés avant d'aller faire un peu de jardinage, ça va ce n'est pas un trail, pas de single track ici, les routes sont larges et même si il on voit une voiture de temps en temps, ce n'est pas ça qui nous dérange. Puis je me retrouve de nouveau seul au monde, toujours en alternant les phases de course et de marche, même si à partir de ce moment jusqu'à la fin, la proportion de marche va augmenter. Sans préparation spécifique, en mode reprise, il n'y a pas de miracle !
Jusqu'à l'arrivée, le balisage se fait rare je trouve, il faut parfois bien chercher, plusieurs fois j'ai hésité, je suis revenu sur mes pas, et reparti en espérant avoir pris le bon chemin. Enfin finalement j'arrive le long d'un quai longeant la seine, puis des escaliers à monter sur la gauche que je monte tranquillement. En haut à gauche nous arrivons en ville, l'arrivé n'est plus qu'à quelques centaines de mètres. Après la traversée d'un petit parc, c'est l'arrivée au gymnase que je passe en 6h54 (pour 56km en tout à ma montre).
Je sors ma carte de pointage et pas de souci, l'arrivée est tamponnée et la dame me donne la médaille. Petit échange pour donner mon avis, j'explique que je suis satisfait même si le balisage sur la fin était un peu limite pour quelqu'un ne connaissant pas. Elle m'explique que des panneaux de signalisation ont apparemment été dérobés ...
Il fait chaud dans ce gymnase, je prend un chocolat, un BN et je vais m'asseoir sur les chaises mises à disposition. Il n'y a pas beaucoup de monde, c'est calme et reposant. Après 15/20mn je vais voir les ostéos pour ma gène au fessier droit, à ce moment il n'y a personne donc autant en profiter. Il semblerait que ce soit le nerf sciatique qui soit coincé entre 2 muscles. Après une 20aine de minutes de manipulations, je me dis qu'il est temps de retourner à la voiture.
La sortie du gymnase est très dure, d'autant qu'il s'est mis à pleuvoir, je suis content que la voiture ne soit pas trop loin à ce moment, même s'il faudra encore se changer accrobatiquement en évitant d'être trop mouillé pour pas attraper la crève.
En définitif, je ne regrette vraiment pas de m'être inscrit à cette marche, même si j'avoue ne pas trop avoir joué le jeu de la marche ... Mais c'était un bon test, 3 jours après j'ai bien récupéré et maintenant je me prépare à reprendre les vraies courses, 4 mois après ma dernière pendant laquelle je m'étais blessé. Peut-être que je reviendrai sur ce Versailles (ou Paris ou autre) - Mantes une autre année.
1 commentaire
Commentaire de RAPH91 posté le 01-02-2013 à 11:12:15
Belle sortie effectivement. J'ai découvert comme toi Paris Mantes cette année. Je pense qu'en la faisant en marchant, c'est quand même plus convivial.
Cette course t'aura permis de te rassurer. Bonne continuation.
A bientôt
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