L'auteur : chef_lolo
La course : Le Tour de la Grande Casse
Date : 23/8/2009
Lieu : Pralognan La Vanoise (Savoie)
Affichage : 1576 vues
Distance : 62km
Matos : mini sac à dos, poche à eau de 2 litres, gels (2 utilisés), compotes (2 utilisées), sifflet, portable, bande de contention, couverture de survie
Objectif : Pas d'objectif
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PREAMBULE
7 ans … 7 ans se sont écoulés depuis mon dernier gros trail. C’était en septembre 2002 je terminais mon troisième belledonne 2000.Depuis j’ai changé de métier, je me suis lancé dans un métier passionnant mais tellement prenant que j’en ai lâché mes runnings. Petit à petit nous nous sommes organisés et depuis 1 an j’ai ressorti mes chaussures de trail poussiéreuses pour leur faire prendre l’air. Me piquant au jeu, j’ai repris un semblant d’entraînement jusqu’à ce mois de février où mon beau-frère me dit : »avec un collègue je compte faire la course des voleurs de temps, tu viens avec nous ? » … « Chiche » et voilà j’avais mon premier objectif … ce qui me manquait pour vraiment démarrer un vrai plan d’entraînement … du moins en théorie car les impératifs professionnels ont souvent perturbé ce plan d’entraînement … toutefois la machine était lancé.
En fouillant sur kikourou, je déniche une superbe course le dernier week-end de nos vacances dans un endroit que j’adore. Seul problème : 62km et 3900m de déniv c’est beaucoup plus que le maximum que j’ai déjà fait et en plus un break de 7ans s’est écoulé …Soyons fou ! Fin mars c’est décidé, ce sera les voleurs de temps fin mai et le trail de la grande casse fin aout. Les semaines passent et les entrainements plus ou moins réguliers s’enchaînent. Fin avril : changement de programme mon beau-frère ne fait plus la course des voleurs de temps …faire 6h de voiture pour aller à limoges en ayant dormi que 3-4h … je décide d’annuler moi aussi ma participation et cherche un trail de remplacement plus proche afin de me tester et voir si boucler le TGC est envisageable. Ce sera donc la traversée du Vercors mi-juin.
Mi-juin, je m’attaque à la traversée du Vercors. Couché à 1h30 après le travail, réveil à 5h00 pour un départ en voiture à 5h30. 1 heure plus tard me voilà à Corrençon pour le retrait des dossards et le départ en car à 7h00 pour rallier le col du rousset. Il fait un froid glacial (2°C avec du vent). A 8h15 le départ est donné. LE peloton est restreint une soixantaine de coureur pour une course en autonomie totale (aucun ravitaillement) dans un décor somptueux puisque 80% du parcours se déroule au sein de la réserve naturelle des Hauts plateaux. Le parcours débute par une montée raide puis tout le reste du parcours sera une succession de montée et de descente plus ou moins longues sur un terrain escarpé et des chemins sinueux et étroit ... tout ce qu'il faut pour ne pas avancer. Après près de 4h de course je rejoins le village de Corrençon pour l'arrivée. Content de boucler ses 32km dur un profil très loin de mon idéal ... j'adore les longues montées et les descentes raides et techniques ... tout l'inverse de cette traversée du Vercors.13ème à l'arrivée ... pour une reprise je suis plutôt content ... et je me sens prêt à passer à l'étape d'après: le tour de la grande casse et ses 62km pour 3900m de déniv. C'est décider, lundi le bulletin sera au courrier.
JUIN ....... JUILLET ...... beaucoup de boulot j'arrive tout de même à dégager des créneau pour m'entrainer. 1h30 par ci, 2h00 par là, quelques sorties de 2h30 -3h00 ... début juillet une grosse sortie de 4h00 dans le diois avec 1800m de déniv enchainé avec 2h30 de rando en famille. Fin juillet sortie de 3h00 le samedi enchainé avec 2h30 de rando le dimanche et 2h45 de course. Mes plus grosses sorties de l'année. Est-ce que ce sera suffisant pour s'attaquer au TGC ????????????????????????????????
AOUT: les vacances sont en fin là. 1 semaine à la mer en famille, quelques footings dont une longue sortie de 2h45. Deuxième semaine en montagne, une seul sortie course d'une heure et 800m de déniv (+ et -) et beaucoup de sorties randos en famille avec le porte bébé. Dernière semaine je fais du jus et la pression commence à monter !!
Samedi départ en famille pour rejoindre pralognan la belle!
Pique nique sur la route des prioux puis regroupement familial afin de fêter ce soir les deux ans de Candice et de me supporter le lendemain. Un autre traileur a pris ses quartiers dans le même hôtel. A 18h nous nous rendons au briefing qui a lieu sur la place du village. Celui-ci est très complet avec de bonnes explications sur le parcours pour ceux qui ne connaissent pas et surtout de grosses mises en garde par rapport à la sécurité.
Le soir, c'est champagne pour souffler les deux bougies (quel incidence pour demain!!!!), une seule coupe suffira pour ce soir. Repas tranquille d'avant course avec un supplément pâte. La proprio du resto fait le point avec moi pour l'organisation du p'tit dej du matin et m'indique quelle sera sur la ligne d'arrivée le lendemain après midi à partir de 15h30. Je lui confie alors que j'espère faire moins de 10h00, même si cela parait assez utopique étant donné les résultats de l'année passée (23 coureurs en moins de 10h00) ... l'espoir fait vivre ... et de toute façon je me suis fait ma petite fiche avec des temps de passages calculé pour faire 9h55 ...
23h00 il est temps d'aller au lit car demain c'est le grand jour et il commence tôt!
Dimanche 23 Août
4h14, je me réveille une minute avant le réveil. Pas trop envie de manger, je me force à avaler une tartine et un verre de jus d'orange.4h50 je sors le bout du nez par la porte et rentre aussitôt pour chercher une polaire sans manche car il fait très frisquet, et je n'ai pas envie d'attendre 1h00 avec la chair de poule ... tant pis si je suis plus chargé que prévu.6h00 TOP départ, ça y est parti pour les 62kil ... et ça part comme si il n'y avait que 15 kil .. à fond. Ca double de tous les côtés, il fait encore un peu nuit et au bout de quelques centaines de mètres nous quittons la route pour attaquer un chemin relativement large et roulant. Une petite descente en sous-bois me fait regretter de ne pas avoir de frontale, mais c'est très bref et rapidement nous attaquons la montée au col de leschaux (2564m) par un raidillon de 200-300m qui calme tout le monde. les groupes se forment alors, je décide de rester caler dans la foulée d'un groupe de trois tout en surveillant le cardio. 150-152, c'est un peu moins que mon prévisionnel, pour la première fois je décide donc de doubler mes prédécesseurs. Le jour se lève pendant que nous nous élevons sur un magnifique sentier en lacet dans une pente très raide. Je me cale à 155-156 pulse, rejoins des traileurs restent un peu dans leur pas puis quand le terrain le permet je les double. Cette stratégie me conduit à doubler 10-15 coureurs avant d'atteindre le col de leschaux. Là les CRS ont un petit mot d'encouragement qui réchauffe le cœur.
Col de Leschaux (+1145, -0): 1h25 - 155 de pulse moyenne et 14min d'avance sur mon prévisionnel
Un petit bout de descente s'offre à nous, le paysage est sauvage à souhait et la descente légèrement technique: J'ADORE, j'en profite pour doubler 2-3 concurrents avant d'attaquer une petite montée dans les éboulis. Il faut rester vigilant pour ne pas perdre le chemin, nous décrivons une sorte de demi-cercle et descendons à nouveau pour rejoindre le refuge du grand bec. Je continue la descente sur un bon rythme qui me permet de rattraper pas mal de traileurs qui gentiment me laisse les doubler quand ils m'entendent débouler derrière eux.. Je double ainsi la 3ème puis la 2ème féminine. le début de la descente s'effectue sur des chemins assez technique et raide, mais peu à peu la pente s'assagit et nous finissons pour arriver sur la route forestière qui est assez roulante. Le premier ravitaillement de plan fournier est en vue.
Plan fournier (+1325, -1020): 2h12 (0h46 - 158 de pulse moyenne) et 17min d'avance sur mon prévisionnel
une demi banane, le plein de la poche à eau, un verre de coca, verre d'eau, un p... et c'est reparti après 3min de pause. Je repars en compagnie de deux traileurs. Nous échangeons quelques mots sur la beauté des paysages. Là encore le décor est splendide, nous serpentons entre de gros rocher, petites descentes petites montées. Puis d'un coup gros coup de cul pour monter au col du tour du merle. Montée régulière en sous bois très pentue. Calé au cardio je reste dans les foulées avant de doubler mon premier compagnon qui avait attaqué trop fort et qui le paie cash, tranquillement je reviens sur le deuxième au sommet.
Col du tour du merle(+1565, -1040): 2h34 (0h19 - 157 de pulse moyenne) et 20min d'avance sur mon prévisionnel
Belle descente pentue comme je les aime. Tout en faisant attention à ne pas trop monter dans les tours, je déroule et rattrape un à un les autres traileurs moins à l'aise dans cet exercice. Je double à nouveau les deux féminines qui s'étaient arrêtées moins longtemps que moi au ravito. Cette descente en forêt en assez exigeante et il faut constamment rester sur ses gardes car cailloux et racines sont légions. Après un passage où de légère montées entrecoupes les parties descendantes, nous rejoignons alors le fond de la vallée de champagny au niveau de champagny d'en haut. Au total, 10-15 coureurs de dépasser
Fond de Vallée - cours d'eau (+1595, -1570): 2h53 (0h19 - 159) et 21min d'avance
Là m'attend une partie que j'appréhende d'après ce que j'ai vu sur la carte. C'est à dire une montée de 4-5 km avec seulement 120m de dénivelé: courir marcher courir marcher !!!!! tout ce que je n'aime pas. Nous suivons alors une piste de ski de fond sur la rive gauche. J'alterne course et marche, là où presque tous les autres courent. Mais mon cardio me dit qu'il n'est pas raisonnable de toujours courir ... c'est très frustrant. Du coup pour la première fois depuis le début de la montée au col de Leschaux, je me fais doubler, 1 fois, 2 fois, 3 fois, 4 fois et nous finissons par arriver au deuxième ravitaillement je suis largement dans les délais que je m'étais fixé. Les sensations sont bonnes ce qui me rassure pour la suite.
Laisonnay d'en bas Ravito 2 (+1715, -1570): 3h26 (0h34 - 160) et 23min d'avance
Trop d'avance ... du coup mes supporters ne sont pas encore arrivés, j'essaye de les appeler pour savoir si ça vaut le coup de les attendre mes pas de réseau. Du coup, banane, coca eau, poche à eau ... comme d'hab et là toute la famille arrive, je sers mes loulous, trois petits mots, des encouragements et c'est reparti.
Grosse montée en perspective avec le col du palet (+1100m), surtout ne pas se mettre dans le rouge tel est mon leitmotiv pour cette montée. Départ en trottinant sur la route, puis la route stoppe et nous prenons un chemin qui traverse le magnifique hameau du laisonnay d'en haut. A la sortie, photo à 100m ... petit coucou, grand sourire, c'est du bonheur, le soleil commence à chauffer et en levant les yeux nous voyons les glaciers de la grande casse 2000m au dessus de nous. La montée est tantôt tranquille que nous suivons le chemin carrossable tantôt très raide quand nous empruntons les raidillons qui coupent les virages (tout en suivant le sentier balisé ... pas de hors sentier dans le parc national). Je recommence à nouveau à rattraper ceux qui me précèdent. Sur les parties quasi plates j'hésite courir ou marcher? La plupart marche alors je suis raisonnable et fait de même tout en gardant un bon rythme de marche. Les randonneurs que nous croisons ont TOUS un mot agréable et je ne manque pas de les remercier à chaque fois. Ce rythme me permet de doubler à nouveau les deux féminines qui m'avaient repassé au ravitaillement. Nous arrivons alors au refuge de la glière et je fais le détour pour remplir ma poche à eau (comme conseillé par l'organisation la veille) et repart par un raidillon.
Refuge de la glière (+2155, -1570): 4h16 (0h44 - 153) et 23min d'avance
Devinez qui je vois alors devant moi au dessus du refuge mes deux féminines qui ont choisi de zapper le refuge. Après quelques minutes et pour la 4ème fois je les double nous échangeons à nouveau quelques mots et plaisantons sur ce chassé-croisé. Nous arrivons alors sur une partie plus plate où nous voyons le col du palet ... mais très très très loin, ça semble interminable. Le paysage est magnifique, les hauts sommets et les glaciers à notre droite, les alpages, les vaches et les marmottes tout autour de nous. Les traileurs sont à présents très éparpillés et ma remontée se fait tranquillement, me sentant toujours bien je décide courir quand je le peux c'est à dire sur le plat et dans les très très légère montée ... mon cardio étant mon juge de paix.
Après de longues parties très peu pentues un dernier petit raidillon nous amène au col ... et non celui du palet est un peu plus loin. Il n'y a quasiment plus à monter mais il faut encore un peu marcher et courir pour l'atteindre. Du coup mon prévisionnel est à la rue, car j'avais zappé la distance importante ce qui empêchait de faire beaucoup de dénivelé à l'heure
Col du Palet (+2815, -1580): 5h26 (1h10 - 154) et 13min d'avance
Changement de décor, la nature sauvage laisse place à l'usine à ski. Descente agréable sans piège et pentue à souhait ...1 ...2 ...3 ...4 coureurs de doublés dans la descente, et beaucoup d'encouragements de la part des randonneurs ... avec toujours un merci. Arrivée à val claret en 20 minutes pour le 3ème ravitaillement et la dernière barrière horaire. au delà plus de rapatriement possible. Heureusement tout va bien de légères douleurs au genou gauche, au tendon d'achille droit mais de faibles intensités.
Val Claret (+2825 -2140): 5h46 (0h19 - 153) et 13min d'avance
Comme d'hab, poche remplie, saucisson, fromage, pain, banane, coca, eau, re banane puis c'est reparti. Comme d'hab, 1 place de perdu au ravito, direction col de la leisse avec une montée en deux temps. Tout d'abord une partie bien pentue qui au début suit un chemin de VTT de descente ... mais en remontant c'est peu agréable. Nus rejoignons ensuite des alpages, la pente est toujours soutenue et je rejoins de randonneurs qui engagent la conversation, je reste donc quelques minutes avec eux pour répondre à leurs interrogations. Ils me souhaitent bon courage pour la suite et je repars à la poursuite de mon fuyard que je voie 100m devant. L'écart est stable depuis le début, mes d'un coup je me rapproche très vite car il semble que le moteur soit en panne, un mot d'encouragement et je repars sans plus voir personne devant. La pente se fait alors plus douce, nous quittons le domaine skiable pour rentrer à nouveau dans le parc de la Vanoise. Nous sommes alors dans la partie la plus sauvage et la moins "randonneuse" du Parc. Les marmottes sifflent à notre passage le mont-blanc nous regarde par instant et nous avons face à nous le glacier imposant de la grande motte ... c'est splendide. Je suis alors tout ému d'être là seul dans la montagne après plus de 6h de courses. Je me sens bien, les sensations sont extras je profite de chaque instant. Je trouve à nouveau des passages où courir, le col est toujours invisible, les rares randonneurs que je croise ont toujours un petit mot gentil. Tiens un traileur droit devant. Il semble que ce soit difficile de courir pour lui, je le double rapidement et quelques minutes après j'arrive enfin au col.
Col de la Leisse (+3485, -2140): 6h59 (1h07 - 152) et 10min d'avance
J'attaque la descente ... bien que ça ne descende pas de trop. Sur le chemin 3 randonneuses ont installé un ravitaillement sauvage avec eau, café, barres de céréale et fruits secs. Trop gentilles. Un verre d'eau, quelques mots échangés et je repars. La descente alterne quelques passages raides des zones de plat et des parties peu pentues où il faut relancer pour vraiment bien avancer. Les paysages sont très austères et sauvages on a vraiment l'impression d'être seul au monde, seul avec soi-même, avec ses doutes et ses interrogations. Les cuisses chauffent un peu les douleurs sont toujours là mais n'ont pas changé d'intensité. C'est toujours tout bon. J'ai du mal à croire que j'en suis à 7h00 de course, que tout va bien et que, cerise sur le gateau, je suis en avance sur mon timing pour finir en moins de 10h00. Qu'en je pense à tout ça, ça me fait un nœud à la gorge. Quelles sensations !!!!!
Toutes ces considérations m'amènent au refuge de la leisse où un traileur s'apprête à repartir et le gardien du refuge (j'imagine) fait le pointage, un mini ravitaillement organisé sur la table devant lui.
refuge de la leisse (+3485, -2415): 7h30 (0h30 - 152) et 09min d'avance
un verre de coca, un verre d'eau, remplissage de la poche a eau à la fontaine du refuge, puis c'est reparti. On attaque par une descente bien raide, puis nous rejoignons un lac que nous contournons, j'en profite pour doubler le traileur qui était arrivé un peu avant moi au refuge. Le lac passé, nous continuons notre descente régulière et peu pentue jusqu'au pont de croëtie où nous attend la dernière difficulté du jour: la montée au col de la vanoise.
pont de Croëtie (+3485, -2805): 8h05 (0h30 - 153) et 19min d'avance
Là, j'ai un gros avantages, je connais cette partie pour l'avoir fait en randonnée à deux reprises, je gère donc bien la première partie qui monte très raide en plein soleil. Il fait très chaud dans cette montée mais les randonneurs très nombreux dans cette partie nous encouragent. A la fin de cette partie raide je rattrape un concurrent que je double rapidement. Reste la partie la plus ch.... : ces longs faux-plat montant le paysage est somptueux mais les 8h d'efforts font leur effet et je suis pressé de terminer cette montée. J'arrive encore à courir sur les parties plates ce qui me permet de doubler deux nouveaux traileurs. Le refuge ne doit plus être loin, sur un surplomb je vois quelqu'un qui agite les bras et court vers moi, c'est mon papa qui est resté là avec maman, alors qu'ils devaient ne me retrouver qu'à l'arrivée. D'un coup ça me booste et me gonfle le moral à bloc. Je suis super content qu'ils soient là pour m'encourager avant la descente finale. Je rejoins le ravitaillement tout heureux. Je suis sur mon nuage ... tout va bien
refuge du col de la vanoise (+3900, -2805): 8h57 (0h0h52 - 152) et 12min d'avance
Au ravito, tout le monde m'encourage, on me remplit ma poche à eau, on me pointe et on me dit que je semble très frais. "Cool", c'est vrai que je me sens bien, mais il reste tout de même 1100m de descente avec de gros pourcentages sur la fin. A près 5 minutes de pause, j'attaque donc la descente bielle en tête. Sur le sentier c'est vraiment la foule, il fait chaud, il faut se frayer un chemin à travers les randonneurs, la plupart se range et vous adresse un mot gentil: "bravo, " courage", "super, vous y êtes presque", ...."merci", "merci", "merci". De temps en temps il faut slalomer pour éviter ceux qui ne bougent pas d'un pouce et qui bloquent le passage. Passage sur le lac des vaches sous les applaudissements ... j'ai même eu le droit à une ola improvisée par une dizaine de jeunes qui se sont rangés pour me laisser passer SUPER souvenir ... que d'émotions dans l'instant et à présent en y repensant. Je continue ma descente avec toujours autant de monde ... tiens un traileur qui semble souffrir le martyr dans la descente (il avait 9 minutes d'avance au refuge) ... VROUM je continue sur ma mobylette. J'aperçois le haut du télésiège qui marque la fin de la première moitié de la descente.
Refuge de la Vanoise (+3900, -3300): 9h27 (0h24 - 154) et 07min d'avance
Les cuisses commencent à chauffer énormément, la pente est devenue très raide, il faut se retenir énormément pour ne pas se laisser entraîner dans la pente ... d'habitude j'adore mais là après 9h30 de course, je trouve ça beaucoup moins fun, je garde le rythme mais dans la tête je commence à ne plus y être.
Les fontanettes (Parking télésiège) (+3900, -3670): 9h37 (0h30 - 147) et 07min d'avance
il me reste plus de vingt minutes pour être dans les temps et là c'est badaboum dans la tête. Je suis cuit, je me fracasse les ongles au fond de mes chaussures, je stoppe une première fois, des randonneurs m'encourage pour repartir, deux minutes plus tard, stop à nouveau, je resserre mes chaussures (toutes les excuses sont bonnes) ... marcher ... pas possible la pente est trop raide, ça demande encore plus d'effort. Stop à nouveau, je bois, j'urine ... rien ... c'est la fin mais que c'est dur! Je repars avec toujours cette pente et là on me crie: "pralognan 1 kil" ... ça y est j'y suis, je sors des sous bois pour rejoindre la route directement dans pralognan, l'émotion est là, très présente, j'entends les applaudissements et rentre dans la rue principale sous les applaudissements et les encouragements. Au bord de la route, aux terresses des cafés tout le monde nous encourage; Je vois l’arche. et mes supporters, mes enfants, ma femme et mes beau parents m'attendent pour finir avec moi, Mathéo court à mes côtés pour franchir la ligne avec moi ... et boum en courant comme un fou devant moi il tombe quelques mètres avant de franchir le ligne d'arrivée, je m'arrête pour le relever et finissons ensemble
YESSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS, je l'ai fait 9h48 et 20ème place, trop cool
(11'20" et 135 puls seulement pour la dernière portion!!!)
Une bonne demi-heure pour récupérer, puis direction la terrasse d'un café pour prendre un pot tous ensemble "surtout pas de coca, j'en ai eu ma dose!"
BILAN:
+ super week-end en famille: un grand merci à ma femme pour son support tout au long de l'année, à mes enfants, parents et beaux-parents pour leurs encouragements
+ carton plein côté perf: moins de 10h, dans les 20
+ pas de crampes, aucunes douleurs pendant 9h35, au final juste 3 ongles qui vont tomber!
+ Organisation au top, ravitaillement copieux et complet, bénévoles au top ... un grand merci à eux
+ bonne ambiance tout au long de l'épreuve, avant et après
- 140 au départ, on se retrouve souvent tout seul, c'est sûr qu'on profite à fond du côté nature de l'épreuve, mais c'est dommage que pour un si beau trail il n'y ai pas plus de monde (proximité du week-end UTMB?)
- Tee-Shirt coton siglé TGC North face, sympa pour le bricolage, mais pas plus
ALLEZ-Y L'ANNEE PROCHAINE JE VOUS GARANTIE QUE VOUS NE SEREZ PAS DECU
2 commentaires
Commentaire de philkikou posté le 07-09-2009 à 23:32:00
Pour une reprise , chapeau !!
Commentaire de le_kéké posté le 10-09-2009 à 17:03:00
Salut grand chef,
rigolo pendant que tu faisais ton dernier B2000 moi je faisais mon premier dans un temps infini et une avant dernière place au scratch ...
Mais à ce que je vois tu es resté en forme malgré la coupure car pour une reprise c'est une sacrée réussite et une sacrée perf.
Merci pour ce beau récit !!!
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