Récit de la course : Semi-Marathon de la Voie Verte 2011, par Berty09

L'auteur : Berty09

La course : Semi-Marathon de la Voie Verte

Date : 2/10/2011

Lieu : Vernajoul (Ariège)

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Distance : 21.1km

Objectif : Pas d'objectif

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Un long plat...côte à côte.

    

     Deux mois avant mon premier marathon, ce semi tombe à pic pour me tester en condition de course. En plus j'aime beaucoup cette course. C'est près de chez moi, le revêtement est très souple et en plus ce dimanche matin il fait super beau. Au départ, beaucoup de connaissances parties pour le semi ou pour le relais. Les dernières sorties se sont bien passées et je suis dans une forme ascendante mais qu'en sera-t-il sur 22 km?

 

     On s'élance depuis le village de Vernajoul, quelques lacets dans les ruelles et c'est parti pour du tout droit et pour longtemps. J'avoue que c'est un peu angoissant pour un trailer qui aime la variété des chemins, les relances et les surprises au coin des bois. Là, pas du tout. On file droit vers l'ouest et va falloir tenir le rythme. Un jeune du club est parti devant, je suis juste derrière. Quelques centaines de mètres plus tard, deux costauds du couserans me dépassent, ils mèneront la course de bout en bout.

 

     Ca remonte encore de l'arrière. Je n'ai pas envie de les laisser partir. trois bonhommes devant ça suffit. Je fais l'effort pour me coller au groupe de poursuivants. Je les connais presque tous. Sûr, ce sont eux mes concurents directs, plus tous ceux qui peuvent encore remonter de l'arrière... Après deux kilo, la course s'est décantée. Loin devant, les locos du couserans. Vient ensuite, en chasse-patate, le jeune du club qui reste en vue. Je suis juste derrière avec trois gus...on se jauge.

 

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L'été indien...en Ariège

 

     J'ai pris un bon rythme, la machine est lancée. Je tourne entre 4' et 4'10 au kilomètre mais je suis loin d'être dans l'aisance. On s'affole pas Berty, ce n'est que le début. Tous les 1000m, de beaux panneaux jaunes nous indiquent combien de km nous séparent de l'arrivée. Mieux vaut penser à autre chose. Ca tombe bien, je suis aux prises avec mes compagnons de chasse. Je commence à me sentir plutôt bien, content de pouvoir dérouler sur ce parcours loin d'être monotone malgré les apparences.

 

     Je suis maintenant à côté d'un gars du couserans (encore un) et on garde le tempo. Bientôt, nous n'entendrons plus la foulée de nos deux autres compagnons. C'est bon signe nous voilà maintenant 4ème, avec le 3ème encore en vue...un podium est possible. Il va falloir se le gagner. On court côte à côte. C'est sympa mais s'il pouvait lâcher lui aussi ça ne me dérangerait pas. Je me sens bien et accélère un peu parfois, il recolle très vite et n'aime pas se faire mener. On va devoir, bon gré mal gré, faire route ensemble.

 

    Finalement, c'est une chance de me retrouver avec ce gars. Cela va m'obliger toute la course à ne pas me relâcher un seul instant même lors des coups de "moins bien". Et ça ne va pas tarder; au 10ème km je commence à sentir des contractions au niveau de l'estomac. J'ai du mal à garder une foulée aussi fluide. J'ai le choix entre ralentir un peu pour passer ce mauvais cap ou continuer au même rythme au risque d'accentuer la douleur. Je choisis la troisième solution, celle du "t'as pas mal, c'est dans la tête Berty".

 

     C'est pas miraculeux mais ça me permet de ne pas me faire lâcher. Par contre depuis le 10ème km c'est maintenant lui le plus fort. Il mène imperceptiblement même si nous courrons côte à côte. Au relais de mi-course le jeune de Foix qui nous précédait à laisser le relais à son copain qui file loin devant. Cela veut dire maintenant que nous sommes 3ème et 4ème sur le semi. Le podium est au bout de ce duel...à moins que ça revienne de l'arrière mais là, vu qu'on est à bloc, y'aurait pas grand chose à faire.

 

      On approche de La Bastide-de-Sérou où il faudra encore effectuer une boucle de 3 km avant de relier l'arrivée. Je ne suis toujours pas dans l'aisance mais vu que le profil est légèrement descendant, on tourne quand même autour de 3'55 au km. Ca y est, on est à hauteur de La Bastide, je cherche des yeux un pote ou quelques proches pour venir me rebooster. Pas un chat, il faudra attendre l'arrivée pour se refaire une santé. Reste 3 bornes. Je me dis que mon couseranais pourrait aussi se trouver en difficulté. Y'a pas d'raison, il faut bien qu'il paye les efforts lui aussi.

 

     Cette histoire risque de se terminer au sprint. Reste encore deux bornes. Je m'aperçois par hasard (en me rabatant devant mon compagnon pour laisser passer une voiture) que les jambes, malgré tout, répondent bien. On attend tous les deux le dernier panneau marqué 1. C'est à ce moment que Berty décide de placer son accélération. Une terrible mine. Tellement soudaine qu'elle me surprend à moi aussi. Lancé, il me faut maintenant y croire et jusqu'au bout. C'est quoi une borne avec l'assurance au bout d'un repos bien mérité.

 

     Pour autant, je ne suis pas rassuré. Je tends l'orreille mais il ne semble pas avoir suivi. J'avale la première et dernière bosse de la journée à 500m de l'arrivée. Je suis dans les ruelles. Enfin des gens, des encouragements. Je suis super content de ma course et franchi la ligne avec la banane. Je suis 3ème de la course à une moyenne de 3'59" sur 22km. Cela me sert de repère pour mon futur marathon...je sais ce sera une toute autre histoire sur 42. Il me reste encore 2 mois pour préparer cela.

 

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Arrivée en vue

 

 

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Marqué par l'effort

 

 

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Quelques secondes après...Ca va déjà mieux

 

 

 

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