L'auteur : raspoutine 05
La course : Triathlon du Ventoux
Date : 19/9/2010
Lieu : Orange (Vaucluse)
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Distance : 173km
Objectif : Pas d'objectif
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L’APPEL DU VENTOUX…
Comment finir aux mieux une saison de triathlon si ce n’est en se mesurant au Géant de Provence ? Les Sables, Cublize, Dijon, Embrun et pour finir Orange. Y’a pas, ça a quand même un arrière-goût de vacances… Et de là à penser que nous aimons davantage les coins sympas… Eh bien, c’est exactement ça, quitte à faire quelques km de voiture sur le WE.
Ce WE du 18 - 19 septembre était bien chargé en compétitions phares; on avait le choix entre le LD du Ventoux, le CD de la Baule où le S.O. Houilles s'était déplacé en force et le LD de St Rémi. Seulement, lorsque l’on a déjà mis les pieds sur cette foutue crête, on ne parvient plus à s’en détacher ! Pour ma part, je me sens littéralement attiré par l’endroit depuis deux années alors que je le gravis par les chemins au printemps à l’occasion d’un trail partant de Bédoins et allant arpenter toute la crête encore couverte de neige de l’hiver. Pour pas mal de trailers, il s’agit de la première épreuve annonçant les courses de la belle saison. Et puis, que de souvenirs ! Aussi, découvrant un peu par hasard sur Internet qu’un triathlon se mettait en place depuis Orange, un frisson électrisé m’envahissait dans l’instant, pour réapparaître ensuite dès l’instant où j’évoquais autour de moi cette fête sportive. J‘avais bien une idée fixe, y retourner toujours et encore ! Ah ! Comme j’envie les gens qui habitent au pied de cette montagne, elle est unique !
Raspa, Fred et Monpépère devant le plan d'eau du Piolenc...
De plus, ce triathlon trouvait son originalité grâce à un format LD indéfinissable, à la frontière de l’half et de l’Iron, et en tout cas plus que copieux : 3 km de natation - 140 de vélo avec 2000d+- 30 km de CaP avec 1000d+.
Pourtant, léger bémol, le tri du Ventoux venait s’intercaler entre mes deux objectifs majeurs de l’année puisque le 15 août, je devais avant tout participer à l’Embrunman alors que durant 3 semaines en novembre, j’irai courir sur le SoloKhumbu au pied de l’Everest. Alors ? Le Ventoux n’allait-il pas s’avérer être la course de trop ?
Aussi décidais-je de la jouer prudemment en prenant la décision de retarder au maximum mon inscription à l’épreuve. Pour l’heure, je me contentais de réserver des billets de train pour Orange, pensant me rendre seul à la course. Ç a allait me permettre de voir avec sérénité comment allait se dérouler l’Embrunman avant de remettre le couvert sur le Ventoux seulement 5 semaines après.
En définitive, si l’Embrunman s’est extraordinairement bien déroulé pour moi, je n’aurai pas eu de décision à prendre quant à ma participation sur le tri du Ventoux. Effectivement, je n’allais plus me retrouver seul sur cette course puisque Monpépère et Fred allaient me rejoindre dans les engagés dès le mois de juillet. Partager cette course avec de vieux potes, ça a quand même une autre saveur ! Il faut dire que j’essayais aussi de les entraîner dans cette course… Aussi, j’imagine que je porte une part de responsabilité dans le fait que c’est Monpépère qui nous inscrivait tous les trois par l’intermédiaire du S.O.H., le club de tri de Houilles. A l’époque, tentant de comprendre la démarche de Monpépère, je me suis demandé s’il ne fallait pas y voir un message subliminal du coach à son poulain visant à assurer ce dernier de toute sa confiance la veille de l’Embrunman, une épreuve sévère. Du moins est-ce la seule explication que j’ai pu trouver à ce jour ! Lol !
Et nous voici donc partis à trois pour un périple de 1600 km aller-retour, fallait-il aimer l’endroit ! Le bivouac se déroulera chez Philou 84, au dessus d’Avignon et, du pur hasard, on avait une superbe vue sur le terrain de jeu favori de notre hôte, le mont Ventoux !
L’après-midi s’avançant bien, nous arriverons vers 17 heures à Orange où il s’agit de retirer les dossards. Un super accueil, pourtant on sent que ça manque un peu de monde au regard de l’énergie déployée. Ainsi, le parc à vélo semble-t-il démesurément grand pour un peu plus de 300 participants effectifs. Il semblerait que, pour sa première édition, le tri du Ventoux soit loin d’avoir fait le plein. De mémoire, ne prévoyait-on pas une limite d’un millier d’inscrits ? Faut-il mettre en cause le format de l’épreuve allié à sa difficulté ? Ou bien, les triathlètes se sont-ils montrés prudents car il s’agissait de la première édition ? Bon, il y aura bien un ou deux couacs dans l’organisation mais gageons qu’ils seront rectifiés pour l’édition suivante.
Une des particularités de ce tri est qu’il y a deux parcs. Ainsi, allons-nous déposer nos vélos la veille au plan d’eau du Piolenc à 6 km du centre-ville. Il s’agit du premier parc où va se dérouler la natation et la première transition, d’où le dépôt des vélos. Le second parc situé en centre-ville est destiné à la seconde transition. A première vue, cela pourrait paraître un peu compliqué, cependant, des navettes nous véhiculeront avec célérité entre les deux parcs. Pas de soucis pour récupérer la voiture, donc, on la dépose au second parc et on la retrouve à l’arrivée. Simple et efficace. D’autant plus que l’organisation semble avoir mis le paquet de ce côté et le timing sera à la minute près dimanche matin.
La nuit sera assez courte car lever à 4 heures. Les pâtes de Monpépère avalées, nous nous dirigeons vers le premier parc en plein cœur d’Orange. Nous parviendrons à nous garer sans problème contre le parc lui-même, à 5h30, les places de parking ne manquent pas ! Nous déposerons notre matériel de CaP au pied de nos chaises respectives dans le second parc. Nous verrons partir une première navette, optant délibérément pour la suivante vers 6h. Nous arriverons au plan d’eau à 6 h 20, il nous restera encore 40 minutes pour nous préparer, que dis-je, pour achever de nous préparer. Effectivement, entre les deux navettes, nous avions une petite demi-heure à tuer. Monpépère a alors eu l’idée d’enfiler le bas de sa combinaison, histoire de s’alléger un peu. Bien vu ! Votre serviteur et Fred n’allaient pas tarder à l’imiter ! Bref, strip-tease collectif dans les rues d’Orange ! No comment ! Lol !
Pourtant, ce qui semble n’être qu’une anecdote, va s’avérer un peu salutaire car, une fois arrivés au plan d’eau du Piolenc, nous nous retrouvons dans le noir quasi intégral. Et encore nous trouvons nous près du café qui, lui, est éclairé. Autrement, dit, il y a intérêt à venir équipé d’une lampe frontale. Couac ! Bon, j’imagine que l’an prochain, il y aura quelques spots, histoire de voir un peu dans quel sens on enfile la combi si on veut l'enfiler sur place ! Et puis, qui sait, peut-être aurons-nous même des chaises pour caller nos vieux os.
Il conviendra de préparer la transition avec un geste supplémentaire. Effectivement, à l’issue de la sortie de l’eau, devrons-nous enfermer notre matériel dans un gros sac poubelle numéroté; charge pour l’organisation de rapatrier le matériel personnel au second parc. Ce sera chose faite avec brio. Petite anecdote, je pensais dire adieu à ma caisse pliante d’Embrunman, je l’avais laissée sous mon sac, ne pouvant trop passer de temps à la ranger. J’ai été heureux de la retrouver, comme quoi, le transport du matériel était bien rôdé. Gros merci.
Le gag de la journée sera réalisé par un duo inattendu de kikoureurs. Votre serviteur, Raspoutine, et Papy en personne ! Pas moins ! Concours de circonstances, le hasard a fait que nous avions des numéros voisins, que nous étions dans le noir et que aucun des deux ne se doutait de la venue de l’autre, à fortiori 5 semaines après s’être vus à Embrun sans évoquer la course et puis, ajoutons le Kivaoù toujours en carafe ! Bref, nous avons passé près d’une demi-heure des fois à moins d’un mètre l’un de l’autre sans pour autant se reconnaître ! Papy reconnaîtra ma voix, mais sans conviction, il me faudra l’aube pour voir le bandana de Papy prêt à l’utilisation ! lol !
Soit-dit en passant, quelle forme le garçon ! Et moi qui me disais que j’y allais fort en enchaînant le Ventoux après l’Embrunman, Papy est allé préparer son Embrunman sur l’Altriman, encore 5 semaines avant ! Pas moins ! Respect, respect, respect… On se sent un peu moins seul dans sa propre « folie cumularde » …
Quelques minutes avant 7 heures, alors que l’aube pointe seulement le bout de son nez avec un ciel bleu rosé en toile de fond et surtout… Le vent ! Bien sûr, le mistral qui n’a pas arrêté de souffler depuis notre arrivée la veille, pas même un répit la nuit ! Un vent assez froid en définitive, qui parvient même à nous glacer dans nos combinaisons en attendant le départ. D’ailleurs, étions-nous pressés de rentrer dans une eau annoncée à 23,8°… On a eu chaud. Encore un effort et nous aurions dû retirer les combis et grelotter encore plus ! lol !
Et là, inévitablement, on se pose la question de savoir à quelle tempête nous allons être avalés au sommet du Ventoux. Personnellement, votre serviteur se montrait très inquiet. Si, en bas, nous avions un vent de 60 km/h, qu’allait-il en être plus haut ? Début, août, j’étais parti faire une petite reco en montant par Malaucène et, j’avais été stoppé à dix km du sommet; à deux reprises, votre serviteur avait failli être renversé par un vent tournoyant abominable ! Le Ventoux est une montagne qui ne se laisse pas faire ! lol ! Je me suis même demandé si l’itinéraire ne risquait pas d’être changé. Ben non ! Et pour cause ! Mais j’anticipe !
Il est bientôt 7 heures, les courageuses féminines viennent de s’élancer et nous venons de fermer les écoutilles, nous souhaitant bonne chance mutuellement… "À la recherche nos gloires et de nos folies !"
Quelle stratégie choisie pour parvenir au bout de ce tri ? On dira la même que pour finir Embrun, une stratégie de gestion de l’effort avec l’idée première de ne jamais se mettre dans le rouge et cette fois-ci encore plus, le SoloKhumbu s’approchant à grand pas, pas question de risquer la blessure, ni même l’excès de fatigue limitant la reprise de mes entraînements spécifiques en trail. Ah ! Je ne peux pas affirmer que je me serai trop défoulé ! lol ! Cerise sur le gâteau, je débute la course avec une sérénité renforcée. Bien sûr, déjà, la sérénité de celui qui vient d’achever Embrun (naturellement, je dis ça humblement, c’est un fait, voilà tout). Egalement, j’ai enfin compris quel genre de régime alimentaire me convenait sur du long et je savais à présent que j’avais peu de risques de me laisser ennuyer par un estomac caractériel !
7 heures, le départ est donné mais pas en grandes pompes, le départ, voilà tout. Après la bande annonce si réussie de la course sur Internet avec la musique des « Pirates des caraïbes », on pouvait s’attendre à un énorme boucan pour lancer la course. Et en plus, ça n’aurait pas franchement gêné les voisins ! Dommage...
Un plongeon dans l’eau pour achever de nous rassurer, elle est bien chaude, chic ! elle est propre, il s’agit d’une ancienne gravière et... Ouille ! Passés qqs mètres on tombe sur d’énormes rochers qui vont entraver la course partie depuis des gravillons, voire le tapis de sortie. Et là, il y a franchement de quoi se faire mal si l’on n’y prend garde ! En plus nous devons réaliser une double boucle avec sortie à l’australienne ! franchement, je ne vois guère l’intérêt d’un tel profil dans un étang. Au bord de la mer, c’est plus drôle lorsqu’il faut se mesurer à des vagues et puis une houle, En tout cas, ça rajoute du sel (si je puis dire) à l’épreuve. Ici, quelle raison donner à ce choix ? Morale de l’histoire, il n’y a plus qu’à se jeter le plus tôt possible dans l’eau en y entrant et de nager le plus tard possible en sortant. Et encore ne parvient-on que partiellement à limiter les inconvénients.
Bon, pas de bousculades et pas de « machine à baffes »; la natation se déroulera avec l’éclairage progressif du plan d’eau et nous assisterons au lever de soleil lors de la seconde boucle. Ceci dit, si nous avions été effectivement près du millier de triathlètes escomptés, la donne aurait été certainement autre. Ainsi nous trouvions-nous à une extrémité du plan d’eau assez étriquée. Nous aurions certainement manqué de place avec trois fois plus de monde.
Temps passé dans l’eau 57 mn
secteur Piolenc-Vaisons la Romaine
Bon, ce n’est pas trop confortable, c’est déjà dit, et le vent se rappelle à notre bon souvenir ! Sentant cependant la chaude journée s’annoncer, j’opterai pour partir en court, directement, en tri-fonctions, sans porter de vêtement intermédiaire, alors que la grosse majorité des coureurs sera équipée de vêtements longs sur le haut du corps. Ceci dit, je n’aurai pas eu froid à un seul instant en dépit de ce vent persistant. D’ailleurs, à peine quitte-t-on le parc que nous supportons de trois-quarts face le vent aligné sur la vallée du Rhône. En définitive, nous ne prenons pas la direction du Ventoux en ligne droite, nous opérons plutôt un large détour vers le nord-est. du moins est-ce là une direction approximative, car de nombreux détours nous mettront face au mistral régulièrement. je pense en particulier à une ligne droite interminable (terminée après dix km) qui nous rapprochait trop lentement de Vaisons.
a l’exception de quelques petits chemins perpendiculaires de jonction, les routes qui nous sont proposées sont de bonne qualité , ce qui permet de se caller sur les prolongateur sans trop de risques... Si ce n’est le vent. Ainsi ai-je entendu des triathlètes préférer renoncer à cet avantage précieux compte tenu des risques encourus sur cette partie-là de course.
Quand bien même, au prix d’une dépense certaine d’énergie, parviendrons-nous assez rapidement à quitter ce secteur pourtant extraordinairement plat (une vague montée à 2%) et puis... des vignes à perte de vue ! Ha ! Le Côtes du Rhône ! Lors de chacun des trail du Ventoux, on récupère les surplus ! lol ! En définitive, une portion fastidieuse du trajet et cependant si représentative de ce que l’on doit s’attendre à avoir comme paysage et conditions atmosphériques (venteux ensoleillé).
L’arrivée dans Vaisons la Romaine va nous faire basculer à plus d’un titre.
Secteur Vaisons la Romaine - Malaucènes
Ainsi, tout d’abord, allons-nous obliquer vers le sud-est; à présent, faisons-nous face au mont Ventoux , ce qui indirectement, nous permet de profiter de ce vent teigneux qui est loin de faiblir. Encore que, nous rentrons également sur les contreforts lointains de la montagne et la route n’est plus aussi plate.
La végétation aura également changé. Nous ne nous trouvons plus en plein cœur des vignes mais plutôt dans une alternance de petits bois et de haies accrochés aux collines qui se dessinent graduellement. On sent qu’on se rapproche...
On se rapproche du Ventoux...
En tout, il me faudra près de deux heures de vélo pour rallier Malaucènes, j’entrerai dans la ville à 10 heures -5, c’est très proche de ce que j’avais prévu (10 heures). A Malaucènes se trouvera le second ravitaillement juste avant la grimpette.
La montée du Ventoux :
il est de notoriété que l'ascension du mont Ventoux ne passe pas pour une promenade de santé. Il s'agit d'une grimpette de plus de 1600 mètres en un seul morceau sur près de 23 kilomètres pour parvenir jusqu'au sommet où le ravitaillement nous attend.
la montée...
Ainsi, les 7 premiers kilomètres de montée se dérouleront-ils sur une pente assez prononcée, quasiment toujours supérieure à 10% et bien souvent à 13 ou 14 %. La base de la montagne est couverte d'une forêt de pins alors que le sommet est complètement aride et rocailleux; d'où le nom de "Mont Chauve". Nous progresserons par une route d'excellente qualité, à l'abri pour un temps de ce vent qui nous a largement contrarié la première partie de la course.
la montée...
Le second tiers de la montée sera plus clément avec une pente moindre puisqu'elle retombe à 7%, voire même 5%. A ce moment, Monpépère me rejoindra; il est lancé à mes trousses depuis la première transition. Moins rapide que moi à la nage, et il a cependant décidé d'entamer dès le début un effort certain visant à me rattraper avant le sommet. A vrai dire, je ne pensais pas que Monpépère me rejoindrait durant le vélo. Ainsi, poursuivrons-nous la montée durant 2 ou 3 kilomètres avant qu'il ne me lâche juste dans les lacets du sommet ; il avait "bouffé du lion" ! Nous nous retrouverons au sommet du mont Ventoux quelques minutes plus tard, histoire de faire le ravito ensemble.
Monpépère en action...
Bien sûr, n'avons-nous pas une attitude identique face aux côtes. A l'instar de l'Embrunman digéré avec réussite 5 semaines auparavant, je recherche toujours le fonctionnement à l'économie lors du vélo dès que l'on doit fournir un effort conséquent en côte. Ce qui ne m'empêche pas d'appuyer dès que l'on se trouve sur de pentes plus légères où je me sens à l'aise et je ne parle pas des portions plates... Quant aux descentes... On va y arriver.... lol !
Mais, pour l'heure, la montée n'est pas achevée et il convient de profiter de ce paysage sans pareil, la raison pour laquelle je me sens si attiré par cette crête. Nous retrouverons d'ailleurs les sentiers du trail du Ventoux ayant lieu en mars. Pour les amateurs, une épreuve idéale annonçant le printemps et permettant d'attaquer la saison de CaP en montagne sous la meilleure étoile possible ! Imaginez ce sommet enneigé que vous arpentez sur toute sa longueur, le tout couvert de neige, sous un ciel bleu et une vue imprenable. Le vélo suivant la route ne nous offre pas pareille vue puisque la route se dirigeant vers le chalet Reynardt se situe en contrebas. Seule réserve, le Ventoux est capricieux. Ainsi, cette année, les trailers n'ont-ils pas pu parcourir cette fameuse crête à cause d'un redoux transformant la neige... Qu'importe ! L'an prochain, on redémarre la saison de manière assez rituelle... Le trail Blanc de Serre Chevalier début janvier, suivi de celui du Ventoux en mars. Elle n'est pas belle la vie ??
Peu avant le dernier lacet sous les arbres de la face nord, nous serons rejoints par le Papy nous interprétant en direct son ultime pièce, le final de sa Trilogie 2010 ( Altriman-Embrunman-Ventouxman ). Et quelle classe !
Considérons la performance hors norme de ce cher Papy. trois IM * alignés, chacun à 5 semaines d’intervalle, alors respect. J'ai bien envie de devenir un padawan qui va marcher l’an prochain sur les traces du maître. C’est dit, le calendrier 2011 commence à s’éclaircir...
*Je reviens sur le concept d’Iron Man. On ne se pose pas la question de savoir si l’Embrunman ou l’Altriman sont des IM, il s’agit des plus durs (Je ne rentre pas dans le débat de savoir lequel des deux est le plus difficile, je vais comparer tout ça l‘an prochain...). En ce qui concerne le tri du Ventoux, je ne fais que considérer les temps de course et j’observe qu’ils sont assez voisins des temps mis sur les IM les plus plats. Alors, que vaut une montée au Ventoux ? Sans compter que la CaP est loin d’être plate sur les collines au dessus d’Orange.
Mais retour à la course. Quelques instants passés en compagnie du Papy et de Monpépère sur la montée du Ventoux, eh bien, rien que pour ça, ça valait le déplacement ! « J’y étais ! » Encouragements mutuels et c’est reparti de plus belle ! Les deux compères me lâcheront à quelques instants d’intervalle et je ne retrouverai que Monpépère par la suite. Ceci dit, je suis également très heureux de boucler les derniers mètres de l’ascension seul. Ainsi, puis-je considérer l’endroit tout en me remémorant de somptueux instants passés sur l’endroit et Raspa... Bah... Il se retrouve ailleurs !
Monpépère passant sur les traces du trail du Ventoux...
Phénomène lourd de conséquence... Et le vent dans tout çà ? Eh bien... pas un poil de vent ! Alors que le mistral nous empoisonnait le vélo dans la vallée du Rhône, plus aucune brise en s’approchant du sommet. Pas classique, quand même ! Du coup, le seul motif d’inquiétude étant tombé, la montée ne sera plus qu’une gigantesque partie de plaisir ! Quand même un peu capricieuse, cette montagne ! lol !
On approche...
Me voici parvenu au sommet du Ventoux, il est midi pile et pas mal de monde se retrouve. En plus, il semble que se déroule une autre course de vélo en même temps que la nôtre mais sur le versant opposé. Il conviendra donc de faire un peu plus attention au moment de la descente. (une course peut-être en mémoire de ce cycliste, Tom Simpson, qui était décédé lors de l’ascension du 13 juillet, j’ai vu que sa stèle était très fleurie). Au sommet, je dois également retrouver Philou 84, notre hôte, mais... pas de Philou. Serait-ce la péripétie d’Embrun qui se renouvelle ? J’avalerai un peu de pate de datte et puis qqs photos avec Monpépère... Il sera temps d’enfiler le coupe vent.
Raspa et Monpépère au sommet...
La descente du Ventoux :
Plaisir de la montée et... descente de folie furieuse ! Monpépère se lance et je prends la suite. Passés quelques mètres au pied de l’antenne et à la pente vraiment très prononcée, la descente sera à l’instar de la montée, aussi pentue mais dans le bon sens. Pas trop le temps de considérer la vue en descente, celle-ci se déroule sur le flan sud de la montagne et le Soleil fait son office.
Gagnant en vitesse, je passerai une première fois Monpépère qui me rendra très vite la pareille à l’occasion d’une voiture dépassée sans sommations ! Ç a ne faisait que commencer ! A mesure que la pente se déroule sous mes roues, je me sens progressivement dans un état second et chaque virage devient le signe d’une relance frénétique. Repassant en tête, je sentirai que Monpépère me collera de très, très près. Après coup, Monpépère dira avoir largement dépassé le 80 km/h. Je n’enclenche plus mon compteur, mais je veux bien le croire ! Ainsi, en quelques minutes, parviendrons-nous au chalet Reynardt, un grand carrefour où nous devrions prendre la route de Bédoins pour continuer la descente.
L’endroit est assez dangereux pour les cyclistes. Un parking de chaque côté de la route au pied du restaurant, des voitures qui s’engagent et se garent... il convient de lever un peu le pied. Et puis... Où sont les personnes gardant le carrefour ? Si il y en avait, je ne les ai pas vues. Pas de signalisation non plus pour prendre la bonne direction. Sûrement y en avait-il une ? Il convenait d’abord de se méfier de tout ce monde sortant du parking. Bref, l’endroit manquait cruellement de sécurisation, ce qui est curieux car le reste du parcours était vraiment bien balisé et pourvu en bénévoles attentionnés (remercions-les au passage) mais apparemment pas sur cet endroit sensible.
Bon, j’ai indiqué à Monpépère la bonne direction, celle de Bédoins, cependant, Fred, en arrière de notre course aura pris la mauvaise direction... Celle de Sault. Et il n’aura que trop tardivement compris son erreur. Près de deux Ventoux qu’il aura grimpé notre quintuple Embrunman ! Sauf que... plus question de se trouver en dessous des barrières horaires, sans compter l’effort supplémentaire... En définitive, Fred aura terminé son parcours vélo avec un rab’ de près de 1000 m de d+ c’est bien cher payé pour une erreur de parcours. J’imagine que certains pourraient sourire de la mésaventure de Fred en rétorquant qu’il aurait pu se préparer davantage; pour ma part, je connaissais l’endroit et je peux affirmer que la route en question était difficile à repérer car de nombreuses voitures étaient garées dans tous les sens, sans compter celles qui circulaient. Bref, ENORME COUAC de la part de l’organisation. Espérons que cela sera amélioré l’an prochain.
Bon, ceci étant dit, la descente se poursuivra sur près d’une douzaine de kilomètres. Ainsi le parcours va-t-il obliquer sur la droite et reprendre la direction d’Orange. Nous finirons par passer par Bédoins alors que la pente se sera à peine achevée. Cette descente aura été jusqu’au bout protégée du vent resté en plaine. Chic ! Ce qui nous aura permis de nous lâcher encore plus ! La douzaine de kilomètres en descente va se présenter comme une succession de petits virages ne demandant pas trop de freinages et autorisant une relance immédiate. Très peu d’épingles à cheveux, plutôt des slaloms...La plus grosse difficulté sera plutôt de considérer les voitures et autres véhicules venant d’en face, avec une certaine propension à couper l’intérieur des virages. « Gloups ! » Quant aux véhicules dans notre sens, eh bien, si, juste après le chalet Reynardt, j’ai le souvenir d’avoir été doublé par un véhicule que je rattrapais dans les virages suivants. Sinon, dans la série des « fous du volant », au tableau de chasse, on aura bien sûr un paquet de voitures, mais aussi un rassemblement de bikers (ça prend de la place une Harley avec un guidon en corne de vache !) et une moto d’arbitre... No comment, ils allaient me pincer pour drafting sinon. lol ! Franchement, rien que pour refaire pareille descente, je suis prêt à remonter encore et encore ! C’est qu’il n’est bien que la tête dans les nuages ou bien à 200 à l’heure, le Raspa ! Bon, les photos manquent un peu aussi...
En cours de descente, Monpépère finira par me décrocher avec à la clé une ou deux petites frayeurs.
Secteur Bedoins-Orange, le retour :
Arrivés à Bédoins, il sera temps de plier le coupe-vent et de retrouver ses esprits. les bikers finiront par nous rattraper. Tout rentre dans l’ordre. Avec le retour dans la vallée, nous retrouverons également le vent et le retour ne sera pas des plus aisés. La plupart du temps nous recevrons ce vent au près et des fois de face, compte tenu des réguliers changements de direction. Les organisateurs auront privilégié les petites routes, en bon état, certes, mais pas les plus directes. lol.
Le Ventoux est derrière nous...
Ainsi rentrerons-nous tout doucement au bercail, tout en dépensant cependant un certain paquet d’énergie. Avec Monpépère, nous ferons un bout de chemin ensemble (à distance respectable, cela va de soi...), puis une vingtaine de kilomètres avant Orange, il me distanciera de manière définitive. Toujours fidèle à ma doctrine, je ne chercherai pas à forcer la dose pour tenir son rythme. Il s’agissait pour moi de gérer la course jusqu’au bout et de la finir en forme. Toujours des vignes à perte de vue... L’arrivée dans Orange se fera par un petit chemin, on ne distingue pas la ville au loin, c’est assez curieux comme sensation.
Monpépère prendra le large...
La seconde transition :
Elle aura lieu à notre point de départ de la navette, juste à côté du théâtre d’Orange. Nous nous retrouvons dans ce gigantesque parc situé sur la place. Je constate alors que Monpépère est en pleine discussion avec un arbitre que l’accuse d’attentat à la pudeur... Ben Monpépère... Tu nous avais caché çà ! lol ! Après un strip-tease à 5 heures du mat’ pour enfiler ta combi sur le trottoir en attendant la navette, tu savais bien qu’un jour, tu te ferais pincer pour attentat à la pudeur ! L’ordre règne dans la ville d’Orange. lol !
Bon Monpépère arrondit les angles et n’est finalement pas disqualifié. Il partira environ deux minutes avant votre serviteur.
temps passé à vélo : 6 h 18 mn
La course à pied sur les collines d’Orange, les 15 premiers kilomètres.
Il s’agit d’une double boucle d’une quinzaine de kilomètres pour un total de trente kilomètres, donc. Dès le départ, nous longeons le théâtre et amorçons un tournant sur la gauche pour attaquer la colline en question. Fichtre ! Bonne pente. On nous avait prévenu, pas question de courir sur ce tronçon bien trop sévère. Par contre, les côtes suivantes, à l’exception d’un escalier, seront tout à fait négociables en CaP. En définitive, un parcours, vallonné certes, mais tout à fait roulant. Par contre, je m'attendais à du chemin et non pas de la petite route. Tant pis, j'étais plutôt confortable dans mes trails ! lol !
La beauté du parcours sera des plus discutable. D'accord, on finira bien dans le théâtre d'Orange, la classe, certes, cependant, nous traverserons à quatre reprises l'autoroute et le longerons même sur un bon moment. Pas top.
Bon, je prendrai le temps de me concentrer dans la première côte. A son sommet je retrouverai Monpépère en sens inverse. En définitive, il a une petite boucle d’avance dans le square au dessus d’Orange et il semble s’envoler vers une belle performance. L’écart entre nous deux semble augmenter; pas étonnant, la CaP, c’est le truc de Monpépère. Les kilomètres vont défiler assez simplement, je me sens tout simplement bien et, quelque part, je me demande si je ne finis pas par m'écouter un peu trop en voulant m'économiser. Je commence par contre à voir un certain paquet de coureurs en difficulté, y compris ceux qui ont déjà un tour en poche, ce qui aura le don de calmer mes ardeurs. Je poursuis donc une course assez prudente pendant les 7-8 premiers kilomètres (à l'instar de ma CaP de l'Embrunman il y a 5 semaines). Après je me lancerai plus sûrement. Enfin, relativisons, ma CaP lancée ne devait guère passer le 11km/h ! lol !
En ce qui concerne l'alimentation en CaP, je passerai directement et sans retenue en mode coca-eau. Je me sens à présent beaucoup plus serein et, du coup, je gagnerai du temps aux ravitaillements (à noter, bien disposés sur le trajet). Je ferai sur le parcours la connaissance d'Olivier, un triathlète de Charleroi. On fera un bout de chemin ensemble. il avait un tour de plus et son allure "finissante" convenait à la mienne "montante". Echange d'impressions sur les différents tri pratiqués cette année, nous n'aurons pas senti le temps passer, ni l'un, ni l'autre. Un plaisir que d'échanger et de partager nos vécus respectifs. J'espère qu'on aura l'occasion de se recroiser un de ces jours.
Comme toutes les bonnes choses ont une fin, le premier tour s'achevait avec Olivier filant vers sa 37e place de finisher. Superbe ! Pour ma part, il me restait encore un tour à parcourir, j'étais lancé et allais achever sans plus de formalités le reste du parcours avec un peu plus de monotonie semble-t-il...
La course à pied sur les collines d’Orange, les 15 derniers kilomètres.
Un nouveau passage devant le théâtre, dans un peu moins d'une heure trente, j'en aurai fini, me disais-je. A nouveau la côte que je négocie en marchant, une marche rapide et me revoilà à l'entrée du square où j'avais croisé Monpépère au tour précédent. Sauf que... Je retrouve à nouveau Monpépère pile au même endroit du square où nous nous étions séparés au début du premier tour...
Retrouvailles...
...J'écoutais avec perplexité ses explications, il était en manque d'énergie, ayant apparemment attaqué trop fort la CaP. Il se proposait de m'attendre au ravitaillement suivant, 2 km plus loin histoire de faire la fin de la route ensemble. Traversant le square et me dirigeant vers le ravito, j'imaginais difficilement ce qui était arrivé à Monpépère. Bien sûr, il aura tout fait un cran au dessus de moi (descente exceptée), il en avait cependant les moyens compte tenu de son entraînement et de sa forme du moment. Ne l'imaginant pas un seul instant mal gérer sa CaP, je ne vois guère que la fin du vélo qui aura pu lui être fatale à ce point. Au cours des derniers kilomètres, alors que nous étions à allure constante, j'ai senti que Monpépère mettait les bouchées doubles et j'avais alors préféré lever le pied afin de me préserver pour la suite. Une différence de quelques minutes gagnées à l'arrivée de la transition mais qui semble lourde de conséquences au moment d'aller puiser dans ses ressources.
Parmi les vignes... Ah tiens ! on n'aura pas eu de bouteilles à l'arrivée...
Il est vrai qu'étant carbonisé, le cardio ne réagit plus pareil. Il faut vraiment accepter de se relancer à petite vitesse, voire de marcher, pas si grave, afin de tout remettre à peu près en ordre de marche. a ce stade la moindre accélération ne serait-ce d'un demi kilomètre fait s'emballer la machine et force à la pause. Monpépère connaîtra un moment difficile puis parviendra à se remettre progressivement en route pour se retrouver à nouveau avec de meilleures sensations au cours des 5 derniers kilomètres. Une fois relancés nous serons en mesure de dépasser un bon nombre de triathlètes eux-mêmes en panne.
La fin est proche. Une dernière montée par des escaliers nous permet d'accéder au dessus des toits d'orange. Ensuite la plongée vers le centre-ville et puis l'arrivée dans le théâtre, trop cool ! Avec Monpépère, nous finirons donc cette épreuve ensemble. On retrouvera à l'arrivée Fred, qui nous expliquera ses déboires du chalet Reynardt. Ç a gâchera un peu la fête.
temps passé en CaP : 3 h 40 mn
classement général : 168 / 266
temps final : 10 h 56 mn
En définitive, ce tri du Ventoux revêt quand-même quelques défauts de jeunesse dans les trois disciplines, il faut bien le reconnaître, je crois que c'est surtout la CaP au milieu de l'autoroute qui a eu le don de contrarier bien des coureurs... Quant à l'absence de personnes au chalet Reynardt, c'est totalement inexplicable, vu que tous les autres carrefours étaient sécurisés par des bénévoles. Ils avaient disparu ?
Du manière générale, on sent que l'organisation a vraiment essayé de faire des efforts, gageons que la prochaine édition évitera les écueils. Et ça tomberait plutôt bien car je compte aussi remettre le couvert.
1 commentaire
Commentaire de Monpépère posté le 31-10-2010 à 22:31:00
Bien que l'épreuve ne m'ait pas totalement convaincu et je rejoins ton analyse ( éclairage, signalisations,accotement, ...) sur l'organisation... On a quand même envie de lui donner une deuxième chance car globalement la relecture de ton récit provoque la nostalgie.
Inévitablement nous n'avons pu éviter de comparer le Ventoux à Embrun. Ne cherche pas ... il n'y a aucune comparaison.
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