Récit de la course : Les Foulées du Thaurac 2005, par pierrot34
Pour aller embrasser les Demoisemles
Bonjour aux aimables lecteurs. J’ai été infidèle à mes récits pendant plus de deux mois puisque…je n’avais plus de récits à faire, ne pouvant plus courir!
Le 1er juin au matin, je fais ma piqûre d’insuline habituelle. Je prépare mon petit –déjeuner mais je ne finirai pas car ma femme me retrouve inconscient quelques temps plus tard dans la cuisine. Elle me traîne jusqu’au canapé du salon et me voit en pleines convulsions; alors elle appelle (comme d’habitude) pompiers et SAMU. Le médecin de service(du village) est là aussi. Apparemment, coma diabétique classique. Je reviens à une demi-conscience après piqûre de glucagon et accompagne les pompiers sans problème à l’hôpital Lapeyronie à Montpellier. J’aurais dû sortir une heure après(comme d’habitude). Mais non, ma femme téléphone l’après-midi : "il vient de sortir de salle d’opération " lui répond-on ! Mais que s’est-il donc passé ?Je passe les détails. Mon excellent chirurgien m’expliquera plus tard :fracture du tubercule supérieur (tête de l’humérus arrachée !); alors, pose de trois vis dans l’épaule !
Sorti deux jours après, c’est le bras immobilisé et la rééducation chez le kiné. La fête pour ma retraite en fin de mois devenait plus compliquée. Quant aux courses du dimanche :plus rien ,bien sûr ! Jusqu’à Mireval le 14 août, au pied de ma porte, où j’ai retrouvé pour de bon mon ami Climber de Kikourou. Comme j’aimerais faire un marathon en octobre, vite, il faut se mettre à l’ouvrage ! Alors, un peu plus de sorties en semaine et reprise régulière des courses du dimanche (ce qui n’est pas forcément bon mais j’ai fait les 32 premiers km de mon premier marathon il y a cinq ans sans aucun entraînement !). Tout cela pour parler des 9ènes Foulées du Thaurac, à St Bauzille de Putois(non, cela n ‘y sent pas mauvais !) hier dimanche 21 août.
Temps un peu frais. Cela sent les premiers jours d’automne, au bord de l’Hérault et au pied de ces falaises montagneuses où se creusent les Grottes des Demoiselles, aux portes de Ganges, à 55km au nord de Montpellier.
Un peu plus de 200 partants en tout. Sur les 6km,une trentaine et le 10km,181, la belle ! On me demande avant le départ comment c’est. J’explique de vagues souvenirs d'il y a deux ans. A part la fameuse montée vers les grottes, je dis que c’est plat. Ceux à qui j’ai dit cela auraient pu me tuer à l’arrivée s ‘ils m’avaient revu. J’ai la mémoire qui flanche.
Départ. Tournocoti dans les petites rues. Déjà une légère pente. Puis une grimpette à la sortie. Puis quelques montagnes russes sur chemins bitumés mais aussi pierreux et terreux, style trail.
Sachant que je pars toujours trop vite, je me maîtrise avec en point de mire une femme de mon village, bien meilleure que moi et qui me dépasse à mi-course d’habitude. Là, elle est devant. Alors j’essaie de suivre. Oh, deux km seulement et je ne la vois plus….Je suis à bloc. Mais j’attends toujours « la » côte. Elle arrive entre le 5è et 6è km. Je ne marche pas. Première victoire. Mais ça ne va pas vite. Un bon verre d’eau avec pain d’épices au sommet(devant les grottes), un petit mot aux ravitailleurs et (je le savais) la grande descente. Ouf ! Mais pas si vite, ça revient en trail, avec montées et descentes, à l’entrée du village. Puis une petite boucle au bord de l’Hérault avant l’arrivée. Que je passe 112è sur 181, en 51mn.(Je ne l’apprendrai qu’à 13h30, heure de l’affichage des résultats. Pas si éprouvé que cela. Je me ravitaille bien . Toilette. Glycémie.1,57g.OK.. Piqûre d’insuline semi-lente à midi et j’attends le repas auquel je me suis inscrit car j’ai à faire l’après-midi à Ganges.
13h15 :on appelle mon nom comme 3è V3 ! Pas possible. La coupe que j’avais promise à mon chirurgien m’attend sur le podium. Petit plaisir. De courte durée car je me vois « partir » dans les vaps un quart d’heure plus tard, n’ayant pas mangé de solide depuis…11H30. J’erre. Je quémande du sucre. Pique du pain sec dans une corbeille à ma portée au bar. Le monde devient flou. Aïe. Vais-je faire scandale en public ? Je trouve la sortie et ma voiture, par chance. Je dévore mes réserves de barres de céréales et…je n’irai plus au repas commencé depuis longtemps. La conscience et mes moyens revenus, je file sur Ganges, comme prévu et rentrerai le soir sans encombre..
Aujourd’hui j’ai un peu mal aux jambes et je souffre d’un mensonge supplémentaire vis-à-vis de ma femme qui m’aurait encore fait tous les reproches du monde-des diabétiques !
1 commentaire
Commentaire de vincent_34 posté le 26-09-2005 à 21:54:00
Le récit de cette course par scoul a fait remonter ton CR dans la liste des "récits les plus récents". Je n'avais pas su tes ennuis de santé de cet été. Je les ai donc lu dans ton récit qui est décidement trés émouvant.
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