L'auteur : bubulle
La course : Sur les Traces du Loup
Date : 26/6/2010
Lieu : La Ville Aux Clercs (Loir-et-Cher)
Affichage : 2532 vues
Distance : 33km
Objectif : Pas d'objectif
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La Trace du Loup, le Trail de la Meute, la Ville aux Clercs et
quasiment tout le Loir et Cher....tout cela était un peu une inconnue
pour moi jusqu'à ce week-end.
Il faut dire que, coureur de macadam en course...et de trail en
entraînement, le trail en course est pour moi une nouveauté datant de
ce printemps (à part le cross de Maurepas, ma ville, en octobre
2009). Mais, de là à aller traîner ma chérie à 2 heures de route de
la maison, il fallait de quoi se motiver.
Et, en fait, ce qui m'a motivé, ce sont ces stands joyeux aux expos du
Semi de Paris et du marathon de Paris, et la discussion très sympa
avec un des bénévoles qui l'animait. Cette course des Loups était
vraiment attirante. En plus, le fait qu'elle soit réduite cette année
à 33 km pour cause, si j'ai bien compris, d'inclusion dans le circuit
du championnat de France....aidait à se décider. Sur la distance d'un
marathon, j'aurais hésité!
Bref, le décord planté, nous voilà partis, Elisabeth et moi, samedi
après-midi de Maurepas. On admirera sa motivation car, vu la chaleur
de ce week-end, aller "se taper" 4 heures de cagnard même en fin de
journée, plus toute l'ambiance d'une course, faut quand même aimer son
kikoureur de mari, non? Donc, on applaudit bien fort mon Elisabeth à
moi, d'abord!
Sinon, pour moi, j'avais initialement rêvé d'un objectif à 3
heures...en me basant sur mes perfs de macadam. Pauvre rêveur! C'est
du trail, banane.....donc, bon, on révise les objectifs à 3h15 quand
je commence à réaliser que c'est du trail pas facile même si la
dénivelée n'est pas énorme pour cette distance.
On arrive tranquillement sur La Ville Aux Clercs, après un passage à
Danzé, là où j'ai réservé un gîte...excellent lieu, pas du tout loin
de la course, très calme, de qualité....je donne l'adresse à qui le
veut..:)
Une petite relaxation après ces deux heures de route et direction La
Ville Aux Clercs. Amusant, on arrive totalement à l'opposé de tous les
coureurs et quasi imémdiatement au gymnase, sur le lieu de la
course. Parking pour la titine (en plein cagnard, bien sûr) et
direction les dossards. Bizarrement, bien que j'aie transmis mon
certificat médical, j'étais dans les "litiges" avec, en fait un
certificat médical manquant. Heureusement que, prévoyant j'en ai
toujours un avec moi. Donc, zou, en tenue (pas d'hésitation, là: short
court et débardeur: ça va cogner!), la ceinture RaidLight, la gource
pleine d'élixir de schtroumph (c'est comme ça qu'on appelle l'Hydrixir
d'Overstims, à la maison....le Malto c'est le "jus de nouilles" car,
d'après leur pub, ça remplace le plat de pâtes).
Echauffement pépère (ça cogne!) puis direction tranquille vers le sas
de départ au son de la fanfare (qui joue très faux mais c'est pas
grave). Bon, on nous fait attendre pendant 1/4 d'heure sous un soleil
de plomb, c'est un peu longuet. Surtout que l'énumération des
difficultés du parcours est un peu inutile (comment s'en souvenir plus
tard? Surtout que, pour certaines, je me demande encore où elles
sont....:-)). Bon, c'est pas bien grave, l'ambiance est bon enfant, ça
respire la bonne humeur, on ne se prend pas au sérieux, bref ambiance
trail, quoi...
Boum, départ. J'ai mis la montre sur 5'14" au kilomètre, mais je ne
vais jamais la regarder, je n'aurai pas le temps...:). On a à peu près
à peine un kilomètre pour s'organiser avant un entonnoir, c'est un peu
juste et çe ne loupe pas, on a un petit bouchon au bout d'un
chemin. Mais, là encore, on sent bien que pour tout le monde, c'est
pas bien grave. Assez rapidement un single track assez tournant, faut
être vigilant car on est vraiment à la queue leu leu.... Pas de casse,
mais évidemment ça va pas bien vite. 5'47", 5'18" (y'a un bout de
route en descente), 5'46"....et, en route, je ne sais plus trop où,
les "fameuses" bottes de paille (cf les CR des années
précédentes). Bon, à ce moment là, ça le fait mais j'espère qu'il n'y
aura pas les mêmes à la fin comme j'ai pu le lire.
Pas mal de passage en plein soleil en ce début de course, plutôt dans
des champs. Pas trop difficiles (quoique l'herebe soit mi-haute) mais
ça comptera sûrement plus tard.
Premier gué vers le km 4. Pas à hésiter, faut y aller franco...de
toute façon les chaussures sécheront. Après quelques alternance de
petits bois et un passage marécageux (nous voilà enfin déguisés en
coureurs de trail), on finit par entrer en forêt de Fréteval, par son
coin Sud-Est (ça je le saurai après, en regardant le parcours
enregistré).
Le peloton s'étire bien, maintenant. À un moment, je regarde derrière
moi et le réalise que je suis le dernier d'un petit peloton d'une
dizaine de coureurs. Un bon gros trou de 150m s'est creusé
derrière. Un peu plus loin, après le première côte, séparation des
soureurs du 17km et du 33, on tourne à droite et on commence à
enchâiner de grande allées bien droites. Sur ce passage, jusqu'au km
10 environ, je me relaie avec un autre coureur. Sans se concerter, on
s'échange à peu près tous les 500m, ça a l'air de nous convenir à tous
les deux. Je ne sais pas trop si c'est vraiment efficace car,
contrairement à la route, faut se suivre à 3-4m pour éviter les
obstacles...mais au moins ça motive.
L'un dans l'autre à nous deux, on tient un bon rythme. Ma montre me
trouve du 5'50" environ, mais je commence à sentir qu'elle oublie des
kilomètres. Je dois avoir plutôt une allure de 5'20". Finalement, dans
une descente, mon camarade me lâche inexorablement. Je le laisse
partir. En fait, on se recroisera plusieurs fois par la suite car j'ai
tendance à plus courir en montée....mais à ralentir dans les
descentes.
En gros, du km 10 au km 20, pas grand chose à raconter. J'ai un rythme
qui me va bien, il y a pas mal de moment où je me retrouve tout seul
(le peloton est maintenant très étalé!). Ah, si, un moment important:
le passage d'un lieu de résidence de sangliers, je suppose: ça pue
abominablement! Difficile de respirer dans ces conditions: je suis sûr
que les organisateurs l'ont fait exprès!
Tout cela nous a amené au bord Est de la forêt de Fréteval, presque
à la RN10. En fait, en regardant le parcours plus tard, je comprends
qu'il soit secret! Il y a plein d'endroits où il est possible de
"couper" et, évidemment, les organisateurs ne peuvent pas mettre de
banavoles partout (il y en a ddéjà tellements!). Cela dit, quel
intérêt de tricher? C'est donc un peu dommage, ce parcours secret, car
ça empêche les spectateurs d'aller d'un point à un autre (il y a
quelques traversées de routes forestières).
Bon, même s'il n'y a pas grand chose à raconter, les jambes
s'alourdissent quand même pas mal et le ravito du km 14 était le
bienvenu. Je m'arrête pour remplir la gourde (merci, mademoiselle) et
aussi savourer quelques moments de repos pour els jambes après un
passage en forêt assez cassant et tournant. Dire qu'on n'est même pas
à la moitié!
Le ravito du km 20 est lui aussi le bienvenu et visiblement pour tout
le monde. Là, pas de problème, je commence à sentir les jambes lourdes
et quelques "piqûres" sous l'orteil droit (qui s'avéreront être un
début d'ampoule). Bon, 1h53 à environ 1km après ce ravito (donc à peu
près une distance de semi...plus ou moins ma performance du Trail des
Cerfs), c'est pas mal. Je fais 2-3 kilomètres avec un autre coureur,
on se fait 2 -3 relais, mais au bout d'un moment il lâche
imperceptiblement. Je lui fais signe en me retournant s'il veut que je
ralentisse un peu (faut bien s'entraîder) mais il me lâche "vas-y, je
vais bientôt marcher"....donc je continue.
Moi aussi, vers le 24-25, une immense allée toute droite, je commence
à sentir que ça tire, mais je me rassure en voyant de plus en plus de
marcheurs pendant quelques dizaines de mètres. Les allées
s'enchaînent les unes aux autres, je sais que la motnre indique un
kilométrage faux...et je commence à m'inquiéter de la fin. Ça n'en
finit pas. tiens, allez, d'ailleurs, on nous fait faire quasiment le
tour d'un étang ...quelle idée...:-)...quand on regarde le parcours
après, on se dit qu'il y avait un vicieux dans les traceurs!
Encore 2-3 grandes allées....puis un interminable chemin en lisière de
forêt, tout en single track ou presque, demandant une grande attention
pour éviter souches, trous et autres pièges. On en sort finalement à
un petit hameau (l'Écotière?) pour se taper...en chamin en plein
soleil. Bande de vicieux! Heureusement, ça descend vers...le dernier
ravito. Là, je me dis que je n'ai vraiment pas envie de m'arrêter: le
bidon est encore plein, il me reste du gel, quel intérêt? Et c'est
parti en montée sur la route. Je continue à courir, assez doucement,
mais je préfère ça à la marche. Les jambes sont dures dures....
On redescend un peu....on passe le dernier gué et là, bim! Grosse
montée dans un chemin herbu au soleil. Du brutal...Presque tout le
monde marche à ce point là. D'ailleurs, on dépasse les derniers
marcheurs du 17km, tiens. En haut, on retourne à droite dans un petit
bois sur un chemin déjà passé à l'aller: un petit single track bien
technique et tournant (c'est sur des chemins pareils que ma montre
voit 100m là où j'en fais 150!) et retour sur la route où je faisais
5'18" à l'aller. Là, c'est du 7'18", que je fais. Je me traîne! Tout
comme "Monsieur Lafarge" devant moi (il a un tee-shirt dont le seul
mot que je me souvient est "Lafarge"). On se soutient dans cette
montée un peu mortelle (la route de Busloup, c'est écrit sur la carte)
car on a entendu tous les deux qu'il restait un "quelque chose" avant
la fin...:)
Le "quelque chose" c'est juste un chemin en sous-bois le long de cette
route, justement, sur la rive Nord de l'"étang du Milieu" puis ensuite
plus ou moins dans le lit (sec) d'une rivière. Ce serait super sympa
si....je n'avais pas les deux cuisses qui me "pètent" une crampe à la
minidescente à l'entrée du bois. C'est très violent, j'ai les deux
cannes sciées...et pas d'autres solutions que de quasiment m'arrêter
en marchant façon pantin en me tenant à chaque arbre. P...., il reste
deux kilomètres!
Au bout de 100m comme ça, je me dis que ma seule chance est de
repartir en courant, tant pis si je me fais fusiller par une
crampe. Donc, je repars façon escargot clopin-clopant. Ça tire de
partout, le moindre tronc en travers (y'en a partout) est un challenge
car je sens qu'à tout moment ça peut claquer. Mais, curieusement,
quasiment personne ne me dépasse. On doit en être tous au même point.
Eh, fait croire que oui, car à la sortie (vacherie de mini-descente où
mes deux cuisses en bois semblent me dire "fais gaffe à toi, bubulle,
on va pas t'oublier"), je retrouve Monsieur Lafarge, tiens. Il avance
paas bien vite, lui non plus (la montre rigole en me disant 7' au
kilo). Et vas-y qu'on repart dans un petit bois, pour un dernier
signle track....je vous ai dit que je vous déteste, les traceurs?
:-)...Surtout qu'on voit bien après coup qu'on aurait pu revenir tout
droit par le chemin le long de l'étang, bande de vicieux!
Allez, nous revoilà sur une ptite route, on tourne à gauche...miracle,
c'est le chemin le long des lotissements ....il n' ya "plus qu'à"
remonter tout droit en espérant qu'on va tout le temps rester sur le
chemin du départ sans un dernier machin d'esprit tordu...:-)
Finalement, non, je commence à entendre le speaker. Monsieur Lafarge
aussi: un coup il marche, un coup il court...plus vite que moi qui
évite désormais soigneusement de marcher sous peine de crampe
certaine (au vu des résultats, mon Monsieur Lafarge s'appelle Patrick Guiraud et, c'est marrant, on est quasi voisins, vu qu'il habite à La Queue en Yvelines....là où j'ai fait mon premier trail voici un mois et demi!). On finit en gros ensemble et vas-y que je sprinte à
10km/h(!) en espérant que le speaker dise mon nom et que ma chérie
soit toute fière. Raté...mais ma chérie, elle est là et pas qu'un peu
fière de son Kiki (bubulle c'est mon nickname partout, mais Kiki c'est
le "spécial famille"). Et enfin, liiiiiiiiigne! J'en oublie même
d'arrêter le chrono et je sais même pas s'il faut courir jusqu'à
l'arche bleue. Un peu à l'Ouest, le Kiki!
L'après-course, c'est d'abord 15 minutes de récup les yeux dans le
vide. J'ai rarement fini une course aussi vidé (en fait, si: mon
premier marathon). Au bout de 30 minutes, assis par terre paendant
qu'Elisabeth est allée chercher le sac à la voitude, les crampes
explosent! Les deux cuisses à la fois, plus le muscle en faut de la
hanche que je savais même pas su'il y en avait un là mais que ça fait
très mal quand on y a une crampe.
Je finis par me remettre doucettement. Une tentative à la douche, mais
c'est bondé. Finalement, je vais me rincer aux robinets et ça ira bien
comme ça. Je puerai un peu pour le barbecue, mais je ne serai sûrement
pas le seul...:-)
Très sympa le barbecue ensuite. Merveille d'organisation et
d'implication des bénévoles. On a notamment été impressionnés par
l'équipe des préparateurs de charbon de bois (écolo jusqu'au bout à la
Ville aux Clercs: on fait son charbon de bois soi-même: on ne dévaste
pas les forêts lituaniennes!) qui ont cuit devant leur feu depuis 3h
de l'après-midi jusqu'à 11h du soir.
Bon, on ne s'est pas trop mêlés aux groupes, avec Elizabeth: difficile
quand on ne connait personne (et va trouver les kikoureurs, avec tous
ces buffs rouges distribués par l'organisation: malgré ma zolie
casquette toute belle: je n'ai vu aucun autre kikoureur avec
accessoires de kikoureur). On a quand même papoté avec deux coureurs
solitaires. Puis, on allait s'en aller quand, passant devant le
podium, on a entendu dire qu'un dernières série de coureurs allaient
être appelés...Elizabeth a vu un gars arrivé peu avant moi et.....on a
entendu mon nom! Donc, quelque peu poussé par ma moitié, je me suis
rendu sur le podium où je me suis vu remettre un panier avec des
produits locaux (en fait une bouteille du Marathon de Cheverny...un
gromage de chèvre frais local excellent et des confitures). Je ne sais
toujours pas pourquoi, mais c'était bien sympa!
Au final, après le feu d'artifice (très réussi), nous sommes
tranquillement rentrés à notre gîte, bien calme (la ligne TGV est à
100m, mais les TGV, ça roule pas la nuit...et pas trop tôt le domanche
matin).
Le lendemain, journée touristique à Vendôme et en Val de Loir
(Montoire, Trôo..je recommande). On a croisé encore des coureurs à
Vendôme, qui est une fort belle ville (j'ai adoré les platanes de plus
de 250 ans du parc près de l'hôtel de ville)... Un week-end aux Traces
du Loup mérite sa visite à Vendôme.
Un bien beau week-end, malgré la difficulté finale de la course (ah
oui, 3h20, finalement...159e sur 324, juste tout pile dans la première moitié). Je
recommande vivement cette course (cela dit, si cela redevient un 42km
l'an prochain, j'y réfléchirai à deux fois...:-)).
Ma Trace du Loup: http://connect.garmin.com/activity/38364063.
6 commentaires
Commentaire de caro.s91 posté le 28-06-2010 à 13:04:00
Visiblement un trail qui ressemble à du trail ! En plus avec une 3ème mi-temps
Le métier est en train de rentrer! ;-) Bravo
Caro
Commentaire de jack26 posté le 28-06-2010 à 17:21:00
Dire que j'étais sur place, et nous nous sommes ratééééééééééééééééé.
Super CR !
Bonne récuperation.
Jack
Commentaire de djikai posté le 28-06-2010 à 18:45:00
Dommage effectivement de s'être raté, nous vous aurions accueilli avec grand plaisir à notre table pour partager nos récits de course. Tant pis, une autre fois j'espère.
Bonne récup.
ps1 : nous étions en Focus 45
ps2 : il me faut 2 casquettes, 1 pour la course, 1 pour après...
Djikai
Commentaire de Arclusaz posté le 27-06-2017 à 15:30:37
Monsieur,
visiblement vous débutez le trail et vu les souffrances endurées, je ne pense pas que vous continuerez bien longtemps. Cette course restera votre Everest à vous, jamais vous ne ferez plus dur. Il faut se faire une raison, on fait avec les moyens qu'on a et votre performance est déjà très honorable. Nous ne nous croiserons donc probablement jamais puisque vous êtes parisien. Vous n'aurez jamais la chance de courir en montagne, dommage cela vous aurait peut être plu. je tenais néanmoins à vous féliciter d'avoir essayer une fois dans votre vie le trail avant de passer à autre chose.
Commentaire de bubulle posté le 27-06-2017 à 15:51:12
NON MAIS PFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFf
Commentaire de Arclusaz posté le 27-06-2017 à 16:19:26
je viens de lire le fil de Roswell sur "son premier trail" dans lequel tu as mis ce lien. Si on avait dit au Bubulle de l'époque ce qu'il allait faire dans les 7 années suivants, il ne l'aurait pas cru. Une constante quand même qui n'a pas changée en 7 ans : Super Elizabeth !
mon message se voulait un clin d'oeil à tous les "débutants" que nous furent tous et qui ne se doutent pas dans quel engrenage ils viennent de mettre le pied....
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