Récit de la course : Marathon de Paris 2004, par poussman

L'auteur : poussman

La course : Marathon de Paris

Date : 4/4/2004

Lieu : Paris (Paris)

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Distance : 42km

Objectif : Pas d'objectif

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INTERDIT DE NE PAS ETRE CONTENT

LUNDI 29 /03 Me voici déjà à Paris avant un petit voyage de 3 jours à Londres, j’en profite pour tester l’air de la capitale avec un petit footing de 50’ et 2 km à allure course.

MARDI 30/03 Eurostar à 6 h17, 3 heures de voyage (un marathon quoi ), puis une marche de 15 km pour rejoindre l’hôtel après une grande balade dans Londres avec ma fille sur le dos et ma femme dans son fauteuil roulant (elle s’est cassé le pied quelques jours avant le départ)…

MERCREDI 31/ 03 Pendant que tout le monde dort, je chausse mes Mizuno pour un footing de 50’ à travers Londres...J’enchaîne avec un tour complet de Londres à pied !! Drôle de repos !

JEUDI 01/04 Pour le dernier jour en Angleterre, cela sera tour de la ville mais en BUS, moins fatigant.

VENDREDI 02/04: Paris : direction Marathon EXPO, récupération du dossard et ensuite journée consacrée à manger des PATES !!!

SAMEDI 3/04: Petit footing de 30’, puis RDV avec les IRINAUTES à Marathon EXPO. Le reste de la journée à essayer de se reposer ….

DIMANCHE 04/04/04

Réveil à 4h40, petit déjeuner, j’enfile avec soin mes affaires de course. Un petit passage sur la balance pour me confirmer ce que je craignais, 1,5 kg de trop par rapport à ce qui était prévu…Je suis un peu inquiet. Après un voyage en RER, je me retrouve sur les Champs sous des trombes d’eau, heureusement cela ne durera pas. Il est 7 heures et je suis déjà sur la ligne de départ. Je ne serai pas le premier à l’arrivée, mais en tous les cas, là j’ai gagné sans difficulté ! UN copain qui vise moins de 2h38 me rejoint, il est très tendu. Les minutes s’égrènent. 8h40, 8 h45, C’est parti!!!!

Le premier km en descente vent dans le dos est un vrai plaisir, cette immense avenue rien que pour nous les coureurs, c’est magique ! Je me retourne pour voir cette marée humaine INCROYABLE ! Je passe au 5eme km en 20’17 un peu vite, mais mon cardio me rassure, je suis à moins 6 puls sous la limite que je me suis fixée jusqu’au 30eme km (- de 170). Le 10eme km est atteint après 41’13’’, le 15eme en 1h02. Les jambes sont bonnes, le moral excellent. Les kilomètres défilent, je me dis que c’est la course la plus facile depuis longtemps. Le passage au semi en 1h27’ me confirme que je suis dans un bon jour. Je me dis qu’il est temps d’accélérer pour réussir un temps canon inférieur à 2h54. Depuis le départ je suis très lucide, sel à tous les kilomètres, 1 gel avec 25 cl d’eau à chaque ravitaillement, une bouteille d’eau sur mes cuisses pour rafraîchir la machine.

’ai envie d’accélérer, de transformer mes 4’10 au Km en 4’ mais la peur me saisit. Le souvenir du Marathon de Carqueiranne et de mes crampes terribles du 30eme km m’empêchent de le faire. Le voilà le 30eme Km, je suis toujours aussi bien, j’écoute mon corps et même si je ne trouve rien, je me dis que tout peut se dérégler rapidement. Je vais ainsi passer 10 kilomètres à discuter avec moi-même. Un côté de mon esprit qui me dit: « Allez go, tente la perf » et l’autre qui me dit « Assure les 3 heures, ralentis! ». Du 30eme au 40eme kilomètres, je mets 42’50’’, alors que j’ai les jambes pour les faire en 40’ !

À 2 km de l’arrivée, mon côté prudence se retire et je relance un peu pour terminer les 2200 derniers mètres en 9’.

La dernière ligne droite est magnifique, j’ai la chance de finir à peu près seul, je regarde le chrono : 2h57’07’’ je suis à la fois satisfait d’avoir atteint mon objectif et pas mal déçu d’avoir levé le pied et d’avoir loupé une grosse perf sous les 2h55.

J’ai géré cette course parfaitement, trop parfaitement. Moi qui suis un adepte de l’effort total, je reste sur ma faim. Bien sûr la barrière mythique des 3 heures est franchie de près de 3 ' mais il me reste trop d’énergie pour ne pas savoir que je n’ai pas été au bout de moi-même.

À 40 ans j'ai encore quelques années pour battre ce record et j’entends déjà les 2 heures 50 qui m’appellent!

Je n’oublie pas cependant qu’il y a 2 ans, quand j’ai repris la course à pied et quand j’ai décidé de mettre sur marathon, la barrière des 3 heures me paraissait un rêve inaccessible.

Alors aujourd’hui je me dis: « INTERDIT DE NE PAS ETRE CONTENT ».

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