Récit de la course : Marathon des Causses 2011, par ced2nay

L'auteur : ced2nay

La course : Marathon des Causses

Date : 22/10/2011

Lieu : Nant (Aveyron)

Affichage : 4266 vues

Distance : 40km

Matos : mini 5h30, maxi 6h30.

Objectif : Terminer

2 commentaires

Partager :

Marathon des Causses 2011 à Millau

Descriptif du coureur : n'as jamais fait la distance de 37,5km.

Je n'avais jamais dépassé les 2h30 de course 1 mois auparavant le MDC. 1er test fin septembre sur un 32km +1700m. Test réussi avec 4h45 et 52e sur un peu plus de 100.

#################################

On peut dire que la préparation de la course ces derniers jours n'a pas été optimale... Suite à une blessure à la cheville gauche il y a 15 jours avec Stéphane lors d'une sortie montagne, je me suis contenté d'un peu de piscine et de vtt. Faire plus de 400km de nuit la veille de la course, ce n'est pas conseillé non plus. Alors quand Zélie se met à vomir son repas lors d'un arrêt, on se dit que le trajet va être long... Repas de la veille (le plus important) pris à l'arrache dans une station de service sur l'autoroute. Arrivée à Lodève, coucher à minuit. Une nuit très récupératrice avec Zélie qui se réveille à 4h pour manger. Le matin, 1h de route à nouveau, trajet de Lodève à Millau. Récupération du dossard au milieu du salon du trail, une foire d'empoigne où tout les comité d'organisation se battent pour nous faire venir chez eux, même de l'autre côté de la France (voire Martinique). Repas d'avant course 1h45 avant le départ, ce qui n'est pas optimal pour la digestion. Je ne suis pas très optimiste :)

13h, petit échauffement devant la ligne de départ. Météo parfaite, légèrement couverte, il doit faire près de 15°. Je me faufile à travers les favoris pour me faire une place pas trop loin de la ligne de départ. Il est conseillé d'être assez bien placé car au bout de 2km, la route se transforme en piste montante et cela risque de marcher en file indienne. Et à 5km, plus de place pour doubler, on attaque une montée sérieuse en sentier "single".
13h15 départ sous la musique mythique des Templiers, ERA. Beaucoup d'émotions entre la musique à fond et tout le public qui encourage les partants. J'essaie de me placer dans les 200 premiers, ce qui correspond au chrono le plus optimiste. J'ai l'impression de ne pas trop forcer, car on sait que ça part toujours très vite. Au bout de 2km, je passe en 9mn, ce qui fait près de 13km/h. Ah zut, je vais un peu trop vite :o). La piste s'avère roulante, tout le monde court. Au loin, on voit les premiers qui ont déjà une belle avance. Km5, 30ème minute. Virage à 90°, sentier très étroit, et grosse pente ascendante. Par moment, en plus de la forte pente, le sol est complètement instable. Nous débouchons sur les causses et on peut relancer la machine. Le tracé est très agréable et nous fait réaliser de jolis slaloms entre les sapins. On attaque 1km de descente. Je peste car il y a un bouchon. On doit être plus d'une dizaine à attendre. Je me déconcentre, et la cheville droite part en vrille. Je continue qlqs mètres pendant que ça ira, mais à l'évidence, je dois la faire souffler 1mn... Je laisse passer 20 coureurs en furie qui descendent à toute berzingue. J'ai les boules. Je descends aussi vite moi aussi ? J'essaie de reprendre doucement, et passe pour un charlatan qui ne sait pas descendre. Ça m'énerve... Heureusement, la montée arrive, de quoi me refaire la cerise car je marche aussi vite sinon plus vite que la plupart. Km10, 1h05. Et la cerise, je me la refais. Je double. Rapidement, on arrive sur le plateau à nouveau et au 1er ravitaillement. Je fais le plein d'eau car les 2 litres sont presque bus entièrement. Un peu de boisson énergisante et de la pâte de fruit, et ça repart.
On longe la forêt en lisière. J'emprunte de magnifiques pistes larges qui traversent la forêt de pins. Le sol est agréable à courir. Pas de cailloux, que de la terre souple, éventuellement agrémentée d'un peu de sable. Le rythme est bon. Je gère, mais je sens que j'ai les jambes fébriles. Peut-être des traces de ma préparation ces derniers 24 heures...
Km15, on aborde une descente de 200m de dénivelé. Et là, surprise, les organisateurs ont tracé une descente brut de chez brut, à travers la forêt. Aucun sentier, aucune accroche. De la terre très fine qui se déroule sous les pieds, avec une pente difficile à tenir. Les arbres sont utiles. Ça bouchonne forcément. C'est galère, pas du tout agréable. L'avantage, c'est que la descente se termine rapidement. Remontée plus pentue et plus technique que je ne l'avais imaginé. A nouveau, je suis bien en montée. Je ne perds pas de place, voire j'en gagne. Puis, nous repartons pour 6km de faux plat roulant, sur de la piste terre/herbe, donc très agréable. Même dans des endroits perdus, il y a toujours des gens pour nous encourager. Sympa.
Km22. On traverse une route. Je sens que les jambes sont dures, particulièrement vers l'aine. Je me masse un peu en courant, ça passe. Les alertes de crampes font le yoyo. Quand je les sens à gauche, j'essaie de m'appuyer plus sur l'autre jambe pour la soulager. Et inversement.
Km24. Belle descente technique une fois de plus. La vue est splendide, nous sommes dans un canyon, avec quelque spierriers. La ravin est sur notre droite, attention au faux pas. Je fais un bout de route avec un coureur qui a du mal dans les montées. Du coup, on ne cesse de se croiser. Il me dit qu'on est sur des bases de 4h45 alors que je mise entre 5h30 et 6h30. Ca me motive énormément, mais je me dis qu'il ne faut pas que je m'emballe. Rien n'est fait.
Km26 3h. 300m plus bas, je le lâche dans la montée, et double plusieurs coureurs. Un vautour tourne au-dessus de nos têtes. Je dépasse une demi-douzaine de "marcheurs". En haut, la vue est superbe sur la vallée. Nous empruntons un sentier single qui slalome sous la foret de pins. Ahhh si j'étais frais, j’accélérerais, mais je me raisonne. Non, il ne faut pas tout donner. Pendant le km qui précède l'arrivée au 2ème et dernier ravitaillement, on rencontre beaucoup de monde encore pour nous encourager. Le sol est jonché d'aiguilles de pin ce qui donne un amorti souple.
Km29 3h35 La bergerie de la ferme de Cade. Au menu, eau de source, boisson énergisante, roquefort, gruyère, pate de fruits, céréales,etc... que de choix. Je prends le temps, c'est important pour éviter une fringale ces 8 derniers km. Je repars à 3h40. Il me reste 1h20 pour passer sous les 5h, ce qu'un concurrent affirme être difficile car la fin n'est pas commode. Ah zut, ce serait vraiment génial voire incroyable de descendre sous les 5h.
Les jambes tiennent toujours le coup, je m'hydrate à fond d'autant que maintenant, j'ai 2 litres pour aller jusqu'à la fin, donc je ne me prive plus. La légère remontée passe inaperçue, puis la redescente de 200m également. On suit un sentier en balcon, en réussissant à courir de temps en temps. La dernière montée s'avère costaude. J'en prends plein le dos. C'est lui qui me fait le plus mal. Je double encore un peu. La fin de la montée est hallucinante, on a besoin des mains pour escalader, et je suis à la limite de déclencher une bonne crampeOuf, c'est fini, je recours sur 1 sentier en balcon, avec vue sur le viaduc et la ville. On passe sous le départ des parapentes. On replonge dans la forêt, puis nous traversons enfin la grotte du hibou. Le noir absolu pendant 20 mètres, heureusement légèrement éclairé au milieu par une frontale. Descente sur Millau par des sentiers plus rapides désormais. Je regarde la montre. Combien de km encore ? 1 ou 2 ? Ca y est, j'aperçois le site de l'arrivée, des spectateurs nous annoncent le dernier km. En doublant un coureur coincé par des crampes, je sens la cuisse gauche qui me rappelle que j'en ai aussi plein les pattes. Puis les 300 derniers mètres sont bondés de monde. Quelle joie d'arriver en 4h53 (37,5km +1700m). 181ème sur 900 partants. Difficile d'y croire mais c'est passé aussi "facilement" sans trop de casse....
Quoique, le soir, à froid, je me rends compte que la cheville droite n'est pas en bon état. J'ai couru 30km avec une légère entorse.
J'y ai quand même laissé quelques plumes.

Merci Millau pour ces jolis paysages.
Peut-être à l'année prochaine pour faire encore mieux ?

A+
Cédric

2 commentaires

Commentaire de laulau posté le 02-01-2012 à 18:49:34

Belle course bien gérée pour un bon résultat...avec une cheville abîmée en plus ! bravo le givré !

Commentaire de ced2nay posté le 02-01-2012 à 20:45:47

merci laulau, mais je ne suis pas givré! Du moins pas encore... car je connais indirectement le président qui risque de me harceler prochainement :)

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version grand écran - 0.04 sec