L'auteur : Louchadières
La course : Le Challenge des 3000 Ariégeois
Date : 20/8/2011
Lieu : Auzat (Ariège)
Affichage : 1815 vues
Distance : 42km
Objectif : Pas d'objectif
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Que le comte Montréal de Sos ne m’en veuille pas mais je me sens un peu chez moi ici. Du haut de son château détruit dominant le village d’Olbier d’un côté et,Vicdessos et Auzat de l’autre.
Auzat c’est le lieu de départ de ce challenge des 3000 pyrénéens , Course du Montcalm , Course des 3000, Marathon du Montcalm, au choix : Championnat de France 2011 de Skyrace cette année. Je me suis bien dis que ce n’était peut –être pas l’année pour faire cette course, d’autant qu’elle est plus longue maintenant, mais cela fait tant d’années que je remets à plus tard : si j’attends de ne plus pouvoir marcher !
C’est l’ Ariège , c’est beau, sauvage et sinistré économiquement : l’usine de métaux d’Auzat a disparu comme après une bombe atomique …, laissant place à un complexe sportif super équipé précédé déjà depuis de nombreuses années par une usine d’embouteillage d’eau sur la route de Marc.
Nous sommes au mois d’août, en pleine canicule depuis quelques jours, je tourne dans ce lit, jour de course, il fait exceptionnellement chaud ( 37 à Montauban ) .Je réside dans la maison de campagne de mon oncle à Junac. Une de mes cousines, Cathy, est présente. Je suis descendu de Clermont ce vendredi avec Pauline, le reste de la famille est resté pour le boulot ou autre.
La météo n’est pas comme d’habitude : j’ai bien souvenir de grosses chaleurs la journée mais toujours suivies d’une bonne rincée avec pull obligatoire en soirée. Je me souviens, à Olbier, il pouvait faire soleil sur la place et pleuvoir dans le jardin donnant sur le château d’Olbier (ou Montréal).Ce fameux août 75 dont parle si bien Charlélie Couture … Le temps est caniculaire, je tourne en sueur dans le lit ?
Mais avant cela c’était le retrait des dossarts, avec Pauline nous arrivons sur la place principale ou l’on sent une certaine agitation : les stands se montent, la démo d’escalade presque en place nous propose déjà de grimper , Pauline ne se fait pas prier. Les courses sont intégrées dans un week end festif.
Si vous faite la très belle petite course vous passez à Olbier. Beau souvenir il y a quelques années de cette montée d’Auzat à Olbier par le petit chemin de l’école , puis à Goulier par le chemin de la fontaine. Une belle petite course ou j’étais pas loin du podium …jeunes ados on descendait chercher le pain le matin à Vicdessos par d’autres chemins.
Olbier et ses vestiges Cathares (ruines, grottes et dessins …), vaut surtout par le point de vue du haut du Château. Il a un côté bucolique ce village, installé dans son replat. Il est resté calme et tranquille, loin de l’agitation et de la foule de son grand voisin Goulier même visité par les ours un temps !
Allez hop, direction Olbier , La coum et le gardien du temple, mon autre oncle, mon parrain, qui veille sur la dernière demeure de maman , été comme hiver. Sans le savoir il a du naître avec une faux dans la main, alors sans discontinuer il arrache, il coupe,il taille,il ratiboise, il réduit, d’ailleurs son (grand) cœur l’à rappeler à l’ordre ; et surtout il parle beaucoup : il pourrait lier conversation avec un inuit en 2 mn.
Avant d’entrée dans Vicdessos quand on vient de Tarascon, tout droit dans la pente direction Goulier, ancienne toute nouvelle station de ski familiale toute petite, au pied du Pic d’Endron .Première intersection , laisser Sem à gauche et continuer tout droit à la première intersection à droite, laisser Goulier à gauche .Attention premier virage à gauche sec sans visibilité sur route étroite : le village est un cul de sac , au virage on klaxone même si on est pas touriste. Deuxième virage à gauche sans visibilité puis c’est la descente pour traverser le Gourhai (phonétiquement , mon grand père y pêchait des truites, blanches toutes droites remontées de sous le château- de ma mère- dit la légende), et remonter jusqu’au village. Là, pour garer sa voiture, c’est pire qu’en ville : presque toutes les places sont privées mais il n’y a aucun panneau …Et oui, maquignon qui disait l’ancien, c’est l’Ariège ! Enfin c’était , parce que crise économique et temps faisant il est possible depuis quelques décennies d’acheter une maison dans …. certains villages.
Qu ‘ il est loin le temps des mines et des tunnels sous la neige ! Villages désertés puis remplumés par des vacanciers toulousains (voir marseillais !) dans les années 50.Beaucoup de ces villages vivent toujours sur ce matelas familial.
La course , la course ….
Rendez vous tôt le matin , il fait très doux bien sûr. Briefing dans la salle polyvalente .L’ambiance est très feutrée .Quelques grosses pointures du trail sont là , championnat oblige.
J’ai pas dormi de la nuit. Un coup d’œil timide vers le château …J’ai les jambes coupées … d’émotion !
C’est parti direction Marc (la course y démarrait à la chapelle avant) par une bonne grimpette sèche puis un sentier en béton qui surplombe et longe la vallée : probablement un aqueduc que nous avions parcouru avec Cathy lors de sa découverte de l’Ariège. L’ orage sous la tente au pied du Pic Rouge de Bassiès reste gravé dans nos mémoires !Sentier aérien et très agréable avec de beaux points de vue sur la vallée. Puis arrivée à Marc, déjà une dizaine de kms, dix au retour, sur 42 , grosse grimpette à prévoir. Mais je la connais pour l’avoir faite avec Papa quand nous écumions les ballades alentour toutes plus belles les unes des autres, et souvent très différentes.
Ce sommet de la Pique d’Estats (parce qu’il n’y a pas que le Montcalm) et cette vue gravée dans ma tête : minéral (j’aime ça la grimpette à mains nues dans les cailloux, d’ailleurs celà m’a valu quelques remontrances quand il avait fallu me récupérer, figé en bottes de cahoutchouc sur les dalles rocheuses humides qui surplombent les grottes d’Olbier) et cette vue à 360 degrés sur cette chaîne !Je rends mon dossard. Les personnes me proposent très gentiment de manger avec eux, les braises sont chaudes !
J e pense alors aux gens des et de mon village bénévoles de la course. Je n’aurai même pas atteint l’étang de Fourcat .Même mon père aurait fait mieux en marchant : c’est tellement raide par endroit qu’il n’y a que la marche de possible.
Je redescends (mon point fort !), j’ai l’air frais et les concurrents en ascension me regardent incrédules. Je rejoints des randonneurs ariégeois d’Ax, j’ai plaisir à échanger avec leur bonne humeur et nos nombreux coins de randonnées communs.
Ils me ramènent en voiture de Marc à Auzat.
Je rejoints la famille, qui semble rassurée tant ils m’avaient averti que la course était dure. Bien que je leur avais expliqué avoir fait le Tour des Glaciers de la Vanoise (72 kms/+ 4700 D) début juillet dans de très bonnes conditions physiques .Et pendant mes vacances en Corse , deux étapes (les 2 premières en partant de Calenzana) du GR20 ; en souvenir ému de notre traversée avec Cathy il y a une quinzaine d’années.
Voilà, c’est fini ! A bientôt !
Un repas convivial avec tonton dans la salle polyvalente pleine à craquer (de chaleur) avec un spectacle à prendre au dixième degré tellement l’artiste était ….nul !
Des raisons de cet abandon ?
Peut-être parce que la raison principale de ma venue en Ariège n’était pas cette course ?
C’est une belle région ou l’on peut randonner (une rando est organisée en parallèle de la course), courir, se baigner ( ah la fraîcheur des trous d’eau pure à la pierre plate ), grimper , apprendre à jouer aux boules, skier, voler (parapente), aimer , s’aimer et (se) retrouver !
Si la course n’est pas un prétexte avec ça !
A chacun son sommet, il lui appartient (de le partager).
1 commentaire
Commentaire de Berty09 posté le 19-04-2012 à 15:28:40
Merci pour cette ballade en terre Ariégeoise. On aurait aimer aussi te suivre dans ta course, elle aura été trop courte. A bientôt, au pays.
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