Récit de la course : Marathon de Paris 2006, par tribob

L'auteur : tribob

La course : Marathon de Paris

Date : 9/4/2006

Lieu : Paris (Paris)

Affichage : 1841 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

Partager :

Le récit


Samedi 8 avril 2006 :

Le périple débute : Montargis-Paris en train, arrivée gare de Lyon.

Nous nous rendons à notre hôtel à proximité de la gare pour y déposer nos bagages.

La chance est avec nous, la chambre est libre. Nous sommes au dernier étage, au bout du couloir, du côté cour, nous allons être au calme. Un petit repos puis nous traversons paris en métro direction la porte de Versailles.

Nous arrivons vers 10h00 au marathon Expo. Au rez de chaussée, je récupére mon dossard (N°8629), le sac anniversaire, le tee-shirt et autres cadeaux. A l'étage, il n'y a pas trop de monde, les allées sont accessibles, nous pouvons profiter pleinement des diffèrents stands et animations. Quentin se fait une joie de récupérer tous les gadgets publicitaires.

Le marathon Expo est ouvert depuis jeudi, mais pratiquement aucun concurrent n'a récupéré son dossard. La journée risque d'être terrible pour les bénévoles.

Nous repartons direction le 13 ème arrondissement, pour que Jennifer puisse faire le plein de produits japonais à Paris Store.

Un petit resto chinois, les courses dans les boutiques (c'est de la folie, on a l'impression d'avoir changé de continent), puis direction les champs-élysées.

Arrivée à l'arc de triomphe, aucune trace visible du marathon du lendemain.

Passage à la boutique disney, obligatoire, nous retournons à l'hôtel afin de faire une sieste réparatrice. Je prépare mes affaires pour la course et installe ma puce sur la chaussure.

Nous repartons direction rue montgallet, puis direction Bastille. "Le bistrot Romain" est notre resto du soir.

Retour à l'hôtel à 22 heures. Tout le monde est épuisé de cette journée, nous nous endormons immédiatement.

Dimanche 9 avril 2006 :

 

 

 

 

 

 

6 h 45 : Réveil des troupes. Petit déjeuner : un riz au lait (500 gr).

7 h 15 : Nous prenons le métro. La population est importante à cette heure là pour un dimanche matin : il y a que des marathoniens !!!

7 h 35 : Le rond point de l'Arc de Triomphe est noir de coureurs. Séance photos.

7 h 50 : Nous descendons l'avenue des Champs Elysées afin de se rendre au sas 3 h 15.

Je cours en direction des rues voisines pour soulager un besoin pressant. En effet, la file d'attente des toilettes des sas est interminable.

8 h 10: Derniers bisous à mes deux supporters et je rejoins mon sas.

Des barrières délimitent la zone. Je suis à environ 100 mètres du départ. Devant, derrière, à gauche et à droite noir de monde. Nous ressemblons à des sardines en boîte. Notre Zone Intime est assez réduite. Plus le temps du départ approche et plus nous nous resserons : le stress ou la température ?

8 h 20 : Les coureurs derrières moi brandissent une pancarte "Pouilly en auxois, nous sommes là". Je discute avec eux du pays. La discussion se propage à l'ensemble des voisins, l'ambiance est amicale. On rigole de nos tenues éthéroclites.

Je commence à avoir envie d'uriner, impossible de bouger, tant pis.

 

 

 

 

8 h 35 : 10 minutes. Je commence à me poser des questions sur ce que je vais faire de mes vêtements et ma bouteille. En effet, la plupart des concurrents lancent tout en l'air. Le seul problème c'est que ça redescend sur quelqu'un. D'un commun accord, nous mettons tout au sol avec le voisinage. Si tout le monde fait la même chose, les derniers vont "progresser" sur un tapis de détritus. Attention à la blessure avec les bouteilles, sacs plastiques et vêtements.

8 h 40 : Les barrières des sas sont retirées, nous avançons de nouveau. Je prépare mes chronos.

8 h 45 : Le départ est donné, nous marchons jusqu'à la ligne d'arrivée, 1 minutes 20 pour parcourir la distance, démentiel. Je regarde le sol afin de ne pas me blesser bêtement. Je déclence mes chronos afin d'avoir le vrai temps de course. C'est impressionnant de "courir" avec autant de monde à côté de soi. La foulée n'est pas bonne car je fais que ralentir et slalomer.

Je temporise afin de ne pas être emporté par l'allure de course des autres coureurs.

Je vois des marathoniens tomber à cause des détritus et s'empêtrer dans les sacs poubelles, l'enfer pour les derniers.

1 kms 500 : virages successifs au niveau de la place de la concorde : bousculade de tous les côtés car il n'y a pas la place pour tout le monde, dingue.

5 kms : Rue de rivoli : 23'10, je vais bien, je respecte mon programme, je profite du paysage.

Premier ravitaillement : je fais abstraction, il y a beaucoup trop de monde, c'est impossible de s'approcher. Au sol, tout est trempé, il y a des centaines de bouteilles, gros danger.

C'est impressionant, il y a des spectateurs partout, normal 200 000 personnes sont tout le long du parcours.

7,5 kms : 1er épongage : la place ressemble à un grand lavabo, un camarade coureur se prend une gamelle de l'espace en glissant sur une éponge, j'ai pas envie de ressembler à "Bob l'éponge le marathonien". Je continue ma route.

10 kms : Bld Soult : 45'59, bon temps, bonne sensation, je commence a avoir un peu chaud. Je pense enlever mon maillot à manche longue. Je me ravitaille en eau et banane que je mangerai plus loin vu l'état du sol.

Il y a toujours autant de monde, je me dis qu'au 20ème km, il y en aura beaucoup moins.

Dans le bois de Vincennes, il y a un peu moins de spectateurs, un peu de "calme";

15 kms : 1h08'59 : toujours bien, je me ravitaille.

21 kms : Porte de charenton : 1h36'31, impeccable. Je me dis que pour 3h15, ça va être dur même si je suis bien en course. J'ai toujours envie d'uriner, je retarde en permanence cette envie pressante. (Classement : 5181)

25 kms : Quai des Sélestins : je me ravitaille, et me console d'avoir gardé mon maillot car dans les zones d'ombres, j'ai un peu froid.

27 kms : Tuileries : 2h04'12, Succession de tunnels souterrains, l'enfer, il fait hyper chaud, on ne voit rien, je veux vite voir le jour. Le peloton de coureur diminue au fur et à mesure. Par contre les spectateurs sont de plus en plus nombreux.

Bientôt le 30ème km, j'espère voir Jennifer et Quentin qui m'attendent. J'ai toujours envie...

30 kms : Avenue de NY, 2h18'08, j'aperçois mes 2 amours, un gros bisous à chacun, je saute la barrière, et c'est parti pour une minute de libération.

 

 

Je repars à fond les gamelles, en me ravitaillant. Je double plein de concurrents afin de rattraper "le groupe" du 30ème km. Tous les coureurs subissent, il n'y a plus la même allure qu'avant, moi je me sens bien, je "fonce". (Classement : 5232)

35 kms : Avenue de la porte d'Auteil : 2h41h44, je suis toujours bien, pourvu que ça dure. Je commence à penser que je vais peiner dans le bois de boulogne :

37 kms : route des fortications, 2h51'16, je commence à ressentir une contraction sur chaque cuisse, dommage je suis obligé de ralentir. J'aurais peut-être dû temporiser au 30ème kms. Le rêve des 3 h15 va disparaître, c'est pas grave, pour l'instant j'ai fais une belle course. Le moral doit prendre le dessus sur le corps. Je prends la ligne bleue en ligne de mire, je ne la lâche plus (sauf pour éviter les "zombies"). Je me blinde l'esprit : interdiction de marcher ou de s'arrêter, je vais jusqu'au bout, 5 kms c'est rien !

40 kms : 3h06'11, j'ai réussi à stabiliser mes kms à 5 au mille, pas mal vu le mal aux pattes.

Je commence à sentir l'euphorie monter en moi, le plaisir d'arriver dans un bon temps sur ce superbe parcours m'enchante. La foule est de plus en plus importante.

Je vois la ligne d'arrivée, le bonheur :

3 h 16' 48, 4148 sur 31000 concurrents (35000 au départ), 12,85 km/h.

Je suis un peu abasourdi en franchissant la ligne. Ce n'ai pas mon premier marathon mais il y a tant de monde. Je crois que je suis aussi ému de mon chrono. Autant d'entrainement effectué et de sacrifice pour réussir son objectif, ça fait du bien.

L'organisation est top : on a juste à avancer, et on s'occupe de nous : récupération des puces, des dossards pour un certain numéro de renseignement, remise de la médaille, d'un poncho, ravitaillement.

Je me dirige, vers la sortie afin de récupérer mes 2 loulous.

Séance de bisous, on sort de la zone pour accéder à une pelouse, afin de profiter d'un bon massage du coach et d'un calin de mon lapin.

13 h 30 : direction le quick pour s'alimenter.

15 h 00 : à l'hôtel pour récupérer les bagages.

15 h 30 : à la gare de lyon, 1 h 15 d'attente...........................

Jennifer "s'occupe" pendant une heure de mexicains ayant perdu leur passeport et ne parlant pas français. Tout est bien qui finit bien.

16 h 45 : dans le train pour le retour à la maison, quentin parle toujours autant, impossible de dormir.

18 h15 : Maison, repos, calme, le bonheur. Fin du périple.

1 commentaire

Commentaire de romano76 posté le 22-03-2008 à 21:51:00

je prevois 3h15 aussi, vraiment sympa ton recit, bravo.

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Version grand écran