L'auteur : marcus 39
La course : La Transjurassienne 76
Date : 14/2/2010
Lieu : Lamoura (Jura)
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Distance : 76km
Objectif : Pas d'objectif
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13/02/2009 14h58. Je finis ma première transju. J’ai mal aux cuisses mais globalement, je finis pas trop cassé malgré les conditions difficiles. Super sensations de finir et très vite une grosse motiv pour faire mieux en 2010.
Le rendez-vous est pris le 14/02/10. Le coach et le Pierra de Foncine seront mes sparing partners : le Team Vo2 Jean en Force. Objectif : faire mieux : gagner au moins 100places.
En guise de préparation, une grosse saison trail, 500km de ski de fond et une foulée Blanche pas trop mal négociée en période d’entrainements. Des progrès physiques et techniques.
Dernière sortie la veille, après une semaine un peu malade et fatigué : 14km et collé à la piste, des étoiles devant les yeux, du sang dans la bouche…oulà, ça me met pas en confiance…
Fartage perso, sur les conseils des pro : je croise les doigts.
On se trouve avec le Pierra un super hébergement dans un chalet typique à 10’ du départ. Une nuit sans trop de sommeil. Au matin, je suis pressé d’en découdre. On descend sur les pistes : ma glisse est bonne (enfin meilleure que la veille), donc je me dis que ça va le faire. Placé en 3eme ligne, je me place au milieu du paquet. Salutations de rigueur aux compatriotes jurassiens : Arvi ! Pierre est relax, il a juste ‘oublié’ sa porte gourde…
150pulse au repos au moment du coup de feu : je reste à 180 pendant 5’ puis je calme un peu. Je me rends compte très vite que je glisse pas si bien. D’habitude, avec mes 80kgs, je passe mieux que les autres en descente. Ben pas aujourd’hui, sans doute farté trop froid et sec. La journée va donc être longue…
La succession de bosses jusqu’aux Rousses passe pas mal, je prends le temps de ravitailler perso pour ne pas perdre de temps au ravito (gargantuesques) de l’organisation. Juste le temps d’expliquer à un russe que c’est pas cool de s’arrêter en pleine montée pour faire des photos, et je retrouve le Pierra en Visu. La montée de l’opticien fait hérisser les poils à travers la combin’. C’est énorme.
Après les Rousses, ça se décante pas mal mais je me retrouve dans le flot des gens du 54km, qui sont frais et pas très patients…nom de diou… ! Je passe le Pierra dans un moment (rare, trop rare) de bonne glisse. Il s’arrête à Bois d’Am. Moi, je trace et j’en mets un petit coup jusqu’au Brassus (énérgie, énérgie…est-ce que j’ai une gueule d’énérgie) puis sur le retour de Bois d’Am. J’y passe en 1080eme position. Comme l’an passé, ça bouchonnait beaucoup au pied du Risoux, j’avais eu le temps de faire un gros ravito perso. Je me disais que cette année ce serait pareil. Donc je file tout droit devant le ravito de Bois d’Am. Et flute : pas de ralentissement au pied du Risoux, ça monte à 2 de front. Mais c’est tout de même pas large et un spectateur me fait tomber, me relève puis me pousse sur 10m. J’aurais bien aimé qu’il pousse plus. Et là je prends un bon coup de chaud, sans doute par manque de ravito : 3 km à laisser les skis glisser tous seuls, en sénateur (que je salue au passage). Pierra, en chamois, me passe en chantant. Nom de Diou de Nom de Diou ! ça va pas se passer comme ça. Aux Ministres, j’enfourne une poignée de figues, arrosé d’un thé. Puis je plonge vers Bellefontaine, où j’avais eu un bon coup de bambou l’an dernier. Je suis 1050eme.
Pendant que certains s’évertuent à prendre un max de place pour ne pas se faire doubler, d’autres tests le freinage nasal…pas très efficace. Je prends froid dans la descente. J’enfourne à nouveau des raisins secs au ravito de Bellefontaine et me démoralise un peu voyant la plaine de Chapelle. Je sais par contre que j’arrive sur mes terres.
On passe les premiers cadavres, pour qui la fin va être longue (reste 25 km). Certains sont même arrêtés. Je me colle dans un groupe jusqu’au village de Chapelle, où Pierra teste déjà sont fameux pas de 3 et demi dans la montée au pied du ravito.
Heureusement, les fonciniers sont là : on boit un thé au comté et ça repars. Le pas de un fait du bien aux jambes. Comme on dit ‘un pas de un en vaut 2’.
La ‘combe des’ est bien longue, malgré le ravito underground des Burri, au morbier fondant, que colle aux dents. Euh, non merci. Arrive la Célestine, qui était l’an dernier très brassée et très dure. Je la trouve cette année bien plus facile. Le Pierra revient et on arrive ensemble à Prés Poncet. Ravito comté et thé avec les Fonciniers du Mont Noir et GO ! La course commence réellement ici. On arrive sur un secteur que j’apprécie. On se relaye avec le Pierra. On passe la Chenaux au taquet en doublant 5-6 personnes, en gaudille. Certains semblent hésiter à déchausser. On gobe un thé à Chaux Neuve sous le tremplin. Je sens ensuite dans chaque petite montée qu’il peine un peu. Du beau monde pour encourager à Chaux Neuve.
Comme je me suis pas entrainé pour rien, et qu’on est pote, j’accélère avec ce qu’il me reste. Je sens qu’il ne suit pas alors j’en remets un peu (à la Northug, pas Peter, mais jean Pierre). Je fais quand même pas trop le malin. Les muscles de mes cuisses font des contorsions d’amibes.
Après Petite Chaux, 2 mecs me doublent en trombe…J’arrive pas à suivre. Arrivé dans la plaine de Mouthe, le premier tire les crampes du second…Domage, à 1.5km de l’arrivée. Je me concentre pour faire un peu de pas de un car ‘un pas de un vaut mieux que 2 tu l’auras’…
Reste 400m. Passant devant la douane, j’entends plus que je ne vois la famille Jean et ma maman : Davaï, Davaï ! Facile à dire. Je remets un coup de pas de un pour montrer que je sais le faire.
Qu’ils sont longs ces 200 derniers mètres : je double 5 personnes dans la ligne droite. Et je passe la ligne. 5 h26, 1024eme homme sur 1990 environ. 162pulses de moyenne et 7500Kcal brulées…
Pierra finira 1’30 et 1à place derrière.
Je suis lessivé, à force de me battre contre le manque de glisse. J’ai mal à un œil. Après un petit passage chez l’ophtalmo de la course, j’apprends que je me suis gelé une partie de la surface de l’œil gauche, et ce malgré mes lunettes…va comprendre…mais c’est sans gravité.
Et je souris intérieurement en rentrant à pied chez ma maman qui a déménagé à 500m de l’arrivée…quel privilège. D’autres rentres en bus…
Satisfait en partie : je gagne 1h02 et 220 places par rapport à 2009. Et cette course est vraiment un événement. A vivre.
Un peu déçu. Avec un meilleur fartage, cela aurait été beaucoup mieux…objectif 2011.
Bravo au Coach. Bravo au Pierra, qui avec peu d’entrainement finit sa première transju et en plus fini pas trop mal.
Dés le lendemain, je refais le parcours Aller retour jusqu’ à Chaux Neuve pour voir si ça va mieux quand on ne fait pas 68km avant. Et bien, en effet, ça va mieux.
PS : ne pas tenter la GTJ une semaine après la transju, avec vent de face, piste pas ou peu damé et neige chaude et collante sans avoir farté : C’est pas cool. Résultats : 80km et surtout 3h pour faire les Longevilles-Mouthe (19km). Le Marco en perdition…doublé par des ‘Sac à dos’. Outche
‘Comtois rend toi…Néni ma foi’
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