Récit de la course : Spartathlon 2003, par annick

L'auteur : annick

La course : Spartathlon

Date : 26/9/2003

Lieu : Athènes (Grèce)

Affichage : 2127 vues

Distance : 246km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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Le récit

Peut-être aurais-je du intituler le post "CR d'un...25heures", ce qui aurait été plus proche de la réalité !

Spartathlon : un rêve parmi d’autres construit d’abord à la lecture de quelques reportages sur cette course mythique, puis nourri des commentaires de ceux qui sont allés au bout de ce rêve d’ultra.
Je n’ai pas songé que cet objectif fut aisé : 246 km à parcourir en moins de 36 h, c’est à mon niveau un véritable pari. Et je le sais. Et quand je prends connaissance des différents temps de passage éliminatoires égrenés tout le long de la course, j’ai la confirmation de la difficulté de la tâche.
Pour la 1ère fois, je me fais concocter un plan d’entraînement. Mon but est d’augmenter ma vitesse de base, tout en conservant la possibilité de sorties longues auxquelles j’ai du mal à renoncer. J’apprends vite à mes dépens que le suivi d’un plan d’entraînement exige beaucoup d’obéissance et qu’il se marie mal avec les ultrafantaisies que je n’ai de cesse de renouveler. Je me retrouve ainsi à la mi-juillet prise au piège d’une indigestion manifeste, récolte d’une gourmandise effrénée. La leçon est amère mais vite apprise, et je ne me concentre plus alors que sur ce seul but : le Spartathlon.
J’ai recherché tous les articles concernant le Spartathlon parus dans les revues de course à pied que je possédais, les ai lus et relus afin de m’imprégner de l’effort à fournir. Puis j’ai élaboré mon plan de route que j’ai peu à peu précisé en fonction d’éléments nouveaux qui m’apparaissaient d’importance. Et j’ai interrogé quelques spartathlètes afin d’obtenir des réponses à des questionnements qui se faisaient jour au fur et à mesure qu’approchait l’épreuve. J’ai ainsi glané quelques conseils, trucs et astuces qui m’ont été d’une précieuse utilité.
Tous ces apports m’aident à me reconstituer après les déboires de l’Intégrale de Riquet. Durant les deux mois qui séparent les deux évènements, j’éprouve souvent encore une intense fatigue, plus perceptible pendant les périodes de forte chaleur. Je crains parfois de l’emmener dans mes bagages, de ne pouvoir en venir à bout.
Les derniers jours avant l’épreuve, je force avec acharnement sur le repos, me contraignant à bouleverser mes habitudes, surtout les mauvaises, et cela chaque jour un peu plus. Et chaque jour un peu plus, je sens s’installer et grandir une force tranquille.

Si vous aimez le calme odorant d’une nature foisonnante et accueillante, vierge de tous les outrages de l’homme moderne, alors n’allez pas au Spartathlon. Quitter Athènes dans le flot de la circulation, le tumulte des moteurs, l’air empoisonné des gaz d’échappement et la poussière d’une ville asphyxiée constitue une véritable étape de survie. Pourtant, ce matin du 26 septembre, je me moque pas mal de cet environnement hostile qu’il me faudra traverser. J’ai la tête autrement occupée : j’ai un tableau de course que je dois dérouler, des temps de passage à tenir, et cela suffit à me dégager l’esprit des nuisances éventuelles. Du haut de l’Acropole, les coureurs vont s’élancer. Un orchestre-fanfare lance quelques notes, et ces instants de solennité m’arrachent quelque humidité au coin des yeux. Le décompte des secondes précédant l’envol…mon espace sensoriel se concentre sur l’heure de ma montre qui indique à l’instant précis du départ 7h00’40’’. On nous a annoncé la veille que la température se situerait autour de 27°. Ca me va !
J’essaie d’emblée d’attraper l’allure que je me suis fixée. Mes jambes entrent de suite en action, pas de problème. Nous descendons le chemin d’accès à l’Acropole, tout en dallage pavé avant de rejoindre les rues de la ville, puis le trafic intense des heures de pointe. J’ai construit mon plan de route en fonction des heures limites de passage aux points de ravitaillement et du profil du terrain tel qu’il m’a été fourni de manière schématique. Je découvre rapidement que la réalité du terrain présente un profil plus nuancé. Cela ne remet pas fondamentalement en cause mon plan de route. J’ai découpé la course en différentes étapes définies en fonction du profil du terrain notamment, et déterminé la vitesse moyenne que je devais adopter sur ces tronçons pour franchir les barrières horaires en toute sécurité. C’est pendant la première portion de 15 km que je dois maintenir la vitesse la plus élevée, approchant les 11km/h sous peine d’élimination ! Je passe ce premier cap à l’heure exactement envisagée, avec une seule petite minute d’avance sur le temps limite, et avec une aisance qui me surprend agréablement et surtout me rassure énormément.
Je peux ensuite baisser mon rythme de croisière pour rejoindre le 50ème km. Mais la machine est lancée, et j’ai du mal à la freiner. Je suis bien, ça déroule tout seul. Je dois me faire violence pour ralentir, et cela me prend bien environ encore 15 km avant de pouvoir adopter une allure plus raisonnable. Nous traversons quelque place où des enfants rassemblés et hurlants encouragent les participants et tendent leur main pour qu’on vienne la leur frapper. Quelle ambiance ! Qui immanquablement génère une accélération incontrôlée, mais vite perceptible que je corrige immédiatement. Nous longeons une raffinerie et respirons les effluves de pétrole. A partir de là, nous laisserons vraiment la ville derrière nous. Nous courons ensuite parfois juste en bordure de mer, et l’on voit l’eau transparente qui invite à d’autres plaisirs. Pour l’heure, le mien est grand d’être bien dans mes baskets ! J’apprends sur cette portion que Jean-Jacques Moros a pris la tête de la course. Il n’y a vraiment que du bonheur depuis ce matin.
Je parviens au 50ème km avec 8 mn d’avance sur mes prévisions, ce qui m’apporte la confirmation que je n’ai pu immédiatement réguler mon allure. Mes sensations sont totalement en phase avec la réalité, c’est quasi incroyable. Pour autant, je sais que je n’ai pas entamé mes forces, je garde le contrôle, et toujours cette surprenante facilité qui me grise de plaisir.
Quoique les ravitaillements soient nombreux, j’ai préféré porter sur moi une petite réserve de boisson dans laquelle je puise si nécessaire entre deux ravitaillements, et j’ai fait déposer à certains ravitaillements de l’eau gazeuse qui me va mieux que l’eau plate, et également des réserves alimentaires et/ou énergétiques. Jusqu’à ce point, je n’ai grignoté par toutes petites touches que du salé et quelques menus morceaux de fruits, le sucré ne me fait nullement envie. Si peu envie que j’abandonne là la part de Herman prévu pour me servir de déjeuner. Oh sacrilège !
J’ai la surprise de retrouver au 60ème kilomètre Jean-Pierre Vozel qui se débat avec des maux d’estomac. Nous repartons ensemble, et adoptons une allure qu’il convient que je réduise si je ne veux pas faire de bêtises que j’aurais à regretter plus tard. Je le laisse donc filer. J’atteins le canal de Corinthe, ouvrage impressionnant par son étroitesse et sa profondeur, et rejoins en toute sérénité et sans difficulté aucune le premier gros point de ravitaillement situé au km 81. J’ai un léger décalage sur l’horaire prévu, ayant « perdu » 13 mn sur le temps estimé. J’ai heureusement une marge de sécurité qui me permet de faire la pause envisagée, afin notamment de me restaurer convenablement. Mais c’est peine perdue, les pâtes qu’on me propose ne réussiront pas à m’ouvrir l’appétit. Je n’ai simplement pas faim, j’en fais le constat simplement. De toute façon, l’énergie ne me manque pas pour avancer.
J’ai passé Corinthe, et c’est sinon une victoire, une première satisfaction. J’ai tellement entendu, du côté des coureurs les moins rapides, qu’atteindre Corinthe dans les temps était déjà un défi en soi, que je peux repartir en toute tranquillité. Je n’éprouve aucune sensation de fatigue, j’ai le moral au beau fixe, et je me remets en action sans aucune difficulté. Je pratique de temps à autre quelques légères flexions pour m’amener progressivement jusqu’à la position accroupie, ce qui me permet de décontracter totalement les muscles des jambes. J’atteins le km 100,5 en récupérant progressivement le temps perdu initialement. Cela fait 11h 41mn que le départ a été donné. Là, on m’annonce que je suis 116ème. Petit clin d’œil, je porte le dossard…116. Je déguste une soupe chaude avant de m’emparer de ma frontale, laissée à ce poste avant d’affronter la nuit qui dans une heure nous aura rejoints. Nous traversons des villages où les enfants sont en quête d’autographes qu’ils quémandent le regard rieur et parfois suppliant. Je m’adonne à ce jeu, tout en ayant conscience que je perds de subtiles minutes. Je maintiens pourtant mon avance d’une demi-heure sur le temps limite, et reviens ainsi exactement sur l’horaire envisagé. Ca va vraiment très très bien pour moi. Je parviens au 110ème km où je retrouve Jean-Pierre Vozel que je ne reverrai plus. Je presse le pas dans une montée et le laisse à l’arrière tandis que la nuit me rattrape. Arrivée au poste de Néméa au km 124, j’avale un café et je récupère mes vêtements prévus pour la nuit. Je n’ai pas froid, et me contente d’enfiler mon maillot à manches longues et noue mon collant autour de la taille. Je retrouve là la femme d’un coureur français ainsi qu’une concurrente française, Maryse qui à chaque poste me prodiguent les quelques mots de réconfort et d’encouragement qu’il fait bon entendre, et Auguste Lespinas. Ils ont tous deux arrêté leur course et attendent l’arrivée prochaine de la compagne d’Auguste qui suit à peu de distance. Je ne pense qu’à une seule chose : continuer sur ma lancée. Je commence à sentir un point ou plutôt un poids sur l’estomac. Au poste suivant, je souhaite pouvoir avaler un potage. C’est la seule nourriture qui arrive à passer. Malheureusement, on ne peut me proposer qu’une eau tiède additionnée de miel. Je tente…c’est franchement à…vomir ! ce que je fais instantanément ! C’est bien la première fois que je rencontre ce genre de situation. Eh bien, ce n’est ni compliqué, ni alarmant. Je repars libérée de cette gêne, et plutôt heureuse que la solution idéale et radicale soit venue aussi naturellement.
J’aborde ensuite une piste. La nuit est totalement noire. Pourtant j’utilise peu ma lampe. J’arrive le plus souvent à faiblement discerner les contours de la piste, et quand je perds le tracé du chemin, je rallume la lampe. Il est beaucoup plus reposant de naviguer à la lumière naturelle, même si celle-ci est très faible. Le faisceau de la lampe présente l’inconvénient majeur d’isoler l’espace illuminé de son contexte. C’est comme si l’espace se rétrécissait ! Je préfère sans conteste prendre pleinement possession de l’environnement dans lequel j’évolue. Quand je ne cours pas, je marche vite, oui très vite. Je bénis dans ces heures nocturnes mon expérience à l’Intégrale et ma rencontre avec Paulette. J’y aurais au moins appris cela, à marcher vite !
Je vais ainsi de poste en poste, heureuse d’être là. J’essaie toujours d’ingurgiter quelque liquide à chaque ravitaillement. Mais rien ne passe, si ce n’est quelques gorgées de coca, de café ou de thé. Quant à avaler du solide, n’en parlons pas. Je traîne avec moi un morceau de gâteau sport récupéré au km 81 et auquel je n’ai pu touché. Je n’ai pas mal aux jambes, jamais l’envie de dormir ou de me reposer ne m’effleurera, et j’ai le moral complètement intact. J’avance dans la nuit, doublant parfois des concurrents. Les échanges de paroles sont rares, sinon inexistants. Je suis dans ma course, je n’ai besoin de rien d’autre. Il y a juste cette petite douleur à l’estomac qui se réveille…rien de bien grave…je gère. J’atteins le poste des 140 km peu après 1h du matin. Je me rapproche de la montagne. Je me réjouis d’avance de pouvoir enfin goûter à ce morceau qui nourrit tant l’imaginaire des novices. De nouveau la route, je peux plus aisément courir. Je distingue juste, dans la noirceur de la nuit, le large filet gris de la route. Quelques rares étoiles au-dessus de ma tête. J’essaie de rester le plus possible au milieu de la chaussée, là où le revêtement est le plus soigné. En toute hardiesse, je déroule ma foulée, quand soudainement je perds l’équilibre et me retrouve le nez à terre et écorchée vive. Ce n’était qu’un modeste trou insoupçonné dans la chaussée ! Genou droit et mains en sang, mais toujours lunettes vissées sur les oreilles, je rejoins le poste suivant où je nettoie grossièrement les plaies. Je m’aperçois alors que je perds sensiblement du temps sur mon tableau de marche. La douleur à l’estomac se fait progressivement de plus en plus vive notamment quand je cours, m’empêchant de tenir une allure soutenue. Je peux au mieux presser le pas pour limiter la souffrance. Pourtant, je conserve un état d’esprit serein. Autour de moi, quelques montagnes se dessinent et je me demande laquelle je vais devoir franchir. Ce sera la surprise. Il y a sur ma gauche cet espèce de mont en forme de pain de sucre, suivi à l’arrière d’une cime plus arrondie, et à droite, une montagne que semble gravir tel un serpent lumineux, une route éclairée de mille lampadaires. Et tout à coup, passage dans un tunnel qui me fait traverser sous le ruban illuminé. Mon sens de l’orientation définitivement perturbé, je commence l’ascension en empruntant une route qui m’amène à un point de ravitaillement d’où démarre le sentier de montagne. Sentier de pierres, étroit et bordé de bâtons lumineux qui laissent deviner son tracé tout en lacets, et marqué dans ses courbes au-dessus du vide par un ruban protecteur qui signale la limite à ne pas franchir. Les chaussures de trail auraient été plus adaptées sur cette portion, et je sais que quelques concurrents ont opté pour le changement de chaussures pour passer la montagne. Je demeure très prudente et attentive, l’esprit encore très lucide. J’ai toujours préféré passer les caps difficiles de nuit. En ne voyant pas les difficultés à venir, on se contente de les gérer le moment venu. Je parviens au sommet presque trop vite. J’ai laissé des concurrents en bas du sentier et n’en ai revu aucun durant l’ascension. Sans rien demander, on m’enveloppe dans une couverture et on me propose une boisson chaude. Un petit vent souffle. Je ne m’attarde pas, le temps travaillant à son œuvre destructrice. Je n’ai plus que 15 mn d’avance sur le temps limite. Je ne supporte plus depuis un moment la boucle de mon porte bidon qui fait pression sur mon ventre. Je l’écarte en la tenant à la main, j’amorce la descente sur une piste large avec des portions assez raides. J’ai normalement un cachet destiné à soulager les maux d’estomac, et je décide de le prendre au ravitaillement suivant. Impossible de remettre la main dessus. Je laisse quelques minutes dans cette recherche vaine, et mon avance sur le temps limite se réduit encore. Désormais, je joue plus serré avec le temps, et lui me subtilise progressivement mon avantage, grignotant insensiblement les précieuses minutes. Il me devient presque impossible de courir avec cette satanée douleur. Je finis par enlever totalement mon porte bidon et le prends à la main. Tout à coup, je me rends compte en lisant l’heure que j’approche des 7 h du matin. Et c’est le déclic ! plus de 23 heures de course, presque 24 h. Prononcer mentalement 24 h me fait prendre conscience que je m’apprête à boucler un…24 h ! Je n’ai plus qu’une envie : connaître exactement le kilométrage que j’aurai effectué pendant ce délai. Attendre le poste suivant pour avoir la réponse. Et à 7 h 03 mn, je rejoins le poste installé au km170. Je regarde à deux fois pour mémoriser, enregistrer. Sur l’instant, je suis incapable d’évaluer, et d’éprouver un quelconque sentiment, dans un sens ou dans l’autre. Je note, mais ne mesure rien. Jamais en établissant mon plan de route, cette idée de 24 h ne m’avait effleurée. C’est comme une révélation soudaine qui me laisse sans réaction, un peu abasourdie. Le temps se précipite. Je calcule qu’il me reste dix heures de course pour les 75 km restants, je fais une rapide estimation de la vitesse à tenir. Je ne comprends plus rien. Ca ne correspond pas avec mon tableau de route. Je me demande ce qui se passe, pourquoi Bruno et Etienne à qui j’ai adressé mon plan de marche n’ont rien vu eux aussi. Ce n’est pas possible, on ne peut pas être à trois à s’être trompés. En proie à ces questions, je poursuis jusqu’au ravitaillement suivant. Je réclame le moyen de soulager mes maux d’estomac. Un médecin arrive, me tend une chaise, et m’invite à m’asseoir. Je refuse, un vent de panique s’empare alors de moi. Je vois cette chaise tendue comme un piège qui signerait mon arrêt de mort sur cette course. Mon regard affolé est aimanté vers le panneau qui indique la distance à parcourir jusqu’au prochain poste, et l’heure éliminatoire correspondante. Je ne raisonne plus. Je piétine et tambourine d’impatience tandis que le médecin me prépare quelques gouttes de thé pour me permettre d’avaler un cachet. Je repars, toujours aussi désorientée et désarçonnée par les repères qui me font défaut. Je conserve pourtant 8mn d’avance sur le temps éliminatoire. C’est peu dans l’absolu, mais largement suffisant pour poursuivre sans crainte. Je n’ai pratiquement rien bu de toute la nuit et rien mangé depuis un grand nombre d’heures. J’ai froid dans ce jour naissant dont la fraîcheur prégnante me fait grelotter. Mes intestins s’en ressentent et me contraignent à un arrêt technique. Et là dans la froideur du petit matin, avec les intestins qui s’en mêlent, brutalement je ne m’imagine plus pouvoir tenir les délais, surtout sans pouvoir boire et manger, alors que le soleil ne va pas tarder à réapparaître. Serait-ce la mémoire du corps et de ses souffrances antérieures (cf la Desert Cup) qui me rappelle à l’ordre, et s’érige en barrière de l’infranchissable ? Il y a comme un non péremptoire et d’une violence inouïe, qui s’impose à un raisonnement défectueux, et me fait renoncer sans espoir de retour à un rêve du possible. Et je lâche tout, sans autre préavis.
Je rejoins la route délaissée quelques instants plus tôt, et avance sans plus me presser jusqu’au point suivant ; la décision est prise. Je choisis de décrocher moi-même mon dossard, le remets aux bénévoles qui me proposent encore de repartir, malgré le délai que je me suis donné la peine de dépasser. Je monte dans le bus. Je suis la seule et unique concurrente à m’y installer, et là, j’avoue, je craque un peu.
J’arriverai à Sparte à 12h30 environ, en état d’hypoglycémie certaine que je contrecarre en « courant » acheter, dès la descente du bus, des bonbons dans le supermarché qui fait face à l’hôtel ! Et j’assisterai, non sans émotion, à l’arrivée des concurrents qui termineront leur Spartathlon entre 34 et 36 h.
Ce n’est qu’en relatant mon périple que j’ai été mise face à ma malencontreuse faute de calcul. Il ne restait pas 10 heures de course, mais bien 12 heures, ce qui changeait quelque peu la donne ! Ca m’a fait sur l’instant un…choc. Mon esprit est longtemps resté planté au milieu du gué, partagé pour 2/3 (c’est le prorata de la distance effectuée !) d’une énorme satisfaction reposant sur les 170 km parcourus en 24 h, et 1/3 d’un énorme doute. Pourquoi une décision si brutale, et de plus fondée sur une erreur aussi grossière ? Il m’a sans doute manqué à ce moment une petite voix qui m’aurait corrigée, et probablement encouragée à me remettre sur la route du Spartathlon. Pourtant, les choses ne sont pas aussi simples, et rien ne me permet d’affirmer aujourd’hui ce qu’il serait advenu. Des éléments contraires bataillent encore avec force, qui militent dans l’un ou l’autre sens.
Place donc à la seule réalité qui soit ! Et à l’espoir qu’elle suscite en moi. En 2004, j’irai goûter sur un anneau non encore identifié aux joies de la découverte d’un 24 h !

A bientôt sur un...24h
Annick

1 commentaire

Commentaire de HervéB posté le 18-09-2007 à 17:48:00

Merci Annick, à 10 jours de partir en Grèce, je vais essayer d'être lucide jusqu'au bout.

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