L'auteur : D.Taya2
La course : La VO2 Trail
Date : 23/10/2010
Lieu : Millau (Aveyron)
Affichage : 4563 vues
Distance : 20.7km
Objectif : Pas d'objectif
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J’ai décidé cette année de me plonger au cœur de la grande manifestation des templiers en m’inscrivant à la VO2, course à priori à ma portée (moins de 20 bornes et 630 m de dénivelé +).
Millau est à 1 heure de la maison donc pas de problème d’hébergement. Arrivée à 14:20 pour un départ à 16:00 = no stress.
J’ai tout de même pas mal de souci avec le choix de la tenue de course. Il fait plutôt chaud, au dernier moment je décide de partir en tenue légère (short, débardeur du club, pour les chaussures, ADIDAS ADIZERO au lieu des NORTH FACE SINGLE TRACKS, trop chaudes).
La voiture est assez loin, je suis donc finalement juste pour l’horaire car entre temps Cathy s’est inscrite pour la templière malgré la fatigue du Marathon de Montpellier dans les jambes. J’ai d’ailleurs loupé son départ mais j’ai fait beaucoup d’aller retour.
J’arrive dans la zone de départ au moment où le speaker égrène les noms de certains coureurs. Justement il parle de moi. Avec un dossard à 2 chiffres (le 16) on dirait bien que je commence à être connu. Ca me met un petit coup de pression.
Le départ est imminent, je me faufile pour être comme d’hab devant. Il y a Maxime Durand, le pote à mon frère, Samuel Daumur que je connais bien, ça va partir vite !
La musique se met en route, le speaker égrène le compte à rebours, pan c’est parti !
La foule est nombreuse, ça crie et encourage à tout va. Au bout d’1 km de bitume je vois mon frangin, un petit mot, je le salut puis jette un coup d’œil au GPS, 3' 35'' ça va vite ! Nous poursuivons sur le bitume, à ma hauteur déboule une jeune concurrente poids plume, il s’agit de Céline LAFAYE, elle envoie la sauce !
Enfin les premiers mètres non goudronnés, ça fait du bien. Au loin je vois un mur où Samuel marche, ça va donc bien casser le rythme. Je marche aussi, Céline est toujours là. S’ensuit un grand chemin roulant où j’ai bien du mal à rester au contact avec elle. Tous ceux avec qui nous étions ont décroché. Sur une partie en relance elle ne parvient pas à suivre, je suis seul.
Après 32 mn de course et 7 km effectués (le 7 ème en 3' 29'') c’est bientôt l’attaque de la vraie difficulté du jour, la montée sur le causse noir. J'y prends mon petit rythme qui est finalement efficace puisque je double plusieurs concurrents. Il est sympa ce sentier avec des parties dans des résineux mais il faut rester concentré pour ne pas faire de faute. Dans une partie plus pentue où il faut marcher je me retourne et voit Céline juste en dessous, elle m’impressionne. J’en remets un coup et sur le haut rattrape un coureur. Je reste dans sa roue.
Lorsque nous débouchons sur le plateau un grand chemin s’offre à nous, je me sens pousser des ailes. Je pars comme une balle (3' 55'' au kilo) et laisse mon compagnon seul. Je sais qu’il faut que je prenne un maximum d’avance avant la descente qui est mon point faible si je ne veux pas voir revenir tous ceux que je viens de doubler.
Je passe comme un fou à une bifurcation où il y a du monde qui m’encourage. Au bout de quelques km à ce rythme, ça repart en faux plat montant. Je baisse logiquement de rythme et voit revenir mon camarade. Je reste à quelques mètres de lui mais ne le perd pas de vue. Bien m’en a pris car s’ensuit un passage plus compliqué serpentant dans des arbres et des hautes herbes. Il m’ouvre la route et nous ne chômons pas ! Puis c’est tout en dévers, ça monte, ça descend, je reste dans son sillage mais je ne suis pas à l’aise, j’y laisse de l’énergie.
Nous arrivons sur des parties plus roulantes mais dès que ça relance en montée je commence à fatiguer. S'ensuit une route où il y a du monde qui nous encourage. Un pote à mon frère me crie « allez TAILHADES », je ne lui réponds pas car je suis dans le dur.
Ca monte encore, mon adversaire m’a largué. Terminé l'attaque maintenant il faut gérer. 2 coureurs en repérage pour le lendemain me disent que ça va descendre très bientôt. En attendant, ça monte toujours !
Ca y est c’est le bout du plateau, je vois un panneau ''ARRIVEE 4 km''. C’est le coup de massue, j’ai déjà 17 bornes au GPS, moi qui pensais qu’il n’en restait que 2 !!
Pour couronner le tout, je croyais récupérer dans la descente mais c’est compromis car c'est casiment à pic dans un sentier en terre. Il y a même des cordes pour s’accrocher. C’est donc sur les freins avec les cuisses.
Millau est tout au fond, si c’est comme ça jusqu’en bas ça va être terrible, je n’ai plus le moral. Je n’avance pas et m’apprête à voir fondre sur moi la meute des poursuivants.
Ensuite ça remonte sévère, le sentier passe sous un grand rocher, puis c’est la fameuse grotte. Il ne manquait plus que ça, j’y rentre hésitant, on ne voit absolument rien. J’entends Céline derrière moi qui s'interroge « c’est quoi ce truc de ouf ? », je réponds « fais gaffe, le sol n’est pas régulier ».
A la sortie je la laisse passer, elle a dans son sillage une autre concurrente. Elles se tirent la bourre pour la victoire féminine et dévalent le sentier toujours aussi abrupt comme des cabris. Je n’essaye même pas de les suivre ! Un autre coureur me rattrape également, je m’écarte volontiers pour ne pas partir à la faute et continue prudemment mais personne d’autre n’arrive. Je constaterai après l’arrivée que j’ai mis 9 mn 32 s à effectuer le km où il y a la grotte !
Enfin c’en est terminé de la descente infernale. Fini de freiner, je peux enfin courir. Se sont des chemins mais j’ai du mal à repartir efficacement..
Millau se rapproche, quelques relances me font mal aux jambes, je me retourne il n’y a personne. Devant non plus d’ailleurs, je me suis pris un bon vent par les 3 qui viennent de me doubler.
Un dernier chemin qui descend, c’est à nouveau le bitume. Je crois que l’arrivée est proche donc j’en remets un coup. Hélas, je reconnais le pont où nous sommes passés tout à l’heure, puis un panneau « arrivée 1 km ». Ca m’achève, je n’ai plus de jus et c’est le début des crampes. Je déroule le pied pour que ça passe, j’arrive tout de même à courir. Ca s’estompe un peu, j’en ai marre, vivement l’arrivée car je suis sec ! Cathy est là, elle fait quelques mètres avec moi, elle arrive presque à me suivre, preuve que je suis bien entamé.
Enfin l’arrivée, je réussis péniblement à courir les derniers hectomètres à 15 à l’heure. Passage dans le tunnel puis c'est la foule où je reconnais mon pote de club Séb PERRET inscrit le lendemain pour la grande course.
Ouf, la ligne est passée, il me faut de longues minutes pour me remettre, 20,7 km au lieu des 19 annoncés, pas cool !! Je ne traîne pas car j’ai peur d’avoir froid et repars en trottinant me nettoyer et me changer.
Bonne surprise en revenant, je suis 11ème au scratch (sur 740) et surtout 1er V1. Justement le speaker appelle le podium scratch donc ça va être bientôt à moi.
Devant la foule « en délire » je suis demandé sur la plus haute marche de la boîte en V1. Il m’est remis un sympathique couteau du Larzac. Décidément c’est l’année des couteaux, j’avais déjà reçu un couteau à fromage pour ma 3ème place en V1 à l’Aubrac en juin.
Sourire au photographe, remerciement à tout le monde et je redescends sur terre.
Après un passage chez SPORT 2000 dépenser les 45 € gagnés à l’IKALANA le 15 août, pour ma 4ème place scratch, nous prenons vite fait la collation car je suis mort de faim limite hypo.
En conclusion, dure et belle journée à la fois. C’est une course qui va me rester de nombreux jours dans la tête. J’ai vu qu’avec une bonne préparation et en m’arrachant vraiment la gu… je pouvais arriver à me surpasser pour obtenir un résultat intéressant. Etre à moins de 6 mn de Sylvain Mallet sur une course de plus de 1 h 30 c’est plutôt encourageant.
1 commentaire
Commentaire de domi81 posté le 30-10-2010 à 11:07:00
bravo didier pour cette belle course.
au plaisir de te recroiser....
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