Récit de la course : Trail de Boncourt - 17 km 2010, par Aouet64

L'auteur : Aouet64

La course : Trail de Boncourt - 17 km

Date : 16/5/2010

Lieu : Noailles (Oise)

Affichage : 2704 vues

Distance : 17km

Objectif : Pas d'objectif

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Trail de Boncourt 2010

Ami(e)s lect(rices)eurs, bonjour à tou(te)s ! 

Quelle course, mais quelle course  Je suis plutôt un coureur de marathons plats et bitumés. Pour une fois j’avais prévu un truc sympa : La Salicorne. Une course du type La Transbaie (pour ceux qui connaissent !) mais en plus dur, finir en courant de l'eau jusqu’à mi-cuisse et plus, après des dérapages incontrôlées garantissant des bains de boue gratuits et excellents pour la peau, quel pied ! Eh bien non  : rien de tout ça pour cause d'horaire de marée incompatible avec mon agenda. Vous parlez d'une déception. Du coup samedi soir je décide de rebondir sur un autre truc sympa et pas loin de la maison. Après 30 mn de recherche, je trouve : le trail de Boncourt. D'après l'annonce un très joli parcours avec "un dénivelé inhabituel pour la région". On va voir ce que je vaux hors de mes sentiers plats et battus. Un peu de pub (méritée) : www.amisdeboncourt.com. Le site n'est pas terrible mais la course, si ! Dimanche matin, réveil à 6h30, petit déj', pas d'affolement la course est à 9h j'ai le temps. J'en perds un peu à obtenir de mes lentilles qu'elles fassent copains-copains avec mes yeux, mais pas grave. 30 mn de voiture et me voici sur place, parmi les 1ers. Inscription et choix de course : 11 km, 17, 28 (le 17 enchaîné du 11) ou 45 : le même en doublant le 17. Le 11 me semble court, je n'oublie pas mon diesel à qui il faut de la distance pour s'exprimer.  Après avoir parlé à quelques coureurs présents qui connaissent le parcours, j'opte pour le 17. Ils me font peur sur les +/- 500m de dénivelé, je ne me sens pas de courir le 28 annoncé à +/- 650 m. Départ du 17 à 9h45 et agréable surprise : à l'inscription une bouteille de rosé de chez moi avec une étiquette spécifique à la course.  Elle sera débouchée pendant le BBQ de dimanche prochain. Et un T-shirt technique blanc à l'effigie de la course. Je fais connaissance avec quelques coureurs tout en prenant un café et je file me préparer, c'est l'heure. J'ai repéré la carte IGN, à mon avis un échauffement correct s'impose.

 

 

9h départ du 45 km au son des cors de chasse, sympa aussi ça. Direction échauffement, puis toilette. 9h30 j'entends les cors de chasse qui annoncent le départ du 28, le prochain c'est nous, il faut aller se placer sans trop traîner. Je décide de mettre le T-shirt blanc offert, je serai plus repérable sur les photos, s'il y en a. Et plus frais si le soleil perce trop fort . Me voilà au sein du peloton, une 100aines de personnes à vue de nez. Comme toujours je me place plutôt vers le milieu. J'ai la caisse, avec 4 entraînements (nager, pédaler et 2 x courir) par semaine l'inverse serait malheureux ! Mais je n'ai pas de vitesse de pointe (à cause de quelques kilos d'hiver toujours là) et je suis mauvais en montée. Donc prudence, on verra au fur et à mesure.

 

9h45 Cor de chasse, départ !

 

Ca part moyennement, je suis bien dans le rythme à ma place au chaud dans le peloton. De suite ça monte (M1 sur la carte), le verdict sur ma forme et mes capacités de grimpeurs sera rapide . En haut de la 1ère montée (km 3) je vois la tête de course … déjà loin. Mais je me fais bonne impression, à mon avis ça pourrait être sympa comme course. J'enquille un peu (12 ? 13 km/h ?) pour rejoindre la 1ère vraie rampe à l'entrée de la forêt au km 5 (M2). Là je constate qu'un petit groupe c'est formé juste derrière moi et m'a chassé. Ca tombe bien, je commence à avoir envie d'y aller, on va savoir ! Instant de vérité : la montée est une véritable rampe, je passe en fréquence et je grimpe à petits pas rapides. Au milieu de la rampe un constat positif : personne ne m'a doublé et je rattrape du monde qui marche. D'ailleurs un bref coup d'œil m'apprend que je suis le SEUL à courir ! Yahoo ! La forme est là, on va pouvoir mettre de la vapeur. Un verre et quelques raisins secs au ravito d'après côte et on enchaîne. Quelques lignes droites plus loin je double un gars qui m'annonce le 6ème km. 35 mn ?! J'ai dormi ou quoi ? Allez, faut y aller … tout en en gardant sous le pied. J'avais repéré le parcours : il reste une double côte au km 8 et les ravines si craintes au km 13. Entre les difficultés je décide de déployer mes grandes jambes. Personne ne réussi à s'accrocher.

C'est superbe la campagne Picarde en ce moment

 

Au pied de la 1ère des montées jumelles (M3), je repère 2 gars à une 20aines de mètres. Mais je ne suis pas un grimpeur, ils me reprennent une 30aine de mètres supplémentaires. Entre les montées je joue la descente à fond : frisson garanti ! C'est un single track étroit et technique, superbe au demeurant même si je n'ai pas trop le temps d'admirer. Je rattrape un des gars qui a du mal en descente (ou qui est un peu plus conscient que nous) ainsi que les derniers du 28. On leur a repris 15 mn en 45, ça roule. Une dernière frayeur et un virage brusque à fond pour venir buter sur le 2nd mur (M4) devant des baliseurs qui s'amusent visiblement à nous voir passer de 14 à 3 km/h en 10 m ! Je lève la tête, M.Jaune (je n'ai pas son nom, il se reconnaîtra peut-être) est là, mais il a dû être croisé avec un cabri, ou alors personne ne lui a dis que ça monte, il cavale, incroyable ! Je passe en hyperfréquence, en m'aidant du balancement des bras, cadence à fond. Heureusement la montée est très forte mais pas longue. Les jambes hurlent de douleur en arrivant en haut, mais sont récompensées : 2ème ravitaillement avec mon cabri qui a fait l'erreur de s'arrêter. Je saisis un gobelet et une poignée de raisins secs et je file dans sa foulée. Le temps de les avaler (1 km quand même, pas facile de manger en courant à 12 ou 13 km/h) et je peux à nouveau envoyer de la sauce. Je double lentement M.Jaune, de toutes façons il devrait me reprendre dans la dernière montée dans les ravines. J'espère juste avoir assez des 4 derniers km pour le reprendre ensuite. D'ici les ravines, restent 4 km que j'enquille sans retenue, il faut prendre de l'avance sur lui. Je rattrape 2 autres gars dont un s'accroche à moi comme un mort de faim dans la descente. On est à la bagarre  tout en zigzaguant à travers le peloton du 28, Certains s'écartent rapidement en nous entendant, je sens que l'on a pris de la vitesse. Pour moi on tourne à 14 ou 15 km/h à cet endroit là. C'est devenu technique : pierre, ronces, branches à éviter tout en gardant le rythme !

Les ravines enfin. Un coup d'œil derrière : plus personne ! Visiblement je suis plus en forme qu'il n'y parait. Je commence à rêver de rentrer dans le TOP 10 … euh … dans ma catégorie. J'enquille les ravines à fond, comme un mort de faim. Je joue même sans la corde de sécurité par endroit : surtout ne pas se rater sinon c'est gamelle assurée ! Il y en a 4 ou 5 dont la plus profonde doit faire 6 ou 7 mètres. J'ai une patate pas croyable. Je grimpe en marchant comme tout le monde, mais je double même au sein de ces difficultés !

 Je sais : c'est pas moi. Je n'ai pas de photo de moi !

Les cors de chasse nous saluent au passage. Splendide. Je prends le temps de les applaudir … avant de sortir de la dernière ravine en sautant devant les yeux un peu ébahis des baliseurs ! Je me maudis d'être parti aussi prudemment. Allez, les 4 derniers km sont sans difficulté, c'est parti ! On sort de la forêt et tient le soleil plombe ?! Ca ne me ralentit pas. J'en rattrape encore un qui ne s'accroche même pas, il est visiblement cuit. Devant à 400 m un gars qui au pif est dans ma catégorie. Il reste 2 km. Au moment où je décide de tenter le coup quand même, il s'arrête ! Trop brièvement à mon goût, mais je me retrouve à 100 m de lui. Je lâche les derniers chevaux mais il a fait pareil. Les seuls qui semblent se poser des questions sont ceux du 28 que l'on continue à doubler comme des lapins. La distance entre nous diminue doucement, trop lentement à mon goût. J'essaye un dernier baroud d'honneur à fond (au nez le dernier km à 15 km/h ) mais les chevaux n'y sont plus et le moral ne suffit pas. Je lui reprends quand même presque toute la distance et finis au sprint, 6 secondes derrière lui. Je me sens bien, heureux, quelle course superbe ! Vous pouvez souffler …Tout en me ravitaillement je refais la course 2 ou 3 fois avec des gars rencontrés avant le départ. Approbation générale : formidable. Quelques étirements, une petite veste pour ne pas attraper froid et j'y retourne. J'attends un peu mes autres connaissances pour le plaisir de refaire encore la course puis je rentre. Surprise au classement : je suis 22ème sur 104, pas si mal ! Mais surtout 8ème sur 40 dans ma catégorie en 1h31'40", à 7 mn du podium. Même avec un bon départ je n'y aurais pas été, mais ça prouve au moins que l'entraînement ça paye. Je vous y vois l'an prochain ?  En attendant, la prochaine pour moi sera les foulées de la rue à Beauvais, un 10 km bitume super roulant fin mai. Pas assez long pour moi mais excellent pour prendre de la vitesse. 

 

Kikouroutement vôtre,

Stéphane

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