Récit de la course : Pilatrail des Trois Dents - 45 km 2012, par godas

L'auteur : godas

La course : Pilatrail des Trois Dents - 45 km

Date : 3/6/2012

Lieu : Veranne (Loire)

Affichage : 2214 vues

Distance : 45km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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- Yes - !

 

Mon 3ème trail « long », après une bonne expérience aux templiers un peu terni par des problèmes digestif et un départ un peu rapide, et une plus mauvaise expérience à la Sainté Lyon, à cause toujours de problème digestif et du froid.

Ce coup ci, ce doit être la bonne. La distance est à ma portée, j'ai l’entraînement qu'il faut pour la distance.

Nous faisons la course en famille avec mon frère et un de ses copain sur le 21 km et mes deux beaux frères sur le 45 km.

Nous arrivons à Veranne un peu à la bourre, 40 mn avant le départ, le temps de nous garer, de prendre nos dossards et de nous préparer, nous rejoignons la ligne de départ seulement 2 mn avant le départ !!!

Nous partons donc dans la fin du peloton. Les 5 premières minutes font office d'échauffement, avec mon frère, nous remontons tranquillement, ralentit par les 730 coureurs qui ont pris le départ.

 

Mon objectif sur cette course est avant tout d'assurer, de surmonter mes problèmes alimentaires pour pouvoir ensuite envisager des courses plus longues. J'envisage un temps au alentours de 4h45 – 5h si tout ce passe bien. Pour cela je doit passer au premier ravitaillement du 10ème km (et 600mD+) en 1h10- 1h15. Mon frère, qui courre sur le 21, doit arriver entre 1h et 1h05 à ce ravitaillement pour finir la course en moins de 2 heure, ce qui est son objectif.

 

Durant toute la côte, j'ai mon frère en ligne de mire, soit je suis trop vite , soit c'est lui qui est trop lent !!! Mais bon, j'ai vraiment l'impression d'être très facile, et vu la densité de coureur encore importante qui courre avec nous, je me dit que je ne doit pas être trop en surrégime. Nous arrivons au ravitaillement tout les deux, en 1h02 environ. Mon frère est dans les temps, mais moi je suis peut-être un peu rapide ? Les 2 parcours se séparent alors, nous nous séparons et je part sur le grand. Je me retrouve alors tout de suite isolé. Je suis pointé à la 27ème place. Je me retrouve alors avec 2 coureurs avec qui je monte les 500 m D+. J'ai l'impression d'être plus à l'aise qu'eux, mais j'ai un peu mal au ventre, la course est encore longue, alors je temporise, me ravitaille, et monte toute la côte avec eux, tranquillement. Arrivé au crêt de la perdrix, enfin nous apercevons des coureurs devant nous, j'en profite pour relancer un peu le rythme et laisser mes compagnons. Toute la suite de la course sera une interminable remontée. A chaque fois que j’aperçois un ou deux coureurs devant moi, je les rattrape, cours un peu avec eux puis prend un peu d'avance (souvent à la faveur d'une descente), puis me retrouve à courir seul en les laissant à l'arrière. Je commence ainsi un véritable décompte, 25 -24 -23 – 21 …

Au ravitaillement suivant, après 2h30 de course, je suis pointé à la 13ème place (alors que je me croyais 15ème), avec une quinzaine de minute d'avance sur mon objectif, et surtout en me sentant encore très bien. Je suis alors assez euphorique, et je commence à croire que je peux faire quelque chose de bien sur cet course. Le top 10 doit être jouable.

Je repart donc de plus belle et ne lâche rien... Je courre un moment avec 2 coureurs, nous sommes alors 9, 10 et 11ème, cela me va bien. Je me retrouve ensuite seul dans une côte avec le 8ème en ligne de mire, et des signaleurs m'annonce que la parcours ne passera pas aux 3 dents à cause du mauvais temps (et oui, j'ai oublié de vous dire que l'on courre depuis un moment sous une pluie ininterrompus, mais je me rends à peine compte, tout concentré à ma course), je suis presque déçu sur le coup, car je me sens encore très bien, et je voudrais au moins avoir le temps de rattraper le coureur qui est devant moi... En réalité, le raccourci n'a pas été si long que cela, nous épargnant quand même 2 km et peut-être 250m de D+, et la course est loin d'être finis, mais je ne suis peut-être plus complètement lucide ?

Je doit être 7ème quand, peu de temps avant le dernier ravitaillement, dans une montée un coureur me rattrape. Mince alors, aurais-je ralentis ? Ce doit être le premier coureur depuis le début qui me rattrape. En fait je dois commencer à payer tout mes efforts, les jambes commencent sérieusement à me tirer. Nous courrons ensemble un bon moment et repartons ensemble du dernier ravitaillement, situé à 5 km de l'arrivée en nous encourageons mutuellement. Nous sommes alors 6 et 7 ème, puis 5 et 6 ème. Je pense un moment que nous allons finir ensemble. A la faveur d'une côte, il prend un peu d'avance, que je rattrape dès que cela descend. Je vois alors que je descend beaucoup plus vite que lui. Un panneau vient d'annoncer arrivée 3 km. Qu'est ce que je fais, je l'attend ou je pars ?? Sans avoir répondu à la question, je me retrouve seul, alors je décide d'y aller... Maintenant, il ne peut plus rien m'arriver, je dévale la côte, sous la pluie, à fond les ballons... et me casse la gueule... Reste prudent Laurent !! Ce n'est pas le moment de se blesser. J'arrive enfin dans le village je profite alors, je savoure ses instants magiques...je l'ai fait... une véritable émotion s'empare de moi à l'arrivée : 4h17, 5ème du pilatrail, j'ai du mal à l'imaginer...***

 

Je suis alors accueillis par mon frère qui est content de sa course terminé en 1h57 à la 29ème place, son copain également content pour avoir finis en 2h33 et nous attendons sous la pluie mes deux beau frère. Benoit finira 79 ème en 5h26, un peu fatigué mais content et Fabien qui finira 122 ème frais comme un gardon en 5h48.

Nous irons ensuite manger la paella dans une ambiance très sympa, propre au trail. C'est aussi ce que j'aime dans ce type de course, la convivialité entre coureur est vraiment appréciable.

 

*** Cette émotion, je me souviens l'avoir vécut peu de fois en course, la première c'est sans doute en octobre 1999, alors que je venais de prendre une licence à Châteauroux, et que je termine les 10 km du poinçonnement en 35'37'', devant Kader Ben Mohamed et Philippe Borgeais, battant mon précédant recours de près de 5 mn, j'avais alors véritablement « changer de catégorie »... ou alors quand j'ai finis euphorique le marathon du mont saint michel en 2 h48, un an après un avoir essuyé un demi échec au marathon de Paris, déjà à cause de problèmes digestifs. Et également à l'arrivée des templiers, qui reste -quoiqu'il en soit- magique.

Honnêtement, je ne pensais pas faire ce temps là. Même si le raccourcis lié à la météo à dut nous faire gagner 10 ou 15 minutes, j'ai entre 15 et 30 minutes d'avance sur mes prévisions.

Et surtout, contrairement au templiers ou à la sainté lyon, à aucun moment de la course, je me suis demandé « qu'est ce tu fous là », mais plutôt, c'est quand la suivante ??

Outre la préparation qui était adaptée, je pense que ce qui m'a permis de réussir sur cette course, c'est une bonne gestion de l'effort et surtout de l'alimentation. Je suis aussi content car je ne finis pas complètement casser et je pense avoir put complètement m'exprimer sur cette distance.

Je sais maintenant que je peut réussir sur du plus long et me projette déjà dans la prochaine course. Il faut que j'arrive à trouver quelque chose cet automne. Ce ne sera pas les templiers car Claire, ma femme, accouche peu de temps après.

Alors peut-être les 60 km du trail du Sançy, le 9 Septembre. Il faut que je voie si je peut être disponible ce jour là...

 

Alors que je me projette mentalement dans la prochaine course, je me remémore la phrase que Thierry Breuil dit à chaque départ des Templiers, que ce départ est aussi une arrivée et la « fin » d'un cycle. Car ce que j'aime dans le long, c'est autant la course en elle même que toute la préparation minutieuses, les sorties longues à la frontale dans les bois de Fontgombault et toute la préparation mentale nécessaire à de tel course, et que le fait de participer à de tel course est également un prétexte à tout ces km accumulés.

Ce qui est « beau », ce n'est pas tant le résultat que le chemin pour y arriver. Et le chemin est d'autant plus beau qu'il est tortueux, que le résultat n'est pas direct. C'est pour cela que j'aime le trail !!!

3 commentaires

Commentaire de peeweeonline posté le 05-06-2012 à 23:26:14

Super récit de course, bravo pour ta perf ! J'aurai aimé prendre votre train pour descendre sous les 5h et malheureusement j'ai trop géré mes premiers 25.

Commentaire de Jean-Phi posté le 06-06-2012 à 07:01:44

Belle perf bravo

Commentaire de Jean-Phi posté le 06-06-2012 à 07:03:03

Belle perf bravo

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