Récit de la course : Brevet cyclo montagnard de Manosque 2005, par cigaloun dupuy

L'auteur : cigaloun dupuy

La course : Brevet cyclo montagnard de Manosque

Date : 10/7/2005

Lieu : Manosque (Alpes-de-Haute-Provence)

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Distance : 234km

Objectif : Pas d'objectif

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Brevet Cyclo Montagnard de France à Manosque

Brevet Cyclo Montagnard de France
Manosque (04)

Dimanche 10 juillet 2005


Distances :
234 kilomètres dénivelés 3800 mètres

Depuis Embrun 2003 et les bosses du 13 2003 aussi, je ne me suis pas aligné sur une telle distance, je suis un peu circonspect quant à mes capacités, lorsque j'arrive ce dimanche 10 juillet vers 5h15 à Manosque.
Depuis le début de l'année, je cherche ce qui peut faire que je ne grimpe pas comme avant.
J'ai beaucoup travaillé en vélocité sur home trainer cet hiver, j'ai changé mes plateaux pour passer d'un 52*39 à un 50*36, j'ai maigri bien que j'ai encore quelques kilos à perdre, et malgré ça j'avais toujours du mal.
Donc plus qu'une seule solution, enlever le système increvable, Plein Tube, que j'ai dans mes pneus depuis 1999.
Le premier test jeudi dernier s'est révélé très positif gain sur mon trajet habituel maison-boulot : 10 mn sur 40 km oui vous avez bien lu !!

Ce brevet d'aujourd'hui va être un sérieux test, pour décider ou non de ma participation au triathlon Longue Distance d'Embrun, le 15 août.

Première désagréable surprise, pas de café offert, pour un brevet cyclotouriste ça la fout mal…

Je prends donc le départ à 5h55 un peu soucieux, car le parcours est très dur, mais c'est pour ça aussi que je suis venu…
.
Les organisateurs ont la très bonne idée de nous faire passer pour sortir du lycée où se situe le départ, par un petit chemin plein de cailloux, de trous, bref tout ce qui faut pour vous faire stresser en espérant éviter la chute et la crevaison.

La route du début se fait par une partie du parcours du triathlon CD de Manosque que j'ai couru en 2004, je connais donc un peu, après, la bifurcation nous fait prendre la direction de Reillane, enfin je dis nous, mais je devrais plutôt dire moi, car je suis tout seul, et oui, je ne sais pas où sont passé tous les cyclistes aperçu ce matin, mais je ne vois personne.
Je m'arrête même pour voir si je ne me suis pas trompé de parcours, mais non pour une fois diront les mauvaises langues.
Il fait frais, j'ai pensé à prendre un petit blouson sans manche, mais j'ai oublié mes manchettes, avec la "bouteille" que j'ai maintenant, c'est presque inadmissible, je suis très en colère contre moi.
J'adore cette région des Alpes de Haute Provence, quels paysages magnifiques…
Si vous en avez la possibilité allez voir le village de Vachères, la plus haute commune du Luberon 830 m, il est superbe, bon le raidard pour y arriver est dur en vélo… mais en voiture ça passe.
Premier ravitaillement bien sympa, avec café chaud, bénévoles très souriantes, et je retrouve enfin quelques cyclos, je commençais à désespérer sérieusement, je ne suis donc pas seul.
Une belle descente nous attend bien que la route ait été gravillonnée il y a peu, obligeant à une très grande prudence.
Personnellement je redouble de vigilance, car n'ayant plus les Plein tube mes trajectoires en virage, ne sont pas évidentes, il faut que je retrouve mes automatismes.
Avant d'arriver au village de Cereste, je m'arête pour ramasser sur la route une carte de pointage qu'un cyclo a du perdre devant moi, un certain Léopold.
Je suis sur un terrain de connaissance là aussi, car je viens souvent monter le col des Aires de la Masco 748 m au départ de ce village, la montée de 7 à 8 km est relativement facile, je l'attaque donc sans soucis.
Je constate que je grimpe nettement mieux, je suis vraiment très souple avec mon 36 dents, et pour l'instant je n'utilise que les 19/21/23 dents
Au pied de la montée je vois un cycliste je le double et lui demande s'il ne s'appelle pas Léopold, tout surpris il me dit que oui, je lui rend donc sa carte de route, il ne s'était même pas rendu compte qu'il l'avait perdue.
Après ce col descente sur Vitrolles en Luberon, puis la Bastide des Jourdans.
Les organisateurs, sans doute pour satisfaire aux exigences d'un sponsor, bien qu'organisation FFCT, nous ont mis un pointage dans les caves de Régusse que nous devons atteindre par un chemin bien caillouteux, d'autant plus que quelques kilomètres plus loin lors d'un deuxième passage à Manosque, il y a un autre pointage.
Bon, ce n'est pas grave, juste un peu énervant.

Nous sortons de Manosque et attaquons de suite la montée sur le col de la mort d'Imbert, petit col sympa, qui bascule sur Dauphin pour arriver ensuite sur Forcalquier, début de l'ascension sur Saint Etienne les Orgues et surtout la montagne de Lure.
Sur la route je vois le village de Liman patrie d'une célèbre zanimale, le P'tit Kola, et réalise que j'aurais pu lui faire un petit coucou par imèle pour la saluer, mais je suis bien trop pris en ce moment par ma préparation pour Embrun.
Deuxième mauvaise surprise le ravitaillement de Saint Etienne les Orgues est un peu "démuni", ça devrait être le plus costaud, car nous attaquons un sacré col, pas cool ça.
Bon, allez c'est parti, la pente de ce col donné pour 17 km se situe entre 7 % au début avec des passages à 9 % c'est du costaud.
Je monte à mon rythme, cette fois ci je mets le 26 et le 29 dents, et quelques fois en danseuse je descend sur le 23/21, mais très rarement, je double de plus en plus de cyclistes, et je ne me fais pas rattrapé ou si peu, ce n'est pas une course mais une randonnée, mais cela me permets de me rendre compte de mes progrès en montée.


Les organisateurs, encore, ont eu l'idée de mettre le ravitaillement et le contrôle à 5 km du sommet,
c'est-à-dire que nous avons tous été obligé de nous arrêter bien transpirant, à un ravito, là aussi bien vide, pour repartir vers le froid, parce qu'au sommet il ne fait pas chaud du tout.

La fin est beaucoup plus facile bien qu'un peu fastidieuse, un faux plat dans un paysage un peu "lunaire" comme dans beaucoup d'endroit souvent et régulièrement enneigés.



Je ne m'arrête pas au sommet pour ne pas transpirer et attaquer la descente mouillée, j'attaque de suite, et pour me punir d'avoir oublié mes manchettes, je ne mets même pas mon gilet, ça t'appendra, nonmias, et évidement.... je me gèle.

La descente est interminable, sur une chaussé bien abîmée, j'ai du mal à trouver de bonnes trajectoires, et certains virages sont chauds.
J'avais déjà fait cette randonné en 2003, et je ne me rappelais plus qu'il y avait encore autant de kilomètres pour atteindre Sisteron, lieu du repas. Je prends un bon coup au moral, mais j'arrive tant bien que mal à Sisteron, et savoure déjà à l'idée de manger un peu salé, car, bizarrement, aucun aliment salé dans les ravitos, même pas un bon vieux sandwich jambon, les traditions se perdent.
Nous sommes sur un plan d'eau au bord de la Durance, et la vue sur la citadelle est magnifique

Le repas est, à mon sens, très correct, copieux, varié, l'accueil vraiment chaleureux, rien à dire.
La route du départ monte sur 200 bon mètres à 10 % au moins, ou alors nous sommes beaucoup à avoir trop mangé, car nous sommes tous et toutes tanqués.
Bon il faut se remettre en route maintenant, j'ai toujours un peu de mal après un arrêt un eu long à remettre en route, heureusement, qu'il n'y a pas de grosses montées, pour quitter Sisteron, et repartir vers Manosque.
Je roule bien, une fois retrouvé mes jambes, l'avantage d'un 50 dents à l'avant, et d'une couronne de 10 vitesses, permets de monter de petites bosses, avec les 19/21 dents sans croiser les pignons. Je vole donc à un bon tempo, et passe sans trop de difficultés les différentes montées.
Mais la montée sur le village de Lurs est hyper pentue, sûrement à vue de mollets, plus de 10 %, je suis scotché sur la route et arrive très laborieusement au ravitaillement, où j'apprends que contrairement, à ce qui est annoncé, il n'y a pas 223 kilomètres à faire, mais plus de 230, et personne n'est capable de nous dire ça, avec tous les moyens dont nous disposons actuellement, je suis sidéré par ce manque de précisions, car tout le monde a mal aux jambes.
Je repars donc de Lurs dans l'expectative, surtout que la fin du parcours a changé par rapport à 2003, et je ne connais pas du tout ces routes.
Heureusement d'ailleurs, parce qu'il ne me serait jamais venu à l'idée d'y passer.
Sous prétexte d'éviter les grands axes, les organisateurs nous font passer par des "routes" bien défoncées, malheureusement en plus pour nous, mais ça ce n'est pas leur faute, un orage s'est abattu peu de temps avant que nous passions, et en plus nous traversons de grandes flaques d'eau.
Ce parcours commence à me gonfler sérieusement, vivement l'arrivée.
Pour ce faire nous passons Villeneuve et Volx, d'où, là encore pour éviter la route principale, et la traversée de Manosque, des chemins de traverse, truffés de ralentisseurs, et inondés.
Dans notre malheur nous avons eu de la chance car nous avons évité, au vue des dégâts au bord des routes, un sacré orage.
J'arrive finalement et regardant mon compteur, je vois 234 km en 10 h 40.
Je suis hyper heureux malgré le parcours.
En 2003, j'avais fini, sur un parcours moins dur à la fin en 12 heures…..
Je crois que cette fois ci c'est sur, c'était les plein tube qui me ralentissaient, par contre, je vais voir de les remonter sur mes roues de décembre à avril pour muscler les jambes.

En ce qui concerne les organisateurs de cette randonnée, nouvelle désillusion, car le "ravitaillement" ne se compose que d'une boisson, rien à manger, et en plus, le comble, les douches sont froides.
Je remballe donc mes petites affaires, et rentre vite chez moi, retrouver la petite famille.



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