L'auteur : leptitmichel
La course : Les Templiers
Date : 22/10/2000
Lieu : Nant (Aveyron)
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Distance : 65km
Objectif : Pas d'objectif
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La classique des trails français, mais également celle qui attire encore cette année le plus de monde ! 1500 coureurs au départ de cette 6ème édition pour 68 km et 2600m de D+.
Jusqu’ici, je n’avais jamais eu l’occasion d’y participer, aussi j’ai saisi l’occasion lorsqu’un copain de mon club a eu envie d’y aller. " Si tu y vas je t’accompagne ! "
Le parcours est tracé sur le plateau du Larzac et emprunte souvent des chemins, parfois des sentiers ou encore une ligne de chemin de fer désaffectée…à travers les Causses et les pentes du Mont Aigoual
Un petit coup d’œil au relief de la course !
- Alors, c'était comment ?
- Allez raconte !
- Vous êtes allez au bout ou non ?
Et bien oui, C'est fait. On a passé la ligne d'arrivée des Templiers à 18h22 dimanche soir après près de 11h30 d'efforts… Mais ça n'a pas été de tout repos.
La veille de la course
Nous sommes partis de Paris Samedi matin avec un copain de mon club (Michel), avec pour unique objectif d'arriver au bout de cette course que ni l'un ni l'autre n'avions jamais fait (pour Michel c'était même une première car outre quelques marathons, son plus long trail était de 30 km).
En arrivant sur Millau, un petit coup d'œil au Mac José le plus célèbre de France ;-) et direction Nant pour récupérer les dossards. Y'a pas mal de monde, mais ce n'est pas la super foule… On retrouve nos noms sur la liste, on récupère dossards, tee-shirt, puce de chronométrage, tout cela dans une atmosphère sympa, puis on fait un petit tour du côté des stands, où j'ai le plaisir de retrouver Jean Giacosa, qui organise la grande course du Verdon, et grâce à qui en 1994 j'ai fait mon premier raid (et premier trail aussi). C'est encore aujourd'hui une des courses qui m'a le plus marqué…
Bref le temps de traîner un peu et on retourne à La Cavalerie où nous avons trouvé un Hôtel qui se trouve être complet… On a bien fait de réserver à l'avance. Là bonne surprise. L'hôtel fait aussi resto et a prévu des pâtes pour le repas du soir (normal, y'a que des coureurs). Bonne nouvelle car la pasta party est limitée à 350 personnes et c'était complet. Autre bonne surprise, ils ont aussi prévu un petit déjeuner à 5h30 dimanche matin… Ils font des efforts…
A 19h30 rendez vous au resto de l'hôtel avec la Linotte avec qui nous avions discuté des Templiers sur le forum fr.rec.sport.courir et dont vous pouvez retrouver Le CR ICI. Comme quoi Internet ne coupe pas forcément le contact entre les personnes. Pour lui c'est la seconde édition il l'a déjà fait l'année dernière et on profite du repas pour raconter nos différentes expériences et nos "prétentions "pour cette année. Pour nous c'est clair… 10h nous semble un temps raisonnable pour une première édition (oui c'est ça riez…)
Après un repas sympa, tout le monde au lit de bonne heure afin d'être en forme demain matin.
Le réveil - L'avant course
5H00 : le réveil sonne… Il faut s'extraire du lit, se préparer tranquillement puis à 5h30 direction le petit déjeuner. Gâteau de riz, croissant, pain, beurre, miel, café, jus d'orange… enfin de quoi tenir le coup pour les premiers Km !
6H00: Départ pour Nant. Là l'organisation a complètement bouclé le village et on est dirigé vers un des 10 parkings (il faut cela pour les 1560 coureurs inscrits). On achève de se préparer, le porte bidon, le sac à dos , les chaussures qui vont bien, plus les petits accessoires style "fétichiste" que l'on trimbale d'une course à l'autre. Sur la place centrale de Nant c'est pas encore la masse…
Il est 6h20 et on se réfugie un peu dans la salle des sports pour être au chaud. Il ne fait pas particulièrement froid pour le moment, mais il est tôt et autant garder ses forces. Vers 6h54 regroupement vers le départ… Là cela fait une impression bizarre. 1500 coureurs sur un trail ; Du jamais vu ! on se croirait à un départ de marathon… Sauf que là, l'ambiance est nettement plus détendue. Et en plus, presque personne n'a la main sur le chrono en attendant le départ !
La course
7H00 BANG c'est parti…
On commence par quelques km de route histoire de se réveiller et en plus ça monte déjà. Il faut dire que cette route de nuit passe plutôt bien alors que de jour j'avais l'impression qu'elle montait beaucoup plus… Ensuite on aborde le premier chemin, toujours en masse et là arrive le premier problème. Après Frayssinet, un passage étroit en file indienne. Malgré la distance déjà parcourue (5km) il y a encore trop de monde et ça coince… Il nous faudra près de 30 mn pour couvrir un tronçon qui aurait du nous en prendre 10… ces 20 mn nous feront défaut par la suite.
Ensuite, le chemin s'élargit et on peut reprendre notre route. Les 20 premiers km seront fait en grande partie sur des chemins ce qui a le don de m'agacer… Moi j'aime les sentiers, et pour le moment je ne suis pas gâté. D'autant que la météo n'est pas de notre côté : il fait gris, on ne peut pas profiter des paysages et plus on monte, plus il fait froid et plus il y a de vent. Le seul tronçon original sera l'utilisation d'une ligne de chemin de fer désaffectée avec ses 2 tunnels dont le plus long est balisé à la bougie ! et ses ponts. Mais tout cela reste très praticable et sans grande difficultés, à tel point que je ne ferait même pas de halte au premier ravitaillement (à 13.5 km) j'ai emporté 1,5l d'eau et j'ai encore pas mal de réserves.
Quelques côtes plus tard et après avoir enfilé le coupe vent en raison de la météo qui se dégrade, on atteint le point culminant de l'épreuve à 1366m… Cela fait 23 km que l'on est parti et tout se passe bien, sauf qu'on y voit rien… mais alors rien… on est dans les nuages avec une visibilité inférieure à 20 m par moment. Impossible de savoir si le chemin va monter, descendre, tourner…et je ne vous parle pas des paysages.
C'est une longue descente (un peu raide au début, mais qui se transforme en piste ensuite) qui nous fait redescendre jusqu'à Dourbie. Cela permet de récupérer, d'autant qu'on approche de la mi-course. Une petite côte pour entrer dans Dourbie où nous attends le premier point de contrôle ainsi qu'un copieux ravitaillement / massages dans une salle chauffée… Côté logistique, il y a de tout, eau, coca, soupe, boissons énergétiques, fruits secs, sandwiches… on a le choix. Un premier bilan…on est a mi course en 4h45. si on considère le temps perdu dans le premier bouchon, on est sur des bases de 9h15… et sans trop forcer pour le moment.
Mais la seconde partie sera plus dure… A peine repartis du ravito, qu'on attaque la seconde difficulté de la course… Une côte longue et de face dans la montagne Il faudra 40 mn pour les 3 km et une météo toujours pas terrible… La descente qui suit est quand à elle assez longue et moyennement technique… comme je les aimes. Je suis dans un groupe de 3 et on est pile au même rythme. Du coup la descente passe assez bien, ce qui nous permet d'arriver au 42ème km à Trèves pour un petit ravitaillement et surtout d'avoir 15mn d'avance sur le temps limite décidé par l'organisation. Bon 6h45 pour un marathon, j'ai connu mieux, mais là ça va…
Je suis rejoint par Michel et on redémarre encore par une longue montée, et là c'est le coup de bambou… le coup de barre, le mur… impossible d'avancer. cette montée sera de loin la plus éprouvante pour moi, faite au pas lent, et en perdant pas mal de temps… J'aurai tenu 7h en forme, mais là je commence à souffrir. Il va falloir se donner des coups de pieds au c** pour aller jusqu'à Revens, au 53ème km où se trouve le dernier ravitaillement, mais aussi le dernier point de passage chronométré… Se faire sortir à 12 km de l'arrivé, ce serait dommage.
Après la montée je récupère un peu, et la météo s'étant améliorée j'arrive à repartir pour la traversées du Causse noir. Ca monte, ça descend, mais cela reste praticable, et finalement on arrivera à Revens avec 10mn d'avance sur le temps limite. Il est 15h35 et cela fait 8h35 d'effort…
Un arrêt assez long pour reprendre du jus avant d'attaquer les 12 derniers km qui sont en fait les plus durs de la course. Non pas seulement parce que ce sont les derniers, mais aussi parce qu'ils sont composés de 2 descentes très techniques et d'une côte sans fin… dixit les connaisseurs (1h35 pour le premier l'an dernier !) La première descente est une trace directe (400m de dénivelé pour 1000m de descente). Impossible de courir, et en plus avec la fatigue le risque est trop grand. Cela se fera en marchant calmement. Un peu de plat pour récupérer puis on grimpe sur le Roc Nantais par un sentier pas très difficile techniquement, mais on en voit jamais le bout. La seule motivation, c'est que de l'autre côté il y a la ligne d'arrivée.
J'ai finalement bien récupéré de mon coup de barre et cette montée me semblera plus facile que la précédente… Arrivé en haut on entend la sono de la ligne d'arrivée…Mais il reste plus de 40minutes de descente assez technique avec des cordes par endroit. Les derniers km seront parcouru "en chenille" avec une douzaine d'autre coureurs afin d'assurer les dernières difficulté de la descente… Et c'est l'entrée dans Nant avec un denier petit raidillon, mais après ce qu'on a grimpé, c'est de la rigolade…
Arrivée sur la place du village avec un temps final de… 11h22'… soit 1h22 de plus que ce que j'avais prévu… dur, dur.
C'est fini
On nous remet le tee shirt "finisher". Celui là je le garde précieusement… j'en ai assez bavé pour l'avoir. Il m'a fallu plus de 6h30 pour couvrir la seconde moitié de la course… mais j'ai été au bout… Près de 500 coureurs ne seront pas classés (hors limité, abandon…), soit près d'un tiers des inscrits ! (1560 inscrits et 1060 classés)
Retour à la voiture pour se changer puis direction le repas ou on retrouve la Linotte; il a fait moins de 10h30 et il est content. Tout comme moi. Et comme Michel qui termine sa première expérience de ce type. Le repas chaud fait du bien… un petit verre de vin ( y'a pas de raisons…) et retour à l'hôtel pour un bon bain et les massages qui vont avec…
Impressions
Cela fera une course de plus au compteur mais je reste avec une appréciation assez modérée. C'est une course qu'il faut faire au moins une fois, par contre, je n'ai pas "flashé" comme cela a pu m'arriver sur d'autres épreuves (le Verdon par exemple). Peut être la météo... je sais pas !
Coté organisation : rien à redire, tout était parfait, la logistique, l'ambiance, tout… Un grand merci à toute l'équipe et aux bénévoles.
Côté parcours, la première partie comporte trop de chemins à mon goût, et le dernier tronçon est trop cassant pour être situé en fin de parcours… On en profite pas…. Pour le reste c'est dur, très dur, mais on est venu aussi pour cela….
Globalement ca restera certainement un souvenir assez fort a consommer avec modération et surtout beaucoup d'entraînement.
Michel
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