Récit de la course : Raid de l'Estuaire St-Nazaire Couëron 2006, par l'hippopotame

L'auteur : l'hippopotame

La course : Raid de l'Estuaire St-Nazaire Couëron

Date : 15/4/2006

Lieu : St Nazaire (Loire-Atlantique)

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Distance : 85km

Objectif : Terminer

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Le récit

Je me sens un peu léger au départ du raid de l'estuaire avec ma repise timide en cap fin février suite à une blessure et mes trois sorties "longues" qui forment l'essentiel de ma préparation.
Au départ je me suis inscrit sur ce raid pour me tester et savoir si je serais capable de faire le tour du golfe du morbihan, mais de toutes façons je sais déja que je ne pourrais pas y participer : trop difficile de caser un Week end au moment des des départs en ouacances.

Donc me v'la sur la ligne du départ en compagnie de LaTortue qui s'est inscrit pour les mêmes raisons que moi initialement.
23h. Pan! ( ou presque ! ) et nous voila partit tout doucettement.

Ce n'est pas parceque je suis léger ( au niveau entrainement parce que coté poids...) que je n'ai pas de stratégie. En me basant sur ma seule experience de long ou j'estime avec le recul avoir manqué de
nourriture salé, m'être dégoutté en buvant du sucré et avoir mal géré mon allure, j'ai blindé le sac de bouffe salé
( sandwich, fromage, galettes de poulet ), décidé de ne prendre qu'un minimum de sucré et je me suis préparé pendant mes sorties longues à faire du Cyrano 9'15"/45" .
Dommage que j'ai oublié de prendre les carrés de chocolat que je m'etais prévus...

L'organisation annonce 40% de route et 60% de chemins en tout genre et visiblement la majeure partie de route se trouve en début de course sur un circuit quelques peu tristounet en milieu
urbain.
On s'amuse quand même à la traversée des marais de briéres (?) qui essaient et parfois reussisent à aspirer les godasses les moins bien attachées. Il y a aussi 2 ou 3 kilométres sympathiques dans les boccages avec passage sur des petits ponts bricolés avec des planches qui se transforment en trampolines qui tendent à projeter les coureurs soit dans le marais infestés de bouse de vaches ( beurk ! ) ,soit vers les barbelés ( ouille ! ) disposés à intervalles réguliérements.
J'arrive trés frais (heureusement) au premier ravitos situé autour du 25eme.
J'attend quelques minutes en esperant voir débouler LaTortue qui avait l'air de s'ennuyer plus ferme que moi et qui m'inquiéte un peu à ne pas "rentrer" dans le course, mais je commence à prendre froid et donc je repart.

Encore quelques kilos de bitume et puis on attaque des chemins plus verts mais pas encore vraiment sauvages.
A ce stade de la course je me sent carrement super bien. J'ai une frite d'enfer et je remonte pas mal de monde. Et plus je remonte du monde, plus je me lache sur ma foulée, jeunot que je suis.

Arrive la mi parcours et le début des bosses dans une forét avec un sol bien souple trés agréble,
je me sent toujours en forme, autour de nous je devine des paysages bien sympathiques,
J'ai rejoint deux gars qui vont bien et je court dans leurs foulées, confiant et heureux d'etre là.

Et là d'un coup sans prévenir c'est la panne de carburant.
Les jambes lourdes, je doit me faire violence pour conserver le rythme.
Les deux autres gars ont aussi l'air d'accuser un petit coup de mou, ce qui me rassure un peu.
On ralentit quelques peu et je commence à vraiment regretter de ne pas avoir un truc sucré à me mettre sous la dent. Je suis incapable de me situer précisement et je ne sais pas si le ravito arrive bientôt.
Dépuis le début je boit trés réguliérement mais ma consommation a du augmenter et je me retrouve avec une poche a eau vide. Bon, il me reste encore un demi litre en bouteille. Mais ou est le ravitos ?
Cette poche vidée trop tot me fiche le bourdon, j'ai l'impression d'avoir mal géré quelque chose et le moral en prend un petit coup.
Je crois surtout que je commence vraiment à manquer de sucre ce qui me fait tout voir en noir ( déja qu'il fait nuit), la tête ne suivant pas je commence à marcher, a trainouiller les pieds.

On arrive dans un patelin, un bénévole à une intersection nous laisse penser que le ravitos est là, tout prés, yapluka traverser le bled et on y est ! A moins que j'ai tout compis de travers ?
J'avance en marchant et laisse filer les deux gars, j'essaye de me remonter le moral en pensant
à la bonne soupe qui m'attend.
un kilo, deux kilos...toujours pas de ravitos..
je sort d'un chemin et autre bénévoles me fait savoir qu'il me reste 6 bornes avant le ravitaillement !
c'est ballot mais moralement le coup est rude.

Finalement, il sera plus proche que ça mais le mal est fait.
J'ai plus envie, je voit pas bien pourquoi je devrais continuer ?
Quel est l'objectif derriére tout ça ? finalement que j'arrete à 50 ou à 85 quelle différence ?
en plus j'ai un tendon au genou qui commence à tirer alors bon...

Je me pose dans la salle, me tape deux soupellettes, annonce que je ne compte pas repartir et attend le temps qui passe...
Et là devinez qui qui se pointe au ravitos ? LaTortue, fraiche comme la rosée du matin,
l'air bien plus motivé que la derniére fois que je l'ai vue.
Il me repére, s'assied :
- ça va ?
- pfff... bof, je suis cassè, je repart pas...
- ben pourquoi ?
Vu son air etonné du mec qui vient d'entendre l'ineptie de la semaine, je reflexionne deux secondes et demie, je me rend compte que finalement ça va pas si mal, que si je me bouge un peu le cul ça ira sans doute mieux, et qu'il serait p'tet ben le temps de me goinfrer de sucré avant de repartir, parceque y a quand même quelques types qui en ont profité pour me remonter.

Alors zou, le temps de se changer, de manger un bout, et s'est reparti,et franchement heureusement que je suis reparti !( Merci LaTortue ! )
Parceque là s'est vraiment le meilleur du meilleur du parcours.
Quelques kilos aprés Savenay (le ravito du 50 ) sur le GR3 tout n'est que gadoue gluante et flaques d'eau plus ou moins profondes, un vrai paradis pour garnements, On s'en met jusqu'a là et c'est vraiment ludiques.
Ca glisse, ça colle, ça bouffe de l'energie, mais c'est trop bon !

Et puis la péche est revenue et je repart comme si j'avais jamais eu de coup de mou: c'est que j'ai du monde à rattrapper !
En plus maintenant il fait jours et on profite pleinement de l'environnement.
LaTortue a sortie les batons, elle avance donc hachement vite et dévale les côtes "cul sec" et ça aussi
c'est motivant !
De petits groupes en coureurs isolés, on remontent facilement 7 ou 8 places ce qui n'est pas mal sur 50 participant je trouve. L'essentiel n'est pas là bien sur: maintenant on se fait vraiment plaisir sur un parcours super sympas avec en prime une petite éclaircie matinale.
J'suis bien content de pas avoir loupé ça!

Finalement on arrive au bout et là l'accueil est vraiment chaleureux, d'ailleurs j'ai trouvé l'organsation
particuliérement sympatiques, proche des coureurs avec des bénévoles aux petits soins pour les coureurs
aussi bien aux ravitos qu'aux intersections et un balisage parfait de mon point de vue.

Sur le parcours en lui même, je trouve qu'il est assez vicelard parceque toutes les diffcultés sont cumulés
sur la fin du circuit.
C'est aussi la seconde moitié du parcours qui est la plus jolie, en fait l'idéal serat à mon avis, soit de réduire le parcours urbain au début soit le remplacer par un circuit plus ludique.
( toujours plus facile à dire qu'a faire.. )
En tout cas c'est, à mon avis, une premiére édition vraiment réussie et prometteuse.

ha ! oui! jallais oublier : je me vois mal enchainé encore 100 bornes aprés 85 comme ceux là.
Donc même sans contraintes familliales le tour du golfe c'est pas pour moi :
j'ai pas les jambes pour ça, faudra que je grandisse un peu et que je prenne un peu de bouteille vant d'y repenser...

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