bonjour a tous,

Jacqueline et moi avons vecu une journee particuliere ce 30 juin de l'an de grace 2001. En effet, outre l'habituelle competition natatoire/velocipedique/pedestre (composantes obligatoire du triathlon), l'endroit insolite representait en lui meme autant un challenge qu'un symbole.

Nous arrivons tot ce matin sur les lieux de l'inscription, la tente des organisateurs, le parc a velo, les chronometreurs qui s'affairent, autant d'elements familiers qui nous rassurent quant au deroulement de cette epreuve. Notre inscription via internet nous evite la queue des entrants de derniere minute, ici pas besoin de licence, tu payes (cher 60 $ par personne) et tout est dit. Un tee-shirt manche longues, portant l'enigmatique mention (pour vous lecteur franchouillard"swim to freedom triathlon" et sous titrant la representation d'une tres vieille dame chaussee de basket et au regard masque de lunettes de natation, nous est distribue gracieusement.

La classique seance de tatouage des numeros, avec en supplement l'age du competiteur sur le mollet (tres pratique pour le classement en categorie d'age), acheve de nous mettre dans l'ambiance decidement tres relax. Car ici, dans un parc a velo situe sur une agreable pelouse delimite d'une sommaire rubalise, regne un joyeux bordel ou chacun place son velo au petit bohneur la chance.

Nous avons l'impression d'etre revenu aux sources du triathlon, l'epoque benie ou le triathlon etait avant tout une experience de gentils fous un brin masochiste sans beaucoup de regles. Autrement, les americains sont vraiment "cool", voir des personnes de tous ages (bcp de mamy et papy) de tous poids (contrairement a l'europe peu de competiteurs sont "affutes"), une categorie a meme ete creee par la federation US: Clydesdale / Athena (hommes>100kg femmes>75Kg). Autant d'observations nous font prendre conscience de l'adequation de ce sport avec la mentalite americaine.

Le temps est beau, la temperature de l'eau de la baie Hudson clemente, la qualite de l'eau n'est pas irreprochable (qq taches d'hydrocarbures maculent les berges) mais cet endroit magique en vaut bien la peine. Chacun ajuste une derniere fois ses lunettes, nous partons par vagues d'un fragile ponton en direction de cette vieille dame impassible.

Le depart donne lieu a son habituel bouillonnement de membres battant la surface de l'eau, le circuit en aller retour m'autorise a chaque respiration une vue imprenable sur cette ile ou, drapee dans sa robe verte, cette ancienne et noble dame scrute inlassablement l'horizon.

La partie velocipedique, dans un parc ferme, est un modele de parcours ...a la con: virages a 90 degres, relance incessante, mains sur les cocottes et position en danseuse.. hum non ce vocabulaire technique n'a rien de scabreux :D. Cependant il y a toujours le "skyline" (encore intact a cette epoque) admirable derriere l'immuable et hieratique dame.

La course a pied sur le ponton me fait presque croire que je suis bon, visiblement les americains ont du mal a bouger leur graisse, l'impression enivrante de vivre un moment symbolique de liberte nous habite tout au long de cette belle matinee d'ete. Une fois franchi la ligne d'arrivee, vite sortir l'appareil photo afin de figer l'image de Jacqueline en plein effort sur fond de Manhattan island et du symbole cher a tous (vous l'avez devine bien sur) : the statue of LIBERTY.





PS
Jacq est passee qq semaines a phila, juste le temps de faire un tri dans le delaware et de passer a washington voir l'essentiel puis NYC pour un autre triathlon le we dernier (jm 21eme/250 jacq 93/250)