L'auteur : gastéropode
La course : Trail des portes du Vexin - 36 km
Date : 1/5/2012
Lieu : Issou (Yvelines)
Affichage : 1211 vues
Distance : 36km
Objectif : Se dépenser
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PRELUDE: après un écotrail réussi (10h30 malgré 38 bornes en marchant) relativement à une blessure au genou, et toujours dans une phase de reprise de blessure, j'envisage seulement d'accumuler des efforts sans me soucier de l'équilibre de l'entraînement.
Au printemps, la forme revient et la disponibilité motrice également, pour m'amuser j'envisage le triptique trail des portes du Véxin (1er mai) trail des cerfs (12 mai) et trail'oise (18 mai) pour compenser le manque de compétitivité par le défi de l'accumulation des km. Et toujours dans le même état d'esprit j'envisage de réaliser les trajets jusqu'aux compétitions en vélo.
Le trail des portes du vexin est le premier volet. La semaine précédente, j'ai fait l'aller retour en vélo pour repérer l'itinéraire (43 km légèrement vallonnés et venteux). Je me suis renseigné auprès de l'organisateur pour savoir s'il était possible de déposer mon vélo en sécurité quelque part (pour ne pas trimballer mon antivol de moto de 4 kg sur le dos...) et c'est parti!
LE TRAJET ALLER: tout se passe bien, je passe en gros entre les gouttes, il y a du vent, mais ça ne m'empêche pas de bien me comporter pour une "perf" tout à fait ordinaire: 43 km en 1h40. J'arrive avec 30 mn d'avance sur le départ. Je me change pour me réchauffer (bonnet, polaire et survêt) et c'est parti pour la queue pour l'inscription. 30 mn, y a rien de trop pour faire pipi et se préparer.
LE TRAIL.
Le départ: il fait beau même si la pluie menace. Je m'aperçois que mon lacet est défait pendant le compte à rebours. Résultat: quand tout le monde cémarrre, je suis encore plié en deux, ce qui me permet de démarrer avec 10 m de retard et donc le dernier. Je ne sais pas du tout dans quel état de fraicheur je vais me trouver après un trajet en vélo qui constitue pour moi déjà un vrai entraînement en vélo.
Je pars doucement, double un concurrent au bout de 200 m, je discute avec un autre très chaudement vétu pendant quelques centaines de mêtres, mais la première descente change la donne. Comme d'habitude, je me laisse attirer pas la pesanteur et mon poids fait le reste et je gratte un dizaine de places.
pour la première fois, je compte les concurrents que je double pour me situer dans la course. J'ai entendu le speaker dire qu'on était plus de 100 ce matin. Au trail de mondeville, j'avais fait le trentième temps...
LA REMONTEE. Le parcours se poursuit sympa. Plutôt une course nature qu'un trail, il n'y aucun passage difficile, mais cela change souvent, la forêt ou les champs. Au ravito du 5ème, j'ai remonté 60 concurrents. Je n'arrive pas à croire que je suis dans les quarantes et cela continue. Comme je ne sais pas le nombre exact de concurrent, il y a une incertitude, jusqu'à ce bénévole qui nous annonce mon collègue et moi "21!" "22!". J'apprécie vraiment beaucoup ce genre d'attention de la part des bénévoles, c'est chouette d'avoir ce renseignement.
LA STAGNATION: je suis 20ème au 17ème km et j'ai un doute sur mes capacités à tenir le rythme. C'est la 2ème fois que je fait vélo + trail et j'ai tendance à partir au rythme de course comme si je n'avais pas fait de vélo avant, alors c'est dur plus tôt. Au bout de 500 m j'en sais un peu plus: je crois que je manque un peu de sucre. Un jeune concurrent accepte de me dépanner, je l'en remercie. Après ce moment dur, je ne remonte plus naturellement les concurrents, je les ai en point de mire, et ils deviennent des objectifs que j'ai envie d'aller chercher. J'ai l'impression que c'est la première fois de ma vie que je suis dans les premiers, j'ai envie d'aller voir jusqu'où je peux aller...en particulier il y a une "chaîne" de 3 coureurs que je poursuis pendant au moins 10 bornes (du 20ème au trentième) et eux aussi remontent. J'en viens à sauter deux ravitaillements d'eau pour me porter à leur hauteur et je me retrouve 12ème au trentième km... incroyable pour moi, mais je suis déjà un peu plus que la limite.
LA FIN EN ROUE LIBRE. Je sais en les doublant que je risque de les voir revenir, mais j'ai encore la volonté de tenir ma place. Il a beaucoup plut depuis quelques jours et les grosses flaques et surtouts les étendues de boues sont difficiles à négocier. Juste après le trentième, il y encore de bonnes zones boueuses, et d'un seul coup, je n'ai plus la volonté de gagner ma place, je sais que je vais me faire avaler. Je pense que j'étais déjà bien fatigué. Quelques minutes plus tard je me retrouve 14ème. Je dit au 13ème à quel point j'admire la légèreté de sa foulée, et il me répond que pour sa part il me trouve "bien en ligne" (normal pour un" char d'assaut"). Tout les trois on a tellement pris d'avance sur les concurrent précédents que je sais que je peux me relâcher. Je commence à me dire que les efforts, ça suffit, j'ai encore 45 bornes en vélo à faire, bref toutes les mauvaises excuses qu'on est capable de se dire pour justifier qu'on y est plus.
Les 5 dernières bornes sont tranquilles, je suis seul. le duo devant moi me met 2mn, ils se départagent au sprint. Je n'aurai pas pu les battre, je n'ai pas de regret concernant ma place. Sur les 500 derniers mètres, je sens une présence derrière moi. Je ne veux tout de même pas être repris et je reprend un rythme normal de fin de course en regrettant un peu de ne pas pouvoir me reposer encore un peu. Finalement, je ne suis pas repris. Je crois que le concurrent en question que j'ai tenu à distance participait au 19 km.
LE RETOUR: le retour en vélo se passe sans aucune histoire. Il fait beau. J'y vais moins fort qu'à l'aller, mais cela descend davantage. Une bonne journée semble-t-il!
LE RESULTAT
pour la première fois de ma vie, je termine devant la première femme. 3h07mn. Presque le temps d'un marathon. D'habitude, je compte 6 m de retard par m de d+d-. Ici, il y a 700 m soit l'équivalent de 4,2 km. Il y a le handicap du poids de la ceinture porte-bidon 1,5 % du poids du corps soit un handicap de 0,5 km. Le trail correspondrait donc à une course sur route sur le plat de 40,8 km. Mais ce jour là, la boue a été un bon handicap au moins 2 mn, mais ce jour là il n'y avait pas vraiment 36 km mais plutôt 35,3, ce qui ferait 40,9 km sur le plat...Quoi qu'il en soit, je suis loin d'avoir fait une course pépère pour accumuler les km, mais plutôt une compète, même si je me suis laissé au moins 10 mn avant d'augmenter l'intensité. Je me sens fier de voir que seuls 6 gars plus agés que moi sont devant moi. J'essaie de tenir compte du handicap représenté par le vélo pour estimer mon résultat si j'étais venu en voiture: peut-être 8ème et 2h55, ce qui ne change rien au fond. Le premier est très loin (2h35 je crois)
Je crois que je le reférais de doubler vélo et trail. D'une part, cela me permet de faire un peu de vélo, ce qui ne me fait pas de mal étant donné le peu de temps que j'y consacre. d'autre part cela simplifie mes déplacements sur les courses, enfin cela me permet d'optimiser le temps passé à faire des courses puisque je fais du sport même pendant le déplacement. Bien sûr, cela ne me permet pas d'être à mon meilleur niveau, mais cela ne change pas grand-chose pour moi d'être 14ème plutôt que 7ème. Je me dis enfant que l'enchaînement vélo course vélo n'est pas mal dans l'objectif de refaire un long triathlon l'année prochaine. Et puis, si je ne suis pas performant sur une course, cela me donne une excuse toute trouvée...
1 commentaire
Commentaire de nono's coach posté le 21-10-2012 à 16:04:51
Superbe performance!
Vélo+trail+vélo sans compter le calcul mental, les équations à trop d'inconnus, et le discours de la Méthode. Pascal, champion du monde!
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