Récit de la course : 100 km de Saint-Nazaire-les-Eymes 2006, par patate
La clé de la réussite, c'est la régularité
Vendredi 17 mars, nous sommes à J-1 des 100 Kms de ST NAZAIRE , qui sans doute, mon seul objectif chronométrique sur la distance en 2006. Après 1 semaine d’arrêt total de la course à pied avec de nombreux soins pour une tendinite d’un fléchisseur du pied droit, je pars malgré tout confiant vers ST NAZAIRE.
Je prends le train tôt le matin, il est en effet 6H30 quand j’embarque avec patate dans le TGV qui me conduit à VOIRON chez mon accompagnateur et ami Théodore (TOTO38 pour le forum BH)
Après un repas copieux, avec sa petite famille, nous allons à ST NAZAIRE retirer le dossard et saluer également l’organisateur Michel QUESTE ainsi que quelques coureurs ou accompagnateurs comme Dominique DENOT (La MARMOTTE) ou JP DURMIER ou CAGOUILLE.
Nous faisons vite pour éviter les bouchons à GRENOBLE au retour mais malgré notre vitesse légendaire , rien à faire contre la cohue automobile.
Il est alors temps de préparer les affaires pour le lendemain, donner quelques consignes (pour les ravitos, les temps de passage etc.…) et comme quoi, tout peux arriver, la pompe a vélo rend l’âme. Un passage éclair au supermarché, et nous voilà prêt.
Nous faisons une pasta maison avec Théo, Katia et Quentin sans oublier patate qui adore les lasagnes. Après une bonne nuit, mais un réveil tout de même matinal (5H00), nous prenons la direction de ST NAZAIRE ; Dominique est sans doute inquiet de ne pas nous voir arriver car le portable sonne sur le chemin ,mais nous arrivons tranquillement 10 mn avant le débriefing et j’ai enfin le temps de saluer tous mes potes du forum UFO ou de Bruno HEUBI (Phil, Poussman, Chico, Steph, Cagouille, Dominique, Amar, Henri Girault , Mmi, FR6, Alzo, Léonard,etc….)
Il est maintenant 7H00, je quitte mon survêtement que je donne à Théo, et je me lance à l’assaut des 100 kms. La première partie est composée d’une approche de 4 Kms jusqu’à la base de Loisirs ou je discute tranquillement avec certains concurrents, disons que j’appellerais cela l’échauffement, mais je commence tout de même à déclencher mon chrono pour m’assurer de mon bon tempo. Je pars sur des bases de 5m20 au kilomètre et en comptant les ravitos et la baisse de régime prévisible sur la fin , je pars donc sur un chrono espéré de 9H30 (voir 09H40, pour ramener quelques points pour mon club)
L’approche faite , mon bon Théo arrive à ma hauteur et je commence à boire comme prévu, et cela toutes les 20 mn environ (boisson énergétique). Tout va bien, je suis sur de bonnes bases même quelques secondes d’avance mais c’est normal, l’euphorie du départ , la descente du départ etc…
Par contre je suis content, j’arrive facilement a retrouver ma vitesse spécifique ce qui n’avait pas été le cas à BELVES l’année précédente ; le premier ravitaillement complet arrive au bout du 10ème kilomètre et j’avale comme prévu, un gel et un cachet de sporténine. Il fait frais mais ce temps me convient ; nous commençons à croiser bon nombre de concurrents et toujours un mot gentil et un encouragement pour eux, et idem de leur part . C’est cette esprit d’entraide et de camaraderie que j’aime (entre autres) dans l’ultra et voir Manu CONRAUX me dire « vas y patate » me donne vraiment du baume au cœur (c’est quelqu’un de vraiment très gentil ce manu).
Tout le monde à l’air bien mais ce n’est que le début. Nous finissons la première boucle et toujours pile poile dans le tempo, (une minute de bonus peut-être) et la ravitaillement de nouveau (barre de céréales et Perrier) ; je compte pratiquer comme cela, jusqu’au ¾ de la course et ensuite je prendrais ce qui me fait envie. Les kilomètres s’égrènent tranquillement, mais je n’aperçois plus mon ami marcel qui a du s’arrêter malheureusement. Je le croise un peu plus tard avec sa joli chienne pas trop déçu finalement.
Je passe au 20ème kilomètre en environ 1H46 puis au 30ème kilomètre en environ 2H41 pour arriver au marathon en 3H46 (entre 2 et 3 minutes d’avance sur la marche de manœuvre). Pour l’instant tout va bien, les ravitos et les kilomètres passent , tout va bien et même si une légère gène au niveau de mon pied est apparu au 25ème kilomètre, elle a maintenant disparu. A chaque fois que je croise quelqu’un que je connais toujours un sourire et un mot d’encouragement , attention qu’il me retourne.
Théo commence a avoir froid au pied et il décide de venir trottiner avec moi à partir du 52ème kilomètre pour la 5ème boucle ; je n’osais pas lui demander mais c’est une très bonne idée finalement. Je passe au 50ème en 4H28 soit avec 2mn d’avance et j’ai le plaisir d’avoir Bruno HEUBI au téléphone qui va me donner quelques petits conseils . J’adore passer sous la banderole d’arrivée, il y a toujours Michel qui nous annonce au micro individuellement, Fabien HOBLEA qui nous accueille avec une cloche et avec son sourire, le mille-pattes toujours fidèle à lui même et d’une gentillesse incommensurable et que dire de Dominique , un véritable ami. Chico, est la également et ses encouragements me vont droit au cœur.
J’ai vraiment l’impression de faire une course entre amis et cette convivialité que l’on ne retrouve pas forcément partout à cause du nombre de participants, m’aura marqué tout au long de ce beau week-end.
Théo, coure maintenant avec toi, et ça me fait vraiment plaisir (la veille ,je lui avais déjà fait faire des 200 mètres sur la piste à coté de chez lui ) et le tempo est toujours intact, même si sur un petit kilomètres un coup de moins bien se fait sentir mais en passant devant la pancarte indiquant le kilomètre 58, je m’aperçois que je suis pile poile en 5mn20 donc ça me rassure et je suis reparti (comme quoi, le mental). J’arrive au kilomètre 65 , Théo reprend son vélo et nous continuons sur le même rythme et nous arrivons au kilomètre 70 en 6H20 ; pour l’instant tout va bien mais les jambes deviennent dure, les genoux coincent un peu et je préfère maintenant m’alimenter avec du pain , jambon, saucisson, du solide au lieu des gels ou autres barres de céréales . C’était plus ou moins prévu, j’en avais envie donc je mange tranquillement à chaque ravitaillement complet (il y a en effet un ravitaillement en eau et jus de fruit à mi boucle, mais je ne m’y suis jamais arrêté) et je mange tranquillement tout en marchant sur quelques dizaines de mètres. Quant il faut repartir, ce n’est pas toujours simple , la machine est grippée mais après quelques mètres c’est reparti dans une cadence d’abord un peu lente mais ensuite avec les encouragement nourris de Théo, je m’aperçois que je reprends mon rythme de départ. Je passe la banderole d’arrivée une nouvelle fois, en tapant dans la main de Fabien et de chico, qui vient me parler quelques secondes (plus que deux tours, encore 12 Kms et c’est le dernier tour, c’est fini Noël etc…..) et ça également ça m’a rebooster. Je m’aperçois également que beaucoup de coureurs commencent à fléchir et j’en double encore quelques uns malgré mes ravitaillements marchés ; je suis resté avec un collègue mais il me laissait au ravitos ou il me prenant quelques dizaines de mètres, et malgré cela, je revenais sur lui et ensuite c’est lui , qui ne tenait plus la cadence ; une approche de la méthode Cyrano peut être. Je finis l’avant dernier tour et depuis quelques temps déjà je suis mal mais je m’arrache , et les encouragements que je distribuais sont remplacés par un petit geste de la main ou de la tête. Pour la boisson, je vais un geste de la main à Théo et il comprend de suite mais il est tout de même temps que cela s’arrête et je sens que je ne tiens plus vraiment la cadence. Et la mon accompagnateur , mon ami devrais je dire, lâche le vélo et viens m’accompagner pour un demi-tour ; il a vu que j’étais plutôt mal et il m’aide à retrouver le rythme, il me sert de lièvre en quelque sorte et je me surprends au bout de quelques hectomètres à passer régulièrement en 5m20 même 5m15 au kilomètre.
Un dernier demi-tour et toujours les encouragements que ce soient des organisateurs, et je me surprends à doubler quelques concurrents, j’ai même le droit à une petite holà de Vincent GOUZERCH, je sens que je suis en train de faire un super chrono même si je ne regarde plus la montre. Emmanuel semble admiratif de ma performance comme Stéphane et je suis comme remotivé. Théo est la comme depuis le début à m’encourager , il reprend le vélo et je m’arrache comme je pense ne l’avoir jamais fait. Plus que 3 kilomètres, 2 kilomètres, le dernier kilomètre, je commence à voir des petits points jaunes (il est peut être temps que j’arrive) et Théo m’annonce 9H08 alors la je finis au plus vite. Je franchis la ligne d’arrivée en 9H11’47 ou Dominique m’accueille en me montrant le chronomètre officiel . Je ne pense pas avoir réalisé à ce moment mon temps sur ce 100 Kms , je suis vraiment aller au bout, je m’assois sur un banc, Théo va me chercher du thé, du café, du chocolat, mes affaires pour que je puisse me recouvrir. Ensuite il va chercher ma petite patate qui attend au chaud dans la voiture de Dominique qui s’en est occupé comme un père. Ca y est j’ai fini ma course, je peux me lever attendre FR6 qui arrive en 9H46 pour son premier 100 bornes chapeau bas.
Nous restons quelques temps pour bien se remettre, faire et refaire notre course et nous repartons vers la salle de ST NAZAIRE. La bas enfin au chaud nous allons boire une bonne mousse avec Théo et Dominique et j’ai pu saluer le vainqueur JJ MOROS et discuter quelques temps avec Manu CONRAUX qui n’avait pas oublier patate depuis le camping de MILLAU.
Il est temps de partir, enfin une dernière petite chose, il fallait la rencontre entre les deux molosses du forum patate et anoushka la chienne de Léonard, le contact est un peu froid, ce n’est pas le même gabarit et elles n’ont pas le même age d’ailleurs.
Nous retournons maintenant à VOIRON chez Théo , retrouver sa charmante petite famille.
Après un bon bain bien chaud, merci Théo et un bon repas avec un verre de vin et un petit verre de Chartreuse (il fallait bien goûter le produit local tout de même),je m’endors tout tranquillement.
Le matin après un petit déjeuner (pain ,Nutella, un délice) et une ballade en famille (ça monte VOIRON tout de même), je reprends le train.
Alors un petit bilan s’impose.
Ce chrono était pour moi inespéré mais logique dans la mesure ou j’ai été régulier ou j’ai suivi scrupuleusement ma vitesse spécifique. Je partais sur des bases de 9H05 avec les ravitaillements un peu plus long vers la fin et la marche pour manger correctement, finalement j’ai été très régulier et je pense que ma réussite vient de la .
J’ai eu également un accompagnateur extraordinaire d’une gentillesse peu commune, qui m’a encouragé pendant 9H00, m’a laissé tranquille quand il le fallait, ma reboosté quand j’en ai eu besoin en venant courir à mes cotés et a fait un boulot exceptionnel. Ce n’est en aucun cas de la flagornerie , je le pense très sincèrement.
Si je dois remercier tout le monde , le CR va prendre encore 10 pages mais Bruno H , toi aussi tu as toute mon estime car c’est en t’écoutant et en suivant tes conseils à la lettre que j’ai réussi mon cent bornes, d’ailleurs le titre de ce CR est une phrase que je t’ai empruntée.
Maintenant je vais me reposer, bien récupérer et penser à un objectif futur mais pour l’instant je savoure, je savoure et je savoure.
Si vous avez été au bout de ce CR , c’est que vous aussi , vous êtes prêt pour l’Ultra.
1 commentaire
Commentaire de taz28 posté le 22-03-2006 à 09:05:00
Encore une fois, BRAVO Noël pour cette performance....Je pense que tous ces gens qui te supportent, t'encouragent sont ta vraie famille, de vrais amis, que tu as conquis par ta gentillesse et ton sourire...
Par contre j'ai un peu peur...j'ai lu jusqu'au bout ton récit !!!! :-)))
Serais-je donc vraiment prête pour l'ultra ???
Bisous...
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