Récit de la course : L'Infernal Trail des Vosges - 72 km 2012, par lebregien

L'auteur : lebregien

La course : L'Infernal Trail des Vosges - 72 km

Date : 9/9/2012

Lieu : St Nabord (Vosges)

Affichage : 2369 vues

Distance : 72km

Matos : Brooks Casacadia

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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CR infernal 72

en version PDF, c'est ICI

L’INFERNAL TRAIL DES VOSGES - 72 Km, 3000 D+

 Dimanche 9 septembre 2012

 

Ayant dû renoncer au GRP 80, programmé le week-end du 25 août, je décide de m’inscrire sur cette course, à domicile, qui me tentait depuis un certain temps.         

            « Il me faut ces 2 points UTMB ! »

 L’INFERNAL !!!

Un ami, « du pays », m’avait dit que c’était une course difficile et assez technique.

             « Effectivement, je confirme... »

 J’ai bien récupéré des crêtes Vosgiennes. En même temps, j’étais tellement mal en point avec mes problèmes gastriques, que je n’ai pas trop forcé sur les jambes !

 

J’ai repris le boulot, le 27 août et l’entrainement, que j’avais mis un peu de côté après avoir décidé de ne pas participer au GRP.

Mais un break, ça fait du bien aussi...

 

Je décide donc de mettre ces 15 jours qui me séparent de l’épreuve pour me refaire une santé et reprendre une hygiène alimentaire saine (également en pause pendant les vacances !)

Steph essaie de mettre en application, le dernier bouquin acheté :

            -  Nutrition de l’endurance, éditions Thierry SOUCCAR

 Météo France ( pour une fois, ils ne se tromperont pas !! ) annoncent un WE très chaud, avec des températures supérieures à 30°C.

Je me force, avec beaucoup de mal (comme d’habitude), à boire un maximum.

Steph surveille !!

             Samedi,

J’éviterai cette fois-ci (comme la veille des crêtes...) de scier et ranger 4 stères de bois !!

Une journée tout de même bien chargée, mais sans trop forcé.

Le soir, après avoir préparé mon sac, vérifié le matériel et cuisiné mon 1/2 gatosport noisette, je me mets à table pour dévorer ma plâtrée de pâtes...

je me couche, il est 23h00

             Dimanche,

 Le réveil sonne à 1h30... Dur !

Un café, un bout de gâteau et me voilà parti. Il est 2h25, je suis à la bourre...

Mais comme d’hab, pas de stress...

Je monte en vitesse dans le Def et je file direction St Nabord. J’arrive à 2h50 sur le parking, je fini de m’équiper et je trottine jusqu’au contrôle des sacs. Là, je croise un copain (que je n’avais pas vu depuis 1997 !) qui fait parti de l’organisation.

 Le départ est dans moins de 5’

 Il est 3h00, le directeur de course attend l’arrivée du 13ème finisher du 160 Km, en 27h00.

 Il aura le droit à une superbe acclamation de quelque 240 coureurs...

 

             3h04, le coup de feu est donné, suivi d’un feu d’artifice en musique qui illumine le stade.

 L’INFERNAL est en feu...

 Que d’émotions et quel super départ.

Il fait frais, mais pour courir c’est impeccable. Même si sur les hauteurs, on ressent très bien l’humidité, cela reste appréciable.

 J’adore courir à la frontale, surtout ce genre de course (longue distance, nombre limité de participants), où rapidement chacun se retrouve seul.

Des sensations étranges et très agréables...

 Après une boucle autour du stade, pour profiter du spectacle son et lumière, sous les acclamations des courageux venus nous encourager, nous quittons St Nabord. La mise en chauffe est très rapide, dès la fin du bitume et sous le son des cloches, nous attaquons la première côte, après 2,5 Km.

 Nous contournons Remiremont par les crêtes, la nuit est étoilée, c’est très agréable.

On peut ressentir des courants d’air chaud, à certains endroits dégagés, qui laissent présager une journée torride. 

 Je me sens bien, ça faisait longtemps...


        1h00 de course et déjà 9 Km de parcouru,

nous sommes encore nombreux à nous suivre.

Beaucoup de singles, assez roulant. Mais il faut rester attentif, de nombreuses racines et cailloux jonchent le sol. Je suis focalisé et concentré sur le faisceau de ma lampe.

On a toujours l’impression de courir plus vite la nuit.

 A la sortie d’une bosse, un jalonneur m’annonce 76e.


              17 Km, 2h00 de course,

Je double quelques concurrents et me retrouve seul, je descends (3 Km de bonheur) vers Remiremont, quel plaisir de pouvoir attaquer dans les descentes (c’est ça qui manquait sur l’UTCO).

 En bas, à l’approche des habitations, c’est un peu la confusion... Il y a un kiosque au milieu d’un jardin public et d’un seul coup des coureurs surgissent de partout. Nous nous retrouvons à une vingtaine, une erreur de parcours. Ouf ! J’ai évité cela...

             20 Km, nous entamons la longue montée, environ 5 Km et 300 D+, vers le 1er ravitaillement de la Croisette. Cette première grosse difficulté donne toute la signification à ce trail: L’Infernal ! Une montée bien ‘casse-patte’ avec des passages techniques et à fort pourcentage. Je pousse sur les bâtons, qu’une fois de plus, je suis content d’avoir pris !

Au fur et à mesure ou je double des coureurs, je décompte mon classement, je trouve cela amusant et encourageant...


              5h35, 1er sms de steph

 « T’es tombée du lit ! »

Mais ça fait du bien au moral.

 Physiquement tout va bien, mais à l’approche du 1er ravito, je commence à avoir mal au ventre. Je repense aux crêtes en espérant ne pas revivre ça !!


             6h20, 3h16 de course, j’arrive au 1er ravitaillement, il y a du monde. Je rempli mon bidon d’eau, prends un verre de coca et je mange un peu. Ca fait du bien. Je prends bien le temps de m’alimenter, contrairement à d’habitude.

 Je repars en marchant en finissant de manger mes TUC.

Je suis légèrement en avance par rapport à mes estimations. Prochain ravitaillement dans 12 Km. Une longue descente de 5 Km avant d’enchainer plusieurs ‘coups de cul’ bien cassants.

 Nous traversons également quelques passages bien boueux. Il fait un peu froid dans ces sous-bois humides, j’apprécie encore mes manchettes.

 Mon mal de ventre est toujours présent, mais c’est acceptable comme douleur. Il faudra que j’en trouve la cause de ces problèmes gastriques à répétitions...

 Il est 7h30, j’éteins ma frontale, il y a maintenant suffisamment de lumière. La course avance, les jalonneurs aussi. Nous recroisons souvent les mêmes, toujours aussi souriants et sympathiques.

 Il y a du monde pour nous encourager en haut de cette montée, ça fait plaisir et je pense que nous arrivons à proximité du ravito.


             8h16, 5h12 de course, arrivée au 2e ravitaillement au Girmont Val d’Ajol, nous sommes au Km 38.   Situé dans le village sous un préau au pied de l’église. Le soleil est déjà présent et c’est très agréable. Nous sommes une trentaine en pause. Certains se restaurent, d’autres se changent ou discutent avec les amis ou la famille.

Je prends à nouveau le temps de me restaurer, me détendre et surtout je prends le temps d’aller aux toilettes !! Trop classe, utiliser des vrais toilettes en course... Ca change du buisson !!

 Je reprends la route, après 1/4 de pause, bien hydraté, alimenté et surtout soulagé !!

J’ai perdu un peu de temps, mais je suis dans mes temps. Prochain ravito dans 16 Km.

Je suis passé en mode diurne : la frontale et les manchettes sont rangées et la casquette est vissée sur la tête.

Le soleil commence à taper, mais en sous-bois c’est très appréciable.

Pas de difficulté particulière sur ce tronçon, à part une super côte d’environ 2 Km pour 200 D+

Le photographe nous chambre un peu, le sourire et le moral sont présents...

Nous quittons la forêt pour attaquer la plaine, aux abords de la RN57, le soleil tape fort, il fait chaud. Nous passons sous la RN par une buse et ensuite une grande ligne droite à travers champ avant de rejoindre le 3ème ravito.

Steph devait me rejoindre ici, mais étant un peu en avance je lui demande d’aller directement sur le suivant dans 8 Km.

 

            Il est 10h48, 54 Km et 7h44 de course.  J’avais prévu d’être ici pour 11h00 au mieux.

Beaucoup de monde sur ce ravito et énormément de spectateurs. A partir d’ici, le circuit est identique au Trail 30 Km. Je recomplète, et m’alimente.

 Je repars tranquille, après 6-7 minutes de pause, plus que 19 Km... Les jambes sont lourdes après cet arrêt au stand. Il me faudra 1/4 h pour retrouver mon rythme.

La dernière partie est plutôt roulante. Beaucoup de coureurs, du fait du regroupement des courses. Mais ça motive et je double pas mal de coureurs du 30.

 C’est assez grisant d’avoir les jambes, je me fais plaisir...

             Km 60, après une longue descente, les organisateurs nous font remonter une rivière sur une cinquantaine de mètres.

De l’eau à mi-mollet, avec des cailloux sur le fond (le piège !). Le photographe est à l’affût d’une ‘gamelle’...

Dès la sortie de l’eau, un mur fait de terre, de racines et de pierres.

C’est sympa avec les chaussures trempées !!

             Km 61, j’arrive sur le dernier ravito, Steph est là. Je prends un coca, je m’assoie un peu, il fait chaud.

Ca fait vraiment plaisir de voir quelqu’un de familier et encore plus quand c’est elle.

« Allez hop, hop, hop !! » c’est reparti, je suis remonté...

Plus que 10 km (11 en vérité), un bisou et j’attaque la montée immédiatement après le ravito avec la ‘patate’

             Il est maintenant 12h13, plus que 10 Km.

Une bonne portion montante entre le Km 65 et le Km 70, où je double bon nombre de coureur (plutôt marcheur !). Les coureurs du 30, m’encourage. Ca donne des ailes.

             Km 70, 13h13, j’attaque la descente. Je lâche tout ce qu’il me reste (d’ailleurs il m’en reste un peu trop je trouve !) Je suis impressionné par le nombre de coureurs dépassés : ils sont lents ou je suis rapide ?

 Me voilà à l’entrée du stade, une petite boucle avant d’entamer la dernière ligne droite.

Quel bonheur, quel joie et quel soulagement aussi, c’est mon moment préféré.

Steph est là pour m’encourager sur le final et me féliciter.

 Ayez, c’est fini. Il est 13h30. Finisher en 10h26

J’aurai mis 17’ pour effectuer les 3 derniers kilomètres.

 Toujours les mêmes sensations, quelques frissons, les larmes qui ne demandent qu’à couler et qui pourtant ne viennent pas. C’est fort. Mais c’est ça que je viens chercher...

 Steph est très fière. Elle m’annonce 50ème.

  Mes sensations : En passant la ligne d’arrivée, j’en avais encore sous la semelle, ce qui confirme que j’ai couru sur la retenue, certainement par crainte d’une blessure, d’un genou douloureux ou de crampes...

Mais je me suis rarement senti aussi bien.

En tous cas, c’est un trail à refaire, mais sur le 160 cette fois-ci... 

 Ce qu’il faut retenir :

Une organisation digne d’une grande course nationale, une ambiance hors du commun, des bénévoles extras et un super terrain de jeu...

Merci à toi Steph pour ton soutien,

merci à l’organisation et aux bénévoles sur les ravitos

 

1 commentaire

Commentaire de Jean-Phi posté le 25-09-2012 à 16:24:00

Bravo belle course ! Une invitation à venir faire un tour dans les Vosges que je ne connais pas...

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