Bilan de mon "Marathon de la Basse-Meuse" 2016
Après 6 heures de route, j’arrive à Visé ce samedi après-midi et trouve aisément le secrétariat de la course pour retirer mon dossard.
Déjà, un « ancien » sportif, gentil organisateur interpelle les arrivants :
- « Il va faire très chaud demain. Vous devriez revoir vos projets à la baisse, partir plus doucement, pensez à bien boire … »
Je pense :
- « Oui, Oui, cause toujours, tu m’intéresses ! »
Si j'avais su !
Retour à Liège, hôtel trouvé et préparation pour le lendemain … aux infos, ils annoncent que la Belgique sera demain 8 mai, le pays le plus chaud de l’Europe… température attendue à Visé 25° … on apprendra après la course qu'à Maastricht a été mesuré la 3ème température record ce 8 mai à 26,2° … donc Visé ne doit pas être loin de ces températures ...
Ma préparation pour ce marathon a, je pense, été assez bonne : pas de blessures, pas de trous entre les séances, poids plutôt correct pour moi (83 kg pour 1,80 m), le tout dans des températures d’entrainement oscillant entre 2 et 12°, souvent avec la pluie, le vent … le printemps a été rigoureux dans le Doubs !
Le lendemain matin, après une nuit correcte, direction Visé, Hall Omnisport. Je laisse la voiture et descend avec les navettes à la grille de départ … L’ambiance est vraiment très sympa … mais il fait déjà très chaud 18° vers 9 heures du matin. On se met à l’ombre et on attend …
Mon objectif initial était de descendre sous les 3h30 … je pars donc avec le meneur d’allure des 3h30 … sans trop réfléchir … et surtout sans avoir envisagé un plan B, une alternative à cette ambition de descendre sous les 3h30 …
5, 10, 15 km à l’allure des 3h30 mais plus ça va et plus je sens que ça va … pas très bien … et que ça devrait pas durer ... 20, semi (passage en 1h46), je lâche petit à petit durant ce premier semi mais je fais l’effort d’y croire (quel con !) … j’ai du mal à boire (ça va trop vite aux ravitaillements), je souffre du chaud sous ma casquette, je transpire beaucoup, mes cuisses me font déjà mal, j’ai les pieds qui chauffent, je sens que j’ai des ampoules aux pieds …
22ème km, coup de chaud ... je le sens, je le vis, je me désagrège, je m’effondre d’un seul coup, à boire, à boire … heureusement, le ravitaillement est tout proche à 500 mètres. L’organisation a rajouter des ravitaillements d’eau tous les 2,5 km … bien leur en a pris … Je m’arrête, je bois, je bois encore … et je me dis que c’est complètement foutu !
J’accepte de terminer en version « ballade du dimanche » … en essayant de prendre plaisir, à profiter des paysages, des ravitaillements, des spectateurs … J’essaye de positiver et je repars doucement donc … quelques mètres et « aïe, ouille » … derrière ma cuisse droite, un muscle semble se bloquer … je sens la crampe arriver … elle est là, prête … aux moindres faux pas … Cela ne me quittera plus jusqu’à la fin de la course … Ça se tend puis ça se détend … faut que je reste constant dans la foulée en en changeant de rythme le moins possible ...
Il reste 20 km quand même … sous la « cagnasse », avec des jambes en feu, des pieds en bouillie, un moral quand même bien en berne, un mal de tête qui débute, le dos qui me cherche … Bref, je la sens bien longue cette fin de course …
Le calvaire commence donc … je me fais beaucoup doubler … mais je double aussi … des « cadavres » allongés le long du parcours, j’entends et je vois des ambulances récupérer des « épaves », de petits attroupements se forment à chaque ravitaillement … on cause, et on repart … ce pourrait être sympa si on n’était pas pour la plupart dans le « dur de chez dur » …
Le kilomètres « défilent » … vitesse escargot … je constate les dégâts … 6’ au km, puis 6’30, 7’ puis 7’30 … j’y crois pas et il m’est impossible d’accélérer bien entendu … J’essaye de me raccrocher à du positif, les paysages, un brin de vent au visage, un jet d’eau d’un habitant, les musiques le long du parcours, les « majorettes » aussi, … C’est dur d’y mettre du coeur … mais ça tient … le dernier kilomètre en légère montée, coincé entre des maisons, sans aucune brise, en pleine cagnasse (il est 13h) est vraiment épuisant … mais les spectateurs sont là, et vraiment très sympas !
L’arrivée … arrive … enfin ! Je suis épuisé, vidé, douloureux (pieds … dos … tête … et cuisses …)
La médaille autour du coup, j’oublie de récupérer le Tee-shirt (Merde, c’est con !) Mais j’ai le sweat …
Je reprends la navette, douche bien fraîche, je constate sans surprise 3 ampoules aux pieds dont une énorme, pleine de sang … ré-alimentation tranquille, ré-hydratation (1 bonne Jupiler pour débuter dans le Hall Omnisport avec 3 marathoniens aux maillots bleus) … et retour sur Besançon …
Conclusion personnelle sur ma course : Mon 6 ème marathon restera particulier … dans le sens où je me devais de tenir compte des aléas de la course (vent, chaleur, état de forme, etc) pour décider de ma stratégie ! Je voulais tellement réussir ces 3h30 (record personnel à 3h35) que j’en ai oublié l’essentiel : « On fait pas ce qu’on veut sur Marathon. Les km sont longs … » On apprend à tout âge, merci Visé pour la leçon !
Conclusion personnel sur le « Marathon de la Basse-Meuse » : Le parcours est vraiment très plat, tout sur goudron donc chaud, les paysages sont beaux le long de la Meuse (c’est vraiment surprenant pour un Franc-Comtois), la majorité du parcours se passe en Hollande (des vélos partout, des motos aussi, l’habitat est bien différent de chez nous), le passage dans Maastricht est sympa (dans des Parcs verdoyants), les ravitaillements sont nickels, l’organisation est vraiment parfaite, les belges sont d’un naturel et d’une sympathie qu’il fait bon rencontrer … Un marathon que je ne saurais trop vous conseiller !
Conclusion générale sur ce marathon 2016 : 791 au départ, 511 à l’arrivée (36% d’abandon). Les résultats sont très en deçà des précédents marathons ... les participants ont soufferts ...
Tout ça pour dire que les conditions n’étaient pas réunies pour battre ses records … mais ça, je le sais … un peu trop tard …
Bravo à tous les participants qui ont bravé la chaleur en tout cas !
Marc de Besançon
Ah oui, au fait, 4h18 ... jamais fait pire ... faut un début à tout !