Récit de la course : 24 heures de Vallauris-Golfe Juan 2005, par PatrickL13

L'auteur : PatrickL13

La course : 24 heures de Vallauris-Golfe Juan

Date : 3/12/2005

Lieu : Vallauris (Alpes-Maritimes)

Affichage : 2006 vues

Distance : 0km

Objectif : Pas d'objectif

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Journal d'un néo-circadien déçu

JOURNAL D’UN NEO-CIRCADIEN DECU !





Mai 2005, 100 km de Chavagnes-en-Pailliers – 9h28’50s, record pulvérisé de 1h21’ –
« Le bonheur ! Maintenant je me lance sur un 24h00 ! »



· Après cette performance sur 100 km, je vais enfin réaliser ce qui me trotte dans la tête depuis des années, devenir un « circadien », c’est maintenant décidé. Je pensais en 2006 mais il paraît qu’il faut battre le fer tant qu’il est chaud alors pourquoi pas encore cette année.

· Je me décide pour les 24h00 de St-Maixent. Un peu de récupération et puis en juin, je reprends l’entraînement en rallongeant les séances d’endurance en vue de ce premier 24h00.
Vient le moment de la préparation spécifique … 9 semaines à « bouffer » du kilomètre sur des vitesse dont je ne suis pas habitué. Il n’est pas facile de courir lentement. En moyenne 2 séances de 1h30, 2 séances de 2h00 et 1 séance de 3h00 par semaine. Environ 120 kilomètres.
Les semaines passent, je suis motivé et confiant.
Semaine J – 3 : douleur au-dessus du genou droit . « Ca passera » …. Hélas çà ne passe pas …
Semaine J – 2 : Cette douleur est persistante, je consulte un médecin du sport – Tendinite du vaste interne – Mésothérapie et repos. M..
Semaine J – 1 : La douleur est persistante, pas moyen de courir. Je dois prendre une décision, je ne peux pas me lancer dans une telle aventure sans être à 200 % de mes moyens et c’est la mort dans l’âme et très déçu que je dois appeler l’organisation et déclarer forfait.

· Je décide immédiatement de participer à une autre course de 24h00 avant la fin de l’année afin de ne pas perdre le bénéfice de cette préparation.
Vallauris n’est pas très loin alors ce sera là les 3 et 4 décembre … Par contre je pense que la nuit va être longue et froide à cette époque de l’année … Nous verrons bien.

Mes préparations Chavagnes et St-Maixent seront, je l’espère, bénéfiques. J’allège les séances d’entraînement, toujours 5 par semaines mais plus qu’environ 90 km. Bizarre, je n’ai plus la même euphorie que lors de la préparation de St-Maixent. Peut être à cause de l’automne et de l’hiver qui approche. Mon genou tient le coup.

Semaine S-3 : un petit marathon de Monaco en préparation juste pour tester les produits énergétiques (déjà utilisés à Chavagnes d’ailleurs) – 3h29’ en déroulé, tout va bien ….

Semaine S-2 : programme allégé on baisse le kilométrage, pas de bobos tout va bien….

Semaine S-1 : même pas la pression …

J-2 : Préparation du matériel … tient ça approche … légère inquiétude mais pas vraiment de pression …
J-1 : Le déluge sur la région … et demain ?? Tout est prêt. Et moi ?? Je regarde constamment la météo sur internet. Il devrait faire beau avec du vent. Je charge la voiture …

JOUR J – Direction Vallauris/Golfe-Juan, 1h30 de route. Arrivée sur place …
La mer est très agitée, elle passe par-dessus les digues.
Une partie du parking et du parcours sont sous les eaux….
Les tentes ne sont pas montées, bref, rien n’est prêt.
Je demande où l’on peut déposer ses affaires, personne ne sait.
Et commence la préparation méticuleuse de la tenue … Eviter tout bobos inutiles ….

11h45 - H – 15’ : L’organisation annonce le report du départ à 14 h00.
Prêt pour rien, il faut tout recommencer. Il ne fait pas chaud, beaucoup de vent.
Une petite sieste en attendant. Prenons les devants.

13h30 – H – 30’ : Nous remettons la tenue. Dernières mises au point avec Bertrand,
Sébastien et Julie, mes « mécanos ». préparation de mes produits Overstim’s
qui devraient m’accompagner au cours de ces 24 heures.


Pierre Moro l’animateur annonce 82 inscrits en individuel et 9 équipes. C’est le grand calme à l’approche du départ.

14 H 00 :
Je retrouve Vincent sur la ligne de départ et c’est parti sur cette boucle d’un kilomètre traversant en aller-retour le parking du port puis longeant la digue, toujours en aller-retour.
Tous les participants semblent détendus.





Je prends immédiatement mon rythme de croisière. Je trouve que je vais un peu vite mais je suis très bien. Nous sommes nombreux sur ce parcours étroit et c’est un peu la bousculade. Les marcheurs n’ont pas l’air d’avoir compris qu’il y a des coureurs. En fait cette boucle s’avère technique. Le long de la digue, passage sur des pierres et des grilles métalliques humides et glissantes, au bout de la digue, demi-tour à 180° autour de l’extrémité d’une barrière. L’avantage est que nous ne sommes jamais seul, soit dans le même tour, soit en croisant les autres participants.










Pour moi, j’ai l’impression d’être dans un rythme de croisière. Je me sens hyper bien, le 12ème tour en 1h02’00s. Je suis annoncé 3ème au général, surprise, mais je sais que la course est encore longue et qu’il n’est pas encore le moment de rêver.
24ème tour en 2h04’07s, un métronome. Je suis toujours 3ème. Contrairement à mes idées premières, ce n’est pas lassant de tourner sur cette boucle. Le temps passe vite, à chaque passage je me dis encore un tour de fait. Devant le Finlandais Kankaansyrja mène la course sur un rythme impressionnant.









Je continue de tourner sur cette boucle d’un kilomètre. A la 4ème heure je suis 2ème au général. 40ème tour en 3h33’49s. Marathon en 3h45’23s. Le soleil se couche, il fait de plus en plus frais, j’enfile le tee-shirt manches longues. Je me ravitaille avec mes produits Overstim’s et régulièrement un demi verre d’eau et un petit morceau de banane.
44ème tour en 3h57’ de course, j’ai faim. J’avale, tout en marchant, un peu de purée et du jambon mouliné.










La nuit est vraiment tombée maintenant et j’ai froid. J’enfile polaire et bonnet.
J’ai de plus en plus froid et mal au ventre. Peut être ai-je avalé la purée trop rapidement.










Mon rythme a baissé. J’ai fait 9 tours en 1h08’.
Je ne me sens pas bien. Et pourtant les jambes suivent.
Et j’ai de plus en plus froid et de plus en plus de mal. J’enfile 2 polaires et un blouson mais rien n’y fait. Je grelotte.
Le rythme baisse toujours mais je n’ai pas mal aux jambes.

Il reste près de 18 heures de courses et à ce moment, le mental, lui qui a toujours été mon point fort, lui qui m’a toujours servi dans les moments de galère, que ce soit sur marathon, à Millau ou au grand raid du Verdon, lui qui ne m’a jamais fait défaut va craquer. Plus rien n’y fera. Ni les mots d’encouragement de mes mécanos, ni Christophe qui nous avait rejoint et qui va tenter de me relancer sur 2 tours.
Je grelotte toujours, je n’avance pas même en marchant. 61ème tour, alors que je suis 3ème au général je m’arrête, ce sera le dernier arrêt, définitif. Je regarde passer les coureurs, mon regard est vide, les larmes me monte aux yeux, je délace mes chaussures. C’est fini, je baisse les bras, j’abdique, j’abandonne ce qui ne m’étais jamais arrivé au cours de mes milliers de kilomètres parcourus. Je ne serai pas circadien.

A tête reposée j’ai essayé d’analyser le pourquoi. Un départ trop rapide, sûrement mais je ne l’aurais pas payé si tôt j’ai largement les 100 kms dans les jambes. Le ravitaillement prit trop rapidement sûrement également. Très certainement un coup de froid, j’ai trop tardé à enfiler un sweat. Et le mental qui n’a pas suivi non plus.
Une opération chirurgicale le vendredi 9/12/05, un important concours professionnel le 10/01/06 font peut être que l’esprit était ailleurs, préoccupé et pas assez fort pour cette épreuve.
C’est une grande déception, deux 24h00 préparés cette année, un non couru sur blessure, l’autre abandon. Mais il faut relativiser et merci Jean-Marc pour cette belle citation : « notre plus grande gloire n’est pas de jamais tomber, mais de nous relever à chaque fois que nous tombons ».
Malgré tout j’ai beaucoup appris durant ces un peu plus de 6 heures de course et cela me servira pour l’avenir.
Merci tout de même à tous ceux qui, de près ou de loin m’ont soutenu dans cette aventure.
Je resterai cette année sur mon record de Chavagnes. Ce grand moment effacera le reste.

Walt Disney a dit « si vous êtes capable de le rêver, vous êtes capable de le faire » Je l’ai rêvé et pour la première fois je ne l’ai pas fait.
J’en rêve encore alors à SENE, le 27 mai 2006 à 10 heures, j’entrerai au club des circadiens.



1 commentaire

Commentaire de eric41 posté le 16-12-2005 à 10:27:00

Connaissant ta volonté tu devrais sans problème arriver à faire de belles choses sur 24 heures.En 2005 tu n'as pas eu de chances (mais tu as réussi sur 100 kms)et je te souhaite une belle année 2006 sur 24 heures.
Peut-être à Séné car cela me tente bien.(réponse début 2006)
Eric

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