L'auteur : Byzance
La course : Saintélyon
Date : 5/12/2010
Lieu : St étienne (Loire)
Affichage : 3920 vues
Distance : 69km
Objectif : Battre un record
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En 2009, c'était ma première STL en solo (après 2 relais). De la bande des débuts en 2007, il ne reste plus que moi, et Ben toujours en relais. L'un des solo 2009 en a tellement bavé qu'il a quasiment complètement arrêté de courir pour sombrer dans le poker, la pêche à la ligne et ... la rénovation de sa maison.
Genèse 2010
Il me faut donc trouver une autre bande. Ce sera celle de l'usine et des entraînements entre midi et deux heures. A l'initiative des gars des achats, la direction de l'usine nous paye l'inscription plus un TS ML. Nous serons 11 : 1 relais à 4 + 1 relais à 3 + 3 solos + 1 « fainéant » qui part de Ste Catherine (reprise après blessure. Sinon il est visible page 20 du trail attitude # 25 seul sur son pont à Tiranges).
La bande de l'usine avec les maillots offerts
(debout au centre - 5eme en partant de la gauche ... ou de la droite)
Pour la préparation, rien de spécifique, pas de planification, pas de fractionnées (si 2 séances en 2 mois) : juste 1 à 3 sorties au boulot et normalement une sortie longue le WE (tout au feeling). Avant l'été, j'ai le tendon d'Achille qui tire (surtout à froid). Je lève donc bien le pied et remplace par un peu de VTT.
A la reprise, je me décide à consulter pour me faire faire des semelles (1 jambe plus courte) et je recommence à mettre plus d'intensité dans les sorties. Pour l'étalonnage, je participe au 33 de Courir pour des pommes (crampes et malade la semaine précédente) puis à la Marche au clair de lune (50 km de nuit courus avec Yannos69). La préparation est assez similaire à l'an dernier. L'objectif est d'améliorer les 8h50 de l'an dernier avec si possible <8h (10% de gain). L'an dernier, je terminais avec de grosses difficultés pour courir sur la fin (grincements articulaires + lassitude ?) mais au final une vitesse quasi constante. Si je trouve Mamampat sur le parcours, je m'accroche à ses tresses ... et ça devrait le faire !
La date approche avec une invitée surprise :
LA NEIGE qui fera de cette édition la STL du siècle !
Derniers préparatifs
Nous avons tous RDV à 20h pour la pasta de la STL. J'ai prévu de monter en train depuis le Péage de Roussillon mais avant je dois acheter quelques chaufferettes pour la poche à eau. Punaise que de monde, ils ne peuvent pas faire les courses à un autre moment ? J'ai aussi la surprise de trouver des parkings verglacés. Arrivé à la gare, on annonce que mon train à 25' de retard. La correspondance à Part Dieu est de 25'. Je décide donc de monter prendre le train à Lyon. Mais le temps de monter récupérer l'A7 au nord de Vienne puis de faire le tour du périph (pas de panneau Part Dieu) et de se garer, impossible de prendre le train prévu. Donc direction St Etienne en voiture ! (alors qu'il y a peut-être un train tous les 1/4h de PD ou Perrache ou que je pouvais poser la voiture à Givors en montant). Je trouve finalement une place juste devant le Bowling à côté du palais des expos, le lieu de notre RDV avec 15' de retard.
Il ne manque que Franck et Denis. Nous les retrouvons à l'intérieur mais ils leur restent à faire la queue pour récupérer leurs dossards. Pour moi, c'est Nacer qui l'a récupéré le matin. Super cool compte tenu de la queue à 20h. Direction la pasta avec un arrêt pour acheter des minis guêtres, elles pourraient être utiles. La bonne humeur règne : Alexis et Denis ont les jambes qui pédalent toutes seules sous la table. Quelques photos du groupe et Denis va prendre le bus pour Ste Catherine puis les relais partent se reposer.
La bande de l'usine à la pasta
Encore avec le n°426.
Avec Franck nous finissons de nous préparer. Pas facile de choisir l'équipement avec ces conditions. Je choisi : Mizzuno de route (Lafuma trop raides pour le départ et surtout normalement la fin du parcours) avec sac plastique pour se protéger de l'humidité (combine de Damien) + chaussettes basses + boosters + collant long pour le bas. Pour le haut : TS fin ML + polaire Millet + maillot DKT de l'usine avec bonnet sur la tête + coupe vent enroulé à la taille. Pour le ravitaillement embarqué, poche à eau 1,5 l (avec papier d'identité, un peu d'argent, la couverture de survie, une paire de chaussette et T-S de rechange) et 2 pochettes pour les encas et le téléphone + gobelet.
1er sketch : Au moment de poser les sacs, je me rappelle ne pas avoir accroché la puce à la cheville. Je cherche partout, vide 3 fois le sac et la poche à eau mais impossible de la trouver. Je pars faire les poubelles à la pasta : pas de puce. Bon direction les litiges ou l'on me remet gentiment un nouveau dossard avec sa puce. De 426, je deviens 8390. De retour à l'étiquetage des sacs, je retrouve l'ancienne puce que j'avais prudemment rangée dans la poche de mon TS Millet ! Retour aux litiges mais le changement a déjà était fait. Je préviens ma femme / suivi et elle enverra gentiment un mail avec mon nouveau N° de dossard à nos amis et famille pour le suivi sur internet. Bon, nous pouvons enfin déposer les sacs dans les bus.
2ème sketch : nous retournons nous poser et finir les préparatifs notamment de la poche à eau. Je mets la dose de poudre préparée pour la boisson « effort longue durée » puis l'eau. Mais maintenant impossible de retrouver la glissière qui sert à fermer la poche. Nous bricolons une fermeture en tortillant des fils de fer + 2 épingles à nourrices. Comme étanchéité, on ne pourra pas faire mieux : il faudra bien s'en contenter.
Je colle une chaufferette puis je mets la poche à eau entre ma polaire et le 2eme maillot manche longue : l'eau ne devrait donc pas geler et le tuyau est également aussi protégé sur l'avant.
La course
Direction, le départ.
Je passe la ligne environ 2' après les 1ers et je pars prudemment. Je n'ai pas du tout froid. Pourtant un panneau annonce -8°C dans la ZI de St Etienne. Je prends un rythme un peu supérieur à l'an dernier et je double le Lutin (c'est écrit sur sa casquette) et quelques uns de sa bande. Les premières pentes arrivent mais je reste prudent et marche rapidement. La neige (sous les runnings) fait son apparition : elle n'est pas désagréable à courir surtout dans les descentes. Passage à St Christo à 1h47 (-16' / 2009). Je fais le plein du gobelet, attrape à manger et je sors grignoter et siroter en marchant. Dans la montée la foule en délire nous encourage. Sur la route des voitures patinent.
J'applique toujours la même tactique en marchant dans les côtes. Sur la route je double 2 kikous. Je découvre avec joie que le ravito de Moreau est maintenu avec un thé super chaud (2h37 - toujours 16' d'avance / 2009). Nous sommes maintenant sur les chemins de Courir pour des pommes. Nous arrivons d'ailleurs sur les crêtes à une allées de bougies avec un feu sur la gauche : c'était l'œuvre des gens de Courir pour des pommes. Commence ensuite la traversée des congères. Nous progressons lentement à la queue leu-leu dans les traces (pas envie de marcher dans la neige profonde). La descente sur Ste Catherine dans la neige me parait simple et rapide. Passage à St Catherine à 3h19 (-14' / 2009). J'applique toujours la même tactique pour le ravitaillement.
Nous attaquons la nouvelle partie direction Riverie puis c'est la remontée. Le sol est beaucoup plus verglacé, certainement un cadeau de la Saintexpress. Je vois les 1eres chutes autour de moi. Pour ma part, quelques glissades mais je me rattrape facilement. J'essaye d'être attentif aux glissades devant moi afin d'anticiper et éviter les zones dangereuses. Nous arrivons dans le bois d'Arfeuille. Certains passages sont vraiment casse gueule. Cette année personne ne fait le fou pour doubler. Ça passe à la queue leu-leu. Certains descendent sur les fesses ou accroupis. Un peu plus loin, il est plus pratique de passer parallèlement dans la forêt. C'est enfin l'arrivée à St Genoux (4h38 : -4' / 2009). Cette année, le ravito est sous la tente et pas dans la grange (un peu exigüe). Pour les « mal en point » la paille doit manquer. Le ravitaillement est avalé dans la montée qui suit. Nous arrivons maintenant sur une partie que je n'aime pas avec la route (verglacée) jusqu'à Soucieu. Devant le restaurant du Marjon, je remarque un gars accroupi avec sa couverture. Je m'arrête et lui demande si ça va. Il est perclus de crampes et il me demande de téléphoner aux secours. Je lui prête donc mon téléphone et j'apprends que c'est son 3eme appel et que ça fait plus d'une heure qu'il est ici. Avec les chutes, les secours devaient être déjà occupés sur des cas plus graves (comme celui de Mamanpat). Passage à Soucieu à 5h39 (-10' / 2009). Je traverse le ravito en attrapant à manger et à boire. Les jambes se font bien lourdes.
J'ai de plus en plus de mal à courir régulièrement. Je me sens bien courbaturé et les crampes ne sont pas loin. Des étirements aux ravitos feraient peut être du bien. A essayer une prochaine fois. Ma 1ere chute survient dans la descente vers le Garon. La remontée est super difficile. Puis c'est Chaponost avec le parc, j'évite la chute à un autre coureur puis quelques mètres plus loin, c'est moi qui repart en vrille : je me retrouve en glissade en marche arrière, je tente un retournement et tombe fort sur le dos. Heureusement le « water bag » et le bonnet amortissent le choc. Je repars sans la frontale. Un coureur se charge gentiment de me la rendre. C'est de + en + difficile et les marches du chemin du château me semblent bien hautes !!! Ensuite je me rappelle m'être aidé du grillage et des rambardes avant d'arriver à Baunant (7h19 : -2' / 2009). J'aurai tout le temps voulu pour grignoter mon ravitaillement et siroter mon gobelet d'eau dans la célèbre montée des Aqueducs. La suite m'est pénible. La descente sur Lyon m'est longue et monotone (surtout à cause de ma vitesse : 7h56 au contrôle). Je me dis que les quais seront plus praticables. Il n'en est rien : c'est toujours aussi glissant. J'ai l'impression que la concentration nécessaire au choix de mes appuis me « bouffe » toute mon énergie alors je marche beaucoup (trop). A 3 km de l'arrivée, j'appelle Denis. La proximité de l'arrivée me redonne un petit coup de fouet à moins que ce ne soit l'euphorie de terminer. Je termine en 8h50 (8h47' au GPS : 1' de plus qu'en 2009) - 1286 au scratch.
L'après course
10' que je suis arrivé que déjà ma fille me téléphone pour me féliciter : c'est bien le suivi par internet. Je retrouve le reste de la troupe dans les tribunes : pas envie de sortir prendre la douche. Nous discutons en attendant les derniers relayeurs.
Ils n'ont pas l'air un peu cuits ? (derniers relayeurs à 4 et à 3)
Je retrouve aussi Ben qui attend son dernier relayeur. Tous les participants, novices ou confirmés ont trouvé les conditions difficiles mais se sont bien amusés. Pour ma part, je suis sur le podium des solos de l'usine loin derrière Franck en 7h25 et Damien en 7h59 (bon on était que 3 ... heureusement !).
Je m'incruste dans la voiture du relai 4 qui rentre sur StE, je récupère la voiture et zou : retour à la casa pour un gros câlin aux enfants et à ma douce et tendre, puis un bon bain et une sieste. D'habitude, il m'est impossible de dormir. Ce coup-ci, c'est seulement le retour du reste de la famille vers 18 h qui me sortira de ma léthargie. Au fait, j'ai retrouvé la fermeture de la poche à eau ! Sinon, je complète le repos avec un RTT le lundi.
Fermeture trop bien rangée ... dans la poche encore fermée
(Je ne perds rien mais je ne retrouve pas toujours au bon moment)
Après réflexion, je suis content et déçu : content d'avoir gagné environ 400 places au scratch mais déçu de ne pas avoir amélioré mon temps. J'ai essayé mais je craque sur la fin et je termine avec la VMA d'un escargot anorexique (j'aurai rêvé d'avoir celle d'un pingouin). Ce sera une piste de progrès.
Le WE suivant (11&12/12), je descends aider mon ami à faire sa peinture dans sa nouvelle maison (celui perdu corps et âme pour la CAP). Je lui offre mon TS finisher (je me dis qu'en tant qu'ex lyonnais et toujours supporter de l'OL, il préfèrera le bleu de cette année au vert de 2009). J'en profite pour le faire un peu rêver. Finalement il est peut-être récupérable. C'est lui même qui a parlé du trail du Ventoux. Affaire à suivre ...
2 commentaires
Commentaire de Byzance posté le 23-12-2010 à 19:20:00
bravo byzance !!!
ta fille Dorine
Commentaire de yves_cool_runner posté le 23-12-2010 à 20:00:00
Oui, le bonnet Transju bleu électrique qui coursait le pompon, c'était bien moi ! A Ste Catherine, j'étais 3' derrière toi, idem à Soucieu, puis 2' derrière à Beaunant et moins d'1' au dernier contrôle. Tu as peu craqué sur la fin, puisque je te prends finalement 10'. Mais, dans tous les cas, bravo, c'était un beau challenge cette année ! Allez, on tente les 7h30 ensemble en 2011 si les conditions sont meilleures !
Bonnes fêtes de fin d'année.
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