L'auteur : Papa Marc
La course : Marathon de Turin
Date : 13/11/2011
Lieu : Turin (Italie)
Affichage : 1083 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
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Second marathon pour moi après Genève en mai 2011 (3h45 dans la douleur, mur au 39ème !), je m'étais inscrit à ce marathon avec l'objectif de faire mieux en respectant mes consignes à savoir, mieux m'alimenter et m'hydrater pendant la course, ne pas dépasser les ballons choisis et éviter si possible le fameux mur qui m'a laissé tant de traces ... physiques (6 jours de récupération complète) et psychologiques (J'ai vraiment la trouille de reconnaître ça !!)
Arrivée le samedi à 14 heures à l'Hôtel des Artistes (après 5 heures de route), garé juste devant l'Hôtel, accueil chaleureux, chambres petites mais confortables, affaires déballées, tout y est !
Sortie pour aller chercher mon dossard, village marathon situé à 300 mètres environ, nikel, tout se passe parfaitement, les italiens sont très sympas même si je ne parle pas un traitre mot d'italien et eux, pas un mot de français ... Retour hôtel, sieste, ressortie dans une pizzeria (pizza excellente) et au lit vers 20h30 avec somnifère ...
Levé à 7 heures (très bonne nuit), petit déjeuné (café + 1/2 gateau sport) et départ pour le village ...
Température frisquette (environ 4 degrès), je choisis pourtant une tenue légère (chaussettes sur bas, bermuda, tee-shit, bandeau dans les cheveux, pas de manchettes, de bonnets, de vestes, de gants) Je me badigeonne avec des pommades livrées dans le package donné la veille, parce que tout le monde le fait ici, ce n'est pas une impression ... dépôt du sac ... sur la ligne de départ, on est vraiment serré, on se tient chaud (tant mieux, il y a une petite bise pas cool), les italiens parlent, parlent, rigolent, ... moi, je ne comprends rien, j'ai un bandeau avec mon petit drapeau français au cas où un autre français voudrais parler ... personne ...
Départ, je suis juste à côté des ballons des 3h30.
C'est mon choix, je les suivrai jusqu'au26ème kilomètres si je peux ...si je me sens ... et surtout je ne les dépasserai pas ... (pas comme à Genève !)... les premiers kilomètres sont réalisés à la "juste" allure mais avec des à coups, je sens que ma machine fonctionne bien, répond aux sollicitations, récupère quand l'allure redescend, je manque de rater le premier ravito, c'est la foire d'empoigne ... je n'étais pas du bon côté de la route, je ne me ferai plus prendre. J'ai juste pu prendre une bouteille d'eau que je
vide au 3/4 ...
Au 10ème, toujours aussi bien dans l'allure que j'ai travaillé à l'entrainement (y a pas : 5" au km, c'est mon allure, bonne sensation de vitesse, pas d'essoufflement, disons MON allure d'aisance) Le parcours est plutôt plat, un long tunnel, de grandes lignes droites, il y a du brouillard, rien ou peu de chose à voir (musée de l'Automobile), on est beaucoup derrière les ballons, chacun veut sa place, c'est bizzare ... je ne connaissais pas cette ambiance ... et ça parle toujours, ça déconne ... ça rigole ...il y a beaucoup de batteurs (qui jouent de la batterie) le long de la route, pas mal de monde aussi, c'est sympa et ça crie le long de la route, beaucoup de Luigi !??!?? ! Bravi Bravi !!! Luiggiiiii !!!!! Y a un Luigi dans le troupeau, c'est pas pôssib !!!
15ème : Je commence à focaliser sur les ravito (ma première expérience genevoise fut ma grande erreur). A la vue de la composition des ravito Turinois, je décide de procéder ainsi : mon Gel Overstim (100 mètres avant le ravito), puis dans l'ordre du ravito : 2 verres de Gatorade, puis je prends 1 bouteille d'eau dans les mains, puis 2 parts de banane, puis 2 pâtes de fruits, puis une gorgée d'eau et je me lave les mains avec le restant de la bouteille d'eau ... Ça paraît long et c'est effectivement un peu long, je perds à chaque fois environ 50 à 100 mètres sur les ballons mais je les récupère sur les 2 ou 3 kilomètres qui suivent ...
20ème et semi-marathon : J'ai un peu mal aux jambes, ça m'affolent un peu et je me pose des questions : "Je suis parti trop vite, je vais exploser bientôt, comment je vais tenir à cette allure, quel con que je suis", bref, passage délicat ... et puis, je me reprends : 1h45"10 au semi, je suis plutôt bien, j'ai un peu mal aux jambes mais si je pense à autres choses, ça passe ... On verra
au 25ème ...
25ème : Je ne tarde pas à voir devant moi la grande épreuve du parcours (26ème) : les 3 km de montée en ligne droite à environ 3%. C'est beau de voir toutes ces couleurs devant soi qui courent, mais on voit bien que ça monte, "bon diou, merdo de dios, ça monte !!!" ... Surprise, je reste calme, je ne m'affole pas et je me dis : "Monte tranquille à ton rythme voir en dessous, jamais dans le rouge mon gars ! Tu verras plus clair en haut !" Je vis plutôt bien ma montée (à ce que je me rappelle !), que je monte quand même pas très vite (mon GPS m'indiquera entre 5"30 et 6" au km), je me fais doubler, les ballons sont loins mais chose incroyable, je reste zen ... je n'ai pas trop mal aux jambes ... le haut approche ... arrive (28ème et des poussières)... ça y est, ça descend (On voit au loin le chemin à suivre : pas difficile, c'est une magnifique ligne droite d'environ ... 12 km !!! rien que ça !! Et quand je dis ligne droite, c'est ligne droite, c'est à dire archi-droite !!!)... je décide d'emblée de profiter de l'élan de la pente et je relance, les jambes sont dures mais après quelques centaines de mètres, je sens que la machine est de nouveau au rendez-vous ... je me parle à nouveau : "soit "beau", garde le buste bien haut, regarde loin devant et oblige toi à ne jamais regarder tes pieds" ... et là, j'ai la plus belle sensation du week-end ... je double ... je les double les italiens ... je les re-double ... file de gauche et bonjour chez vous !!!! Oh que c'est bon !!! J'oublie tout ... je fais le beau ... je suis beau (Oui, je suis beau !!! Tu m'aurais vu !!! un vrai italien !!!).... j'ai l'impression d'aller vite, de voler (En fait, au GPS, je cours à 5", 5"05 !!) C'est les autres qui calent en
fait mais ça je ne le saurai qu'après ...
30ème en 2h32 : Super pour moi ! Du 30 au 35ème, je sens mon allure en constante modification, tantôt bien (4"55), tantôt moyen (5"15), ça doit dépendre de la pente, je me concentre sur mes sensations et je laisse aller comme ça doit aller ...
35ème :Il y a encore une bonne montée par là d'environ 500 mètres que je pratique au ralenti et j'essaye de relancer ensuite .
.. Les ravito sont toujours longs pour moi, mais je me sens bien, je digère bien, je relance plutôt pas trop mal à chaque fois, je suis toujours lucide et j'en suis le premier surpris ... Oui, je suis parfaitement lucide, j'évite certains obstacles, je me prends à applaudir les spectateurs (batteurs, majorettes, musiciens, orchestre, etc) "T'égares pas mon gars, tu vas pas tarder à exploser et ça va te faire drôle !" Les kilomètres défilent, 36, 37, 38, 39 ...
40ème et dernier ravito : Je ne prends qu'une part de banane .. mais encore deux pâtes de fruits ... je perds du temps ... mais j'ai trop peur du mur .... la relance est plus dure mais bon, ça va bien quand même ... "allez, plus que deux kilomètres" ... j'y crois pas ... je vais pas finir aussi bien ... y va arriver le coup dur ... ça y est ... ou pas ...bordel ... qu'est ce qui se passe ? ... qu'est ce que je peux faire ?... qu'est ce que je dois faire ? ... attends encore un peu .... pense à Genève ... Bien Môssieur, Oui Môssieur !!
41ème : Y en a marre, je lâche les chevaux, y a plus de risques ... "Hein, dis, y a plus de risque ?" ... y a plein de gens qui applaudissent, je double encore, allez GO Marcoooooooo ! Le dernier kilomètre en 4"40 !!! en "trombe" (avis non objectif tout à fait personnel mais sans doute vrai, non mais !), c'est l'apothéose, magnifique arrivée sous les applaudissements, mains levées
(Je dois avoir l'air con !) 3h35"10,
médaille, couverture de survie, thé chaud, banane encore et puis c'est tout, pas besoin de plus. J'y crois pas,j'ai peu soif, peu faim, je suis bien, pas déconffit, pas déconstruit, pas "rabotté jusqu'au bout" ...
Post marathon : récupération de mon sac, retour à l'hotel, douche, voiture, départ à 14 heures de Turin et arrivée Besançon à 18h50, seul dans la voiture, tranquille, serein, heureux, incroyablement en forme (par rapport à genève) Une bonne fondue au fromage en famille à l'arrivée et aujourd'hui, mardi, j'ai un bouton de fièvre qui pousse quand même, j'ai mal aux jambes (quadri) mais je vais bien et je suis en super motivation pour participer au marathon de Paris 2012 (inscription déjà faite) et viser sous les 3h30 !!!
En conclusion : Le Marathon de Turin semble très bien organisé, sauf pour les français car rien est fait pour eux (Heureusement, les italiens sont sympas) Le parcours est plat, plutôt "chiant", de grandes lignes droites, des animations tout le long, des ravitos bien garnis mais pas bien long, faut pas se louper, une grosse côte sur environ 3 kilomètres à bien gérer, les 15 derniers kilomètres très roulants, une arrivée magnifique qui vaut le coup ... Pour moi, un excellent souvenir !!!!!
1 commentaire
Commentaire de Berty09 posté le 16-11-2011 à 22:57:46
Bravo, belle course bien gérée. La prochaine sous les 3h30...
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