L'auteur : yanshkov
La course : Marathon du Mont-Blanc
Date : 27/6/2010
Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)
Affichage : 3550 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Balade
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C'est une tradition depuis 2008 que d'organiser tous les ans un week-end trail en famille (Ma maman, ma soeur et ma chérie pour l'assistance et André et moi pour le sport !) . Après le Trail du Tour de la Grande Casse et le Trail du Galibier, nous avions décidé avec André que cette année notre course commune serait le Marathon du Mont Blanc . Pour moi, à 3 semaines de l'Ultra du Beaufortain cette épreuve tombe à pic pour un dernier test grandeur nature . Et pour André, après deux échecs sur des épreuves un peu trop longues et pauvres en participants, cette belle épreuve populaire semble être idéale .
Comme le veut la coutume, le rendez-vous est fixé chez nous pour le repas de samedi midi . Nous rejoignons Chamonix dans l'après-midi, passage au retrait des dossards puis installation au centre UCPA de l'Argentière qui a un petit air de colonie de vacances en cette veille de course . Vers 20h traditionnelle pasta party, puis une petite tisane avant d'aller se coucher, les affaires du lendemain bien prêtes au pied du lit (configuration ultra avec ceinture porte-bidon + sac à dos avec veste et bâtons rangés dedans) . Je trouve facilement le sommeil et passe une bonne nuit (je suis le seul d'ailleurs !!) .
Réveil un peu avant 4h30, passage sous la douche avant un tour au petit dej pour un thé et mon gâteau sport . Puis direction Chamonix . Nous arrivons sur la place du Triangle de l'Amitié une petite heure avant le départ . Le temps de déposer le sac qui sera transféré vers l'arrivée, de faire un petit passage aux toilettes et de discuter avec les copains rencontrés (Olivier Morin, Patrick Gaucher, Julien Woznika, Mickael Horeau , Mickael Van Exe, Hervé Giraud-Sauveur, Jean Marc Dulong ...) et de se placer dans les premières positions il est déjà l'heure du départ ... 5...4...3...2...1.... top !
Il y a foule dans les rues de Chamonix et nous passons entre une haie de spectateurs . Je suis très vite aux avants postes au côté de Dawa Sherpa, Christophe Malardé, David Pasquio, Pascal Giguet et compagnie .
Je discute brièvement avec Seb Gauthier qui souffre d'une cheville (mais qui finira très bien sa course en compagnie de Maud Giraud) puis me concentre sur mon effort . Nous remontons la vallée de l'Arve sur un chemin tout plat et je regarde très fréquemment mon cardio afin de ne pas me mettre dans le rouge . Les sensations ne sont pas géniales et je me dis que je suis parti peut être un peu vite mais la présence à mes côtés de Maud me rassure à ce sujet .
Un hélicoptère nous survole de très près, c'est grisant mais il ne faudrait pas que ça dure toute la course quand même !! A plusieurs reprises nous apercevons Jean Michel Touron en plein reportage photo (la plupart sont de lui dans mon CR) .
Dans ce groupe de tête je retrouve aussi Olivier Morin que je n'avais pas recroisé depuis l'Ultra du Salève . Je lui dis qu'une course où il faut redescendre en téléphérique, c'est pour nous !!! Une centaine de mètres devant, Hervé fait cavalier seul . Si c'était une course de vélo, je crois que j'aurais mis une attaque pour le rejoindre mais là, ça serait vraiment pas une bonne idée !!
Les premiers petits raidillons dont m'avait parlés mon pote Steph Vinot se présentent . Le rythme en tête est régulier et tout le monde est bien concentré . Mais je sens que je suis juste à la limite de mes possibilités du jour et je lève un petit peu le pied . Je laisse filer tout en gardant les premiers en ligne de mire . Je passe à l'Argentière en 47' en 21ème position .
Tout va bien puisque j'avais prévu d'y passer en 50 minutes (temps de passage établi à l'aide du logiciel softrun.fr et de la cotation prévisionnelle de Rodio) . La remontée de la vallée continue ensuite avec des traversées de champs et une belle petite côte passée en marche rapide avant de redescendre par un petit sentier sur le village de Montroc puis d'atteindre celui de Tré le Champ . Les positions sont clairement établies et personne ne me passe tandis que je ne double personne .
Le col des Montets (1461m) se présente enfin et Murielle m'y passe un bidon plein . Je lui dis vite fait que les sensations sont moyennes et que j'ai hâte d'arriver à Vallorcine pour enfin commencer à grimper vraiment !
Il faut à peine 15 minutes pour y arriver après la descente roulante et sans difficulté du chemin des Diligences . En passant je me souviens qu'en juillet 2008, lors de ma reco UTMB, je n'avais pas pu courir la partie entre Champex et Chamonix en raison d'une grosse tendinite et que j'avais fait l'étape dans le minibus ... Quel pied de courir aujourd'hui !!! A proximité du ravito, je décroche mon sac à dos pour y extraire mes bâtons . Je suis le seul en tête de course à les utiliser mais le but est de les tester en situation réelle . J'utilise les Trail Pole pliables de RaidLight et je dois dire que j'en suis assez satisfait . Ultra léger, ils se font vite oublier dans le sac à dos et le système pour les déplier est assez simple et ne demande que quelques secondes . Ainsi je ne m'arrête que brièvement au ravito de Vallorcine, non sans avoir pris le temps d'ingurgiter quelques morceaux de bananes et un verre de coca . J'ai alors 5 minutes d'avance sur mes prévisions, ça va pas trop mal .
En partant je croise Jérémie Chapuis puis quelques mètres plus loin il faut tourner à droite et bing !! dré dans le pentu ! Je passe en mode "ultra", c'est à dire marche rapide à l'aide des bâtons . Au bord du sentier je croise Jean Michel Vincent Faure, le responsable du Team Salomon et lui dis que j'ai aux pieds les chaussures gagnées sur le site du team en mai 2009 . " C'est vrai ?? Mais c'est toi Yanshkov ? " . Oui en personne !
C'est donc parti pour 700m positif jusqu'au col des Posettes . Je suis bien en rythme, les pulsations entre 170 et 175 bpm à une vitesse moyenne de 1000m+/h . Deux gars me suivent dont un que j'avais repéré tout à l'heure, habillé tel un marathonien et sans porte-bidon . En l'écoutant respirer si vite et si fort je me dis que le gaillard ne va pas tenir le rythme bien longtemps ... Il lâchera un peu plus haut ... Par contre un autre mec nous passe, tout en courant et me fait forte impression mais je ne m'accroche pas et reste avec mon autre compagnon de route . On papotte un peu, son objectif est de faire mieux que 4h20' , temps obtenu sur le marathon des Causses . D'après mon tableau de marche, c'est possible mais il ne faudra pas connaître de coup de mou . Sa montre sonne, il m'indique que nous venons de passer au semi-marathon . Ca fait 1h55 que nous courons et nous voilà déjà à la moitié de l'épreuve .
Le final vers le col est une large piste un peu monotone mais les montagnes qui apparaissent à nos yeux sont de toute beauté . C'est magnifique !!
Nous arrivons au col en 2h50, pile poil dans les temps prévus . Au ravito, on me remplit mon bidon et je bois quelques gorgées de coca .
Du col on aperçoit devant la longue crête qui doit nous emmener vers l'Aiguillette des Posettes . Je repars derrière mon compagnon mais très vite je repasse devant et lui prend quelques longueurs . Je suis à l'aise sur cette petite trace grimpant au milieu des rochers mais dès le début de la descente, c'est une autre affaire ... C'est vraiment pentu et technique et je n'arrive pas trop à me lâcher . Le leitmotiv est cependant de ne prendre aucun risque et d'assurer tranquillement la descente . Cependant personne ne me revient dessus, ca doit être dur pour tout le monde (finalement les 800m négatifs sont avalés en moins de 20 minutes) . Sur le bas je rattrape Martin Reyt, une petite tape sur l'épaule pour l'encourager car il a l'air bien cuit et je continue mon petit bonhomme de chemin . Mais, alors que les difficultés techniques sont derrière moi, je me retrouve en une fraction de seconde à plat ventre sur le sentier . Pas eu le temps de la voir venir celle là !! Plus de peur que de mal, je me relève immédiatement, l'épaule et le genou égratignés et repart aussitôt . Faut vraiment être vigilant à chaque instant ... J'arrive dans le petit village du Tour où a lieu un nouveau pointage . Après 28km en 2h49' je suis en 24ème position . Il reste 3 petits kms avant le ravito de Tré le Champ où nous repassons pour la seconde fois de la matinée . Le parcours pour y aller est très roulant et descendant et j'arrive à bien allonger la foulée si bien que je rattrape plusieurs coureurs . Il y a encore beaucoup de monde à Tré le Champ pour nous encourager, j'avais rarement vu ça avant !! Une dernière petite côte me permet de revenir dans le sillage d'Olivier Morin et c'est ensemble que nous arrivons au ravito .
Je ne m'arrête pas longtemps, une bénévole me remplit mon bidon, je bois, je vous le donne en mille, du coca et mange, vous l'aurez deviné, quelques morceaux de bananes ! Et c'est parti pour le final menant à Plan Praz via la Flégère . Je reste un petit moment avec Olivier puis je décide d'y aller tout seul car je sens que j'ai de la ressource . Je déplie à nouveau mes bâtons, devant des spectateurs surpris par ce système . "Raidlight messieurs dames" !!!
Ca ne monte pas franchement tout de suite, c'est plutôt en toboggan sur un petit single au frais dans la forêt . Les sensations sont bien meilleures que ce matin durant les premiers kilomètres et je sens que je peux finir "vite" . Je reviens sur un gars du Team PLATINIUM NUTRITION COMPRESSPORT (Yann Curien) au moment où la pente s'accentue . J'adore ces passages bien raides où il faut pousser sur les cuisses !! Un peu plus haut, je double encore un mec, lui aussi à l'air bien HS ... A la sortie de la forêt je débouche sur une large piste qui grimpe bien loin devant moi . Avec les randonneurs un peu de partout, difficile de voir si il y a des coureurs à porté de fusil . Je continue à mon rythme, en m'aidant des bâtons et en courant sur les rares endroits de replat . Un oeil au chrono et je constate que si j'étais sur les bases de 4h15-4h20 jusqu'à Tré le Champ, je ne suis plus dans les temps désormais (je n'ai pas pris en compte la baisse de vitesse inhérente au final tout en bosse . A réévaluer avec softrun) . Pas grave, je suis en 18ème position, pas blessé et il fait beau et chaud !
Passage à la Flégère où se trouve le dernier ravito . Eau et coca, ça va de soi . Et j'entame même une petite chanson avec le trio de musicos chargé de l'animation : "Personne dans la vie ne choisit sa couleur ... ! " Bon c'est pas le tout il reste encore quelques kilomètres à parcourir et on entend pas très loin le speaker à l'arrivée . Je suis revenu sur un gars en Salomon et je crois un instant qu'il s'agit de David Pasquio (en fait il s'agit de Najim Chilhi un de ses potes bretons) . Nous traversons l'un derrière l'autre une magnifique combe avec traversée de pierriers et alors que je ralentis pour prendre une photo, le bougre accélère, je ne le reverrai qu'au sommet !! Pas grave, la photo est belle !
L'arrivée est en vue et personne n'a l'air de revenir de l'arrière, je vais pouvoir finir sans pression . Louis Chantre, le sympathique organisateur de l'Ardéchois, me croise alors qu'il redescend et me félicite pour ma régularité . Merci Loulou, à l'année prochaine sur ton trail ! Je passe au milieu d'une petite ola et remercie tous les bambins .
Un peu plus haut les "hop ! hop! hop!" des spectateurs m'obligent à relancer et je recours sur quelques mètres . Je suis dans le dernier mur, l'arche d'arrivée est juste là .
4h33 au chrono, tant pis pour l'objectif entre 4h15 et 4h30, je suis pleinement satisfait de ma course .
Je retrouve Hervé juste après la ligne, il est arrivé il n'y a pas très longtemps et c'est une belle satisfaction pour moi car c'est un tout bon !!
L'attente de l'arrivée d'André tout là-haut à 2050m passe assez vite entre les discussions avec les copains, le casse-croûte et la bière (mais aussi je vous livre un secret de ma récupération, un ........... Yop !) . Et grâce au suivi live de la course nous savons exactement à quel endroit il se trouve et lorsqu'il apparaît tout petit en contrebas, je descends quelques centaines de mètres pour l'accompagner dans son final .
Le retour sur Chamonix se fait en télécabine puis on mange un bout au buffet d'après-course . Là encore l'organisation est au top avec du choix, de la qualité et de la quantité !!! Puis il est temps de reprendre la route vers Lyon (non sans un petit arrêt sur l'aire d'autoroute du téléphérique du Salève !) .
Maintenant place à une nouvelle aventure et à un saut dans l'inconnu pour moi avec l'Ultra Beaufortain. Le plus gros de l'entraînement est fait depuis aujourd'hui (lire samedi 3 juillet) avec une reco des 30 premiers kilomètres histoire de ne pas partir totalement dans l'inconnu . Pour le reste du parcours, ça sera reco sur carte ...
PS : j'ai gagné une paire de lunettes Julbo au concours de pronostic puisque j'ai donné le temps exact du vainqueur ! Celles perdues en Ardèche sont remplacées !
2 commentaires
Commentaire de laulau posté le 13-07-2010 à 22:46:00
Très belle course bien gérée...de bon augure pour l'ultra du Beaufortain
Commentaire de DROP posté le 14-07-2010 à 20:05:00
Tres sympa ce récit? Felicitations pour ta course.
Pleins de bons résultats cette saison. BRAVO
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