Récit de la course : Saintélyon - Randonnée 2009, par largo

L'auteur : largo

La course : Saintélyon - Randonnée

Date : 6/12/2009

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 4295 vues

Distance : 69km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

Partager :

Le récit

bonjour amis Kikoureurs et desole de ne poster ce CR que maintenant mais je pensais l'avoir fait juste apres la course ... oops !

donc la Saintelyon ... certainement un trail des plus connu mais aussi mythique dans le sens ou cette course a lieu de nuit ! j'en avais entendu parler a maintes reprises et envisageais m'y inscrire ... un jour! cela etait sans compter sur mon compere d'entrainement ici sur Londres, qui si je me souvient commence a me tenter des l'ete 2009. le hic est que mon annee avait ete bien remplie puisque j'avais deja complete la Vasaloppet (90kms de ski de fond au Nord de la Suede), le marathon de Londres, le triathlon longue distance du lac des sapins et l'Embrunman devait clore mon annee car mon amie commencait a grimacer quand je parlais entrainements ! le fait est que en debut d'automne, je cede a la tentation et m'inscris pour la version solo, cela va de soi, mais un peu fatigue je restreins mon entrainement a des sorties de distance moyenne (10-20kms) et du home trainer ... je compte sur l'experience du long pour passer au travers de l'epreuve !

la veille de la course nous nous envolons direction Lyon avec Julien (julsocks) et son amie, nous serons en fait gentiment accueillis et loges par un de leurs amis qui courera avec nous, Fabien (zwiling). grasse matinee le samedi matin et preparation de nos petites besaces pour le soir puis nous rejoindrons Saint Etienne en fin de soiree en train. pour trouver le point de depart, ce fameux flore, il suffit de suivre la meute bigaree et coloree !!! le retrait des dossards se fait relativement rapidement, etonnament la premiere personne que je vois voulais me refuser ma licence de triathlon mais rien de genant. nous faisons notre petit tour, mangeons tout ce qui peut s'averer energetique et nous transformons en coureurs au milieu de la foule.

sur la ligne de depart, la bonne ambiance est la, l'objectif est la sainte de bronze, raisonnable je pense et la tension monte jusqu'au depart liberateur. le premier troncon roule bien, pas de bousculade et le rythme est bon jusqu'au premieres cotes, courir a plusieurs aide toujours. passage rapide au ravito de St Christophe en Jarez, nous avions decide de la zapper, ce sera chose faite.

le parcours se fait plus accidente par la suite et la je remarque que je ne suis pas a l'aise dans les descentes ... ca va etre genant ! quoi qu'il en soit, je me laisse distancer mais raccroche les wagons dans les montees donc tout va bien, le moral est bon et les jambes sont bien chaudes a present ! les montees se font assez fortes et l'arrivee a Moreau est agreable, prenant a boire a la volee, inutile de s'arreter puisque nos camelbag sont encore bien pleins et nous avons des gels plein les poches !

jusqu'a Ste Catherine, je prends un relais car je me rends compte que je suis souvent derriere et laisse l'effort a mes comparses, les cotes etant moins raides le rythme est encore relativement bon et toujours sous notre objectif donc rien ne peut nous arreter ! cependant avant d'arriver sur Ste Catherine, nous nous mettons d'accord pour un arret histoire de recuperer et de ne pas se bruler inutilement, il faut encore gerer pres de 40kms par la suite ! le ravito fourmille de coureur et le temps de prendre du coca et de quoi grignoter, je ne vois plus Julien ... tient il doit etre reparti en marchant. nous repartons alors avec Fabien, pensant rattraper notre 3eme laron un peu plus loin. le fait est, en traversant un village en cote, j'apercois notre ex-basketeur en haut de la cote et me tournant pour le signaler a Fabien, je me sens arreter brusquement et de maniere nette par ... une barriere ! vous savez les barrieres a la sortie des ecoles, pas trop hautes et que je n'avais pas vu ... mes cotes droites ont encaisse mais j'ai le souffle coupe et suis casse en 2 pendant quelques instants. Fabien et un spectateur me demande si ca va ... je n'ai pas entendu de "crac" et je peux respirer donc je me dis rien de casse, c'est reparti !

ce debut de portion jusqu'a St Genoux se fera plus lentement car en fait de mon cote la douleur s'eveille au fil du temps et Fabien avait besoin de lever un peu le pied. qu'a cela ne tienne, il faut se focaliser sur l'arrivee, les raisons qui m'ont pousse a venir ici et ca ira ! le ravito de St Genoux arrive avec bonheur car je sens qu'une pause m'est necessaire, au moins pour remplir nos camelbags et meme en essayant de m'etirer, impossible de calmer la douleur.

nous repartons toujours a ce rythme plutot relax avec Fabien mais j'ai de gros scrupules a le ralentir autant car apres avoir vu comment il gerait le relief dans les premiers troncons, je sais qu'il a de l'energie sous la semelle et il peut faire une belle course. a pres de 40kms de course je lui dis que pour moi ce sera niet pour accelerer et que pqr consequent, il semblerait meilleur pour lui de lacher les chevaux et de partir seul. je lui souhaite bonne route et lui dit a tout a l'heure! je suis tetu et tenace certes mais les kilometres qui suivront me feront en fait souffrir de plus en plus et ne regrette pas d'avoir laisser partir Fabien. les jambes tiennent ca ce n'est meme pas le probleme mais ma respiration est de plus en plus douloureuse et j'oublie rapidement de respirer a fond car la douleur se fait aigue. le ravito de Soucieu en Jarrest apparait enfin dans la nuit et je m'y arrete avec grand plaisir.

meme si je sais que m'arreter serait la solution la plus logique et certainement la plus intelligente, je veux finir et m'assure donc de boire et manger correctement en route. jusqu'a Beaunant pour etre honnete, mes souvenirs restent assez flous car je suis dans ma bulle et suis en train de voir comment et quand je peux arriver ! je sais seulement et cela me chagrine, que Beaunant est le point de depart pour la mystique cote de Ste Foy ! autant je suis passe dans le bois d'arfeuille sans vraiment m'en rendre compte, pas de reelle difficulte mais je sais que la cote qui arrive va faire mal!

je ne pensais pas si bien dire, je sors du ravito et elle est la face a nous, longue et calme en cette fin de nuit et c'est d'un pas soutenu de randonneur que je m'y attaque, dans un silence absolu. l'effort est long mais une fois passe, la route devient plus roulante donc plus confortable pour moi car je sais que je peux finir dans notre objectif initial et que si l'effort est moindre, je tire moins sur ma respiration, le bonheur quoi !

les abords et l'entree de Lyon sont en fait plus douloureux que prevus avec surtout cette cote vers fourviere ... oula elle fait mal en fin de course mais voyant les quais se profiler je me dis que mon effort aura paye ! ces quais, parlons-en ... ils semblent si longs ! c'est horrible, un vrai supplice mais dans ma tete je me dis que c'est la ou il faut puiser dans ce qui peut rester d'energie histoire de finir en courant correctement, heureux d'arriver et d'avoir vu lyon se reveiller !

en fin de compte, il m'aura fallu 8h pour parcourir ces 69kms ... c'est correct mais j'ai ce sentiment amer d'echec car je me rends compte que je pouvais faire mieux. Julien a fini en 6h50, chapeau bas monsieur le montagnard, et Fabien 7h40, idem ! le passage de l'arche d'arrivee est memorable comme toute arrivee de course longue, cela marque un moment unique et personnel. mes 2 compatriotes sont deja quasiment douches/habilles et presque rases de pres quand j'arrive mais mon instinct est de foncer vers les ostheos, pas de massages ! les 2 jeunes ostheos qui s'occupent de moi semblent me prendre pour un allume quand je leur demande de verifier que mes cotes ne sont pas cassees ! leurs yeux ronds valent definitivement la peine connue sur la course !

il me faudra en fait 6 semaines pour recuperer de cette douleur, rien n'avait bouge mais les medecins anglais m'ont dit que l'une avait ete en fait "chiped" (casse un petit morceau) et que les voisines etaient seulement felees. pas de souci, je planifiais du repos !

la saintelyon parce qu'elle est si bien rodee vaut le coup d'etre courue, l'experience du silence parmi tant de coureurs est surprenante. initialement cela n'aurait du etre qu'une fois mais une fois retape, j'annoncais a Julien que j'avais une revanche a prendre ... Saintelyon 2010 je serais pret. pour cela j'essaierai de suivre le plan d'entrainement conseille et niveau materiel, je pense avoir pris juste ce qu'il fallait mais peut certainement eviter du poids en oubliant un vetement en plus dans mon sac !

2 commentaires

Commentaire de Baobab posté le 29-04-2010 à 18:38:00

C'est sûr que le contrast avec le temps estival (30degrés) d'aujourd'hui et le récit de cette hivernale est surprenant mais c'est sympa de trouver un cr tout frais sur cette course mythique!
Bravo pour cette course bien gérée, surtout avec une côte "chipée" (à ta place je ne sais pas si j'aurais eu le courage et la détermination de continuer).
Bonne prépa pour 2010, il te reste encore quelques bonnes semaines pour te donner les moyens d'accrocher le temps de ton pote Julien ; )

Commentaire de julsocks posté le 25-05-2010 à 23:33:00

See you there Eddy!

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Version grand écran