Récit de la course : Saintélyon 2012, par RVLF

L'auteur : RVLF

La course : Saintélyon

Date : 2/12/2012

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 4081 vues

Distance : 70km

Matos : Hoka Mafate 2 WP
Skins
Veste Nike Storm

Objectif : Terminer

5 commentaires

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Dur les conditions

Bonjour à tous !

 
Petit résumé de ma SaintéLyon 2012 teminé hier à 9h00.
 
Départ au train de 16h52 d'Annecy avec Thomas et Yann. Arrivée pour Sainté à 19h47.
Puis c'est l'épisode des retraits de dossards où tout se passe bien et rapidement pour moi moins pour les 2 autres zozos dont le dossier n'était pas complet.
Ensuite je perds Thomas et Yann de vue. Ils vont à la pasta party, moi pas.
Je me rends au flore où l'équipe des Kikourous se trouvent, là-bas lambiance est feutrée, voire inexistante mais au moins je suis au chaud, pas stressé pour 2 sous. Je prends mon temps pour me changer. 22h50 je pars déposer mon sac. Puis me rends dans le hall principal pour attendre les dernières minutes.
23h40 je me rends sur la ligne où je retrouve Thomas. Il est stressé moi pas trop. Il fait bon même ... petit à petit on se réchauffe (en fait -3°).
0h00 Top départ !!!
Les 6 premiers kilomètres vont être une même et unique course pour moi : j'essaye de ne pas partir trop vite et me fais doubler par des centaines et centaines de personnes !
Ensuite c'est la première côte et donc les vitesses se stabilisent et me retrouvent dans le rythme.
Puis ce sont et les premières plaques de verglas qui apparaissent vers le 8ième.... Les premières chutes autour de moi.
Vers le 11-12ième km c'est la neige qui apparaît sur les premiers chemins  bien tassé voire gelées .. Les chutes de précipitent ....
Je suis toujours bien, dans le rythme mais cette neige n'annonce rien de bon pour moi.... Et 1 km avant le premier ravito de St Christo c'est à mon tour de chuter lourdement sur le dos .. Réflexe de judoka je te tape au sol pour amortir le choc ... Je me relève et c'est en arrivant au ravito que je me rend-compte que j'ai un doigt en sang .. Mais rien de grave à priori. Je ne m'arrête pas sur ce ravito et poursuit ma route ou plutôt mon chemin, car la STL c'est du bitume les 8-10 premiers kil et les grosso-modo les 15 derniers et le reste est fait de chemins, sentiers sous-bois, entre-coupés de passage sur des bouts de routes.
De plus en plus de neige au fur et à mesure que nous montons et le froid qui s'installe. Le froid ne me gène pas, je suis couvert en conséquence, même un peu trop. 
Par contre cette neige, jusqu'à 30-40 cm par endroit avec des congères de près d'un mètre c'est impressionnant. 
En fait, on aura fait un trail blanc de 20-25 km au milieu de la course !
Pour moi la galère continue avec une seconde chute, pas de bobos mais un coup au moral car je me rends compte que mes Hoka ne sont pas adapté à ce terrain glissant et que mes pieds souffrent, mes chevilles surtout, avec une petite entorse suite à cette seconde chute.
J'ai l'impression de passer dans une machine à laver tellement je suis secoué sur ces chemins enneigés !
Et le froid en haut sur le plateau est impressionnant, sans doute -8 à -9 avec un vent glaciale ... Brrr :-o
Et là hypo-glycémie ... Je ne sais pas ce qui m'arrive mais gros coup de barre, plus de force, un trou dans le ventre ! Je vais marcher durant 5-6 mn à la recherche de repères, d'énergie ... Je prends un gel .. Petit à petit ça revient ... J'ai au fond, de la chance car nous arrivons au second ravito. Je sors ma potion magique préparé par mes soins (sirop de riz / sirop d'agave et Açai) Cela me sauve, je retrouve assez vite de l'énergie, en ayant bu un petit verre de coca aussi.
Je peux trottiner à nouveau mais entre-temps je me suis bien refroidi et la cheville est devenue douloureuse ... Même pas à mi-course et déjà diminué !
Je ne pourrai plus courir en descente, surtout les chemins en descente avec ma cheville mais au moins je prendrai moins de risque avec tout ce verglas !
C'est encore 2 chutes qui m'attendent entre ce 2ième ravito et le 3ième ... Dont une du fait d'un autre concurrent qui me fauche le pied en glissant. La 3ième chute est rude et ma hanche s'en souvient encore :-((, la 4ième c'est pour le genou droit !
Ma frontale se fait la malle dans le même temps petit à petit mais je m'en rends pas vraiment compte éclairé par les autres et la buée sur les lunettes par moment, je ne prends pas le temps de changer les piles au 3ième ravito du coup et repart ...
Mauvais choix, car quelques km plus loin je me retrouve un peu seul dans un sous-bois et ne vois pas une pierre lisse et boum badaboum 5ième chute ... 2-3 concurrents s'arrête ...Un me relève et je reprends mes esprits car celle-ci fait très mal ...
Bon je ne suis pas le seul à tomber .. Des centaines voire des milliers de chutes durant cette course avec de gros dégât pour certains !
Ravito suivant je change les piles de la frontale .. Je fais enfin pouvoir voir où je mets les pieds ...
Il reste alors environ 25km et mes genoux sont à la ramasse ... Des douleurs très forte, je peux juste courir sur le plat et encore pas plus de 2km en serrant les dents ....
La fin va donc être une longue galère mais je veux finir coute que coute ... c'est mon premier long et je n'ai pas autant galéré depuis le début et me suis autant entrainé pour abandonner !
Donc la fin n'a que peu d'intérêt, beaucoup de route et quelques chemins, moins de verglas mais de la boue en veux-tu en voilà ... Des montagnes de boue ! Puis des côtes avec des pierres ... ça roule sous les pieds, ça glisse !
Bon depuis la 6ième heure je n'ai plus de chrono, mon garmin s'est éteint ... Batterie fatigué ! Aucun repère sur le temps et lorsque je demande à un concurrent ou un autre le temps j'ai des réponses assez imprécises ...
Nous voilà à Lyon, longue descente pour rejoindre les quais, pour moi longue galère avec ma cheville et mes genoux : Je marche... Je me ferai doubler par une centaine de concurrent dans ce passage de 4-5 km.
Sur les quais je trottine  puis coure puis marche ainsi de suite jusqu'au km68 ... que je vois 2 fois, et oui le balisage est aléatoire .... 
Je finis en boulet de canon, sans doute 4mn30s sur le dernier, il faut dire qu'en ayant autant marcher j'ai de la réserve !!!
9h00 au temps officiel. 
(l'année passée avec la même place le temps était de 8h09mn ... Pour dire la difficulté de cette édition, le premier vétéran met 5h59mn57s, plus mauvais temps de ces dernières éditions même en tenant compte des 2 km en +).
 
Donc voilà, c'est fait. Dur les conditions, mais physiquement il m'en reste sous la semelle, je suis juste casser au niveau des genoux, et des chevilles !!!
C'est la même frustration que lors de La Sauvage où mes ampoules m'ont empêché de finir normalement. C'est le vrai point positif de cette course où mes pieds finissent dans un état superbe !!! La préparation avec la crème NOK durant de longues semaines (plus le polissage) et le TANO les 3 derniers jours ont été super efficace, plus mes nouvelles chaussettes double épaisseur !!!
 
Ce fut une première, ce sera une dernière pour la STL ... Course trop aléatoire en terme de conditions, avec un terrain trop changeant.
Et je ne sais pas si c'est la nuit qui fait cela mais entre les coureurs, zéro ambiance, rien ... Jamais ressenti cela.
 
Aujourd'hui repos !
Des douleurs au poignet et au dos suite aux chutes.
Et sinon chevilles et genoux qui font vraiment très mal ....
 
Merci de m'avoir lu.

5 commentaires

Commentaire de Jean-Phi posté le 03-12-2012 à 10:49:45

Pas d'ambiance dans la course car beaucoup de concentration pour ne pas tomber soi même. Mais, ayant chuté 2 fois, j'ai toujours eu une main secourable et un petit "ça va ?". Je faisais de même lorsque quelqu'un tombait, question d'entraide.
Cette STL était dure c'est vrai. Bravo à toi pour ton courage et ta capacité à aller au bout malgré tes chutes. Bon repos !

Commentaire de diegodelavega posté le 03-12-2012 à 12:56:40

Bravo pour avoir fini dans ces conditions et malgré toutes ces chutes ... quel courage !
Bon repos !

Commentaire de olivier73330 posté le 03-12-2012 à 15:29:33

C'est vrai que l'ambiance est spéciale... mais comme Jean phi il y avait toujours un mot ou une main tendue en cas de chute(sss).
En tout cas c'était de sacrés conditions !!!

Commentaire de RVLF posté le 03-12-2012 à 19:01:50

Oui toujours quelqu'un ou presque pour te demander si ça va ... Sauf l'imbécile qui m'a crocheté le pied et qui s'est barré au plus vite.
Et difficile de courir côte à côte avec toute ses plaques de verglas... Quelles conditions lorsqu'on y repense !!!

Commentaire de RVLF posté le 17-05-2013 à 08:38:49

J'avais envoyé le lien à un ami non coureur.
Il a lu et voici sa réponse (à chacun d'apprécié) :

Quel est le but? Le dépassement de soi, une fuite en avant, se prouver qu'on peut le faire... Ou est le plaisir de constater que même dans les conditions extrêmes certain prenne leur pied à faire tomber son compagnon de galère. On le sait tous que l'humanité fonce à grand pas contre le mur de la connerie humaine.
Kikourou est peut être un rassemblement de gens qui ont choisi de courir dans l'autre sens et que parmi eux se cachent les empêcheurs de courir à contre courant. "Kirikou n'est pas grand mais il est vaillant, Kirikou est petit mais il est gentil"

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