L'auteur : kailasa
La course : Les Sentiers d'Ugolin - Etape 2
Date : 10/4/2011
Lieu : Signes (Var)
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Distance : 25km
Objectif : Pas d'objectif
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Comment concilier sport, foncier, soleil et beaux paysages ?
Simple…
Direction le Var, le superbe massif de la Sainte Baume, à Signes, pour un parcours sur deux jours concocté par Samuel Bonaudo. « Concocter », c’est vraiment le verbe qu’il faut utiliser tant ce parcours des Sentiers d’Ugolin était un REGAL : un premier jour (27km et 1550 D+) ultra technique, vallonné, du sous bois et de la crête, du monotrace et du « pas-de-chemin-du-tout-à-travers-la-forêt », de la rocaille, de la montée-escalade, de la descente à s’exploser les quadris, et même de la route sur le final (c’était pas glop!) ; un deuxième jour (22km et 1150 D+) moins technique mais tout aussi varié, avec une grosse montée, une grosse descente, de la caillasse, de la caillasse, de la caillasse, des (vrais) passages à gué, du sentier et du droit dans la pente, de la crête et des petites grimpettes surprises au beau milieu de la descente. Oui, il y en avait pour tous les gouts et c’était du trail, du vrai de vrai. Et en plus il a fait un temps magnifique !!!
Jour 1Départ de Belgentier, à quelques kilomètres de Signes. Et tout commence mal : ma puce électronique est cassée, impossible de la fixer sur la chaussure (je la garde dans la poche… il faudra penser impérativement à la sortir à l’arrivée et à la déclencher). Puis la navette arrive à 8h50… pour un départ à 9h. Mouai… L’échauffement sera donc réduit au minimum. Je n’aime pas bien ça.
Sur la ligne de départ, c’est pour le moins très relevé… Une bonne partie du Team Salomon international est présent : l’anglais Ricky Lightfoot, l’américain Rickey Gates (super décontracté, il ne paye pas de mine, il n’était pas à fond, mais qu’est ce qu’il est facile ! ), le grec Nikos Kostopoulos, le canadien Phil Villeneuve, le polonais Piocr Kosmala , le manager du team Salomon Gregory Vollet (ancien vvtiste, il « traine » pas mal avec Kilian, autant dire qu’il a une caisse plus que monstrueuse ; chez les féminines, la russe Zhanna Vokueva et l’italienne Stéphanie Jimenez ; auxquels se rajoutent le triathlète vétéran et débutant en trail Thierry Pelet (qui casse tout en ce moment dans la région PACA) et l’immense Dawa qu’il était surprenant de retrouver sur des distances aussi courtes.
9h05, c’est parti, plutôt vite, et ça se resserre assez vite, il faut donc être bien placé. Je choisis mon lièvre : Dawa (il y a pire !). Objectif, rester avec lui le plus longtemps possible, histoire d’être sur les photos ; ) Et dans sa foulée, sur des sentiers étroits qui montent qui montent qui montent, on double on double on double, on grignote des places… Premier sommet, on attaque la descente, assez technique. Houla, ça va vite ! Mais au bas de la descente, je suis toujours dans la foulée du népalais ! Deuxième montée… Facile !!! Je suis toujours là !!! Deuxième descente… Euh… Je ne suis plus là… Pas pu suivre. Les slaloms en sous bois à 30% de pente sans chemin, j’étais trop juste. See you Dawa.
Du coup, je me mets à mon rythme. Pas longtemps. Je me fais rattraper par mon deuxième lièvre de luxe, ou plutôt ma deuxième hase (pour info, c’est la femelle du lièvre), en la personne de la russe Zhanna Vokueva… Je me lance alors dans ce que l’on appelle dans le Vercors une JPS (en vertaco, traduction littérale de « Jolie Poupée à Suivre »). Et pendant plus d’1h30, je vais courir avec cette jeune femme, on va se relayer et je vais comprendre ce qu’être compétiteur en trail signifie : toujours dans la relance, ne jamais perdre de temps, être à l’attaque. Impressionnante. Et puis dans la dernière montée, un petit passage « escalade » : elle se rue dans la pente… et le bonhomme e-x-p-l-o-s-e !!! Bye bye Zhanna (j’aurais quand même droit à la bise à l’arrivée !).
Me voilà un peu esseulé avec un petit coup au moral en plus. J’attaque la descente en étant un peu « entamé ». Ca reste technique, et je ne suis vraiment pas efficace. Je gère. Et puis ça devient moins technique, je peux relancer.
Les derniers kilomètres. Du plat. En plein cagnard. Et en grande partie sur route. Terrible ! Et en panne sèche d’eau. Devant moi deux concurrents, pas mieux lotis, l’un en phase « déshydratation aigüe », l’autre en plein « passage à vide ». Je les dépasse, creuse un peu l’écart, et c’est laborieusement que je rejoins la ligne d’arrivée. 2h59. Content.
Le plaisir de courir est prolongé à l’arrivée par une ambiance très conviviale entre coureurs, bénévoles et spectateurs. Super.
Et puis il faut penser au lendemain. Donc… Massage… Chaussettes de récup’… Repos… Sieste… Compex… Dodo…
Jour 2
Les courbatures sont au rendez vous, mais supportables, et un échauffement tout en douceur me les feront presque oublier.
Le « tout en douceur », on l’oublie dès le départ. 10h, ça part très rapidement, et ça monte de suite. Je me cale comme le jour précédent dans la foulée de mon lièvre n°1, puis le dépasse (il est devant moi au classement vétéran, pourquoi ne pas tenter ma chance après tout ?). Les sensations sont plutôt bonnes. Une petite descente, un passage à gué, l’escalade de la cascade, et on continue à monter sur des sentiers plus ou moins techniques. Et… Derrière moi… Mon lièvre n°2 me fond dessus, accompagnée par ses partenaires grec et canadien du team Salomon. Comme le jour précédent, je m’accroche à cette locomotive, comme je peux. Et ça envoie. Courir. Courir. Envie de marcher. Mais non, faut courir pour ne pas être décroché.
On quitte le sentier principal, et les 300 derniers mètres de dénivelé sont droits dans la pente et dans la rocaille. On marche. On relance. On marche. Relance. Usant. A l’approche du sommet, la pente se fait moins raide, ça accélère, et élégamment (hum), les hommes décrochent la jeune femme (qui un peu plus loin, se perdra… Sympa les mecs de l’avoir attendue !).
Je passe au sommet avec mes collègues grec et canadien, 1mn30 d’avance sur Dawa. Sur le plateau caillouteux du sommet de la Sainte Baume, je suis (très) mal à l’aise et mes deux compagnons de route me distancent avec facilité. On attaque la descente. Du raide et du technique, et là, je bloque. Je me fais doubler par Rémy (sympathique pyrénéen expatrié dans la région PACA rencontré lors de l’après course du jour précédent), puis je me fais enrhumer par Dawa (le calcul est simple, dans la descente de 6km, pour faire simple, il me prend 6 minutes…) : quelle facilité, quelle agilité, quel naturel dans les descentes. Admiration.
En plein cœur de la descente, après un joli et profond passage à gué (fort agréable vu la température), une petite remontée (200 mètres de dénivelé quand même) au pied de laquelle je rejoins Rémy. On se met chacun en position « soutien psychologique » l’un pour l’autre, et c’est ensemble qu’on franchit la ligne d’arrivée en 2h14.
L’après course est aussi sympathique et conviviale que le jour précédent.
Le bilan sportif : satisfait de ma 7ème place au scratch, surtout en voyant les clients qui sont devant moi. J’ai plutôt bien géré l’enchainement des deux jours (c’était une première). Et les sensations s’améliorent de jour en jour. Donc beaucoup de points positifs. Un seul bémol, ma faiblesse criante dans les descentes techniques. A travailler, et apprendre à se faire plaisir et à s’amuser dans ces tronçons.
Le bilan humain : de belles et riches rencontres. Courir avec des « noms » du trail m’a rendu un peu « «spectateur » de ma course, mais ce n’était pas gênant. J’ai appris en côtoyant ces personnages de la planète trail.
Le bilan général : en venant à Signes, j’avais peur d’un trail un peu commercial, avec des grands noms, une grande marque, beaucoup de pub, etc. Très agréablement surpris : une super ambiance, conviviale.
Le parcours et les paysages étaient magnifiques, j’en ai pris plein les yeux (et les jambes).
Oui, vraiment un régal.
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