Récit de la course : Trail de Vulcain - 35 km 2010, par STEEV

L'auteur : STEEV

La course : Trail de Vulcain - 35 km

Date : 7/3/2010

Lieu : Volvic (Puy-de-Dôme)

Affichage : 4418 vues

Distance : 35km

Objectif : Pas d'objectif

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Trail de Vulcain 35 kms - 2010

En passant le palier de l'appartement sans bruit afin de ne pas réveiller Arthur, les premiers mots que j'ai entendu provenait  d'un étage plus bas, de quelqu'un qui se plaignait du froid à la personne qui  l' accueillait chez elle.
Les choses étaient dites !
Le thermomètre de la Classe A me confirmait alors mon ressenti : -5°C et -6°C à Volvic.

Je me retrouve donc dans la voiture, avec un sentiment toujours spécial dans cette circonstance mélé d'un léger stress et d'une grande joie que de vivre l'Aventure. C'est sur, je prefererais partager ces sentiments comme nous l'avions fait avec Stéphane et Olivier lors du Trail du Sancy au mois de septembre, mais aujourd'hui, c'est comme çà, j'y part seul.

Au moment de la préparation et la finalisation du matériel réalisées en dehors de la voiture, mes mains nues ont même frisé l'onglet.

Je suis tout de même réconforté par un SMS tout gentil de Pascale qui pensera bien à moi et surtout qui m'aime; Je pense alors qu'il ne peut rien m'arriver.

Correctement équipé, je parts donc en direction du grand complexe sportif chercher mon dossard. Je trouve enfin mon chemin parmi les nombreux stands auxquels je jette  un rapide coup d'oeil , il s'agit de la promotion d'autres trails, d'équipementiers ou divers vendeurs de produits régionaux, pour arriver à celui du Vulcain proprement dit; là, on me remet mon dossard et une petite eco-tasse bleue, dont il me faudra quelques minutes pour comprendre comment la déployer, elle est en effet repliée sur elle même pour un gain de place évident.
Il fait chaud, je suis bien , mais déjà je ressort du gymnase pour retourner à la voiture, cette fois ci en trotinant en guise de tout petit échauffement, pour y laisser ma tasse gagnée lors du Trail Hivernal du sancy et ne conserver que la nouvelle reçue à l'instant.
Il est certain que je ne suis pas échauffé, je ne réitérerai donc pas l'erreur faite 15 jours plus tôt sur le Royat Trail où je m'étais sûrement trop échauffé en faisant même du fractionné mais ne sommes nous pas là pour apprendre ?

Me voilà donc parmi la foules des fous, enfin des autres trailers, tout près du départ à attendre que la meute soit lâchée, le tout avec une musique qui rendait le moment plus  solennel encore. (j'ai d'abord confondu avec le groupe ERA mais il s'agissait en fait de la musique du film Chritophe Colomb par Vangelis; c'est également la musique jouée avant le départ de l'UTMB ). Avant, il y a même eu un groupe de sonneur de cors de chasse, dommage encore de ne pas pouvoir partager mes émotion à ce moment là.

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Soudain la foule s'élance, c'est le départ !

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moi, je viens juste après, on ne me voit pas !

Nous attaquons tout de suite par la montée des rue de Volvic, le dénivelé positif débute donc dès le début comme indiqué sur le profil de course !
J'ai fait le choix de régler ma montre Garmin sur le partenaire virtuel, en fait basé sur la course d'un certain Verniquet qui avait couru en 2009 en 4h03. Pour moi, c'est un sacré temps et je veux m'étalonner par rapport à lui. Mon estimateur de performances sur Excel me donnait pour 4h46 de course, donc à voir.

Nous courons en ville depuis presque deux kilomètres lorsque nous atteignons le chemin que j'avais reconnu le lundi d'avant. Nous sommes accompagné un temps d'un marseillais, il se prétend l'être, qui crie et beugle sans cesse. C'est drôle au début mais vite lassant.
Je l'ai retrouvé d'ailleurs plus tard sur le parcours mais cette fois ci un peu plus silencieux !

Plus nous montons et plus le froid se fait sentir, sans toutefois avoir à le subir puisque le dénivelé, ça réchauffe !
Il est accompagné par le vent et surtout la neige qui tombera de plus en plus drue au fur et à mesure de notre ascension.
Je suis bien et même un peu en avance par rapport au partenaire virtuel. d'autres commence à me doubler ou à aller plus vite mais il faut bien l'accepter. aller plus vite me mettrait sûrement dans le rouge et il reste alors 33 kms à courir; je garde donc mon rythme.

Arrive enfin la montée du Puy de la Nugere AU KM7 et les choses sérieuses commencent !
Montée au pas en fil indienne car même si j'ai du jus, il est quasi impossible de doubler.

Arrivé au col de la Nugere, beaucoup de personnes sont là pour nous supporter et pour un instant, je me sens comme un vrai athlète, cela me donne des ailes !

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Les montées et les descentes s'enchaînent ensuite plutôt bien et j'arrive à l'embranchement où une semaine plus tôt, je m''étais arrêté avec Stéphane lors de la reconnaissance de la boucle, nous sommes alors au km 10.5.

Le sol est maintenant très verglacé mais la piste reste plutôt roulante,  je suis à 5:36 min/km.
On entame ensuite la montée de la Louchadière qui ne me pose pas de soucis particuliers, connaissant le profil de l'ascension effectué en dévers. Ça glisse beaucoup mais une main courante nous empêche, en cas de chute, de faire du toboggan.
Là encore, on marche à la queue leuleu, c'est dommage car j'ai l'impression d'aller moins vite que lors de la reconnaissance.
Au sommet, il était prévu un pointage mais rien à l'horizon, tant pis, on redescend !

Là, je suis content déjà parce que ça descend et qu'en-suite je le gère plutôt bien. Je suis rattrapé par certain mais pas distancé; l'entraînement commence à payer.

Je suis désormais sur le plateau que je sais être un faux plat montant pour sa grande partie avec ensuite une zone descendante et bien roulante à hauteur du Puy Chopine (que nous grimperons tout à l'heure) et de la fontaine des pères (je l'ai vu sur la carte IGN, il faudra que je prenne un jour le temps de m'arrêter).

Et là c'est le drame !

Je reconnaît que trop les douleurs qui commencent à apparaître dans mes mollets; le retour des crampes que je n'avais plus ressenti depuis le Trail du Sancy. Bon cette fois ci, c'est au bout de 16 kms mais j'ai une petite déception tout de même car je sais maintenant que la course ne sera plus la même; inutile d'espérer de se lâcher, il faudra juste composer avec elles pour qu'elles ne se manifestent pas trop.

J'ai pourtant pris un gel spécifique au magnésium avant le début de la course et pris périodiquement des gels glucidiques qui en contiennent également. Le problème, c'est qu'avec cette température, l'eau contenue dans le tuyau de mon camelback a gelé très rapidement et je n'ai plus bu depuis la descente de la Louchadière.
Même auparavant il me fallait littéralement tirer, avec une l'aspiration maximum que me permettait mon souffle en pleine course pour obtenir quelques gouttes. La St Yorre qui m'avait si bien convenu lors du 50 kms des Dômes n'allait me servir à rien !

Les derniers kilomètres sur le faux plat s'enchaînent donc un peu moins rapidement que je le pensais, entre 6min et 6:43 au km. Il neige en plus plein temps mais cela ne me gêne pas outre mesure. Petit divertissement même lorsque je croise de drôle de tricycle qu'est en train de décharger quelqu'un d'un camion; je comprends vite leur utilité lorsque je vois des chiens de traîneaux prêts à en découdre eux aussi avec les éléments !

Une voix dans la bourrasque, le ravito est à 500 mètres allez, je fonce vers lui à 5:25 au km, en plus ça descend.

Je suis plutôt content d'arriver d'autant plus mon partenaire virtuel n'a environ que 500m d'avance. La je suis assez surpris car il y a beaucoup de monde et de coureurs, certains sont entrain de partir pour la grande boucle, bon courage à eux, il leur en faudra pensais je alors.
Je me rue sur une fontaine d'eau posée sur la table tout en sortant mon eco tasse, j'appuie sur le robinet et.... rien ne vient, gelé !
J'ai plus de chance avec le deuxième, je rempli ma tasse et je bois, ça fait vraiment du bien, c'est la première fois que je bois si peu lors d'un effort, en course ou même à l'entraînement, je pense avec le recul que cela m'aura un peu handicapé.
Une bénévole me demande alors si je désire quelque chose et moi de lui répondre un coca s'il vous plaît ! Celui là aussi me fait du bien.
Je ne m'attarde pas car il faut rentrer. Il m'aura fallu courir 2:24 pour parcourir 19,5 kms.

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Ça remonte légèrement à nouveau mais je ne marche pas, je continue tranquille à 7:00 min au km. J'ai l'impression que par rapport à certain, j'ai plus de facilité à courir en montée, je suis en fait assez régulier car un concurrent me double mais je le rattrape car la montée s'accentue. Encore merci à l'entraînement en côte, il faut persévérer.

Après un passage de clôture, la chanson change et c'est le début de l'ascension du Puy des Gouttes dont le sommet se trouve sous celui du Puy Chopine. La encore, je pense que j'aurais pu courir un peu plus mais un groupe de trailer devant moi marche déjà et je me colle à leur baskets.
Il y a une fille, Anne Marie et son marie, qui montent bien mais qui s'arrêtent au sommet, moi je continue ma route en leur disant que nous avons fait le plus dur.
La côte était certes difficile et glissante mais je ne suis pas fatigué outre mesure du fait de la marche.
Mon rythme cardiaque d'ailleurs baisse depuis quelque temps déjà et continuera jusqu'à l'arrivée, preuve qu'au niveau souffle et fatigue intrinsèque, j'en avait encore sous le capot et que je ne suis pas allé à mon maximum; J'en tiendrai compte pour les futures courses.

Je trouve les chemins très verglacés et il faut vraiment faire attention, ça glisse beaucoup même sur cette portion bien roulante. Je me sens bien.
J'ai quelques concurrents devant moi, le chemin monte sensiblement et les rattrape assez facilement. Je dois forcer un peu trop dans mes jambes puisque je ressent à nouveau mes mollets , mais la douleur devient rapidement insupportable, m'oblige à m'arrêter et même faire quelques étirements.
Tout espoir de courir ensuite vite dans la descente du retour après la Nugère s'envole et je suis de nouveau déçu.

Je suis donc désormais obligé de courir avec retenue et j'ai rapidement l'impression d'avoir des jambes en bois.
Les vitesses s'en ressentent alors avec  6:16 MIN au km.

Je joue alors au yoyo avec Anne marie et son marie quand tout d'un coup, en plein virage sur la droite, mon pied droit  glisse et tout mon corps est entraîné. Je me retrouve par terre, mon bassin et mon épaule droite ont bien cogné mais j'ai surtout très mal à mon mollet droit que j'ai contracté fortement et qui était déjà mal en point du fait des crampes.

Anne Marie me rattrapant me demande si tout va bien. Je répond oui alors que je suis toujours par terre.
Je me relève alors rapidement avec une douleur très intense au niveau du mollet droit, la sensation désormais d'une crampe permanente.
Je décide de repartir rapidement, le muscle étant chaud, rester à attendre ne servirait qu'à perdre du temps !
La reprise se fait donc assez difficilement puis la douleur s'estompe peu à peu mais les jambes se font dures; la prudence est désormais de mise.
Coup d'oeil sur la partenaire virtuel qui m'alors vraiment distancé de 2 kms ! Je sais maintenant où je dois progresser et savoir garder de la fraicheur.

Passage du Col de la Nugere, un bénévole me dit qu'il lui reste de l'eau et je me précipite heureux vers les bouteilles posées au sol; grandes gorgées, je relate rapidement ma chute et c'est reparti !
La montée du Puy se fait en marchant, ça glisse beaucoup et Anne marie souffre de crampes elle aussi et ça s'entend !
Elle gémit presque à chaque pas.

Moi, je continue, double et ne le reverrais plus. la descente dans les bois est périeuse avec toute cette glace et je préfère couper hors sentier quand je peux en choisissant les tapis de feuilles, moins glissants.

Je vais terminer les  5 kms restant qui débutent désormais par la partie goudronnée, toute blanche de neige, au mental.

Je me fais doubler dans la dernière petite montée par un groupe qui à l'air plus frais que moi, mais je ne failli pas, en continuant toujours de courir. Je pense même un instant qu'il s'agit des premiers de la grande boucle tellement ils vont vite. Ce sera également le cas de 2 ou  3 autres coureurs dans le dernier kilomètre.

Dans le descente, je donne tout ce que j'ai en essayant d'être toujours en dessous de 6min/km, ce que je vais pouvoir faire, à coup de gémissements respiratoires bruyants !

Le chemin se termine, je reconnais le parking où je m'étais garé lundi, près des usines Volvic mais il reste encore 1,5 km de ville.
Il faut slalomer entre les voiture et voici les derniers mètres, devant le complexe sportif ou j'entends quelques encouragements.
Dernier virage, un bénévole relève mon numéro de dossard et je pénètre à fond, pour ne pas me faire doubler car j'entends du bruit derrière moi , à l'intérieur du gymnase sur un beau tapis vert. Je passe la ligne tout heureux et on me tend aussitôt un cadeau, des guêtres Raidlight et un micro.
Commentaires à chaud, ou bien à froid, comme on veut : "Je suis content, les chemins étaient glissants, c'était difficile mais c'était bon, quel paradoxe!"
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Direction le repas auquel je ne pensais pas participer, mais là, j'ai besoin de boire et manger et il n'y a plus rien au ravito, fallait arriver avant !

Il m'aura fallut 4h25 pour réaliser ces 36 kms, résultat qui me satisfait au final car il me laisse augurer une bonne marge de progression et qui est bien en avance des 4h46 qu'avait estimé mon logiciel.

20 minutes après mon arrivée, voici le speaker qui annonce le premier de la grande boucle, j'essaye de le repérer pour voir s'il est humain !
Les concurrents qui m'avaient doublés à la fin étaient donc sur la même course que moi: A méditer et revoir par l'entraînement, comment arriver comme eux tout en partant comme je l'ai fait et donc au final, gagner du temps !

Ce fût un belle expérience. Rendez vous pris pour le dimanche 6 mars 2011 où les organisateurs ont commandé du soleil et de la neige ! à voir...

1 commentaire

Commentaire de Fredy posté le 29-05-2010 à 08:52:00

Brrr, lire ton récit me remémore cette course dantesque. On a du se croiser, j'ai terminé en 4h20.
A + sur les chemins auvergnats.

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

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