Récit de la course : Le Tour des Glaciers de la Vanoise 2005, par UPDA
La vanoise en un Jour
3 juillet 4h30 du matin. Je me réveille avec difficulté. Je sais que P. et S. sont déjà debout, mais du fond de la tente, je ne les entends pas. Ils doivent être au petit déjeuner. Bof, me dit rien. Encore envie de pioncer un peu. Y a le temps le départ n’est qu’à 5h.
3 Juillet 5h du matin. Nous sommes nombreux sur la ligne de départ. J’ai retrouvé S. et P. qui était revenu me chercher sous la tente, dès fois que je renonçais dernière minute et préférais les bras de morphée aux pentes de la Vanoise. Mais non, je descendais l’allée centrale du camping municipal de Pralognan, lorsque je vois P. bravant le dénivelé, remonter vers moi d’un pas inquiet. Nous retrouvons F. bien disposé, et S. ravi que Dawa soit venu le féliciter de si bon matin. Ceux qui n’ont pas signé la feuille d’émargement le font sur le podium de départ, il fait un peu frais, le départ sera donné avec du retard, je me félicite d’avoir choisi de porter les brassières longues de cycliste.
3 Juillet 5h07 du matin. Le départ. Toujours un peu goguenard, et aussi endormi, je m’élance en compagnie de S. et P juste derrière. Nous laissons le peloton s’étirer, en choisissant soigneusement une position vers l’arrière.
3 Juillet 6h du matin. En dépit de sérieux efforts, S et moi ne parvenons à nous retrouver franchement dernier. P. navigue 50 à 100 m en arrière, et lui-même ne ferme pas la marche. Sûrement il y a-t-il trop de coureurs dans cette course pour que nous puissions espérer tenir ce rôle. Notre rythme ascensionnel est jugé encore trop rapide par S. qui annonce régulièrement des chiffres affolants à 11m/min, 12m/min. Nous rigolons un peu de ce rythme échevelé.
3 Juillet 7h40 du matin. Col de la Vanoise et premier ravito. Tout va bien. Un gain de 20 minutes par rapport au tableau de marche, volontairement très tolérant qui devait nous amener en 14h à Pralognan. En grignotant, je peste contre ma poche à eau, qui refuse de laisser passer l’eau. J’ai beau ramener mes bras dans mon dos et appuyer comme un âne sur mon sac, l’eau ne sort pas dans ma bouche. J’ai peur de mourir déshydraté, mais je repars avec S. lorsque P. nous rejoint en sautant vaillamment le premier ravito. On repart par une très agréable descente roulante qui nous permet de courir, enfin, d’abord en compagnie d’une charmante jeune femme, puis à nouveau S et moi seuls, sans que nous sachions exactement où P a disparu.
3 Juillet 8h du matin. On traverse un magnifique entrelacs de rochers de grande taille, où le chemin n’apparaît que vaguement de cairn en cairn. La troupe s’égaye un peu, mais en restant à vue, ce qui fait que nous arrivons tous à bon port (j’ai appris que certains s’étaient perdus à cette endroit). Ensuite, c’est une partie très roulante et agréable, avec de nombreux passages de guet, tandis qu’on admire le jour sur les vallées environnantes, qui nous donne l’occasion de faire une remontée tonitruante, au milieux des « trains » de 3-4 coureurs, bien en lignes, que nous explosons régulièrement de manière un peu sauvage (désolé les amis).
3 juillet vers 10h (je ne sais pas exactement) ; refuge de l’ARPON, où nous retrouvons F. que des soucis digestifs ont considérablement retardé (il aurait été hautement improbable de pouvoir le rattraper autrement). Le refuge est sur un emplacement paradisiaque, et l’accueil est d’une grande qualité. Un peu d’opéra (la belle de Cadix !) filtre par la fenêtre ouverte, et une ambiance un peu irréelle flotte. Après une longue pause, et en attendant vainement P., S. et M. nous arrachons, toujours bien en forme. Je réalise finalement la présence d’une petite molette à la base de mon système d’aspiration qu’il fallait tourner pour libérer l’arrivée d’eau depuis ma poche ! ! cela m’apprendra à tester mon matériel en course ! !
3 Juillet avant 12h. Portion difficile, la température grimpe, l’exposition au soleil aussi, et nous nous avalons plusieurs dénivelé méchant, quoique toujours assez roulant. Juste avant l’arrivée sur Plan Sec, le moral fléchit, aussi bien chez S. et que chez moi, et la fatigue se fait sentir. A Plan Sec, c’est une longue pause, avec les jambes surélevées, pour faire descendre l’acide lactique. Je crois qu’on y passe 20 minutes, assez silencieuses, à vaguement attendre P qui ne vient pas et à buller le ventre en l’air. Lorsque je repars je me sens nettement mieux, mais S. se plaint des genoux dans les descentes et ne paraît pas au mieux.
3 Juillet vers 15h30. Arrivée à l’Orgère. Le parcours a été difficile, surtout la longue descente après le col du Barbier qui a achevé les genoux de S. Il n’y est plus et parle d’arrêter là les frais. Finalement on repart, à 4, avec deux jeunes dames bien allantes. Considérant S. en pleine discussion de genoux avec une coureuse accorte, je me fais la malle, histoire d’aller puiser dans les reserves. Le rythme lent adopté depuis Plan Sec m’a permis de me refaire complètement, et j’avale le Col de Chavière à plein régime, en me faisant un grand plaisir. La descente qui suit s’enchaine rapidement, je croise Fred qui remonte la course à notre rencontre. L’arrivée à Pralognan est encore loin, mais la fraicheur de l’écurie motive la monture. Je finis, ravi et régalé, rasséréné sur l’état de mon pied gauche. S. s’arrêtera au parking du roc de la pêche, les genoux en compote. P. arrivera un peu plus tard, également transporté par son itinéraire.
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