Récit de la course : Le Grand Raid des Pyrénées - Raid 240 2012, par Woualy

L'auteur : Woualy

La course : Le Grand Raid des Pyrénées - Raid 240

Date : 22/8/2012

Lieu : Vielle Aure (Hautes-Pyrénées)

Affichage : 3996 vues

Distance : 80km

Objectif : Objectif majeur

2 commentaires

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Mon 1er Ultra Trail à la Montagne !

Mercredi 22 Aout, voila nous y sommes, après quelques semaines de prépa, une dizaine d'heures de route, je suis dans les Pyrénées ! Je retrouve un collègue de club, qui est dans le gite d'à coté. Le lendemain arrive le reste du club avec Pierre et ses parents. Tout le CCPB est au complet, Christophe sur le 160 Km, Pierre, mon Père et moi sur le 80 km. Petite visite de Vielle-Aure le jeudi, arches d'arrivée et de départ, podium, tentes, etc...tout est en place.

Vendredi matin , réveil de bonne heure pour aller voir le départ du 160 km qui passe au pied du gîte, puis dans la journée, contrôle des sacs, retrait du dossard, test de la puce, tout est OK, il n'y a plus qu'a !

La nuit de Vendredi à Samedi sera plutôt du genre mauvaise, ça cogite, ça refait le parcours, je repense au sac, "y'a-t-il tout ce Grand Raid des Pyrénéesqu'il faut ?", " comment je m'habille ?", etc… Le réveil à 3H30 arrêtera toutes cogitations…..petit déj, préparations, 4h25 direction le départ, bip d'activation de la puce, 3….2….1….Goooooo !!! Là on y est vraiment !

Première partie (8,9 Km / D+1159m), entre Vielle-Aure (791m) et le point 1950. Je pars avec mon paternel habitué à ce genre de course, c'est lui qui donne le rythme. La 1ère partie de course, se déroule tranquillement, une longue montée juste à la lueur des frontales qui forment un joli serpent sur la colline, qui me montre que la crête est encore bien loin et haute….Nous arrivons sur la crête au "Point 1950", nous enchainons avec le col de Portet (2215m), je suis toujours avec mon père, la météo est superbe, mer de nuages, soleil levant, j'en prends plein les yeux !

En haut du col de BastanetDirection le CP1 "Le Restaurant Merlans" ou je pointe en 725ème position. Ravitaillement salé de préférence, puis en avant vers le "Lac de Bastan", nous en somme à 16,6 Km / D+1808m et 3H40' de course. 1H plus tard, nous passons le col de Bastanet (2230m) au 20ème Km. Grosse ambiance en haut du col, des bergers sont là avec les cloches, ça sonne, ça chante ! Je m'arrête en haut du col, me retourne et me rend compte du dénivelé, j'aperçois mon père un peu plus bas, le soleil se lève sur les montagnes, le spectacle est splendide !


Tout va bien pour nous 2, j'attaque la descente en tête vers les lacs de Bastan et Gréziolles que nous longerons au kilomètre 21,8 km. Les nuages font leur apparition, la visibilité se réduit, et je perds mon paternel dans la descente vers le 2ème ravitaillement d'Artigues. Je cours dès que le terrain s'y prête, pas la foulée d'Usain Bolt, mais au petit trot, partagé entre l'envie de me lâcher en descente et celle de me retenir en me disant que le chemin est encore long !

Je pointe à Artigues en 674ème place, 51 places de mieux depuis le col. Ma mère est là avec du change, je repars au sec de la tête au pied surtout que nous allons attaquer la montée vers le Pic du Midi, environ 12Km avec 1700m de D+, de quoi être affuté en arrivant. Je pars et croise mon père qui arrive au ravitaillement, tout va bien aussi pour lui.

Cette montée va être mon coup de bambou sur la course, après un départ très rude le long de la cascade d'Arize, la montée n'en Col de Sencoursfinit pas, on aperçoit ceux qui sont devant, en se disant on est bientôt sur le même chemin qu'eux, et à chaque virages on se rend compte qu'ils sont très loin, et que le col ne se rapproche pas. Nous sommes complètement dans les nuages, il ne fait pas très chaud, il bruine, le moral prend une grosse claque. Après 3H30 de montée, j'arrive enfin au col de Sencours (2378m), je suis mal, j'ai la tête qui tourne, le moral dans les chaussettes, j'ai froid, je rentre dans le refuge, m'écroule sur une chaise….Qu'est ce que je fais là ? Je suis à 3.6 km du Pic du Midi, je ne vais pas caler ici ?

Je vais au ravito, prend une soupe, des tucs, du jambon, une 2ème soupe. Le ravitaillement passe bien, je me réchauffe, mets un coupe vent, les manchettes et je me décide à partir vers le Pic ! Les 1er mètres se passent bien, je retrouve un peu de gniak, et au fur et a mesure de la montée, le moral revient, la tête tourne moins et je Biiiiip au Pic du Midi en 636ème place, et hop encore 38 places de mieux. Je ne m'attarde pas là haut, il fait 8°, on ne voit pas à 30m, j'attaque la longue descente vers Tournaboup. Le début à flanc de Pic n'est pas facile pour courir, mais au bout d'un kilomètre, je retrouve un chemin carrossable ou je reprends un petit trot pour quasiment toute la descente ! Le coup de mou de tout à l'heure n'est qu'un mauvais souvenir, de nouveau passage par le refuge de Sencours, un ravito express, et en avant pour 7 km de descente sur des chemins carrossables. -942m de dénivelé, je descends à une bonne allure, sans taper dans la mécanique. Nous passons sous les nuages, mais la bruine laisse la place à la pluie, j'arrive à Tournaboup, le CP10 et 4ème ravitaillement en 570ème position, je grignote le classement tranquillement. Ca me remonte encore le moral, je suis au taquet, d'autant plus que je retrouve mon père qui à coupé (sur proposition de l'organisation ) la montée au Pic du Midi pour cause de météo, mais avec une pénalité de +3H, il s'en moque un peu, le but est de finir la course, même avec 7,2 Km de moins.

Vers le col du MidiJe me change de nouveau, et là je mets du chaud, il reste encore 30Km, il est 18H00, il pleut et la nuit ne vas pas tarder, autant partir dans de bonnes conditions. Des Tucs et quelques pâtes plus tard, je quitte le ravito avec mon père, au bout de quelques kilomètres, je le distance un peu, il me lance "Si tu veux vas y, ne m'attend pas", comme je suis bien élevé et que je lui obéis toujours, je pars seul en direction du col de Barèges à 8 Km de là, avec un gros 1000m de D+, le début de la montée est assez régulière et "facile", j'avance à un bon rythme, puis j'arrive au point d'eau de la Cabane d'Aygues Cluses. Je remplis un bidon, prend un gel, et hop je continu, là un gros pétard nous attends jusqu'au col. Je passe le col de Barèges (2469m) à 20h05', soit 15H05' de course et en 508ème position (-62 places). Les paysages le long des lacs de Gourguet et de Coste, sont splendides, quand les nuages se dissipent un peu, les passages de cailloux et de chemins à vaches se succèdent, je remonte pas mal de concurrents dans cette descente. Il fait sombre dans la "Foret Domaniale de l'Ayre et du Lisey", je sors la frontale car les balises commence à être dur à trouver et je ne voudrais pas me perdre maintenant, ni après d'ailleurs…

J'arrive enfin auprès du Lac de l'Oule, qui signifie que la dernière montée commence ici, en direction de nouveau du "Restaurant Merlans" pour le CP12, une montée régulière sur un chemin assez roulant, qui se termine sur la piste de ski jusqu'au restaurant. Je pointe en 509ème position, zut une place de perdu…Sourire

Je me ravitaille une dernière fois, puis j'attaque la montée vers le col de Portet (passé à 8H00 ce matin en sens inverse) au sein d'un groupe. Groupe rendu obligatoire par l'organisation à cause du brouillard en haut du col, mais ce groupe éclate assez vite. Je me retrouve en tête de ce groupe avec un local, qui me demande comment ça va et si je suis en forme pour courir ? Courir non mais trotter oui !

Nous attaquons la descente sur un bon petit rythme, j'arrive à tenir 4 Km sur les 12 de la descente, mais je suis très irrité dans la zone du périné, je n'arrive plus à courir à cause de ça, les jambes sont encore là même si les cuisses et les genoux font mal, y'a encore du répondant. Je quitte mon collègue de descente et je marche en descendant la sapinière, le sol est jonché de racines, de cailloux, le faisceau de la frontale dans le brouillard, ébloui plus qu'il n'éclaire, ca commence à être dur !

Enfin j'aperçois les lumières de Vielle-Aure, mais la route qui serpente vers l'arrivée n'en finit pas, j'ai l'entrecuisse en feu, mais Arrivée du grand raid des pyrénéesje trottine quand même pressé d'en finir, il est 1H du matin, je suis à 2 km de l'arrivée, quand mon GPS me quitte, il aura tenu 19H53 (pour 20H sur la doc, bien joué Garmin), et là tout s'enchaine, Vignec, le père de Pierre qui m'attend devant le gîte pour finir avec moi les derniers 800m, les lumières de Vielle-Aure. J'arrive dans le village, il est 1H25, il y a plein de monde, ça applaudit, ça chante, quelle ambiance en pleine nuit !!

Je passe la ligne d'arrivée avec le speaker qui m'annonce, 10 secondes de gloire pour 20H27'31" d'effort, j'ai une banane incontrôlable, j'attrape mon t-shirt de "Finisher", je pose pour la postérité devant l'appareil de ma mère. Je suis tout simplement HEUREUX !!!! Je ne réalise pas encore, ce que je viens de finir. Je pointe à la 464ème place, je pensais bien avoir doublé du monde dans la dernière descente, mais pas 45 personnes.

Mon objectif de 20H, est quasi atteint, j'ai presque visé juste, avec des conditions meilleurs, ça l'aurait fait, mais je m'en moque un peu, j'ai bouclé cette course, point final ! J'attends mon père qui arrive vers 3h00 du matin. Tout le monde se ravitaille et se félicite avant de rentrer se doucher et DORMIR !

Pierre nous a scotché avec sont temps de 13H07', de la graine de champion celui-là !

Les 5053m de D+ se feront sentir dès le lendemain matin, à la descente de l'escalier dans le gîte…..Mais bon personne ne m'a forcé !

Le Parcours



2 commentaires

Commentaire de laulau posté le 07-09-2012 à 23:14:40

Tu as bien géré ce 80km exigeant puisque tu l'as fini en gagnant beaucoup de places...malgré des frottements bien mal placés !. Beau souvenir en famille et avec les amis.

Commentaire de Woualy posté le 09-09-2012 à 11:26:22

Merci laulau pour les félicitations, c'est vrai que de partager ce genre d'épreuve en famille et avec des amis rajoute un p'tit truc en plus ;o)

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