L'auteur : Tomcat
La course : Trail du Cassoulet - 32 km
Date : 3/10/2010
Lieu : Verfeil (Haute-Garonne)
Affichage : 1811 vues
Distance : 33km
Objectif : Pas d'objectif
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Après deux mois et demi sans compétition, ce n’est pas sans une certaine anxiété que je me présente sur la ligne de départ (enfin, un peu en retrait, comme à mon habitude) de ce trail du cassoulet, option 33 km. Car si les deux mois et demi « blancs » ne sont pas rédhibitoires en soi, ma tendinite du rotulien gauche contractée au cours de mes 8 jours de HRP et les trois semaines sans sortie du tout qui ont suivi fin août me laissent un peu dubitatifs. Si on ajoute à cela le fait que, pour le connaître, ce trail est trop roulant pour moi, je ne pars pas avec de gros objectifs.
Le temps est à la chaleur. Le vent souffle. Il fait beau, un peu trop. Le top est donné à 9h34 et l’on part pour un petit tour dans le Verfeil historique, pas celui des lotissements, mais celui de brique rouge. Quelques spectateurs nous encouragent au son des bandas. Très vite on se dirige vers l’est et le lac de Balerme par des sentiers, des pistes et très peu de goudron. Le sol est sec et ce n’est que le début. Si aucun des endroits où l’on passe ne me surprend, je n’arrive pas à anticiper le circuit. Il faut dire que l’année dernière je courais ce trail à l’agonie et le finissais en 4h17 à la 267ème place sur 316. Je m’en souviens comme d’un calvaire d’une durée infinie…
Juste avant le premier ravitaillement (env. km 9), je m’aperçois que j’ai perdu un des gels que j’avais placés dans une petite poche de mon haut. Argh, qui plus est, vérification faite, c’est le Red Tonic qui devait me faire courir comme un lapin les 3 derniers kilomètres… Je décide donc de m’arrêter à ce premier ravito alors que je ne l’avais pas prévu. Un peu de coca, de chocolat et de pain d’épices et je repars.
Peu de temps après, ce sont les intestins qui me jouent un mauvais tour m’imposant un crochet dans un bosquet accueillant. J’y pers certes un bonne minute trente mais y gagne beaucoup en légèreté !
Par moments la chaleur est assez étouffante. Moi qui préfère le froid, me voilà servi. Le vent est toujours là, qui aide bien à la déshydratation, merci ! D’ailleurs ma tendinite commence à se rappeler à mon bon souvenir.
Quelques montées et descentes et l’on rejoint le point de départ au km 14. Mon temps est de 1h27’34’’ contre 1h35 en 2009. L’amélioration attendue n’est pas exceptionnelle mais j’ai espoir de faire mieux sur la seconde partie.
Les 3 premiers kilomètres de cette seconde portion sont une alternance de montées et de descentes le long de parcelles agricoles. Les sols sont (de plus en plus) durs. Les pieds souffrent. Les chevilles sont aux aguets. Mais s’ensuit, sur environ 5 km, une portion relativement plate, le long du Ruisseau de Conné. Le franchissement de quelques ravines est acrobatique et très casse-pattes. Je n’arrive pas à allonger la foulée, le moral en prend un coup. Ma bouche est pâteuse et je ne supporte plus les gels alors que depuis 2h que je cours je n’en ai avalé que deux. Je n’attends qu’une chose, pouvoir boire simplement de l’eau pure. Les sentiers le long de ce ruisseau bordé d’arbres sont secs et inconfortables. Les traversées de bois, en zigzag, sont trop peu nombreuses pour être savourées.
Arrive enfin une pente, qui monte, vers Borde Neuve. Je retrouve quelques sensations et parviens à distancer de quelques mètres le petit peloton qui s’était formé et dans lequel je me trouvais. Un panneau nous souhaite la bienvenue en ce lieu-dit. Ce n’est pas grand’ chose mais j’en souris, ravi. Plus loin, un point d’eau nous attend. Je bois jusqu’à plus soif. Que c’est bon aussi l’eau sans sucre… A la sortie du bois, Borde Neuve nous dit « Au revoir ». On longe alors un petit lac et l’on débouche sur celui, bien plus étendu, de Laragou. Je forme avec d’autre un petit peloton et l’on parcourt cette partie, roulante, sans difficulté, qui serait monotone si le lac ne nous accompagnait pas sur ces deux kilomètres qui nous séparent du dernier ravitaillement. Là encore, la sensation de trop sucré me gêne. Je prends malgré tout une part de pain d’épices et un verre de coca. Mais impossible d’avaler le pain. J’en mange péniblement la moitié et jette l’autre, les fourmis en profiteront. De cet endroit jusqu’à Bonrepos-Riquet, je ferai route avec un coureur qui a la gentillesse de me prévenir des traitrises du parcours qu’il a reconnu peu de temps auparavant. Je l’en remercie car je commence vraiment à souffrir et ma vigilance décroit avec le temps. Je manque même par deux fois me tordre la cheville et le genou continue de me lancer. Qu’importe, je m’accroche car je sais que dorénavant le parcours est plus vallonné. Mais il reste environ 8 km. A cet instant et pendant toute la course d’ailleurs, je n’ai rigoureusement aucune idée de mon classement.
J’attends avec impatience le point d’eau de Bonrepos-Riquet. J’y arrive complètement séché. Je n’ai plus d’énergie et je n’ai aucune envie de manger quoi que ce soit. Un miracle (ou autre chose ?) s’y produit en tout cas. On m’annonce 4,3 km avant l’arrivée et je décide de tout donner. Reparti avec un concurrent, je le lâche rapidement. Puis je continue de courir, à petites foulées. Je rattrape le gars qui m’avait prévenu des risques du parcours, quelques minutes auparavant. On parle quelques secondes et il me dit d’y aller, lui est cramé. Je continue et l’encourage pour les derniers hectomètres.
Arrive alors la dernière montée vers Verfeil, depuis le Moulin de Conné. Les jambes continuent de répondre alors je cours. Tout le monde devant moi marche… Je dépasse un puis deux puis trois, quatre, cinq, six concurrents et encore d’autres. On m’annonce alors 50 mètres avant la dernière descente. J’accélère, j’accélère encore pour passer la ligne en 3h44’02’’. Mon classement final sera 67ème / 227 classés.
Je suis heureux du résultat mais complètement lessivé. Je ne perds cependant pas suffisamment ma lucidité au point de refuser les violettes offertes aux finishers !
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En résumé, je trouve l’ambiance de ce trail très chaleureuse et sympathique (certains déguisements, encouragés sans doute par la promesse d’une bouteille de Fronton, sont très réussis), l’organisation parfaite (mention particulière aux bénévoles de Borde Neuve et leurs panneaux encourageants) et le parcours très beau, réunissant tout ce qui fait la typicité de ce coin de la Haute-Garonne en joignant deux lacs assez imposants, un village perché et le château Bonrepos-Riquet.
Mais, d’un point de vue personnel, il n’est pas fait moi (ou je ne suis pas fait pour lui) : il est très (trop) roulant par endroits et jamais technique. Les passages le long des champs (voire au milieu d’iceux) me sont douloureux : les appuis sont traitres, à la fois durs et retors ! La course manque aussi de dénivelé ce qui me permettrait de prendre réellement du plaisir.
Autre bémol, plus objectif celui-là, je trouve que le départ groupé des 14 et des 33 km est pénalisant pour les concurrents des deux distances compte tenu de l’étroitesse des premiers kilomètres, pas assez sélectifs. Ceux du 33, moins nombreux, peuvent parfois partir trop vite. Ceux du 14 peuvent être gênés.
Evidemment cela n’engage que moi et je conseille très largement la participation à cette course qui ne décevra personne même les plus exigeants !
1 commentaire
Commentaire de Kadoc-31 posté le 21-10-2010 à 11:11:00
Bravo !
L'année prochaine si je te croises sur cette course je me ferais un plaisir de te poutrer sévère.
Ou pas.
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