Oh là là Caracole, comme je me reconnais dans ce que tu racontes.
Oui, c'est très difficile de trouver un médecin qui prenne en compte la composante "sportive" d'amateures de plus de 50 ans... Pour eux, du moment que ça va au quotidien, en gros qu'on puisse aller travailler et assurrer bouffe et ménage, tout va bien. Même les médecins du sport, ils sont ok pour soigner de jeunes athlètes compétiteurs, mais pour nous, la seule proposition de leur part à tous, c'est de changer de sport, ou d'en faire moins, moins vite ou d'arrêter.
De plus il y a peu de spécialistes, de 2 à 6 mois d'attente pour avoir un rdv, alors avant de trouver "le" bon, on perd facilement 1 an ou plus....
A l'âge de 11 ans j'ai commencé à faire de l'eczéma.
A partir de 25 ans l'eczéma s'est atténué et un jour, lors d'une marche en montagne, j'ai fait ma première crise d'asthme, importante et très angoissante.
Je suis allée voir mon généraliste qui a décrété que cela ne pouvait pas être de l'asthme car je n'en n'avais jamais fait avant et il m'envoie chez le cardiologue. Le cardiologue m'a trouvé un petit coeur, pas adapté à l'effort, mais qu'avec de l'entraînement en endurance cela devrait aller mieux.
Je suis malgré tout allée voir un pneumologue/allergologue, qui a trouvé une alergie au pollen de bouleau et aux graminée. Pour lui c'est donc de l'asthme allergique déclenché par l'effort.
A cette époque je courrais peu, mais à chaque tentative de course, dès que le cardio montait, je faisait une crise d'asthme. J'ai donc arrêté mes tentatives ...
Vers 35 ans, je faisais de moins en moins de crises d'athme et j'ai commencé a avoir de la conjonctivite allergique. Le tableau eczéma, remplacé par l'asthme, remplacé par la conjonctivite allergique est typique de l'atopie (ce n'est pas un médecin qui me l'a appris, mais un représentant de Mustella venu faire un topo pour vendre sa crème!!!).
Quelques années après je me suis mise à la course à pied, sans gros soucis. Il m'arrivait de faire des crises d'asthme, mais pas plus de 2 ou 3 par an, toujours dans les conditions suivantes:
- lors d'un effort soutenu; fractionné, montée, sprint en fin de course....
- très souvent associé à des conditions météorologiques: chaleur, lourdeur
- très souvent associé à beaucoup de pollen en suspension dans l'air, ou à du brouillard.
Dès je je m'arrêtais de courir et prenais de la ventoline la crise cédait immédiatement.
Il y 2 ans, le printemps a été très chaud et orageux. Je faisait crise sur crise, mais toujours à l'effort. Mon généraliste m'a prescrit en traitement de fond des corticoïdes, des anti-histaminiques et de la ventoline avant l'effort. Sans réelle amélioration. Enfin si, plus de crise, mais chaque run était difficile, je ne faisait que de l'endurance, sans énergie, avec très vite des jambes lourdes et des idées noires tourbillonants dans la tête, pas franchement un essouflement mais une respiration pénible. Je devais faire un marathon, j'ai dû y renoncer, ne pouvant pas me préparer. Mors du renouvellement du traitement, il a rfisé de changer de molécule, me disant qu'il faisiat chaud, qu'il y avait beaucoup de poussières, qu'on verrait à l'automne avec la chute des températures.
Puis en septembre, un jour où il faisait pas trop chaud, j'ai fait une grosse crise avec la gorge complètement bloquée, alors que je courais tranquillement. Du coup je me suis fait pistonner pour être première sur la liste à avoir un rdv qui s'annule chez un pneumologue.
Aux tests cutanés, rien, plus d'allergie. Son interrogatoire tourne autour de l'allergie. Quand j'essaie de lui expliquer mes symptômes et ressentis, il a un oui oui évasif et revient sur le terrain de l'allergie.
On va faire les tests fonctionnels et là il est super étonné: "Mais madame, vous êtes clairement asthmatique!" Ah ben oui, ça fait 6 mois que je respire mal, je le sens bien que je suis asthmatique, il serait peut-être bon que les personnes qui peuvent m'aider veuillent bien l'entendre!
Il était un peu embêté car ce n'est pas de l'asthme allergique, ni de l'asthme professionnel, ni de l'asthme d'effort pour lui car officiellement la crise apparaît après l'effort.
En traitement, je dois arrêter les anti-histaminiques, continuer la ventoline avant l'effort et en cas de crise, continuer les corticoïdes et il a ajouté la molécule Montelukast (spécifique de l'asthme d'effort). Et cette molécule a été LA solution miracle pour moi: trois jour après je courrais normalement, sans gêne respiratoire, sans jambes lourdes, sans idées noires, j'ai pû me réentrainer et j'ai fait une belle saison hivernale.
6 mois après j'ai progressivement diminué les traitements pour les arrêter complètement au bout d'un an. J'ai juste gardé la ventoline au départ d'une course, mais c'est plus psychologique, je me dis que je vais bien respirer donc bien courir.
Au dernier contrôle il m'a dit qu'au niveau bronchique il n'y avait plus rien.
En faisant des recherches sur le net, j'ai trouvé de rares articles qui parlaient d'asthme intrinsèque, c'est à dire asthme sans cause clairement établie. Et comme par hasard, cet asthme touche plus les femmes de plus de 40 ans.
Je me suis également inscrite dans un club d'apnée, et cela aide à dédramatiser la respiration et supporter la sensation de ne pas respirer, voire de calmer le jeu quand les poumons commencent à s'emballer.
J'espère que mon témoignage va t'aider, ne perds pas espoir.