Comme premier trail d'une longue série (cf prochain post sur ma programmation) avant la TDS j'avais choisi le Trail Drôme de Buis les Baronnies.
Les raisons de ce choix :
1 - géographique, je confiais par la même occasion mes filles à leurs grands parents en rentrant de Puy St Vincent.
2 - distance idéale ni trop long ni trop court 42k
3 - pas trop de dénivelé 1800mD+
4 - championnat de France, je souhaitais en finissant par les Templiers pouvoir me classer avec 4 points (1 par course) comme ça pour le fun.
Ce qui a bien marché dans tout ça, c'est que j'ai confié mes filles à ma mère, pour le reste Aïe !!!
Juste avant la course j'apprends que les Templiers sont pleins je ne serais donc pas classé au TTN, tant pis ! Le dénivelé fait finalement 2415mD+, tant mieux, faut ce qui faut. La distance 40k ça c'est aussi tant mieux.
Je retrouve sur place Bart et Greg qui me confient leur secret de prépa : le rosé. Nous décidons de partir ensemble en fond de ligne avec Sam, mais point de Sam au moment du départ. Une petite boucle dans BUIS, dès que plus trop de bouchons encombrent la route, Greg et Bart mettent les Watts. Oh !!! les cocos on avait dit doucement les vingts premiers kil. Bart me lance un : " c'est là sur le plat qu'il faut gratter du temps" ben voyons !! je m'accroche dans les premières rampes et décide de les lâcher (euh.... l'inverse en fait). Puis Sam déboule, cool me dit-il on va faire les premiers kilomètres ensemble. Oui mais là ça monte et on court je ne vais pas tenir longtemps. Et hop je le lâche (toujours l'inverse en fait).
Le début est sur la route c'est chiant mais ça étire le peloton. Dans les singles ça bouchonne un peu, y a un paquet de monde qui a peur en descente ça coince, ça me gonfle. Dès que ça s'élargit j'envoie du gros. puis a nouveau la route à plat. Je viens de doubler un pacson de monde en faisant le mariole dans la descente c'est pas pour me faire passer maintenant et j'accélère sur un bon 11km - 11,5km/h. Une bosse puis fin de la première bosse, un panneau 10km. Rapide calcul waouh je viens de boucler à 8km/h sur un profil montant, avec des bouchons. Je mets le cerveau en route (souvent il est éteint en course) 5 * 8 = 40, avec la décrue vitesse 5h15 / 5h30 sont envisageable, allez on va être prudent 6h. Et je tambourine.
Je m'accroche dans la grosse montée (800mD+), pas compliqué, je m'accroche à une nana qui vient de me doubler qui a des muscles fessiers (c'est comme ça qu'on dit en course à pied) magnifiques, un collant quasi transparent qui emplit son office puisqu'il ne cache rien des détails de la dentelle du string. Allez j'entends déjà les sarcasmes, le coach l'a dit "faut fixer son mental sur du positif" c'est ce que je fait ! L'Ipod tombe en panne, bullshit !! bon du coup en suivant la miss je suis au dessus de mon rythme mais ça gère. Séparation du 21km, aïe, je me retrouve tout seul, ils ont tous basculé, cool, le mental plonge un poil.
Là chers amis je suis obligé de breaker pour vous demander un effort de mémoire sur mes précédentes stratégies de course : doucement au début puis au milieu j'accélère je reprends les morts, le moral va croissant, la vitesse aussi, c'est la fête au village.
C'est bien ce que j'avais envisagé, sauf que après un ravito sympa où ma fille me recharge en boisson à poudre blanche et me passe un nouvel Ipod (c'est pas de l'assistance de pro ça ?) qui est en panne aussi ! Je grimpe sur une crête, au km 23/24 de la course et c'est là que j'appuie très fort sur le champignon : RIEN !!! plus RIEN !!! finit plus d'essence !!
Je prends du gel beaucoup, un peu plus, trop ! point de côté ! je m'accroche dans la descente reprend un couple deux gars en peine et un type sympa avec des bâtons qui me prenait en montée et moi en descente.
kilomètre 30 ça commence à aller très mal je n'avance plus, je ne suis plus habitué à la chaleur et ma tête tourne. traversée des Gorges puis on attaque la dernière bosse encore 10 grosses bornes, on est à 4h30 de course je vais taper le 6h30 et ça ira bien comme ça. Et rePSCHITTT, encore moins que plus rien. c'est dire !
Je m'assoie à côté d'un mourant sur le point d'abandonner, je repars vers le ravito me rassoie (ce que je ne fais jamais en course). A suivre il y a la montée par le col de Mirlande avant de basculer sur Buis. Rien ne va plus je vois s'approcher inexorablement le serre file et les 4 derniers, deux me passent le serre file en VTT se porte à ma hauteur et m'explique qu'il attendra en haut. cool je suis derrière le serre-file, le métier de serre file se perd ma bonne dame ! pire, y a plus de saison, deux jours avant je faisais mon footing sous la neige, là il fait 50°C (j'exagère un peu) je crève de chaud.
Arrive le col, le décès est proche on me propose une descente en voiture , "Tu veux ma main sur ton nez !!" je repars en courant passage de la crête, superbe. Le début de la descente est trop raide je n'arrive pas à courir dedans. Puis ça se redresse j'essaie de courir, point de côté comme tout à l'heure, énorme douleur à la poitrine, comme tout à l'heure les poumons sont dans un étau. En fait c'était une crise d'asthme mais je n'ai même plus la lucidité pour m'en rendre compte et attraper ma ventoline.
Puis viennent des fourmillements dans les mains et sur le visage, s'en est trop je m'effondre dans un talus, met la casquette sur les yeux pour me protéger du soleil et sombre dans un mi-sommeil.
Des voix, un crissement de disque de frein, les derniers !!! non je ne finirai pas dernier ! Je me relève et pars en trottinant. Le téléphone sonne, Valérie vient aux nouvelles, je n'arrive pas à parler, je pleure. Elle me dit qu'elle vient à ma rencontre.
un kilomètre plus loin je sors du sentier pour la route, un gars de l'orga m'indique la présence de Valérie. Je la rejoins, repleure, repars en crise d'asthme cette fois-ci je pense à la Ventoline. Les serres file filent pour nous laisser "savourer" la fin tranquille. Ca va gentiment mieux, je me retourne, ne veux pas faire dernier. Elle m'engueule : "tu t'en fous de finir dernier marche si ça ne va pas". Je suis une mûle et remets la gomme, elle a du mal à s'accrocher car elle a couru le petit parcours et les jambes sont raides. On entre en ville je couine, je marche 50m repars en courant, je ne me retourne plus, des bénévoles viennent à notre rencontre pour m'accompagner sur la ligne, virage à gauche, dernière descente j'accélère, et franchis la ligne main dans la main avec Valérie. Ouf ! j'ai vécu l'enfer !!!! 20 secondes plus tard les deux derniers franchissent la ligne, ils ont du tenter de revenir sans succès. On se félicite mutuellement.
Et là je croise deux glaces à l'italienne, vanille framboise, fais une fixation, j'en veux une. Je l'ai eue, artisanale, délicieuse j'en bave encore.
Bravo à l'orga presque impeccable (1700mD+ annoncés pour 2415 réel c'est un peu rude mais tant pis). Merci de m'avoir attendu, c'est pas comme à Lyon où j'ai encore jamais vu l'arche gonflée ;-)
A bientôt pour le Nivolet Revard dans deux semaines à la conquête du deuxième point TTN, 49km 2600mD+ je vais mettre 8H en sachant que c'est le délai max et que ces andouilles, rien qu'à m'embêter, ont placé pas moins de 3 barrières horaire + celle de l'arrivée. autant que sur la CCC, je vais avoir chaud aux fesses, dans le meilleur des cas ça va claquer sur le corsaire.
2 commentaires
Commentaire de Fimbur posté le 20-04-2010 à 20:23:00
Plus c'est dur, plus c'est bon, non ?
Te revoilà sur les sentiers pour de vrai, avec un bel objectif en visée, lâche rien.
Récupère bien en attendant le Nivolet,
Fimbur
Commentaire de millénium posté le 21-04-2010 à 16:50:00
et ben ! Quel courage !
Bravo l'ami stéphane
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