Récit de la course : Le Défi Bédoin Ventoux 2011, par pierrot34

L'auteur : pierrot34

La course : Le Défi Bédoin Ventoux

Date : 31/7/2011

Lieu : Bedoin (Vaucluse)

Affichage : 2060 vues

Distance : 21.5km

Objectif : Pas d'objectif

4 commentaires

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"Le Géant de Provence", grand vainqueur du défi qui lui était lancé

  Eh bien me voilà rentré du Ventoux hier soir. A moitié satisfait et à moitié déçu ! Satisfait car tout s’est bien passé, sans trop d’encombres et de conséquences négatives. Déçu parce que je n’ai fait que la moitié de cette magnifique et mythique montée sur laquelle je tablais (et fantasmais) tellement, terrassé que j’ai de nouveau été par les crampes aux mollets en forme de terribles coups de poignard internes qui m’ont même empêché de poursuivre, même en marchant, comme d’autres l’ont fait en terminant dans des temps à mon avis pas si ridicules car à midi, en moins de 4h tout ceux qui ont fini étaient au sommet.

   J’ai pris la route pour Bédoin samedi matin avec ma femme, en oubliant un sac avec mes sucres, ma banane, ma ceinture bidon, mes crèmes de massage, et…ma casquette kikourou, à ma grande honte.Un mauvais signe ?!!! Nous sommes quand même arrivés à bon port à notre chambre d’hôte, après avoir visité tous les « chemins » de Bédoin, avant de trouver la bonne adresse !

  Déjeuner sur le pouce dans le jardin, petite sieste et direction le village vers 15h pour retrouver mon beau-frère d’Anglais, descenduu de Normandie avec l’un de ses jumeaux de fils, inscrit de dernière minute à la course, lui aussi.

 

 

 

de gauche à droite,Trevor Hill, 88è, son père, Peter, compagnon de Simpson sur le Tour de France 1967, avant le drame, et....PIerrot 34, 10mn avant le départ.

 

 Café de retrouvailles puis montée de reconnaissance en voiture jusqu’au chalet Reynard. Beau, difficile, mais pas si impressionnante montée que je l’imaginais, les cinq derniers kilomètres dans le désert blanc étant sûrement une tout autre paire de manches. Mais que j’espérais bien parcourir….en courant ou marchant, pour faire la fameuse photo sentimentale au passage de la stèle de Simpson, le pauvre, chez qui j’avais passé Noël 1965, avec celui qui allait devenir mon beau-frère.

 Retour au village pour retenir le restaurant du soir et prendre le dossard. Un accueil impeccable et fort bien préparé, dans la cour de l’école du village. Passages aux magasins, fort bien pourvus en produits pour les cyclistes surtout, mais des produits qui peuvent servir aussi….à des coureurs à pied oublieux comme moi ! Alors, une belle banane noire, trouvée par ma femme, un bidon « Mont Ventoux », gels et barres énergétiques à la location de vélos du rond point du « point zéro » de la montée…bref, je fais marcher le commerce local !!

  « Menu vélo », c’est-à-dire, pâtes à la carbonara pour moi au restau du soir, plein comme une huître, avec un serveur super dégourdi, comme on dit, et de bon contact. Plein d’Anglais aussi, mais pas mon beau-frère, qui était en demi pension-chambre d’hôte.

  Le soir sera calme et la nuit courte car à 4h je ne dormais plus. Le Ventoux qui faisait déjà son effet ?!

   Le petit déjeuner à 6h30 sera épique mais fameux. Quatre chats sauvages sont là à quémander. Ils seront bien servis, les pauvres…

   A 7h30, nous sommes sur le parking le plus proche du départ. Il y a de la place, curieusement, mais il y avait tant de possibilités en ville et à l’entrée, dans une vaste prairie, que les voitures étaient réparties.

  8h, le speaker, déchaîné, déclenche la pression au micro. Un bavard, une voix, mais des compétences. Beaucoup de « gloires » montent sur le podium pour répondre aux questions. Un ancien champion de course à pied, un non-voyant performant (Luc Sabatier et son guide, Philippe Guérin)

 

  Gué),

 

Un speaker tout à fait à la hauteur

 

 

les championnes féminines, le briefing d’Alain Constant, « le patron »…recueillent  les applaudissements  des coureurs rassemblés sur la place centrale puis sous l’arche de départ où est donné le départ à 8h30, alors que résonne un émouvant Carmina Burana, la musique du site de présentation de la course sur le net.

   Nous sommes alors pas loin de 400, je pense, à nous lancer sur les premiers lacets en légère pente déjà (3%), jusqu’au 5èkm. Après, la forêt de pins, oui, mais les zones d’ombre alternent quand même avec des zones ensoleillées par le soleil du matin. Des spectateurs dans les hameaux (Ste Colombe) et mas isolés nous encouragent. La foulée reste lourde et l’on me dépasse par petits groupes mais il en reste un peu derrière moi, je pense. Après le ravitaillement du 5èkm, ça se corse. J’entame mon gel magnésium anti crampes. Mais que cette pâte est collante dans la bouche !! Mais si elle est efficace, sait-on jamais ? Au 7èkm, je pensais prendre Domy en photo, lui qui m'avait gentiment répondu sur kikourou. J'ai vu la police municipale(mais avec gyrophare. Etait-ce lui?

 Je ne sais pas.)

 

 

 

La seule photo prise en course;, de mes suivants, avant l'arrivée de mon sympathique N° 73

 Un peu plus loin, un gars sympa (n°73)arrive à ma hauteur, léger  et facile. Il discute, me voit prendre une photo, propose de me prendre-je refuse, pas habitué !- et continue la conversation. Vélo, accompagnement d’un copain cancéreux dans un trail, plaisir de courir….Il est bien tombé. Je lui parle diabète.  Mais il s’éloignera, avec les filles qu’il accompagne, à mon grand regret. Mais si je ne le tiens pas, c’est que après les durs premiers lacets de la mi-course, mes mollets me préviennent :attention, crampes en vue ! Effectivement, vers le 12èkm, je hurle, surpris par le mollet gauche bloqué. Marche, massage, hydratation, rien n’y fait. J’entends alors deux fourgons accrochés à mes baquess depuis quelques instants. « Monsieur, ça va ? ». « Je crains que non…crampes !!! » « Oui, on vous a vu sauter de douleur…  ». C’est la voiture balai et l’ambulance de « la Croix Blanche », qui ne mettront pas beaucoup de temps à me convaincre de monter. Là c’est pire. La jambe gauche reste bloquée un bon moment. Bon, mais la course est finie et nous allons suivre les derniers, qui souffrent presque autant que moi jusqu’au sommet. Deux autres compagnons d’infortune sont dans le fourgon. Le dialogue, sympa, s’engage. Le chauffeur, jeune, est super et s’arrêtera un peu plus loin au chalet Reynard

 

 

Bien sympathique aussi le ravitaillement au chalet Reynard

puis à la stèle Simpson, où je prends force photos, bien sûr.

 

  .

 

Encore un hommage rendu au champion anglais, par un cycliste de passage

 

 

 

 

 

Et le point d'eau en face, déserté à quelques minutes de la fin de la course

   Nous assistons à l’ouverture « tapageuse » de la route à midi pile, alors que nous embarquons une  concurrente , à bout, à 2km du sommet. Voitures, motos, arrivent en flots, les cyclistes ayant déjà inondé la route depuis longtemps. Les deux ou trois derniers  coureurs seront invités par la police municipale à s’arrêter, puisqu’ « on ne peut plus assurer votre sécurité ». Il reste 500m à faire pour un ou deux

 

 

  .

avec le sommet en vue pour eux. Il est aux alentours de midi

 

 Sans dossard, ça le fait… On n’a peut-être pas pris leur temps, mais sans crampes, j’étais avec eux et j’aurais fini en moins de 4h, à ma grande satisfaction.

   Ambiance de kermesse au sommet. Récupération du sac, sans problème. Et ravitaillement monumental, même si   la charcuterie au soleil, bof !!! J’erre quelques instants dans l’attente des navettes. Je vois le classement et le temps de mon neveu : 88è en 2h12mn. Super !!  Le chauffeur de la voiture-balai, qui redescend, me voit et me demande si je veux monter. Je suis le 9è  dans le fourgon et nous  redescendons alors, pour sentir les plaquettes de freins quelque peu chauffer un peu plus bas !!!!

  Retrouvailles familiales au village. La jambe douloureuse, mais même pas fatigué et 3g de glycémie. Normal, avec le sucre absorbé et les « non- efforts » faits ! Dernier petit repas au même restau, avec beau-frère et neveu, qui eux restent à la remise des prix. Nous, il nous faut rejoindre Frontignan, où nous serons à 18h, après avoir pesté contre les mauvaises indications sur les A7-A9, Orange, Avignon etc…mais à part notre chat à nous, civilisé, mais pas content de notre absence, tout est bien, qui finit bien !

 

 

4 commentaires

Commentaire de chanthy posté le 02-08-2011 à 09:10:49

merci pour ce joli récit,
cette course m'a l'air d'être dure:)
au plaisir.

Commentaire de pierrot34 posté le 02-08-2011 à 14:17:15

Tu sais, c'est la course qui est jolie! Le plaisir aussi d'avoir la route à nous seuls, les coureurs à pied, même si cela a fait polémique, ayant entendu que "c'était honteux, cette fermeture, que la route appartenait aux cyclistes et aux voitures...."(j'ai oublié de signaler ça). Alors, le Ventoux à la course à pied, même pas quatre heures par an, c'est pas trop et tant pis pour les grincheux et autres accaparateurs de route!!!

Commentaire de charlie27700 posté le 24-08-2011 à 17:49:24

beau récit, et avec des photos, c'est sympa
moi, j'ai vraiment adoré la course : quand on sort de la forêt et qu'on voit le sommet au bout du pseudo-désert, c'est une des plus belles émotions que j'ai pu avoir en course à pied

Commentaire de pierrot34 posté le 24-08-2011 à 18:12:26

Salut Charlie. Même réaction chez moi, sauf que je ne l'ai pas connue en courant. Moi, je suis natif de l'Eure, comme toi?

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