L'auteur : jean_luc_gleizé
La course : Saintélyon
Date : 5/12/2010
Lieu : St étienne (Loire)
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Distance : 69km
Objectif : Pas d'objectif
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Ma première Saintélyon,
Cela faisait déjà quelques temps que je pensais participer à la Saintélyon, cependant je n’étais jamais allé au-delà du marathon, donc au printemps 2010 décision prise de participer dans un premier temps à la nuit de la St Jean (Brignais), 56 km de nuit avec 1000 m de dénivelé. L’objectif sur cette course était avant tout de finir et de trouver des sensations. Bonnes sensations, résultat moyen, mais ça a tenu jusqu’au bout sans douleurs particulières, … . Conclusion, je m’inscris à la Saintélyon.
J’essaie de mettre en place un plan d’entrainement adapté à la Saintélyon, peut être pas suffisamment de seuil ou de fractionné, mais pas mal de sorties longues dans le Beaujolais avec du dénivelé.
Fin novembre la neige commence à être le partie, j’en profite pour faire quelques sorties dans le « blanc », tout va bien.
Vous connaissez la suite, la neige va s’installer et pas en petite quantité. Peu importe je commence à me préparer psychologiquement aux rudes conditions qui vont nous attendre.
Vendredi soir (3/12) je prépare mon équipement : Mizuno Ascend, collant long Kalenji, 1ère couche Odlo manche longue, 2ème couche Kalenji manche longue, coupe vent, paire de gant, bonnet, paire de chaussettes et buff. Dans mon sac Raidlight je mets mes tracks, une paire de chaussette, un T-shirt. Je prépare mes gels : miel, sirop d’agave, sirop d’érable, sirop de riz, spiruline, poudre de guarana et jus de citrons.
Samedi (4/12) je passe une partie de la journée à juger et suivre ma fille au championnat du Rhône d’escalade. Nous rentrons en fin d’après-midi. De retour à la maison je « peaufine » mon sac en replissant ma poche à eau, en complétant mon sac. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai toujours peur de manquer de quelques chose et finalement mon sac se remplit de plus en plus. Xavier et Stéphane passent à la maison, ils ont décidé de nous (Ciara, mon épouse participe également à la Saintélyon) accompagner jusqu’à Gerland. Xavier prend mon sac, le soupèse, verdict « ton sac est trop lourd il faut le délester ». Nous passons 1/4 heure à faire le tri, finalement j’arrive à gagner environ 1 kilo : moins d’eau, ….. . Finalement Fabian et Sylvie (deux amis qui participent également) nous rejoignent et nous partons direction Gerland pour prendre la navette.
Gerland, ticket en poche nous embarquons, Xavier et Stéphane font quelques dernières photos et nous disent qu’ils seront à l’arrivée demain (Ok il faut finir !!!).
Dans la navette j’essaie de faire le vide dans la tête et essaie de dormir, pas moyen, trop de bruit, trop d’excitations…
Nous arrivons à St Etienne et sur la route nous apercevons le groupe Lyon-Sainté-Lyon qui arrive (félicitations à eux en sachant qu’ils nous accompagnerons quelques heures plus tard).
Dans le hall nous essayons de trouver un coin pour nous installer et direction retrait des dossards (galère, 1h30 de queue) ensuite nous mangeons, nous nous équipons et direction les cars pour déposer les sacs (de nouveau grosse galère à la limite de l’émeute). Il ne nous reste que 3 minutes pour rejoindre la ligne de départ, nous nous retrouvons en fin de ligne peu importe nos objectifs ont été revus à la baisse, Ciara et moi souhaitons avant tout finir.
Les premiers partent, nous passerons sous l’arche environs 5 minutes plus tard. Les premiers km de bitume se passent bien, nous avons perdu Fabian et Sylvie, mais nous retrouvons Jérôme, mon cousin, qui nous dit que nous sommes sur de bonnes bases (c’est sa 4ème participation, il veut faire 7h30 cette année).
Nous laissons filer Jérôme, les premiers sentiers enneigés apparaissent et les premières « gamelles » aussi. Ciara et moi chaussons les tracks, risque zéro, objectif finir. Nous courons, trottinons, piétinons, marchons, évitons les bâtons et nous arrêtons. Ca va être ça pendant 15 km, pas forcément dans le même ordre. Je commence à en avoir marre, j’ai le numéro de Bertrand et je suis à deux doigts de l’appeler pour qu’il m’attende à Sainte Catherine et finir la course dans la voiture. « Marcher dans la neige, je pourrai en faire autant à Saint Cyr le Chatoux, les bâtons je ne savais pas qu’ils servaient à couper la route des autres coureurs, vraiment aucun plaisir ». Mais Ciara me remotive et me dit que ça ira mieux plus loin. J’ai confiance, j’ai moins sommeil aussi, je relance et à Sainte Catherine nous continuons. J’essaie de profiter du spectacle, magnifique malgré tout, c’est ça il faut en profiter…. Puis la course suit son cours, nous passons la descente du bois d’Arfeuille sans difficulté (merci les tracks), mais énormément gênés par les coureurs qui paniquent. Je descends assez bien mais régulièrement, je m’arrête pour attendre Ciara qui éprouve un peu plus de difficultés. Nous arrivons à Saint Genoux et là stupeur quand je vois le nombre de coureurs enveloppés dans les couvertures de survie. Nous nous arrêtons très peu aux ravitos, nous continuons et là encore je suis surpris par le nombre de coureurs qui retournent à Saint Genoux, mes jambes commencent à être lourdes. Dans la montée suivante je m’accroche, mais j’ai du mal à suivre Ciara. Je reprends mon souffle dans la descente et me laisse légèrement décrocher. Je ne reverrai plus Ciara avant la ligne d’arrivée.
Je continue ma course à mon rythme sans trop me laisser aller à ma paresse naturelle et essaie de faire des pronostics sur mon temps à l’arrivée. On commence à apercevoir Lyon, un coq chante dans une ferme, le jour va se lever, non ce sont les frontales qui le perturbent !!! . J’arrive à Soucieux je décide d’enlever mes « tracks » que je pose dans le fond de mon sac et je repars. Je me sens beaucoup mieux, les chaines commençaient à me faire mal, mais rien quant à la gamelle que je vais prendre quelques instants plus tard dans la descente vers le Garon. Mon sac m’a protégé le dos !!! Le téléphone sonne c’est Xavier qui veut savoir à quelle heure nous arriverons. Je lui explique ma gamelle et donne des temps estimatifs sans savoir ou est Ciara : Ciara entre 9 et 9h30 et moi plus entre 9h30 et 10h00.
Je passe le Garon et recommence à courir après avoir repris mes esprits. En fait depuis Saint Genoux j’ai quasiment toujours couru, pas rapidement mais couru. Le jour se lève j’arrive à Chaponost, sur le coin de la route Jeremy un ami de Ciara me dit qu’elle est passée il a près de vingt minutes (pas mal) et m’accompagne sur quelques mètres en m’expliquant que ce nous sommes en train de faire est vachement bien en sachant que son copain qui est un bon coureur (je pense que tout est relatif vu notre perf finale) est derrière nous. Dans la descente des marches du château je reste très vigilant, j’ai peur des crampes et de la glissade.
Beaunant, une banane, une tasse de thé et je repars. La montée suivante le long des aqueducs me fera beaucoup de mal aux jambes et au moral. Autour de moi j’entends les gens, « j’ai plus de jus », « j’en peu plus », … Je marche et je marcherai même sur le plateau, je passe devant l’hôpital à ma droite et un peu plus loin le cimetière à gauche ????. Dans la descente vers le chemin des fontanières pas moyen de relancer, je n’ai plus de jus moi non plus. Ce sera comme ça jusqu’à la ligne d’arrivée, je n’ai plus la niaque, je suis vidé. Plus loin le vent et le paysage désolant du nouveau quartier « Confluence » finiront de m’achever. Je marche, je trottine, j’en garde sous le pied pour passer la ligne d’arrivée en courant.
J’arrive au palais des sports, prends mon T-Shirt « finisher », Céline, Xavier et Stéphane sont là. Ils sont heureux pour moi, je n’arrive pas à réaliser mais leur présence me fait sortir de cet anonymat de coureurs et de spectateurs qui m’entourent. Je prends mon sac commence à monter me changer, mais je vois des coureurs avec de la bière, je fais demi-tour, je l’ai bien méritée celle-là !!! Je retrouve Ciara et Sylvie, elles ont fini en de 9h26, bravo les filles. Pour moi ce sera 9h49 et aujourd’hui avec un peu de recul je suis content. J’ai refais depuis la course pas mal de fois dans ma tête, j’ai perdu pas mal de jus et de temps dans la première partie de course et ensuite en gérant j’ai oublié que la durée de l’effort n’était pas un allié.
C’était la première, mais pas la dernière.
3 commentaires
Commentaire de Pat'jambes posté le 23-01-2011 à 13:59:00
Merci pour le CR et bravo à toi "finisher".
Une pensée pour ces pauvres coqs qui ont dû perdre la boule à voir tant de petites loupiotes qu'ils ne savaient plus où donner du chant :^)
Commentaire de yves_cool_runner posté le 28-01-2011 à 20:15:00
Bravo. Un fan de plus de la STL. D'accord avec la caractère désolant du paysage de la Confluence, je préférais le côté "friche "industrielle d'avant. Finalement, ça avait une âme. Encore félicitations Finisher !
Commentaire de Mustang posté le 01-02-2011 à 23:42:00
Une première dans des conditions difficiles!!! La prochaine sera mieux!!
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