Récit de la course : L'Endurance Ultra Trail des Templier 2009, par FRANCK 12

L'auteur : FRANCK 12

La course : L'Endurance Ultra Trail des Templier

Date : 23/10/2009

Lieu : Nant (Aveyron)

Affichage : 4373 vues

Distance : 120km

Matos : Utilisation des batons à partir du 87 éme km

Objectif : Terminer

2 commentaires

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CR Franck GILLERON ultra Templiers 2009

Salut tout le monde,

 Un compte rendu de la course donc :

la course commence des mois avant pour la préparation physique mais aussi
mentale car avant tout il faut avoir l'envie, ne pas partir sur un truc pour
faire comme les copains, mais savoir que ça va faire mal et être prêt à
l'accepter, à partir de la bien "connaitre" le parcours donc plusieurs
façons de faire.
Pour tous les deux on avait reconnu et on connaissait donc 90% de la course,
si tu ne peux pas reconnaître alors bien visualiser le dénivelé, la
distance et surtout le temps que ça va durer.
En fait on savait tous les deux ou, quand et avec quoi s'alimenter pendant
les 115kms et les 4500 m de D+; on savait aussi que la clef d'une bonne
course résidait dans la capacité à courir en descente, sur le plat et les
faux plats montants même au bout de 100 Kms et 11 h d'effort d'ou la
nécessité d'être bien concentré la dessus et d'oublier la souffrance pendant
ces moments de course entrecoupés de rampes ou tu es obligé de marcher.
En fait on est 3 à s'entraîner souvent ensemble et on a, je pense, eu la
même philosophie sur cette course : Thomas (vainqueur), Pascal (4 éme) et
moi (5 éme) ne pas rechercher la performance, ne pas aller chercher les
coureurs devant soi, mais les laisser venir vers toi quand ils explosent, ne
pas subir les accélérations des autres mais bien boire, s'alimenter et être
linéaire dans sa façon de faire !
A j'oubliais aussi un truc important, si au bout de 3h 45  de course au 40
éme Kms tu te dis qu'il reste au mieux 9 h de course et 75 Kms tu as tout
faux, il faut avant tout chercher et trouver le relâchement, la
décontraction et ne penser qu'au moment présent ...

Sinon si tu as capté cette philosophie ben le reste ça donne ça pour moi :

Départ 4h00 :


je suis relax et super content d'être la surtout que finalement il ne fait
pas trop froid, Pascal avait raison on va le faire juste avec un maillot
manche courte technique et des manchettes, je garde quand même le buff
jusqu' à ce que le jour ce lève (dans 4 h ...) pas vraiment pour le froid
mais la frontale est plus stable comme ça.
allez, musique, coup de fusil et les 700 et quelques "fauves" sont lâchés
...
j'ai l'impression que ça part vite mais bon à l'arrivée Thomas me dira que
ça allait pas si vite que ça ...

Ravitos en eau Saucliéres (15 Kms) :

je passe en 1 h 23' à 4 ou 5 minutes derrière la tête, Pascal je sais pas,
il doit être pas loin derrière mais je m'en occupe pas car on c'est perdu de
vue depuis le départ,j'ai pas des super sensations, j'ai les adducteurs qui
sont contractés et un poil mal au jambes pourtant on vient juste de partir,
je me recentre bien sur moi oublie l'entourage et cherche à bien souffler,
ces premières douleurs vont partir au bout de 2 h 30, en fait je pense que
c'est de ma faute car j'ai du me contracter un poil dans les premières
descentes et ça a suffit pour causer tout cela ... j'apprendrais plus tard
que je suis passé là environ 25 éme.

Passage en haut du Saint Guiral (29 Kms) :

je suis tout seul depuis 30 minutes, guillaume millet avec qui j'étais plus
bas m'a lâché pendant que je faisais ma "relaxation" en courrant et
soufflant au max  because mais adducteurs, il fait un brouillard à couper au
couteau si bien que même en connaissant un peu ce sommet des cevennes
pendant un bon 15' je sais pas ou je suis ... j'attaque la descente pour
rejoindre Dourbie en doublant 3 mecs déjà bien entamés (respirations "haute"
pour eux)

Ravitos de Dourbie (39 Kms) :

je vire le buff et la lampe (bien qu'il fasse pas tout à fais jour),
Benjamin me passe mon ravitos (merci Ben de t'être levé aussi tôt surtout en
courant dimanche le 70 Kms), un verre d'eau et un verre de coca au ravitos
et je repart après avoir doublé un pôte, Lionel (Bonnefous), 3 h 42' de
course (je pensais au départ passer en 5 ou 10' de moins ...), je suis cool
tellement que je demande même pas ma position, bof tout de façon on verra
plus tard, la on a autre chose à penser, 25 à 30 ' de monté puis en gros 12
Kms de faux plat montant pour aller jusqu'en haut de l'Aigoual et 12 Kms
descendant, je mange en bas de la monté et en haut je prend un gel car à
partir de maintenant : 12+12 = 24 Kms de chemin large pas très beau ou il
faut absolument courir donc je débranche le cerveau, je me concentre sur ma
respiration et je ... cours ... à si au fait après la monté après Dourbie je
suis 15 éme, ça me fais plaisir car je sais très bien que c'est maintenant
que les mecs devant vont commencer à péter.
sur ce long faux plat jusqu'à Prat Peyrot  déjà 2 coureurs qui marchent, ça
va être très long pour vous les gars ...
je cours, je cours et enfin une grosse rampe ou on doit marcher et se
ravitailler, c'est vraiment temps, je l'attendais cette rampe car je
commencé à voir des petits points noirs autour des yeux ... arrivage
imminent de l'hypoglycémie, je mange une barre+un gel+un demi bidon d'eau
... je sais que ça va se réenclenché dans 5 à 10 ' faut juste gérer...
heureusement on reprend un faux plat descendant et je passe 2 coureurs dont
guillaume millet qui me dit souffrir de toutes ces portions ou il faut
relancer et courir (ton UTMB guillaume est loin de nos Causses ...), je lui
dis que ça fais que commencer.

Ravitos de Prat Peyrot (57 Kms) :

j'ai passé un autre pôte Olivier Foissac (on en reparlera plus loin), je
suis 10 éme, enfin non 9 éme car Patrick Bohard de chez Asics vient de
s'arrêter, il est cuit et a un genou en vrac, 5 h 38' de course, Ben me
passe mon ravitos, coca+eau sur la table des bénévoles et on repart.
tiens justement les bénévoles du ravitos c'est les gens du club de
judos/karaté de Millau, ça me fais penser à Pascal justement, en fait je
pense à lui car je sais que dans un grand jour il doit faire un podium mais
la il est toujours derrière moi, j'espère qu'il n'a pas arrêté car personne
ne me donne de nouvelles de lui et comme je suis concentré sur moi ben quand
j'ai voulu demander de ses news, trop tard j'ai déjà couru 100 m de trop.

A oui 2,5 Kms après le ravitos c'est le Mont Aigoual (6h 00), fait pas chaud today,
j'ai déjà sorti et rentré 2 fois ma veste on doit être à 0° !
Arrivé à 500 m du sommet il fait un drôle de bruit dans cette forêt, je m'en
vais remettre la veste ... en réalité après le demi tour au sommet, 700 m de
route ou au début j'arrive pas à courir et après je courre mais penché et
en zig zag, bof juste du vent à 120 km/h il diront après l'arrivée, c'était
marrant, je pense à Thomas en tête qui lui doit se régaler, il aime le froid
comme tout ancien kayakiste.

Long faux plat descendant sur Camprieu ou je vois personne si ce n'est je
crois Olivier au loin derrière moi.

Ravitos de Camprieu (70 Kms) :

7h 00 et toujours la même place, coca, eau et ben toujours au top ou il faut,
désolé ben je t'ai fais sortir les chaussures car je devais en changer mais
j'ai changé d'avis, en fais j'ai super mal sous les pieds depuis bien 2
heures dés que je pose le pied sur un caillou je me dis que les autres shoes
y changeront rien ... ça va durer jusqu'à l'arrivée, à en pleurer à partir
de Revens ...
Bon ben la on a une petit promenade jusqu'à Trêves (prochain ravitos) de 17
Kms mais on a reconnu avec Pascalou et là c'est terribles, faux plats,
relances, si tu marches tu es mort il faux courir, ça devient dur mais en
sortant du ravitos je sais que Pascal est toujours en course car Hervé est
là (son assistance) bon ça va je suis rassuré pour lui et je sais qu'il va
faire l'effort sur cette section je me dis que moi aussi, donc je tourne la
poignée des gaz ...
10 Kms plus loin Olivier derrière moi me rattrape, putain il a les watts, il
souffle fort malgré les 8 h de course, il me met pas une mine pendant au
moins 2 Kms !
je mange un gel en m'accrochant, je vais pas tarder à sauter c'est sur, je
commence à respirer comme lui ... sauf que une super bosse arrive et une
longue côte, il ralentit, je me dis que au bluff je vais passer, ralentir un
peu une fois devant et voir... ben j'ai vu ... la longue côte qui suit, je
l'attaque en courant (merci le gel), me retourne après 200 m, plus
d'olivier, je le reverrai à l'arrivée loin derrière ...
Bientôt la descente dure sur Trêves et son ravito, tiens Renaud Rouanet
(Lafuma team) juste devant, mal à l'estomac et au genou, je passe il vient
un peu avec moi, mais j'ai pas envie de trop parler à ce moment là, je le
lâche sur le dernier faux plat avant la descente.
Je croise un suiveur qui me dit que je suis 6 éme car Mallardé juste devant
a explosé et c'est arrêté, ça me boste, mais je me force à me calmer très
vite car la descente est très glissante sur les premières dalles donc rester
cool, relâché et bien souffler ... c'est pas le moment de s'en mettre une
belle ...

Ravitos de Trêves (87 Kms) :

9 h 09, juste avant je vois le 5 éme devant moi à 400 m, bon ben y
a plus qu'à prendre le ravitos (merci benja) et mes bâtons (remercie benja)
pour attaquer la bosse qui suit, je m'affole pas car je sais que sur le
plateau il faudra encore bien courir et qu'il reste entre 3h45 et 4h de
course alors cool.
30' de monté, puis on croise la route, je revois benja mais aussi Thierry et
Patrick venus nous encourager Pascal et moi, ça c'est cool et alors le plus
cool c'est qu'à cet endroit il y a Bruno Tomzic (mari de Karine Herry) venu
ravitailler les trois membres du team Lafuma et que la il y en a déjà 2
derrières moi, c'est benja qui rigole...en fait à l'arrivée ils seront tous
les trois derrière moi ... j’ai rien contre eux mais moi qui n’est pas plus qu’un petit contrat magasin ben c’est vrai je l’avoue ça fait un peu plaisir (Sorry Guillaume, Renaud et Hervé et chapeau pour vos perfs encore cette année).
le plateau est là il faut courir, je passe le gars qui est 5 éme, mais il
lutte et me repasse, donc pas d'affolement, je mange 50 m derrière lui et
dans un faux plat montant alors qu'il se met à marcher je courre toujours,
au revoir ...
La suite, une descente en dévers merdique, une remonté (un mur) de face
pendant 15 ' et de nouveau plateau (20' à 25') jusqu'au ravitos de Revens
avec vent fort ... dans la gueule ... super.
Tiens je vais quand même tourner la tête et qui je vois à 500 ou 600 m une
petit tache rouge avec une manche verte (si si si je l'ai vu cette manche
car je la connais), donc vu la couleur, vu qu'on est au 100 éme Kms et que
seul lui peut revenir comme ça de derrière, c'est Pascal ...

Ravitos de Revens (100 Kms) :

11h 04 de course et Pascal me rejoint, il me dit deux choses, et là je suis
entièrement d'accord avec lui, "franck tu as fait une super course" et
"putain ces chemins larges ou il faut toujours courir j'en ai marre, je
reviendrais pas sur cette course"
Tous nos pôtes, assistants sont là et ma chérie Carine, entre tout je suis
déstabilisé et j'en oublie ... mon verre de coca au ravitos...
On est 5 et 6 mais Thierry nous dit que le 4 éme est passé il y a 14' mais
en marchant et vraiment cuit, Pascal y croit pas et moi je suis entamé, je
lui dis de pas m'attendre et d'essayer d'aller le chercher.
Finalement, je me refais un peu et on courre ensemble, une belle descente,
remonté longue, petit erreur de parcours (1 ou 2 minutes max) et on va
attaquer la descente de Cantobre, juste avant on nous dit que le 4 éme,
Hervé Giraud Sauveur (Team Lafuma) est à 1' maxi (15' de repris sur 1h de
course !), je bascule 40 secondes derrière Pascal dans la descente, on
double Hervé (totalement arrêté le pauvre), 15' de descente technique et en
bas nos pôtes (12h 04) ... et Pascal 1' 20'' devant moi, je me dis qu'il a pas
descendu comme d'hab. car normalement il me colle au moins 2 à 3 minutes dans
cette descente (et je suis pas un manche, Pascal est tout simplement le
meilleur descendeur que je connaisse, ceux qui veulent des cours peuvent
l'apeller), il reste 1 h de course, une bosse et une descente, je fais
l'effort dans la dernière bosse ne sachant pas si derrière ils sont loin (en
fait si, assez loin) et aussi je me dis que si je reprends Pascal en haut il
m'attendra pour qu'on finisse ensemble.
40' plus tard, pas de Pascalou en vue et personne au loin derrière, donc
j'attaque la descente en faisant un petit pipi en marchant et je descend,
normal pas super vite mais à mon rythme, sans attaquer mais pas arrêté tout
de même.
Arrivé en bas, au pont de Nant 400 m avant la ligne j'avais en fais 50'' de
retard sur Pascal : il est descendu doucement (pour lui), je le soupçonne de
l'avoir fais pensant que je reviendrais pour finir ensemble, mais moi ben
j'ai pas voulu attaquer pensant que de toute façon vu comme il descend je
reviendrais jamais, donc on arrive 4 éme et 5éme avec une minute d'écart.
Rien à dire on est à notre place, dans un grand jour on doit pouvoir
titiller le podium (surtout Pascal avec ses qualités de vivacité) mais là on
est vraiment ou on doit être !

Tout cela sans vraiment avoir cherché à courir après les gars qui étaient
devant nous !

117 Kms, 4500m de D+ et bien sur autant de D- en 13 h 09' (13 h 08' pour
Pascal).

Penser à soi d'abord, rester dans sa bulle, s'alimenter et vivre le moment
présent ... à méditer.

Ben pour une fois que je fais un compte rendu, j'espère pas vous avoir
ennuyé de trop.

Pour les FOTES j'ai pas relu, si y en a qui veulent corrigés y peuvent.

2 commentaires

Commentaire de Oliv'BCA posté le 02-11-2009 à 16:15:00

Super course/perf et CR pas ennuyeux pour un sous je te rassure.
Par kontre pour les fotes ta réson, il y en a plun la derniaire frase!!!

Commentaire de La marmotte dormeuse posté le 03-11-2009 à 11:19:00

Bravo pour ce CR qui nous permet d'avoir le privilège de vivre l'avant de la course !
Et merci pour tes conseils avisés (avec Pascal)concernant la tenue de course (le shorty)...
Signé la marmotte des mornes plaines Seine et Marnaise.

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