Introduction

Le raid Normand c’est quoi ?

Il s’agit d’un raid multisports, incluant du VTT en orientation, de la course d’orientation, du canoë, une descente en rappel, du tir à l’arc, et une course d’orientation souterraine.

La progression s’effectue sur des cartes IGN au 1/25000. Les cartes sont complétées de " Livres de route " qui donnent l’emplacement des 70 balises sous la forme d’un azimut-distance. (la balise 8 est à 475m à 123° par rapport à la balise précédente)

L’épreuve se déroule sur 2 jours avec un bivouac. L’organisation prend en charge 13kg de matériel par équipe, le reste doit être transporté directement par les concurrents. Et 13kg pour 4, une fois que vous y avez placé les deux tentes et les 4 sacs de couchages, ça ne laisse pas grand chose pour le ravitaillement et les tenues de rechange…

Les pénalités prévues sont très lourdes sur ce raid. Jugez en vous même.

• 1 balise non pointée = 1 heure

 

• Passeport illisible = 2 heures

 

• Plus de 2 mn d’hésitation ou désistement d’un équipier au rappel = 2 heures

 

• Equipier sans dossard = 5 heures

 

• Perte du matériel fourni par l’organisation = 5 heures

 

• Equipe incomplète sur le terrain ou à un pointage = Mise hors course

 

• Abandon de détritus = Mise hors course

 

Et il y en a plein d’autres comme ça ! Il ne va pas falloir se louper.

Les cartes détaillées et les livres de route sont disponibles pour faciliter le suivi de l'épreuve

Alors, allons-y… C’est parti pour une longue ballade dans les bois…

Le CR de la course

L’avant course

Le 26 Mai 2003, je reçois un mail d’Alain (dit Le Doc’) via la mailing list de notre club de CO. Il cherche à monter une équipe pour le prochain Raid Normand. Un Raid multisports sur 2 jours avec Bivouac, en orientation par équipe de 4 sur environ 120-130km.

C’est vrai que la visite du site www.raid-normand.com achève mon envie de faire ce raid… Mais voilà, nous sommes fin mai, dans une semaine il y a les 12h de Bures et dans 4 semaines il y a le Mercantour, et je ne suis pas certain d’être en forme début Septembre ensuite.

Je réserve ma réponse en expliquant à Alain que je déciderai après le Mercantour

Le 23 juin… Relance d’Alain… il faut constituer l’équipe pour des raisons administratives, mais aussi en raison des certificats de rappel à passer avant l’épreuve. Il y a un rappel de 40m de prévu, et ils imposent un passage préalable par un club d’alpinisme !

Le 24 Juin, pas encore remis de mon abandon au Mercantour, j’envoie un mail à Alain lui disant de me compter en tant que Joker en cas de besoin…

6 minutes plus tard je lui repasse un mail lui disant d’oublier le précédent. Un retour sur le site m’a convaincu… je vais y aller…

Du coup l’équipe se forme… et quelle équipe.

Alain – le Doc’ 53ans et multi-baroudeur comme il dit lui même… Il a une grande expérience de ce type de raid et est également orienteur. Ce sera aussi notre capitaine

Gilbert – Lui, c’est le " physique " de l’équipe. Triathlète, il compense très largement son manque de connaissance de l’orientation par une forme et un physique qui me sera d’un grand secours (on en reparlera plus tard).

Gilles – Pompier à La Baule. Lui, même s’il n’est pas expert dans un domaine particulier, il touche à tout… Il est capable de compléter l’équipe à la fois sur le plan physique et sur le plan technique

Et votre serviteur. Je suis de loin le plus faible physiquement… mais je vais essayer de combler cette lacune en prenant en charge l’orientation lors des parcours à pieds .

Voilà… Je fais connaissance mi-juillet de Gilbert lors du test de descente en rappel. Quand à Gilles, il faudra attendre le jour de l’épreuve.

On profite aussi d’un WE pour se faire une sortie commune en VTT histoire de continuer à faire connaissance.

De retour de vacances, on commence a régler les problèmes de matériel, d’équipement et a réfléchir sur le matériel de Bivouac. L’organisation prend en charge 13 kg de matos pour l’équipe pour le bivouac. 2x2,5kg pour les tentes, 4x1,2kg pour les sacs de couchages, ca laisse 800g par personne pour la bouffe et le change… Au delà il faudra porter le matos dans le sac à dos :-(((

C’est aussi a ce moment qu’on reçoit de l’organisation quelques précisions. 70 balises de prévues, confirmation de la randonnée souterraine, tir à l’arc à la lueurs des bougies ( ? ), 3km de CO pour commencer la journée suivi par 2 km où on aura les pieds bien trempés pour voir si on a l’âme de raiders ( ! ! !), 10 cartes avec des échelles allant du 1/2000 au 1/25000 suivant les cas !

Les cartes détaillées et les livres de route sont disponibles un peu plus haut dans ce récit pour faciliter le suivi de l'épreuve

Et voilà comment le samedi 13 septembre à 9h00 nous nous retrouvons tous les 4 dans un gymnase de Pont-Audemer avec 360 autres raiders (il y a 91 équipes de 4 au départ). Pour écouter les recos du dernier briefing

Coté matériel, je pars avec mes Salomon, collant long, carline et le béret sur la tête. J’ai pris le sac DK 30l avec le camel de 2l rempli de maxim neutre, 8 barres énergétiques différentes ( maxim, ovomaltine, nougat…) 2 gels, des cacahuètes, j’ai aussi ma gore-tex paclite Lafuma et un sac avec du petit matériel. Il a fallu ajouter le harnais pour le rappel ainsi que les mousquetons et le matériel de réparation pour le VTT… Ca fait pas mal lourd quand même ! ! ! J’ai aussi ajouté un bidon d’un litre sur le VTT. Il n’est pas prévu de ravitaillement en course, mais si on trouve un point d’eau on est autorisé à refaire le plein

Premier jour

Le départ est attendu pour 10h. Nous en profitons pour écouter le briefing d’avant course dans le gymnase, puis pour aller mettre les VTT dans le parc à vélo. Le brouillard est bien présent. Si ça ne se lève pas, cela va être drôle pour trouver les balises…

9h30, ils appellent les capitaines d’équipes pour remise de la première carte et du premier livre de route. Alain va la chercher, puis reviens vers nous. La première CO comporte 4 balises à reporter en azimut-distance ( 123° 625mètres, 87° 250mètres…) sur une carte IGN (1/25000) et réparties autour du gymnase. De cette façon les équipes vont partir dans tous les sens et cela étalera les départs en VTT. On commence le report des balises grâce à la règle " magique " d’Alain (j’ai enfin compris l’utilité de la règle rapporteur articulée ;-))

Chaque balise ratée donne 1heure de pénalité (ca fait mal !)

D’un seul coup, alors que tout le monde est par terre en train de faire ses reports, nous voyons partir les premières équipes… En fait le départ a été donné à 9h30 à la remise des cartes…

Arggghhhhhh ! ! ! vite, vite… Comme c’est une CO à pied, c’est moi qui prend la carte. Ce tronçon n’est que pour 2 des équipiers. Du coup je pars à la chasse aux balises avec Alain pendant que Gilbert et Gilles vont préparer les VTT.

On défini notre ordre de pointage et on part (peut être un peu vite à mon goût) mais je sais qu’il va falloir que je m’accroche pendant 2 jours.

On pointe facilement la première balise, puis on jardine quelques instants pour la seconde… y& pas de malaise, elle doit être là, c’est pas possible… je sors la boussole et vérifie l’azimut… en fait, on pointe pratiquement dans un bras de rivière qui se jette dans la Risle Là, ca fait tilt… et si elle était de l’autre côté ? Je rappelle Alain, on laisse les autres équipes jardiner tranquillement et on file traverser le cours d’eau un peu plus haut… Bingo, la balise était bien là… mon flair fonctionne ce matin (heureusement car en CO je l’utilise autant que la boussole ;-)). En allant chercher la 3^ème balise, Alain sent une tension dans son mollet… on est obligé de réduire l’allure afin de le ménager un peu (ben oui c’est le plus vieux ;-)… on trouve sans trop de problèmes les deux balises suivantes et on rejoint nos équipiers au parc à VTT.

Là on récupère les cartes suivantes et le livre de route. 15 balises à reporter toujours en azimut-distance avec parfois un complément de définition de poste. En VTT, c’est alain qui va orienter. D’abord, il sait faire, ensuite son VTT est équipé d’un plateau tournant, il faut répartir les tâches ;-) et en plus je sais qu’il me faudra m’accrocher en VTT et je m’imagine mal orienter en étant derrière les autres… On en reporte 12 tranquillement puis on se lance sur ce premier tronçon de VTT

On se lance et quelques centaines de mètres plus loin on est obligé de remonter un cour d’eau… pas sur la rive…non, non ! dans l’eau ! ! ! voilà pourquoi ils nous ont dit qu’on devait avoir les pieds mouillés

On arrive ainsi, en portant les VTT , de l’eau parfois bien au dessus des genoux, à l’emplacement de la balise 1. Tout le monde cherche (y’a au moins une vingtaine d’équipes) mais point de balise… Pourtant d’après les coordonnées, c’est bien là ! Au bout d’un moment on continue et environ 150m plus loin après une escalade pour sortir du cours d’eau on trouve le pointage 1. Ce n’est pas une balise mais un pointeur qui (et je le confirme après coup) n’était pas au bon endroit ! ! ! Pas grave, tout le monde a jardiné pareil…

Ca repart cette fois ci sur les VTT…on pointe la balise 2, puis en allant vers la 3 je me met dans le rouge dès la première côte… pffff… 2 jours comme ça, va falloir gérer… je décide de ralentir le rythme en côte pour m’économiser et je rejoindrai mes équipiers après les difficultés quand ils feront un point sur la carte. En fait il y en aura souvent un qui restera avec moi et les autres ne seront jamais très loin car on a décidé de ne pas trop éclater l’équipe afin de se soutenir ! ! ! merci !

On pointe la 3 et bing, premier pépin… Gilbert crève. Ca fait pas 5 km qu’on commence déjà ! Là, on reconnaît les habitués. Juste quelques minutes pour changer de chambre à air ! ! ! et c’est reparti. Pourvu qu’on ne crève pas trop souvent…

Traversée d’un gué, puis pointage des balises 5 et 6. Alain orient nickel chrome… Descente raide et sauvage directe à travers bois pour aller chercher la 6 puis un long poste à poste pour aller sur la 7 puis on enchaîne facilement les 8 et 9 pour atteindre la 10 donnée comme " difficile à trouver ".

En fait elle ne nous pose pas vraiment de soucis et nous repartons probablement un peu vite du poste trop content de l’avoir eu si rapidement. Quand je dis que nous repartons trop vite, cela signifie que nous prenons un chemin que nous pensons être le bon, mais alors que nous commençons à chercher la balise 11 on s’aperçoit qu’on est planté. Ce sera notre première erreur (et pas la dernière) sur cette balise, on va jardiner un bon moment, nous mettant tous à l’œuvre… Du coup on perd un temps précieux. Seul point rassurant, c’est que de très nombreuses équipes sont dans notre cas…on finit par l’avoir et pendant que Gille et Gilbert achèvent les recherches Alain termine le report des balises restantes. On finit par la trouver, mais non sans mal.

Les balises suivantes se font sans trop de soucis même si la 14 située à la limite de deux parcelles dont les numéros sont cachés nous fait faire une belle grimpette à flanc de coteaux… ensuite on va jusqu’à la 15.

Là on attaque un tronçon de liaison non chronométré. En fait on dispose d’une heure pour faire 9 km (cooOOooOooolll)… Seulement voilà. Il y a une barrière horaire ce soir à minuit après la CO à pieds. Donc, même si ce tronçon est hors chrono, plus on repart vite, plus on a de temps pour gérer cette barrière horaire ;-)

On roule bon train, d’abord sur un sentier de type " tôle ondulée " puis sur des bouts de route… A chaque fois que je décroche en VTT, une main magique (celle de Gilbert) vient s’appuyer dans mon dos, et là, comme par miracle, je prend 5km/h… Et même si je n’étais pas à l’aise avec cette poussette en début de course, je vais drôlement l’apprécier au fil des heures ! ! !

A la fin du tronçon certaines équipes profitent du temps restant pour faire une petite pause… nous, on décide de ne pas nous arrêter (sauf pour reporter les nouvelles balises car on a récupéré un nouveau livre de route et de nouvelles cartes.) car on s’est ravitaillé en roulant pendant la liaison.

C’est reparti pour un second court tronçon en VTT avec juste trois balises pour arriver sur les hauteurs de Caumont. Là on pose les VTT au parc VTT et je m’étonne de ne voir qu’un quinzaine d’équipe déjà arrivées là ! ! ! On serait si loin devant ? ? ?

Ici on nous aiguille vers 3 activités différentes. Le rappel, le tir à l’arc et la rando souterraine. On commence par le rappel. 40 m de falaise avec un final en fil d’araignée, c’est à dire totalement suspendu dans le vide… trop cool, je me fait vraiment plaisir sur ce passage là. Je crois que c’est le seul moment où notre capitaine montrera un léger signe de faiblesse, fermant les yeux lorsqu’il se retrouve suspendu dans le vide en fin de descente… mais tout se passe bien et heureusement car tout refus de descente de la part d’un équipier ou toute hésitation de plus de deux minutes au départ donnait 2h de pénalité…

Par contre, une fois le rappel terminé, il faut remonter par un sentier hyper escarpé, aidé par des cordes… bref on souffre plus à la remonté qu’à la descente ;-). Une fois en haut, on valide notre rappel puis on nous dit de nous rendre au tir à l’arc… tout en bas ! ! !

Et hop, direction une vaste grotte. Il fait plutôt frais. On enfile les blousons…et on se retrouve dans le noir, avec Des cibles à 15mètres éclairées par des torches… Juste pour le fun quoi !

J’ai eu beau aller tirer quelques volées de flèches dans un club la semaine précédente, ce n’est pas évident de se caler avec un nouvel arc … Sur les 12 flèches, j’en tire 6 et Gilbert les 6 autres.

On tire juste la moyenne (13 points sur 24), ce qui n’est pas si mal pour des néophytes !

On ressort de la grotte et c’est maintenant l’heure de la CO souterraine. Celle là on l’attend avec impatience…

Après un bon bout de marche d’approche, on arrive enfin à l’entrée de la grotte. Là on nous donne la carte (qui est en fait plus un plan qu’une vraie carte) et on nous annonce qu’on a droit à 1h30… Ensuite c’est des pénalités par tranche de temps de dépassement…

OK, c’est parti…11 balises a récupérer dans le noir, la boue et l’eau car ce sont d’anciennes carrières d’exploitation qui s’étendent sur plusieurs centaines de mètres avec par endroit des restes d’une usine allemande construite sous terre pendant la dernière guerre… Assez étrange comme décors pour de la CO

Sur cette partie c’est moi qui oriente. La lecture de la carte est finalement assez facile à condition de toujours suivre l’endroit ou on se trouve. Et comme la carte est au 1/2000 on avance très vite (1cm = 20m)…

Il y a pas mal d’eau et des parties de galeries sont inondées. Il faut faire avec pour progresser.

Les balises s’enchaînent bien, on progresse régulièrement. Certaines sont dans des grandes galeries, d’autres sont dans des boyaux obligeant Gilles à se couvrir de boue pour aller les pointer ;-))

Cette ballade plutôt fraîche (10° au lieu de 28° dehors) nous fait du bien… Chaque balise est récupérée facilement…Seule la dernière nous fait chercher quelques minutes, mais on la retrouve et on sort des grottes après 57’ de crapahut… Pour info, les premiers ont mis 46’ et les derniers plus de 2h… On est pas si mal que ça finalement.

En tous cas, Gilbert est rassuré de voir que l’orientation se passe bien…

Après ce léger rafraîchissement on retourne au parc VTT qui est désormais rempli… et encore des équipes continuent d’arriver alors que nous repartons.

4 balises à prendre pour nous rendre en VTT jusqu’au prochain parc VTT où nous attends la CO.

C’est reparti par une longue montée dans un chemin difficile, puis on retrouve les mêmes sentiers que ceux pratiqués depuis le début du raid.

Pour la balise 22 on doit passer sous une ligne de chemin de fer, par un boyau faisant juste la largeur d’un guidon de VTT… oui mais, ca dépends des VTT… Le mien ne passe pas. Bloqué, coincé… Bref on se retrouve oblige de traverser la voie ferrée pour pouvoir poursuivre notre périple…

Finalement on arrive au parc VTT pour se lancer dans la CO. Il y a toujours aussi peu de monde d’arrivé (une quinzaine d’équipes) Il est pas loin de 18h30 (il me semble) quand on récupère la carte de CO cela fait donc près de 9h qu’on progresse sans arrêts …. Il y a 9 balises à récupérer sur une vraie carte de CO au 1/15000.

Seulement voilà, le point de départ de la CO est hors carte, et la fatigue aidant, je fais une erreur d’appréciation dans la lecture de la carte (par rapport aux légendes). Du coup nous partons sur la première balise sans avoir un vrai point de repère (chose qu’il ne faut JAMAIS faire en CO), et nous allons perdre un temps et une énergie considérable pour chasser cette première balise… On doit y laisser au moins 45mn à jardiner comme des fous, sans trouver de solution. … on arrivera finalement à trouver un vrai point de repère pour nous recaler et trouver cette p….. de balise 24. Une fois sur cette balise, plus de soucis. Je rentre dans la carte et on enchaîne bien les autres balises, je me sens assez à l’aise, même si cette première balise m’a agacé.

Pour les balises 28 et 29, Gilles a une douleur au tendon et moi je suis pris d’un mega coup de pompe. Du coup on laisse Gilbert et Alain partir pointer devant, et on se retrouve un peu plus loin…

Regroupement de l’équipe, puis reprise de la progression… La nuit commence à tomber. On a pas de soucis avec la barrière horaire qui est à minuit au parc VTT (ensuite c’est 1h de pénalité par tranche de 15’) , mais on préférerait faire le moins de balises de nuit, car déjà de jour elles sont pas évidentes, alors avec la nuit plus la fatigue, ca va pas être de la tarte…

Seules les balises 32 et 33 seront faites à la lueur des frontales (sauf pour Gilbert dont la lampe ne voudra pas fonctionner)

Retour au parc VTT, il est plus de 21h, et il nous a fallu plus de 2h30 pour pointer les balises de jour… alors on commence à plaindre les équipes qui se lancent seulement maintenant dans cette CO…

Nous récupérons les cartes suivantes et le livre de route… il reste 11 balises pour environ 25km de VTT avant d’arriver au bivouac… Mais c’est 25km de nuit… et le VTT de nuit, ca va bien moins vite que de jour. Aussi on essaie de privilégié les itinéraires roulants et non plus les sentiers trop " casse-gueule " . 21h30, départ pour ce dernier tronçon de la journée

La balise 36 nous donne un peu de fil à retordre. On a du mal a compter les layons dans les bois de nuit aussi on décide de faire un détour et d’attaquer la balise par une route forestière où la progression sera plus facile.

On attrape la 36, la 37 puis à la balise suivante Gilles en pointant s’étonne… Tiens on est à la 39 ? ? ?

Heu non ! on est à la 38… Ben sur la balise y’a écrit 39. Alain vérifie la carte et là Arrgghhhh ! ! ! on a oublié de reporter la 38 sur la carte. Bon on fait quoi… ben… on retourne la chercher. Gilbert et Alain font un détour de près ½ heure pour aller chercher la balise manquante… Avec eux, pas question d’en laisser passer une seule.

On se retrouve un peu plus loin et on repars… la fatigue est de plus en pus pesante. Vivement le bivouac. On essaye d’assurer au mieux les dernières balises, et on arrive au bivouac à… 1h30 du mat’…. Pfffff ! ! ! crevé… je n’ai même pas très faim, mais je sais qu’il faut se ravitailler ?

On sort le bleuet, les plats lyophilisés, et on se refait une petite santé en passant en revue notre course de la journée, et surtout en pestant après les 3 boulettes qui nous ont fait perdre plus de 2h au total (la 11, la 24 et la 38)… Cependant, on est 22èmes sur 91 à ce stade de la course… plutot pas mal, même si j’ai peur que ce classement nous mette un peu plus de pression de demain !

On va monter les tentes et à 2h30, dodo… jusqu’à 6h30, soit 4 bonnes heures…

Demain le départ est à 7h40 pour nous…

Deuxième jour

6h30… Tout le monde debout…La nuit fut courte mais j’ai dormi comme un bébé… et je me sens bien. Le plus étrange est l’absence totale de douleurs ou de courbatures… Rien, nada… La seule trace des 16heures d’efforts d’hier sont l’absence de jus dans les jambes. Je n’ai plus de cuisses… mais sinon, tout est au beau fixe.

On remballe le matériel, on déjeune avec nos plats lyophilisés, puis on se rend vers le départ. On commence ce matin par un run’n’bike avec 9 balises à reporter et à pointer..

Les départs sont par paquets de 10 équipes toutes les 5’ dans l’ordre du classement. Etant 22èmes nous partons dans la troisième vague

La première balise est en haut d’une petite colline La carte ne montre pas de chemin, mais les organisateurs ont tracé un trait pour en indiquer un. Seulement cela impose de monter et de descendre par ce même chemin puis de contourner la colline. Nous choisissons l’option droit devant. On monte, on pointe la balise et on décide de tracer droit dans la foret pour éviter le détours. Bien nous en prend. Il existe en fait un chemin absent des cartes qui va droit sur la balise suivante. Du coup on prend une très bonne avance sur les autres

Seulement, notre chance ne va pas durer… on se plante complètement sur la balise 3… encore une fois on jardine en rageant de voir nous doubler certaines équipes qu’on avait grillé sur la balise précédente…. Grrrrrr ! ! !

Ensuite on assure les balises suivantes, même si certains passages s’avèrent plus que techniques… dont une descente abrupte ou on laisse glisser les VTT a plat devant nous avec parfois du mal à les retenir !

On s’en sort pas trop mal (à croire qu’il nous faut un plantage pour nous concentrer ensuite) finalement, même si mon rythme est nettement moins soutenu qu’hier. La fatigue a laissé des traces, et j’ai toujours les cuisses " vides ".

On pointe nos 9 balises puis on retourne au parc VTT pour récupérer les deux VTT qui nous manquent.

Là c’est parti pour 7km de VTT’O sans soucis jusqu’au départ du Canoë.

Rien a signaler sauf une crevaison pour Gilles juste après le départ… décidément les débuts de journées en VTT sont difficiles.

Arrivée finalement à la base de canoë non sans avoir encore fait un bon choix d’itinéraire sur une balise, et là on fait les équipes… Alain et moi dans un canoë, Gilbert et Gilles dans l’autre

Là ca grogne un peu car à part Alain, on est tous néophyte en pilotage de canoë. Mais finalement après un départ sinueux, la progression se passe pas trop mal.

Trois passages délicats sont prévus au long de ces 14km…

Avec Alain, on trouvera le moyen de nous baigner, dans une eau ma foi bien fraîche, à deux reprises… heureusement qu’on est proche de la fin…

Pas de balises à pointer en canoë, juste une progression sur des bras de la Risle, souvent sinueux, avec un décors agréable…

On progresse tant et si bien qu’on arrive finalement sur Pont-Audemer en même temps que Gilles et Gilbert…

Débarquement, portage des canoës et passage de la ligne d’arrivée à 12h30, après 5 heures d’efforts. Ajoutées aux 16h d’hier, cela fait un périple de 21h (hors périodes non chronométrées comme le rappel, certaines liaisons VTT, …) Pas mal…

On est tous les quatre content d’en finir, satisfait de notre perf et de l’épreuve…

Douche, repas chaud, habits secs, on profite de ces instants d’après course en échangeant sur les points durs et les erreurs avec d’autres équipes. Tranquillement la pression retombe, en attendant les résultats. Notre erreur au run’n’bike et notre rythme moyen au canoë nous ont probablement fait perdre quelques places au classement , mais ce n’est pas grave.

On était 22èmes ce matin… On termine 42èmes de la journée de dimanche seulement voilà, nombre des équipes qui sont devant nous aujourd’hui sont de celles qui n’ont pas fait l’intégralité du parcours hier (dont la CO). Du coup ils ont mieux récupéré, mais ils ont tellement de pénalité que les faibles écarts de la seconde journée ne compenses rien (36 des 42 équipes devant nous sont dans la même heure que nous dont 26 dans la même demi heure)… Soit même pas 1 balise de pénalité… Et sur ces 42 équipes, seules 10 étaient déjà devant nous hier soir…

Du coup le résultat final parle de lui même

Nous terminons 21èmes sur 91 au scratch et 18èmes en équipe hommes…

Yes ! ! !

Bref un WE de plaisir… Une équipe qui a fonctionné du feu de dieu, soudée, toujours prête à s’épauler (merci Gilbert pour les poussettes en VTT) chacun ayant exploité au maximum ses points forts en essayant de gommer au mieux ses points faibles, bref un fonctionnement d’équipe qui fait plaisir…

La météo a été du voyage, l’organisation est impeccable… on peut recauser de petits points de détails mais dans l’ensemble, c’est une super organisation qui nous a été offerte.. Merci à eux !

Voilou… Maintenant je n’ai plus qu’a récupérer un peu avant la prochaine épreuve qui sera… On verra ca plus tard ;-))

Merci à Alain, Gilbert et Gilles pour ce raid, et pour leur soutien dans les passages difficiles