Récit de la course : La Transjurassienne 76 2010, par yves_cool_runner

L'auteur : yves_cool_runner

La course : La Transjurassienne 76

Date : 14/2/2010

Lieu : Lamoura (Jura)

Affichage : 2110 vues

Distance : 76km

Objectif : Pas d'objectif

8 commentaires

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Le récit


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2010 année de mes 50 ans


une 20ème Transjurassienne


pour ma 100ème course de ski de fond


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  • 20 x Transjurassienne,

  • 12 x Marathon des Glières,

  • 12 x Savoyarde,

  • 11 x Foulée Blanche,

  • 11 x Marathon des Neiges,

  • 9 x Traversée ou Boucles du Haut-Bugey,

  • 7 x Traversée du Massacre,

  • 5 x Etoile des Saisies,

  • 4 x Envolée Nordique,

  • 3 x Traversée du Vercors,

  • 2 x Rubatée Blanche,

  • 1 x Bornandine,

  • 1 x Bourguignonne,

  • 1 x Traversée de la Ramaz,

  • 1 x Bûcheronne.


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Que dire de cette Transjurassienne 2010 ? J'allais écrire une Transju « facile », mais une Transju n'est jamais vraiment facile. Cette édition restera pour moi comme celle d'un grand plaisir sportif dans un paysage et avec des températures magnifiquement nordiques. Pas de galère donc, des conditions parfaitement stables toute la course et surtout une neige facile à skier, permettant d'économiser pas mal d'énergie sur la distance. Sans doute la Transju où j'ai skié le plus propre du début à la fin.


Comme chaque année ou presque, je prends le samedi après-midi la route de Lajoux pour aller dormir chez des amis (merci Marie-Pierre et Didier) et passer une bonne soirée d'avant course. Route sans histoire, juste les 4 derniers km recouverts d'une couche de neige dure et tassée : il n'y a plus de sel à Lajoux ! Arrivée à 17h00 et immédiatement début du programme de mise en condition :

  • Relaxation canapé / bière devant France – Irlande,
  • Apéritif jurassien au Pont,

  • Raclette et rouge tanique pour charger en calories...

Comme vous le constatez j'ai définitivement fait miens les principes de préparation du Kéké ! Bon, ça serait quand même dommage d'aller « squatter » des amis et de tristement manger un bol de riz en buvant de la Quézac ! Donc une soirée bien sympathique histoire de faire un peu oublier ce qui m'attend le lendemain. Au lit à 22h30...


5h30, debout les braves. Didier et l'un de ses fils, Julien, sont levés en même temps que moi, pour une journée de bénévolat sur la Transju qui sera bien plus longue que la mienne. Donc dès ce début de récit, UN GRAND BRAVO ET UN GRAND MERCI A TOUS LES BENEVOLES aux petits soins pendant 76 km ! Le thermomètre extérieur est entre – 8 et – 9°... Soit près de – 15° à la Combe du Lac d'après Didier. Brrrrrrrr.


7h00, je me gare au départ. Tout s'enchaîne très vite. Je vais récupérer le dossard à pied. Ca neigeotte un peu, mais heureusement, il n'y a pas de vent. Je me prépare à la voiture, retour au départ à skis, apparemment la glisse est correcte, pas fabuleuse vu la température, mais bien meilleure que l'année dernière (le premier terminera en 3h24, soit quand même près de 30' de plus que le record, ce qui confirme la glisse moyenne). Gag : comme beaucoup d'autres, du fait du froid qui fragilise le plastique, je casse le serre flex au moment de fermer le sac... Pas grave, je pique un bout de rubalise rouge au bord de la route. Là, le sac est bien fermé !


8h20, un peu à la bourre, je n'ai pas le temps de voir d'autres Kikous, mais j'ai mémorisé quelques n° de dossards, notamment le 1525 de Schtroumpfette74 (important pour la suite du récit !). J'entre sur la 2ème ligne 15' avant le départ. Le temps de papoter un peu à droite à gauche, avec mes charmantes voisines. Aïeee, Christine vient de me taper dessus...


8h30, envol des Elites et de la 1ère ligne. La tension monte, mais pas trop. Avec une neige aussi souple et le départ en 4 vagues espacées de 5', il faudrait vraiment jouer de malchance pour casser quelque chose. 30'' du départ, je déclenche le Garmin.


8h35, c'est parti pour la 20ème. Poussée simultanée, attention redoublée pour ne pas s'emmêler les skis et les bâtons. Tout se passe bien, même pas une petite frayeur ! Le bonhomme monte doucement en température. Les premiers km passent vite... Les premiers de la 3ème ligne aussi ! Dès le 5ème kilo, atteint en 22', je les vois débouler ! Mon objectif principal à ce moment là est de passer aux Rousses avant 10h00 pour éviter de me retrouver comme l'année dernière derrière le peloton du 54 km. Donc, il faut que je sois en moyenne à 4' au kilo jusqu'aux Rousses. Descente sur la Darbella, traversée de route au 8ème km... Nickel, ça glisse. Les jambes sont là aussi : je digère sans problème les bosses jusqu'à Prémanon. Je skie sans forcer, en essayant d'être techniquement « propre », d'alterner le côté de poussée en pas de deux, de soigner les transitions de pas, de relancer le plus souvent possible en pas de un, de profiter de la glisse dans les traces... La routine, quoi...


9h18, 10ème km atteint en 43'. Un magnifique rayon de soleil nous accompagne maintenant. C'est féerique. Un coureur à côté de moi coupe son effort pour profiter du paysage. Il s'en met plein les yeux ! Et ben, celle-là, elle s'annonce bien ! Le froid se supporte bien, même à 45 / 50 km/h dans les descentes (soit une température ressentie sans doute proche de -20° compte tenu des -11° annoncés à l'heure du départ). Merci à la géniale veste softshell Salomon ! Ravitaillement de Prémanon au 12ème km, je ne m'arrête pas. On verra aux Rousses. 15ème km atteint en 1h02'. Je suis dans mon tableau de marche. Je file maintenant sur les Rousses. Quel pied ! 20ème km ateint en 1h22'. Un verre de thé à la volée au ravito... Et je me rends compte que ma gourde est gelée. Gourde Salomon moins efficace que blouson Salomon ! Pas très grave, les ravitos sont proches sur la Transju.


9h59, je suis au sommet de la montée de l'opticien. Pas de bouchon au pied ! Juste un ralentissement et un bénévole qui organise les deux files... Même pas le temps de souffler ! Grand moment de la Transju avec les spectateurs, les cloches... Bon, en tout cas, premier objectif atteint : le 54 part et je sors des Rousses, donc ils seront derrière. Là, c'est le grand moment de glisse de la Transju, les Rousses / Bois d'Amont et il faut en profiter un max, parce que les difficultés arrivent. Comme prévu, 2 / 3 km après les Rousses, la tête du 54 déboule. 25ème km en 1h41... Et je stoppe un peu plus loin ! Je repère le dossard 1525 (Schtroumpfette74). Pauline est arrêtée vers un moto neige d'assistance médicale... Furieuse : elle a perdu ses deux lentilles et se demande comment boucler 50 km avec sa vue pas tout à fait perçante. Je lui propose de repartir ensemble et qu'elle me suive... Bon, elle ne m'a pas suivi longtemps, 2 km plus loin elle est devant. Au revoir Pauline, bonne course, et va au bout.


10h36, Bois d'Amont. A partir de là, je « charge » à chaque ravito. 30Km en 2h01. Je reprends la piste vers le Pré Rodet, en Suisse, puis retour vers Bois d'Amont. Le Risoux se profile. J'évite de trop envoyer sur cette partie, la course commence au 40ème km ! Retour du Pré Rodet, très beau spectacle du peloton qui s'étire de l'autre côté. Le soleil a disparu, temps gris et froid. 35ème km en 2h24, puis mi-course en 2h37. Je suis sur une base de 5h15... Donc, je compte entre 5h35 et 5h45 avec le déficit de la montée du Risoux et le cumul de fatigue en fin de course. 2ème ravito de Bois d'Amont où je fais le plein pour la montée jusqu'au Chalet des Ministres.


11h24, 40ème km en 2h49. Je suis dans le premier coup de cul du Risoux. Pas de bouchon, tout juste un ralentissement, et ça s'organise sur 2 lignes. Tout seul, je ne suis pas sur que je serais monté plus vite. Pas mal aux jambes, ce n'est toujours que du plaisir ! On récupère, et 2ème coup de cul au pilône. La montée du Risoux, ce sont ces 2 / 3 premiers kilos, après, il y a de bonnes portions de relance et de glisse pour récupérer. 45ème en 3h17... Ben oui, la moyenne baisse !


12h04. 3H29 de course, Chalet des Ministres. Bascule sur Bellefontaine... Et ça file dans la descente. Comme d'hab, il y a le problème de l'épingle à gauche. Comme d'hab', il y en 4 qui se vautrent devant moi. Bon, j'élargis tranquillou dans la fraîche à l'extérieur, j'évite tout ce beau monde qui s'est emmêlé skis et bâtons, et... Comme d'hab', un missile en perdition essaie de passer sur ma droite, enfourche ma canne... Miracle, le bâton résiste, et je peux le ramener à temps pour éviter la chute... J'ai bien fait de ne pas prendre les cannes tout carbone : j'aurais maintenant deux tuteurs « high tech » pour les plantes de la terrasse ! 50 km en 3h39. Ravito de Bellefontaine et son sympathique p'tit coup de cul. Direction Chapelle des Bois par les Mortes. Physiquement, je suis toujours bien : je skie à peu près correctement, sans faire le « bourrin » ! Longue descente sur Chapelle des Bois, remontée sur le ravito. Et je taille une petite bavette avec Jean-Marc Cordier, excellent skieur local que j'ai eu comme moniteur sur un stage. Un peu de temps perdu, mais bon, si on ne prend même plus le temps de saluer les gens, où va-t'on !


13h02. 60 km en 4h27'. Je suis dans cette interminable Combe des Cives. Et ça passe bien. C'est souvent là que j'ai un « coup de mou », entre Chapelle et le Pré Poncet. Mais cette fois, je me fais plaisir sur cette partie. Et c'est presque avec gourmandise que j'attaque le raidillon de la Célestine, au train, régulier. Pas de signe annonciateur de crampes... Un bonheur, j'vous dis cette Transju ! Et hop, bascule sur Pré Poncet, traversée de route en chantant sur le « petit pont de bois ». 65 km en 4h53'.


13h38, je file dans la descente sur Chaux-Neuve : la descente « bobsleigh » le long de la route ! Comme d'hab', des coureurs fatigués s'acharnent à maintenir un chasse-neige dans la partie raclée de la piste. Comme d'hab', avec la vitesse et la fatigue, c'est la chute... Et comme d'hab', je descends tout à droite de la piste, les skis « te dré » dans la fraîche, sans effort. Bas de la descente, traversée de route et 68 km dans le nourrain ! Passage aux 70 km en 5h13.


14h02, Petite Chaux. Maintenant, il n'y a plus qu'à vivre pleinement les derniers kilos descendant sur Mouthe, les dernières relances, les sourires partagés et les quelques mots échangés avec les compagnons de route. Début de la boucle finale. 75 km en 5h34'. Je finis isolé, un coureur 50 m devant et une fille du 54 km 50 m derrière. Comme ça, j'ai droit à l'annonce du speaker ! 200 derniers m en pas de un.


14h13, un dérapage après la ligne. C'est terminé (déjà !) pour cette 20ème Transju en 5h38'42''. Satisfaction d'une course plaisir, tout simplement. Il ne me reste plus qu'à me changer, prendre le bus, récupérer la voiture au départ et rentrer sur Villeurbanne... La journée n'est pas finie !


Et je termine ce récit sur un grand bravo à Pauline qui a terminé sa 1ère Transju sans lentilles, en 5h35'.

 

8 commentaires

Commentaire de Davidou le minou posté le 22-02-2010 à 11:52:00

Quel palmares !! Je ne retiens que ça de ton récit : le nombre de participations à toutes ces courses !! Bravo !

Commentaire de lulu posté le 22-02-2010 à 17:14:00

Mazette !!!
Respect.. En tout cas, bravo pour ta Transju et toutes tes courses !
A bientôt dans mon domaine !

Commentaire de sylvain73 posté le 23-02-2010 à 10:38:00

Bravo pour les 100 courses, sympathique exemple a suivre pour les ptis jeunes ;)

Commentaire de @lex_38 posté le 23-02-2010 à 16:56:00

Sympa ton récit et Bravo pour toutes ces participations!
Seulement 3 minutes derrière Pauline, dommage qu'entre Insalien vous n'ayez pas terminés ensemble!

Commentaire de Schtroumpfette74 posté le 24-02-2010 à 16:51:00

Pour un beau palmarès de courses, c'est un beau palmarès !
Bravo pour ta course parfaitement gérée ! Et merci pour tes gentils commentaires et pour avoir été là au moment fatidique !
A bientôt sur de nouvelles courses !

Commentaire de Pat'jambes posté le 24-02-2010 à 22:49:00

100 courses, 50 ans, la transju les doigts dans le nez... bravo Yves, en pleine forme!

Et... la 101ème... ça sera?

Commentaire de Fimbur posté le 25-02-2010 à 21:24:00

Salut Yves,
ah mais tu tiens la forme, bravo pour cette 100ème et merci pour ton récit
A bientôt
Fimbur

Commentaire de maï74 posté le 27-02-2010 à 10:28:00

Que c'est bon l'expérience ! Pour gérer, pour éviter les chutes, et finir en pas de 1 sans se vautrer par terre à l'arrivée !!!
Bravo à toi Yves, j'espère pouvoir fêter l'année de mes 50 ans de la même façon !

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