L'auteur : Fa²
La course : Trail des Sept Hameaux - 27 km
Date : 28/10/2012
Lieu : Magny Les Hameaux (Yvelines)
Affichage : 2584 vues
Distance : 27km
Matos :
- Mizuno Wave Ascend6
- Chaussettes D4 Kapteren
- Corsaire athletic kapteren D4
- Tee-shirt manches longues addidas climatwarm
- Bonnet ODDLO (au début)
- Porte bidon Salomon
- Cardio Garmin Forerunner 610
Objectif : Se dépenser
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Et voilà, mon premier trail, on peut dire que je l'attendais celui-là.
Il 6 mois après un marathon je me suis fixé cet objectif, finir le trail des 7 hameaux et si possible finir bien en 2h40.
11 semaines de préparation spécifique (trail de 30 à 40Kms, plus de 1000de D+) m'ont amenée à être là ce matin avec 9 de mes collègues que j'ai réussi à motiver pour m'accompagner.
J'ai tout préparé, tout prévu (je crois), j'y pense depuis des semaines et ce matin, curieusement, tout va bien. Je me sens en forme, détendu, pas de douleurs au ventre, pas de ballonnement, pas de stress, bien.
Tellement que ça m'inquiète, je me demande ce qui va bien pouvoir m'arriver. Il y'a juste le froid qui m'ennuie, -1°c ce matin, j'ai dû gratter la voiture, mais il est prévu du soleil pour la matinée, heureusement je déteste la pluie.
J'arrive vers 8h10 avec mes collègues pour un départ à 9h00, il y a un grand parking à côté de l'arrivée et du retrait des dossards, stationnement facile, effectivement il fait très froid.
Au retrait des dossards dans un tennis couvert il n'y a pas d'attente, la bénévole est super sympa, elle plaisante sur mon n°...le 1. Je ne sais pas pourquoi ce n° m'a été attribué, je ne le mérite pas et j'ai un peu honte de me déplacer avec. J'ai l'impression que tout le monde me regarde, pourquoi le 1 ???
Mes collègues n'hésitent pas à se moquer de moi : "Avec ce numéro tout le monde va se caler derrière toi pensant que t'es une bombe. », «C’est le n° du gagnant de l'an dernier",....
Il y'a des bénévoles dans le gymnase qui gardent les sacs pendant la course, tout est bien prévu, c'est cool de n'avoir à s'inquiéter de rien.
A 8h50 les hauts parleurs invitent les coureurs à aller vers le départ à 2 minutes à pieds devant l'hôtel de ville. En sortant du gymnase je jette un regard vers la ligne d'arrivée, j'espère bien la revoir celle-là, dans pas trop longtemps et en bonne forme si possible.
Et nous voilà réunis devant la mairie, dans la rue, j'ai encore un peu froid, je sautille pendant le lecture des consignes de sécurité que je n'entends pas. Je suis près de mes collègues, tout devant, en première ligne.
Mon expérience sur semi et marathon m'a appris à partir doucement pour ne surtout pas me cramer dès le début. C'est bien le plan que je compte exécuter, accélérer tout au long de la course, à la sensation mais aussi au cardio.
Les dernières secondes s’égrènent, 3…2…1…C’est parti.
Ça part vite, très vite, je décide de ne pas me laisser entrainer et je ralentis, je me fais doubler, pas grave, je fais la course pour moi, pas contre les autres. Mes collègues me distancent, je me retrouve seul mais dans mon rythme, c’est bien.
La route est large, on arrive rapidement sur un chemin large lui aussi, tout va bien, je me réchauffe. Le chemin entre en forêt, c’est toujours large, il n’y a pas de bousculade, un rétrécissement arrive, un panneau sur le côté du chemin l’annonce : « Attention troupeau », en forme de panneau routier, c’est sympa. On retrouve ces panneaux rigolos tout au long de la course, avant chaque difficulté ou point particulier, « chaines obligatoires » avant une montée, « ravin » avant une descente, « route glissante »,…je ne me souviens plus de tous. Ça amène le sourire, c’est sympa.
Première grande descente, je recommence à doubler, le gros groupe du début commence à s’étirer.
Première traversée de route, 2 signaleurs nous évitent tout danger en arrêtant les voitures.
A chaque croisement ils étaient là, 2 au minimum, je n’ai jamais ralenti pour traverser une route. Ces signaleurs avaient toujours un mot sympa, ça aussi c’est rassurant de savoir que la sécurité est bien présente.
Première montée. J’avais tout misé sur la montée, rythme lent mais régulier, toute ma préparation visait à conserver la même vitesse (si possible) quel que soit le dénivelé (montée, plat ou descente). C’est beau sur le papier ou à l’entrainement, moins quand on est 500 à partir du même endroit pour aller au même endroit…
Cette montée est rude et on passe qu’à deux, je rattrape et double 4 de mes collègues.
Dès que ceux devant ont ralenti au pas, je n’ai pas eu d’autre choix que de les imiter. D’un autre coté c’est la première cote, autant ne pas aller trop vite.
Ça relance sur le plat qui suit mais moi je garde mon rythme, là je me refais doubler de toute part.
C’est curieux ils marchent lentement dans les côtes et sprintent sur le plat avant de ralentir dans les descentes. Je me demande si j’ai raison de tenter de garder tout le temps le même rythme, je me sens toujours bien mais je commence à douter, c’est pas normal d’être si bien, je suis un peu au-dessus de mon rythme cardiaque prévu (82%RFC), mais je me sens bien alors je change rien.
Le premier tiers de course est comme ça, mélange de soleil et sous-bois, grandes montées, fortes descentes, je me sens bien, je profite de chaque instant, je me prends même à sourire en me disant que j’y suis enfin, je le cours ce trail tant préparé et espéré. Je suis toujours au-dessus du rythme cardiaque prévu.
Les paysages sont sympas et on arrive aux granges de l’abbaye de Port Royal des champs. Là on frôle le magnifique entre les bâtiments et le panorama qui sont sublimes, la course passe même dans une grange et emprunte une partie de l’escalier reliant les granges à l’abbaye.
Derrière encore une grande montée, mes cuisses commencent à se faire sentir mais rien d’alarmant.
Ensuite vient le deuxième tiers, beaucoup moins de dénivelé, très sympa et dynamique, tout dans la relance, un petit sentier tout en virages et petites bosses, c’est ludique, je prends beaucoup de plaisir sur cette partie.
La file indienne de coureurs du début s’est peu à peu étirée et maintenant ce sont de petits groupes de 10/15 coureurs qui se suivent. Je me suis collé derrière un gaillard qui avance trop vite pour mon rythme cardiaque mais je me sens toujours bien. Chacun semble se coller à son devanceur et relâche sa vigilance, mais les racines et les pierres sont toujours là sous les feuilles et la fatigue aidant je vois pas mal de gars trébucher voir chuter. Moi-même je cogne une racine, mais rien de grave.
C’est là que j’ai découvert l’esprit trail, y’a toujours quelqu’un pour s’inquiéter : « Tu vas bien ? », « Rien de grave ? », voir même pour s’arrêter lors d’une chute pour être sûr que tout va bien. Sympa !
Le gars que je suis avance bien et je m’efforce de ne pas le lâcher, il double, j’essaye de doubler également au plus tôt pour ne pas le perdre. Je suis toujours trop haut dans mon rythme cardiaque et toujours bien, je me dis que je vais le payer plus tard. Je double de plus en plus de monde, ils semblent tous ralentir, la fatigue sans doute. Ça me remonte le moral après avoir vu une foule me doubler dans les premiers Kms.
Après ces virolos (le grand huit) on arrive au deuxième ravito, le premier (que de l’eau) était aux granges. On est au Kms 17, je suis dans le temps prévu, plus que 10.
Je fais le complément de mon bidon, je prends une moitié de banane et je repars. J’avais décidé de me ravitailler en courant, j’avais prévu des gels énergétiques et mon bidon. J’ai un mauvais souvenir des ravitos sur mes précédentes courses ou j’ai tenté de m’arrêter pour boire et qui, je pense, ont été à l’origine de points de cotés.
Et c’est reparti, j’ai vu mon lièvre s’arrêter complètement au ravito, dommage, je l’aimais bien. Tant pis je vais tenter de m’en trouver un autre et j’en trouve un, encore plus rapide que le précédent, c’est dur mais ça va. La course longe la rivière mérantaise, c’est beau, le soleil, la forêt à gauche, à droite la rivière, des champs, des chevaux, quel plaisir.
C’est une partie du parcours que je connais bien, j’y suis bien, quel bonheur, je file, je ne m’inquiète plus de mon cardio, plus que 8 bornes. La course à fini de s’étirer, maintenant je cours derrière un gars et il y a une grande distance entre celui devant et celui après. Je ne me fais plus doubler, je double !
Je sais qu’il reste trois terribles montées, mais je ne les crains pas, ce dernier tiers ressemble au premier, montées verticales, descentes très rapide, c’est là que mon entrainement paye, je me retrouve seul à doubler tout le monde (enfin presque, c'est dans la tête tout ça), c’est bon pour ma fierté.
Après Magny village, la trace est la même que pour la marche nordique, on double les marcheurs et les dépassements sont parfois difficile sur le sentier, mais bon je suis pas à 5 secondes prêt.
Les paysages, la mérantaise, les champs, le pont, le lavoir, le sentier de la solitude, la roche posée, quelle beauté ce parcours. Je me sens si bien.
Avant la dernière côte je rejoins deux de mes collègues qui marchent, j’arrive à les motiver pour qu’ils me suivent : « Vous allez pas laisser un vieillard finir avant vous ! ». L’un va vite nous lâcher pour remarcher, l’autre va m’accompagner dans la dernière terrible côte.
Qu’elle est bonne celle-là, elle brûle les cuisses et nous rappelle l’importance de la préparation et la joie d’en ch..r pour réussir, ensuite, c’est du sprint sur 500 mètres (enfin dans ma tête, mes cuisses et mes poumons je sprintais, en réalité je devais plutôt ressembler à un grabataire mourant essouflé) et enfin la ligne d’arrivée : 02 :42 :28 Quel bonheur !!!
Je suis vraiment heureux de cette course, tout a été parfait, l’organisation, les bénévoles, le parcours, les paysages, la météo,…TOUT. Je fini 120ème sur environ 550 partants.
Le ravito de l’arrivée est énorme : gâteaux sucrés, salées, boissons chaudes, froides, soupe.
Le cadeau à l’arrivée est…surprenant : un bonnet en acrylique genre bonnet de ski, sans marquage ???
Il faut vite que je me trouve un nouveau défi, pour ne pas déprimer en pensant à tous ces efforts, à tout ce bonheur, ça me motive pour la suite.
Y’a juste mon rythme cardiaque auquel je n’ai rien compris, j’avais prévu de courir à 82%RFC, j’ai couru en moyenne à 87%RFC sans problème, je dirais pas que j’aurais pu aller plus vite mais c’est bien possible. Je fini sans essoufflement, sans douleur, sans courbature le lendemain. J’ai même suivi en vélo ma femme qui courait pendant 1h45 l’après-midi même.
Fa²
P.S. du 2 novembre : Cerise sur le gâteau,
J'ai reçu aujourd'hui, par la Poste une explication sur mon n° de dossard.
Là je vous ai mis l'eau à la bouche...comment ça par la Poste
Et bien pour couronner mes impressions, pour ne pas terminer les bonnes surprises, j'ai reçu ce matin une lettre de l'organisateur du trail m'écrivant ceci :
Bonjour,
Lors de notre remise de récompense, nous avions décidé d'attribuer à notre premier inscrit, le dossard 1 donc, un lot spécial.
Comme vous n'étiez plus présent lors du protocole (ou peut-être n'avez vous pas entendu l'annonce du speaker), nous avons décidé de vous envoyer ce lot.
Il s'agit d'un bon pour une nuit et petit déjeuners pour deux personnes à la maison d'hôtes "Maison prairie Bonheur" située à Magny village, valable 1 an à compter du 28 octobre 2012.
En espérant que cela vous donnera entière satisfaction.
N'hésitez pas à nous faire un petit retour via notre site internet.
Toute l'équipe d'organisation du Trail des 7 hameaux
Vous y croyez vous, ben pour sûr que ça me donne entière satisfaction.
Je sais même pas si je dois vous le raconter parce que pour les inscriptions l'an prochain va y avoir une sacré baston pour être premier.
Déjà que j'ai tout trouvé super sur cette course, mais là, j'suis sur l'cul.
Vraiment le top,
7 commentaires
Commentaire de Olivier d Elancourt posté le 31-10-2012 à 10:45:53
Bravo pour ton compte-rendu, qui restitue bien l'ambiance de la course et pour le temps que tu as réalisé. En regardant les photos de Christian alias "bubulle" je me suis aperçu que tu apparaissais quelques photos seulement après moi (dossard 20). Je pense donc que tu as dû être aux premières loges pour voir ma chute qui est intervenue 500 m approximativement après l'endroit où Christian nous a pris en photo.
Concernant ton numéro de dossard "peu discret" je pense que tu le dois au fait que tu es sûrement le 1er à t'être inscrit sur le 27 km.
Olivier
Commentaire de Fa² posté le 31-10-2012 à 14:21:51
Merci beaucoup,
j'ai effectivement vu la chute que je relate dans mon récit dans ce que j'appelle le grand huit, après avoir croisé Bubulle et avant le ravito. Il y'a donc de grandes chances (façon de parler, je ne suis pas sûr que ce soit une chance pour toi) que ce soit toi que j'ai vu chuter, si mes souvenirs sont bons tu as fait un "tonneau" (une roulade) dans un creux sur la droite de la trace et tu t'es relevé aussitôt, c'est ça ?
Pour le dossard, j'ai pensé à ça aussi mais j'ai fait une inscription groupée avec 6 collègues et nous avons des dossards qui ne se suivent pas (1, 5, 7, 18,..). Cela ne correspond pas non plus à un ordre alphabétique. ça restera un mystère, dont finalement je suis content, ça me fait un chouette souvenir ce dossard pour mon 1er trail (mieux que le bonnet).
Fa²
Commentaire de nono's coach posté le 31-10-2012 à 15:06:12
Merci pour ton récit de course, habile mélange de décontraction, d'humour et d'effort physique. Je m'y revoyais ! Bonne continuation dans le trail. Un petit conseil, cours en compétition plutôt à la sensation qu'avec un cardio, car le trail est tout sauf un chemin calibré.
Encore bravo
Fabien
Commentaire de Fa² posté le 01-11-2012 à 09:45:46
Merci nono's coach pour ton commentaire et félicitation également pour ta course.
Effectivement, je devrais tenter sans cardio.
Mais j'ai commencé la CàP sérieusement il n'y a qu'un an et mon cardio me rassure, il me bride. Comme beaucoup j'ai payé sur ma première course mon enthousiasme, je l'ai mal vécu car j'ai souffert sur 8Kms (sur un semi) payant un départ (beaucoup) trop rapide.
J'ai peur de ne pas suffisamment me connaitre pour courir à l’instinct et savoir me préserver pour la fin. J'irais peut être plus vite sans cardio...ou moins loin.
Actuellement ça me ralentit, même si pour cette course je n'ai pas trop respecté mon plan.
Fa²
Commentaire de Olivier d Elancourt posté le 31-10-2012 à 15:13:02
Il n'y a guère de doute possible, il s'agissait bien de moi ! C'est d'ailleurs étonnant de chuter dans cette partie roulante du parcours alors qu'il y avait des passages un peu plus techniques à négocier par ailleurs. Quant à l'attribution des numéros de dossard, cela restera une énigme même si je pense qu'il y a quand même un lien avec la date de l'inscription.
Olivier
Commentaire de bubulle posté le 01-11-2012 à 14:45:33
AH, faut dire qu'un dossard "1", tu n'en n'auras peut-être pas des dizaines..:-). Pour ma part, je garde précieusement celui que j'avais eu au semi de Bullion où, là, la raison était bel et bien l'inscription très rapide. Ça fait des souvenirs..:-)
En plus, je me rappelle très bien avoir pensé cela en te voyant passer (parce qu'évidemment, un dossard 1 ça se remarque..:-))
Par contre, désolé, mais je t'ai un peu raté : https://picasaweb.google.com/109307034074146901428/TrailDes7HameauxKm14LaMareRondeForetDeTrappes#5804322892443725602 est floue...:-(
Commentaire de Fa² posté le 02-11-2012 à 16:06:11
Merci une fois de plus Bubulle pour les photos, pour le n° de dossard, j'ai enfin l’explication, je l'ai ajouté à la fin de mon récit.
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