Récit de la course : Marathon de Bruxelles 2009, par a_nne

L'auteur : a_nne

La course : Marathon de Bruxelles

Date : 4/10/2009

Lieu : Bruxelles (Belgique)

Affichage : 1918 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Battre un record

1 commentaire

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Récit du marathon de Bruxelles - 4/10/2009

 

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Cette année le marathon de Bruxelles est au programme de nos courses. Voilà 4 ans que nous n'avons pas fait de marathon avec Philippe (trails obligent), nous pensons que nous sommes mieux entrainés maintenant, plus de kilomètres, plus de dénivelés dans les jambes, et donc nous pensons que la distance sera moins dure à ‘absorber', nous devrions arriver en ‘meilleur état' si l'on peut dire...

La préparation

La préparation commence en juillet, et les objectifs sont vite définis : Philippe se cale sur un plan de 3h30 avec 4 sorties par semaine (il se juge un peu optimiste, mais bon il va faire son maximum pour s'en rapprocher), et Anne sur un plan de 4h avec également 4 sorties par semaine. Depuis le temps que nous lisons tous ces programmes sur les différents magazines de course à pieds, cette fois on va essayer d'en suivre un et de voir si cela est concluant.

Le programme s'étale sur 11 semaines, mêlant de la VMA (vitesse maximum aérobie), de l'AL (allure lente), et de la vitesse au seuil (vitesse située entre les 2). Pour arriver à nos objectifs, Philippe doit courir à une moyenne de 12km/h et moi à 10,66km/h.

Les sorties VMA et seuil sont pour la plupart en semaine, aux lacs de la Minière pour moi, vers le bois de Boulogne pour Philippe. Le weekend est plutôt consacré aux sorties longues (nous irons jusqu'à 2h15 vers le parc de Versailles). Le samedi, sorties habituelles avec nos amis de Noisy le roi et mon frère Pierre, sur un parcours de 12 ou 15km en incluant quelques accélérations spécifiques.

Le mois d'août arrive et les vacances en même temps : le plan ne peut pas être suivi, nous partons dans les Alpes : c'est donc de l'endurance que nous allons faire, puisque 3 semaines de randonnées nous attendent : ce sera donc de l'allure très lente, mais beaucoup de dénivelé dans les jambes. Nous ferons près de 200km de randonnées sur ces 3 semaines. Cela fait travailler le fond, et nous pensons que cela rentre bien dans notre plan, même si les allures plus rapides sont mises de côté durant ces semaines.

Notre dernière semaine de congés, aux Baléares, sera l'occasion de reprendre les baskets, mais à nouveau de l'allure lente, car les températures sont caniculaires...1h chaque matin à 7h, histoire de reprendre le rythme tranquillement.

La rentrée arrive, et nous reprenons de plus belle notre plan d'entrainement au mois de septembre : VMA, seuil, les séances s'enchainent et tout se passe bien, le moral est là la motivation aussi.

Le 13 septembre nous incluons dans cette préparation un semi-marathon, cela sera celui de Bois d'Arcy. Le but est de le faire à allure marathon, soit 1h45 pour Philippe et 1h55 pour Anne.

Le temps est un peu frisquet, mais agréable pour courir. Nous partons avec notre sac à dos pour tester les conditions du marathon. Le contrat est rempli, puisque je le termine en 1h54 et 1h40 pour Philippe. Nous avons de bonnes sensations, et cela nous met en confiance pour la suite.

Les entrainements diminuent maintenant, et la dernière semaine, ce sont 2 sorties de 40 minutes à allure lente qui nous attendent.

Nous voilà prêts pour le marathon, y'a plus qu'à....

Les participants

Le marathon est prévu comme d'habitude avec nos amis d'Opéra, notre association sportive à France Télécom, dont Philippe fait également parti.

Voici les différents participants à ce week-end et leurs objectifs :

Karl Langevin : il a un record personnel à 2h35, et souhaite aujourd’hui faire moins de 2h37. C’est notre champion !
Guy Maraquin : le voisin de Laurent que nous avons eu le plaisir de voir déjà sur plusieurs courses (dont plusieurs trails). Il lui manquait quelques 40s pour atteindre son objectif sur son dernier marathon, il compte bien cette fois descendre sous les 3h.
Plus de monde pour ce chrono :
* Laurent Prin : cette fois il compte bien franchir cette barrière, avec l’entrainement qu’il a effectué depuis 3 mois, je vous assure qu’il est prêt et qu’il les mérite grandement ! Je croise les doigts pour lui !
* Laurent Bricard, dit lolo : il accompagne Laurent sur son objectif, ces 2 la sont inséparables, ils devraient finir main dans la main !.
* Gérard Jehanin et David Cohen Skalli : souhaitent également tourner autour de ce chrono.
* Philippe : il se trouve un peu optimiste sur cet objectif, mais est motivé pour suivre les 2 Laurent et s’accrocher !
* Stanislas Rousseau (qui vaut moins de 3h), souhaite également passer en 3h30 aujourd’hui.
* Moi-même : avec un record à 4h14 à Barcelone, je souhaite passer en dessous de 4h, comme vous l’avez lu plus haut, j’ai tout fait pour depuis 3 mois …
* Michel Sireau : il vient de finir son premier UTMB (160 km, 9000m de dénivelé…encore bravo !), et souhaite m’accompagner sur mon objectif.
* Loïc Laurent : il ne se sent pas tout à fait à fond pour ce marathon, et partira avec nous sur la base de 4h.

 

D'autres personnes ont profité du voyage pour s'inscrire sur le semi marathon qui est le même jour (départ 1h30 après, avec le même début et fin de parcours).

Jean Gaspard, Thierry Penaud, Christophe Régnier et Marie Festal (1er semi marathon), Nathalie (soeur de lolo, également pour son premier semi-marathon).

Et comme d'habitude des accompagnateurs pour encourager tout ce petit monde :

Pascale (compagne de Laurent et Bruxelloise) qui va nous servir de guide tout le week-end, Delphine (femme de Karl), Nadia (blessée qui ne peut participer au semi), Nicolas (mari de Nathalie) et la femme de David.

En plus, d'autres amis participent à ce marathon : Stéphane, un collègue de Philippe qui effectue son premier marathon et souhaite passer sous les barre des 4h également, et puis Denis, un ami de Noisy le roi, avec qui nous faisons nos sorties le samedi matin. C'est son deuxième marathon, il souhaite également passer sous les 4h, mais sait que cela va être dur, car il est Bruxellois, et connait bien les côtes de la ville !!! (Nous en reparlerons...).

Voila, les présentations sont faites, vous avez bien repéré tous les prénoms ? Nous pouvons partir...

L'avant course

Certains partent en train, d'autres en voiture. Nous avons choisi la voiture, Nadia, Delphine, Karl et Gérard nous rejoignent à Noisy le Roi pour un départ vendredi vers 18h. Karl et Delphine arrivent de Rennes.

A priori dans les 3h30 de voiture seront nécessaires. Nous partons vers l'A86, le vendredi soir, nous n'évitons donc pas les bouchons...Vers 20h, nous faisons une pause café et sandwich sur la route. Finalement nous arrivons à Bruxelles vers 22h. Nous appelons Laurent et Pascale, qui sont arrivés dans l'après-midi, et les retrouvons pour un petit tour sur la Grand-Place.

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Cette place est superbe, il fait un peu frisquet, mais nous apprécions les lieux. Certains, fatigués, rentrent directement au logement, nous continuons avec Philippe et allons boire une petite bière à ‘La mort subite', un des café les plus célèbres de Bruxelles : un classique autant pour les touristes que pour les Bruxellois.

Nous ne sommes pas loin à pieds de notre logement : nous avons opté pour une auberge de jeunesse : chambres de 1, 2 ou 3.

L'auberge est très bien placée, près du centre, les lieux sont très propres, cela sera impec pour les 3 nuits qui nous attendent !

Pascale nous laisse (retour à Ukkle chez sa maman), et nous donne rendez-vous le lendemain à 10h pour une visite guidée de Bruxelles.

Nous commençons par la Grand-Place puis le Manneken-pis, ‘Le môme qui pisse' bien sur, sous toutes ses formes : en chocolat, en bonbon, le vrai aussi !! Le vrai est une statue en bronze d'une cinquantaine de centimètres qui est en fait une fontaine représentant un petit garçon en train d'uriner. Il est situé dans le quartier Saint-Jacques, à deux pas de la Grand-Place.

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Un tour également à l'hôtel Métropole : dernier hôtel du 19ième siècle dans Bruxelles, il possède de superbes plafonds, et un comptoir magnifique pour accueillir les clients (pas tout à fait dans nos prix...).

Passage devant la bourse, puis ballade dans les différentes rues de Bruxelles : palais de justice, artère commerciale,...

Nous passons également au square du petit Sablon, où chaque statue (48 colonnes gothiques surmontées de statues) autour du parc représente un vieux métier d'artisan d'autrefois : sculpteur, tailleur de pierres, ...à l'intérieur du square, il y a des sculptures plus grandes représentant des personnages du 16e siècle. Au centre les statues des comtes d'Egmont et de Hornes, morts à l'échafaud.

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Sur certaines façades, nous pouvons apercevoir des bandes dessinées, ces maisons illustrées à l'effigie des héros imaginaires peuplant les albums les plus célèbres.

Ainsi, au hasard des rues nous pouvons tombés sur Gaston Lagaffe, Boule et Bill, Le Chat, Tintin et le capitaine Haddock, et autres héros mythiques. Il y en a une trentaine disséminées dans toute la ville.

Nous sommes attirés dans une vitrine par des bonbons en forme de triangle : les Cuberdon. Philippe et moi nous laissons tenter, ce sont des bonbons aux fruits rouges, pas très facile de dire à quoi exactement, mais cela nous fait penser à des Dragibus pour ceux qui connaissent...

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Nous nous arrêtons déjeuner au restaurant ‘le Perroquet'. Le resto est plein mais nous arrivons à faire 3 tables de 4 à 6 personnes et mangeons en ‘petit' comité. La spécialité ici ce sont les pittas, petites crêpes épaisses, remplies au choix de viande, légumes et sauces. C'est excellent ! Certains compléteront avec un gâteau au fromage (un peu genre cheese-cake avec une base de spéculoos), je ne me laisse pas tenter...de peur que cela soit un peu gras et trop de lipides pour le lendemain...avec regret quand je vois arriver les assiettes, mais bon, j'essaye de mettre toutes les chances de mon côté !

L'après-midi, nous nous séparons, certains partent vers l'Atomium et la cathédrale, nous allons au parc du centenaire récupérer les dossards que nous n'avons pas encore. Nous prenons le métro, c'est direct de là où on est. Un petit coup de fil à Denis, et nous le retrouvons avec sa famille là bas.

Nous récupérons notre puce, notre t-shirt (très chouette, nous avons même le choix entre fond blanc ou noir, nous prenons tous les 2 blanc). Nous retrouvons aussi Christophe et Marie sur place qui sont là pour le semi.

Denis et sa femme nous proposent alors une ballade en voiture pour repérer le parcours : nous n'allons pas être déçus...les côtes s'enchainent les unes après les autres, 18,19 et 20ième km : 3 km de montée...houlala ca va être dur...mon chrono est-il vraiment réalisable ? Je commence à me poser des questions, mais bon je suis là maintenant, je reste motivée, je sens que j'en suis capable. Ne nous mettons pas la pression dès maintenant, inutile de se faire du mouron !

Denis nous amène chez lui pour prendre un thé, puis nous repartirons en métro vers notre auberge de jeunesse.

Petit repos dans la chambre, préparation du t-shirt, dossard et sac : Philippe et moi décidons de prendre notre sac de trail pour avoir notre poche à eau : nous préférons effectivement boire au fur et à mesure que d'avaler un gobelet ‘au vol' tous les 5km. Malheureusement nous avons un problème sur une poche à eau, il nous manque un accessoire pour la fermer...Philippe décide donc de partir sans, il prendra les petites bouteilles à la main, il râle un peu forcément...le sac était bien pratique pour y mettre les gels et autres ! En relisant les papiers du marathon, nous voyons que les points d'eau sont fréquents, par contre rien à manger, il mettra ses barres de gel sous ses manchons de bras...

Nous avons rendez-vous en bas vers 19h pour partir manger...des pates ! Une veille de marathon cela s'impose !

Pascale nous amène dans un restaurant proche de la grande place, où nous faisons une belle tablée d'une vingtaine de personnes. Chacun y mangera une bonne grande assiette de pates (sauf ceux qui sont là en touriste), plus ou moins assaisonnées selon les ambitions de chacun ;-).

Une coupure de courant + le cuisinier qui est un peu long pour se mettre en route, nous ne sortirons pas très tôt du restaurant, mais bon, nous sommes en forme, il faut rentrer maintenant, le départ est proche...nous nous couchons finalement vers 23h.

La course

Nous mettons notre réveil à 6h30 pour avoir le temps de prendre une douche. Le petit-déjeuner ouvre à 7h seulement, inutile donc de se presser.

Je ne change pas mes habitudes pour ce petit déjeuner : tartine beurre/confiture, thé. Pour rejoindre la ligne de départ (au parc du cinquantenaire), nous devons prendre le métro (c'est direct). Nous avions acheté nos billets la veille pour moins de stress.

Nous sommes tous en bas vers 7h50, le temps est couvert, nous avons 10min de marche environ pour rejoindre le métro. Ensuite 5 arrêts et nous sommes arrivés. Beaucoup de sportifs dans la rame forcément, c'est rigolo.

Environ 2000 personnes participent à ce marathon (apparemment c'est un record pour cette 6ième édition) : j'aime bien ce chiffre, nous ne sommes pas bousculés au départ, inutile d'y arriver 3h avant également, c'est parfait.

Un petit tour aux vestiaires pour y déposer notre t-shirt de rechange et k-way pour l'arrivée, un petit tour aux toilettes et nous voila dans la file d'attente. Nous apercevons Denis prêt également à en découdre. Nous gardons un sac poubelle sur nous (merci Denis !) pour ne pas prendre froid jusqu'au départ.

Des panneaux de position pour se placer en 3h, 3h15,...sont situés sur la ligne, c'est là que je me sépare de Philippe, et lui promets de faire tout ce que je peux pour y arriver, nous nous souhaitons une bonne course.

Je reste avec Michel et Loïc, c'est agréable de savoir que l'on va faire le parcours ensemble, moralement cela aide vraiment beaucoup !

9h, le départ ! C'est parti pour 42 kilomètres et cent nonante cinq mètres !

Ce n'est pas du tout la bousculade, génial. Nous partons vers le centre ville, et savons qu'au quarantième kilomètre nous repasserons exactement à cet endroit, sous la porte du cinquantenaire. Les deux premiers kilomètres sont en descente, quelques pavés et trottoirs à monter, puis nous nous dirigeons vers la grande place, sans y passer directement (le panneau 40 nous fait un clin d'oeil...).

Nous sommes au dessus de nos prévisions sur ces 4 premiers kilomètres, mais nous devons prendre de l'avance vu les côtes qui nous attendent.

Nous passons dans le quartier européen, puis devant le palais de justice. Dès les kilomètres 4 et 5 des tunnels sont à traverser, et qui dit tunnel dit descente et montée...nous gardons notre rythme, c'est impeccable.

Nous passons le 10ième kilomètre en 53', ce sont nos prévisions !

Nous croisons quelques kilomètres plus loin dans le bois de la Cambre les concurrents qui sont devant nous et apercevons très furtivement Laurent, Lolo et Philippe, nous les encourageons (ils ont alors 4min d'avance sur nous), je croise également Denis, avec 1 à 2 minutes d'avance sur nous. Puis Stéphane arrive à mon niveau : nous serons ensemble, un coup l'un devant, un coup l'autre jusqu'à l'arrivée...il franchira la ligne 40s devant nous ;-)

Notre rythme restera constant jusqu'au 18ième kilomètre environ. C'est à ce niveau que j'aperçois la femme de Denis et ses enfants, ils m'encouragent, cela fait du bien, ca booste !

C'est là aussi que les chemins des semi et marathon se séparent, et c'est là que les difficultés commencent vraiment...les 3 prochains kilomètres sont une grande côte, nous l'abordons avec près de 2min d'avance sur notre chrono...nous allons finalement tout perdre en haut...cela monte vraiment régulièrement et donc forcément la vitesse diminue irrémédiablement...nous gardons toutefois le moral bien sur, rien n'est perdu puisque le passage du semi se fait en 1h55', le temps idéal pour notre prévision de moins de 4h !

Cette côte de 3 km, nous la ferons en sens inverse lors du retour : cela nous fera une belle descente, et cela nous motive ! D'ailleurs lorsque nous sommes aux environs du 20ième km, le premier concurrent, un kenyan, passe dans l'autre sens (il est au 34ième km environ...), il a une bonne avance sur ses poursuivants, et gagnera finalement ce marathon avec près de 2 minutes d'avance sur le 2ième.

Le parcours redevient plat avec des descentes également. Une belle avenue avec de grandes maisons.

Puis nous arrivons sur une grande avenue, 2 fois 2 voies (avenue Tervurenlaan), qui descend puis remonte au bout d'une grande ligne droite, pour revenir en sens inverse ensuite. Mais avant de revenir il nous faut faire un tour le long d'un canal. Cela me parait très long, avec une petite côte courte mais bien raide qui achève bien !!

Le long du canal, des dos d'âne tous les 50m nous obligent à lever les pieds, c'est dur... (Apparemment Philippe ne les a pas vu ces dos d'âne, il devait avoir vraiment une grande foulée....).

Nous sommes maintenant de nouveau sur la grande voie en sens inverse, et une belle côte nous attend. C'est le 30ième kilomètre, je viens de finir ma poche à eau, il va falloir maintenant prendre des petites bouteilles d'eau sur les ravitaillements. En attendant je pique de l'eau à Michel qui a une bouteille en main.

C'est dur, les jambes commencent vraiment à être lourdes. Nous passons ce 30ième km en 2h47, nous sommes encore dans nos prévisions.

La côte terminée, je reprend du poil de la bête dans la descente, c'est la fameuse descente qui nous a ‘tué' à l'aller (18/19 et 20ième km). Nous accélérons régulièrement pour reprendre un bon rythme. Vers le 33ième, nous doublons Denis, je lui demande de s'accrocher, mais il me dit qu'il est ‘mort'...il est au ralenti...Juste 100m après je croise de nouveau sa femme et ses enfants, cela me rebooste de nouveau, je suis bien malgré les jambes lourdes (j'apprendrai plus tard que Denis a abandonné au 37ième malheureusement, plus de jus apparemment, peut être un départ trop rapide selon lui).

Et puis patatra, une côte terrible arrive au 36/37ième km...et la terrible, le ballon vert du meneur d'allure des 3h59 nous rattrape, nous double et s'éloigne irrémédiablement...aie aie aie, le moral en prend un coup. Je dis à Michel « c'est mort ? ». Il me remonte le moral, « non ce n'est pas mort, mais dès la descente il faut en remettre un bon coup ! ». Je serre les dents, Loïc aussi.

Nous passons alors dans le parc du cinquantenaire, sous la banderole du départ. Cela descend de nouveau, nous remontons petit à petit sur le ballon, nous devons y arriver, nous allons y arriver !!! 40ième kilomètre, de nouveau une côte, mais là on ne lâche rien, nous accélérons petit à petit : notre vitesse augmente : 10,5 - 11,1 - 11,4 pour finalement finir à 12km/h de moyenne sur la Grand-Place.

Nous rejoignons beaucoup de semi marathoniens, je suis étonnée d'en voir autant, car ceux qu'on double là font un temps de plus de 2h30, sans doute une autre preuve que le parcours n'était pas si facile...

Nous passons en 3h45 au 40ième km, et là je comprends que le chrono est gagné !!! Yesss ! Je suis trop contente mais il faut serrer les dents et ne rien lâcher, la ligne n'est pas encore franchie !

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Tout d'un coup après le 41ième km, Michel lâche un peu, je ne comprends pas, je me retourne, il me lance ‘vas-y', mais je ne peux pas le laisser là !! Il m'a accompagné pendant 41 km, je ne peux pas le laisser si près du but ! Loïc s'accroche à moi, je ne pense plus alors qu'à la ligne d'arrivée et à ce chrono que je vais enfin faire ! Et je continue, j'accélère, je n'ai plus mal nulle part, j'ai l'impression de foncer..., je ne pense plus qu'à cette ligne !

A 100m de l'arrivée on double le ballon vert, le bonheur, Michel nous rejoint, double bonheur, et nous franchissons la ligne avec le chrono officiel de 3h59'19, pour un chrono réel de 3h58'12'' : JE SUIS RAVIE, I DID IT !

Je tombe dans les bras de Michel, c'est trop fort...je fais la bise à Loïc aussi, c'était un grand moment de courir à 3, et moralement très important ! Michel, un grand merci pour m'avoir amenée jusque là !

 

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Je vois tout de suite Laurent et Lolo sur la ligne, et Laurent me dit immédiatement : « Nous avons fait 3h53', tu féliciteras ton mari, Anne » ; je ne comprends pas pour Laurent, mais je comprends surtout que Philippe a gagné aussi son pari, c'est trop beau !

Merci Laurent, ce n'était surement pas facile pour toi à ce moment là...

J'aperçois Philippe derrière la barrière, je fonce lui faire un bisou et lui fais signe que c'est gagné pour moi aussi (il n'avait pas vu l'arrivée, coincé derrière les barrières en allant chercher une couverture pour se réchauffer). Nous sommes juste heureux....

Laurent m'explique qu'il a eu des crampes dès le 25ième km, et donc forcément l'allure n'a pas suivie...je suis triste pour lui, vraiment il méritait son chrono, j'espère (et j'en suis sure) que c'était juste un jour sans, et que la prochaine sera la bonne !

Les jambes étaient lourdes et les crampes pas très loin je pense, mais avec mes chaussettes de contention je n'ai pas eu de crampes. Par contre dès la fin de la course, une grosse douleur aux mollets : j'avais juste l'impression qu'ils allaient exploser...je n'arrivais plus à bouger les jambes, impossible de prendre les pieds dans la main pour m'étirer un peu, je ne sais pas si c'était le fait de s'arrêter net, mais j'ai eu bien mal...je récupère ma médaille, ô combien méritée ! Une petite boisson sucrée et une couverture de survie pour mettre sur le dos. Je n'arrive pas à revoir Philippe, il a du partir vers les vestiaires. C'est qu'avec l'arrivée du semi et du marathon il y a pas mal de monde.

L'après-course

Allez, il faut maintenant aller s'habiller un peu plus chaudement, car les émotions passées, je commence à me refroidir. Nous prenons la direction des vestiaires, qui sont annoncés à 800m...dur dur. Nous y allons tranquillement à notre rythme, tout en se refaisant la course bien sur ;-). Cela parait vraiment loin de la Grand-Place. Nous arrivons finalement dans un gymnase où Philippe nous attend. Quelques étirements, changement de t-shirt. Tout le monde ou presque est là, après une petite demi-heure de repos environ, nous repartons vers la grand place, et Michel nous propose de nous offrir à boire.

Nous nous installons à une terrasse, chocolat chaud pour moi et bière of course pour Philippe et les autres.

Nous trainons un peu car en fait l'auberge de jeunesse est fermée jusqu'à 15h, c'est le moment où ils effectuent le ménage et donc personne ne peut rentrer.

Après cette pause, nous allons faire nos courses souvenirs chez Dandoy : une fameuse biscuiterie près de la Grand-Place. Tout y est bon, et toutes les spécialités Bruxelloises y sont présentes : spéculoos, pain grec, ...nous prenons un coffret d'assortiments de biscuits pour la famille de Théo et celle de Clara (les 2 amis des enfants qui les ont hébergés gentiment ce week-end). Le pain grec est vraiment délicieux...une espèce de grosse chouquette un peu dure, miam !

Nous faisons le plein, et ressortons avec 3 sacs de biscuits...

J'avais promis une gaufre à Michel si il m'amenait sous les 4h, alors chose promise chose due : nous nous dirigeons tous les 3 (les autres sont partis trop tôt, dommage) vers un stand de gaufres.

Cela sera chocolat chantilly pour Michel et moi, chocolat blanc pour Philippe et finalement confiture pour Jean qui vient de nous rejoindre !

Elles sont bonnes, cela nous fait du bien une bonne dose de sucre après tous ces efforts !

Allez maintenant direction l'auberge pour une bonne douche réparatrice.

Il est près de 16h, et nous avons rendez-vous vers 17h30 en bas de l'auberge pour aller prendre l'apéro chez la maman de Pascale à Ukkle.

Douche, repos, à nouveau nous refaisons la course Philippe et moi, nous nous racontons nos kilomètres respectifs, c'est marrant.

Je sentais une petite gêne au niveau du pied sur le retour à l'auberge, et m'aperçois qu'une grosse ampoule y est présente : je suis contente car cela ne m'a pas du tout gêné lors de la course, tant mieux !

Nous retrouvons en fin d'après-midi tout le monde en bas de l'auberge, et partons prendre le tramway, nous avons visiblement une petite heure de trajet : la marche n'est pas trop difficile jusqu'au tramway, les jambes sont un peu lourdes mais globalement ca va. Dans le tramway, c'est à nouveau la course du jour qui est dans toutes les bouches : chaque kilomètre est disséqué et analysé !!!

Nous arrivons à Ukkle chez la maman de Pascale, une grande maison en briques blanches, avec un jardin, un petit bassin, Pascale a même fait un feu sur la terrasse, c'est vraiment

sympa. Un verre de champagne, des petits fours, nous sommes aux petits soins pour nous tous, merci Pascale, et surtout merci à ta maman d'avoir accueillie tous ces sportifs !

Vers 20h nous partons à pieds vers le restaurant que Pascale nous a réservé. Il faut marcher environ un quart d'heure, c'est en descente . Cela nous fait du bien de se dégourdir les jambes en fait.

Nous mangeons à la brasserie du relais Saint Job. Une belle tablée de 22 personnes, Christophe, Marie, David et sa femme nous ont rejoints.

Au menu pour moi et Philippe : des croquettes de fromage et de crevettes (spécialité de Bruxelles), pain de veau et son duo de Stoemp (filet américain pour Philippe, qui est en fait un steak tartare), et une crème brulée à 2, juste par gourmandise.

Nous mangeons vraiment très bien, passons tous un bon moment, refaisons encore et encore notre course, et arrivons aussi à parler d'autre chose .

C'est vers 23h que nous attraperons notre tramway pour repartir vers l'auberge. Nous disons alors au revoir à Pascale et la remercions pour nous avoir organisé ce séjour bruxellois.

Voilà, ce week-end riche en émotions se termine, nous reprenons la voiture le lendemain matin vers 9h sous la pluie...eureusement que la course ne s'est pas déroulée dans de telles conditions !

Nous arriverons sans encombre à la maison vers 12h30/13h, content d'avoir passés un bon week-end.

Merci à tous les participants d'avoir rendu ce week-end agréable, merci à Pascale pour nous avoir guidés dans Bruxelles, merci à sa maman de nous avoir accueillis chez elle et un merci tout spécial à Michel pour m'avoir permis de réaliser mon chrono de 3h58 et ainsi de passer sous la barre des 4h dont je rêvais tant !

Les chiffres

Abraham Potongole a remporté le marathon de Bruxelles. Le débutant kenyan a rallié l'arrivée en 2:15:20, devançant un Rik Ceulemans (coureur belge) qui disputait son tout dernier marathon.

Près de 2000 participants sur le marathon, près de 8500 participants sur l'ensemble des courses (marathon, semi marathon, 4km et ladies Run).

La première femme s'impose en 3h07'12''.

1 commentaire

Commentaire de CROCS-MAN posté le 31-03-2010 à 14:01:00

La magie du marathon a encore frappé.BRAVO et merci pour ton récit.

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