L'auteur : richard01b
La course : 24 heures du Confluent
Date : 31/3/2012
Lieu : Portet Sur Garonne (Haute-Garonne)
Affichage : 583 vues
Distance : 103km
Objectif : Terminer
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Lundi 2 avril : j'ai la cheville qui a triplé de volume...pas à cause de la performance. Novice sur 24 h, je n'avais pas dépassé jusqu'à présent le marathon, alors quand un ami m'a amené au départ des 24 h du confluent à Portet sur Garonne (31) je n'en menais pas large. Inscrit en marche, depuis un an une arthrose au genou droit ne me permet plus de courir sur de longues distances, je me suis présenté sur la ligne de départ avec une seule idée en tête, tenir, tenir et passer la barrière des 100 km. Pas une distance phénoménale pour la grande majorité des athlètes présents ce jour-là, mais pour moi un beau challenge. Dans une ambiance conviviale, un air doux, un ciel bleu, à 10 h, je démarre à mon rythme : un peu plus de 6 km/h. Et jusqu'au pmarathon tout va bien. 7 heures de course, les heures s'égrénent. Je marche et je parle. C'est fou le nombre de coureurs avec qui je suis entré en conversation.Des anecdotes, des aventures humaines, des faiblesses, mais chez chacun une passion. Un petit tour pour me faire soigner les pieds par une ô combien charmante podologue et je reprends mon trai-train. Je bois beaucoup : coca et eau pétillante et je grignotte. Pas de véritable repas, mais je pioche dans les pâtes de fruits, le saucisson, un bout de pizza le tout au gré de mes envies. Le jour tombe, la chaleur laisse place à une douceur printanière très agréable, les ampoules ne sont plus qu'un mauvais souvenir, et la nuit qui doucement arrive. Moins de coureurs sur le parcours, une bulle qui entoure chacune et chacun. Dans ma coquille, vers 1 heure du mat, je me sens vraiment seul. Et là, surgit de nulle part, Sophie. Nous commençons à marcher côte à côte. Quelques mots, mais mon coeur (et mes jambes) n'y est pas. Et Sophie se met à parler. Ses courses, sa fille qui fait du basket, son conjoint. On rit, les kilomètrs passent. Elle a décidé de marcher. Je suis à 70 km, elle en a déjà tombé 90. Je lui indique qu'en ma compagnie elle va perdre du teps, beaucoup de temps. Elle s'en moque. "Tu veux passer la barre des 100 km, je ne te lâche pas" Et effectivement Sophie est restée là, à mes côtés. J'étais avec elle quand elle a franchi les 100 bornes avec son beau sourire. Quand je suis arrivé à 90 km je lui ai demandé de repartir sans m'attendre. J'avais besoin de 30 mn de repos. Elle est partie. J'ai repris pour faire ces satanées 10 kilomètres. Une éternité... Les rares spectateurs présents me signalaient la présence de Sophie 200 mètres devant. 200 mètres, un Everest que je n'ai pas pu grimper. 6 h 20, je passe la barre des 100. Objectif atteint. Je grelotte et je vais me mettre dans mon duvet. A 9 h 30, Sophie est devant moi : "Allez, on fait un dernier tour ensemble" C'est fou, ce qu'elle est convaincante. Elle a 136 km au compteur et elle sourit encore. 3 tours de bonheur, et au bout du bout, ma femme et ma fille qui m'attendent : "Je vous présente Sophie avec qui j'ai passé la nuit" Merci à toutes et à tous, à ces merveilleux bénévoles pour la justesse de leur encouragement, pour cette organisation parfaite. Merci à tous ces coureurs pour leur sportivité, leur humilité, leur humanité. Sophie étant le merveilleux exemple des personnalités exceptionnelles que l'on peut croiser lors d'une telle épreuve. Ca vaut bien de marcher 24 h !
2 commentaires
Commentaire de calou posté le 03-04-2012 à 14:05:21
Bravo Richard et merci pour ce récit. Beaucoup d'émotion en te lisant tant ton histoire ressemble à la mienne à une nuance près : "Ma" Sophie se prénommait Vincent !!
Bravo pour ce beau challenge !
Commentaire de alain posté le 04-04-2012 à 07:02:52
Super Richard et merci pour ton CR
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