Récit de la course : La 6000 D 2002, par yoyo

L'auteur : yoyo

La course : La 6000 D

Date : 30/7/2002

Lieu : Aime (Savoie)

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Distance : 55km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit

La Plagne - 2002

Plan d’eau de Macot : il est environ 7h du mat. La journée s’annonce belle. Un poids en moins sur les épaules. Je suis quand même bien stressé à l’idée de monter la haut. Bien plus que lors de mes précédentes Ultra expériences. Un petit plaisir au départ. Je croise Corinne Favre. C’est une référence du Trail et la référence féminine de la 6000D. Une vrai « star » qui fait le bonheur des pages des magazines spécialisés.

On est en petit comité. J’ai l’impression que je suis le petit nouveau et que tout le monde se connaît. Après le contrôle des puces, je rentre dans le sas de départ. 3,2,1 partez. C’est donc parti par la piste cyclable qui longe une rivière. C’est plat et il faut en profiter, ça va pas durer. Une pause technique et me voilà dernier. Wouah !! c’est pas cool, je force le rythme et me cale dans le milieu du peloton qui commence à s’étirer. On arrive à Aime la Plagne et on emprunte la route qui monte vers les stations de la Plagne. Il y a un peu de public et je ne veux pas perdre la face. Je trouve le rythme déjà bien élevé mais tout le monde court. Moi aussi, mais je trouve que ça va bien trop vite. Enfin on quitte la route et on attaque un sentier en sous bois. Terrible. Ca bouchonne un peu mais ça grimpe trop dur pour doubler. Mon coeur s’emballe, je suis en nage. Et ça va durer jusqu’à La Plagne 2000. C’est plus de la rando sportive que de la course. Je n’arrive pas à courir et je me demande comment font les premiers. Le haut de cette première montée est plus irrégulier et permet quelques temps de récup. Enfin une descente pour traverser la station. Une pause express au ravito et ça repart pour une portion vallonnée qui permet de se remettre doucement à courir. On arrive ensuite à un lac et un joli passage technique qui permet d’apercevoir le col. L’environnement est complètement dégagé depuis qu’on a quitté la station et, les pistes de 4*4 l’été, et sûrement de ski l’hiver ont complètement défoncé le paysage. C’est d’ailleurs par une de ses pistes qui doit s’apparenter à une autoroute à ski l’hiver, que l’on passe au sommet du col. Enfin une belle et vrai descente pendant 2 kilo. Moi qui ai cru un instant que le sommet, le vrai était à ce col, je vais pas être déçu. Descente donc, jusqu’au ravitaillement avec une vue imprenable sur le sommet, le glacier de Bellecombe. Les sensations sont pas super dans la descente, je me fais pas mal doubler. Au ravito, c’est l’endroit ou l’on croise les premiers. Il faut faire en fait une boucle pour passer au sommet du glacier (3000 m) et revenir à ce ravito pour enfin attaquer le chemin du retour. Donc au ravito, je vois descendre une furie. Corinne Favre redescend elle du glacier. Elle est deuxième féminine (ce n’est pas habituel pour elle) mais ça grande spécialité, c’est la descente. Il paraît que c’est très impressionnant d’efficacité. Elle repart à gauche pendant que moi, je repars sur un petit rythme à droite. Je passe devant un téléphérique et je m’apprête à attaquer la montée finale. Si tout à l’heure les pistes étaient des autoroutes à ski, là c’est des champs de cailloux, de plus en plus raide. C’est très très dur, et le final s’apparente à de l’escalade. La chute est interdite sous peine de se retrouver 200m plus bas. Je m’accroche aux cailloux, essayent de suivre les pas de mes prédécesseurs et c’est le soulagement : je suis au sommet, accueilli par un public assez nombreux pour un sommet à 3000m.. Je poursuis par la traversée du glacier. Je pensais et rêvais de marcher sur la neige mais la météo clémente à fait fondre ce dernier et nous nous contenterons d’enjamber quelques torrents. Encore un petit effort pour passer un petit col et c’est la descente infernale vers le ravito. Je me lance donc prudemment, en freinant un maximum, essayant d’amortir le plus possible. Pas de folie, je ne coupe pas les virages et malgré ça, je commence à doubler quelques concurrents. La descente est très technique jusqu’au ravito. Je fais le plein du camelbag et c’est parti pour une belle descente au milieu des prairies alpestres. Les chemins sont plus plaisants que plus tôt dans la matinée, et souvent, 2 ou 3 chemins s’offrent à moi, au choix. Pas de risque de se perdre, simplement faire un choix pour prendre le moins cassant, le plus court, le plus roulant. Ces chemins se rejoignent quelques dizaines de mètres plus loin et ça recommence ainsi pendant une bonne partie de la descente.

Arrive ensuite la première mauvaise nouvelle de la journée : le col de ......... Un détail par rapport au dénivelé accumulé jusqu’alors mais un vrai calvaire en réalité. J’étais sur un bon rythme dans la descente, je doublais régulièrement des coureurs et là, le coup d’arrêt. C’est un GR qui serpente jusqu’au sommet en laissant sur la gauche un petit lac, mais les organisateurs ont du estimer que c’était trop long, et ils nous font monter droit dans la pente. Dur dur. Enfin, c’est le sommet et l’avenir me promet une belle et longue descente jusqu’au plan d’eau de Macot. Il faut d’abord passer par la Plagne Bellecombe, la station ou nous avons retiré le dossard la veille (et accessoirement dégusté une bonne crêpe en terrasse). C’est une plongée à travers l’alpage. Les cuisses commencent à brûler mais je suis encore efficace et je continue à doubler. Au pointage de Bellecombe, je suis 195ème/500 environ. Je repars, un coup de fil rapide à Sandra qui m’attends à l’arrivée. Il reste 10 Km, et en un rapide calcul, je me dis que je serais arrivé d’ici 1h, 1h15. L’erreur. En fait c’est pas 10 Km de descente mais 5 Km de plat qui remonte même parfois puis 5 Km de descente vertigineuse jusqu’à l’arrivée. Et donc, là, c’est la tuile. J’étais déjà « psychologiquement » arrivée et quand je vois le chemin, serpenter et partir vers la droite, puis remonté, je craque. Impossible de courir. Je vois revenir et me passer un à un tous les descendeurs de tout à l’heure. Après un calvaire de 5 kilomètres ou j’ai du courir ... 1 Km enfin la descente. Droit dans la pente. C’est simple. Il y a une route qui descend en lacet et nous on coupe droit. Tout les 200m, on coupe la route et je me met à apprécier les 5m de plats qui constitue la traversée de la route. Je suis mal, de plus en plus mal. Tout les 200m, il y a un signaleur qui bloque les véhicules. Et un sur deux me dit « Ca va ?, c’est sur ? » Je fais si peur que ça ? Je comprends pourquoi, je sais plus ou, j’ai lu que certains coureurs, pour moins souffrir des cuisses, descendaient cette pente infernale. en marche arrière. Je contrôle plus grand chose et j’arrive enfin, au abord du plan d’eau. C’est fini. Je me laisse doubler par qui veut bien. Je l’ai fait. Je savoure. Un tour du plan d’eau au milieu des baigneurs qui doivent pas trop comprendre d’où l’on vient. Sandra est là. Le meilleur remède. Je vais déjà mieux. 7h 19’ et 250 environ / 500.

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