Récit de la course : Les Aventuriers du Bout de Drome - 100 km 2009, par sachanono

L'auteur : sachanono

La course : Les Aventuriers du Bout de Drome - 100 km

Date : 9/5/2009

Lieu : Crest (Drôme)

Affichage : 4533 vues

Distance : 100km

Objectif : Terminer

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100km Drôme: Mon 1er 100Km

Un petit CR rapide d’un truc de malade qui m’est arrivé ce WE. Pour ceux qu’on pas le courage, lire un paragraphe sur deux

Après une année à faire des trails de 60/70 km (Course aux étoiles, TGV, Templiers), je me suis dis que ce serais sympa d’essayer d’aller un poil plus loin. Alors, c’est décidé, pour faire une année de course à 100 kms.

Je regarde le calendrier (celui d’Ultrafondus bien sur), avec des critères bien précis : pas trop loin de la maison, un peu mais pas trop de D+, dans un cadre sympa, hop j’ai trouvé ce sera le 100 km ultra run drômois.

Voila, le bulletin d’inscription est parti, c’est bon, c’est nickel, c’est fini !!! Heu non, j’ai quand même fait une bonne prépa (je suis un peu trouillard, et je ne veux pas me lancer dans une course comme ça sans un minimum de préparation) de 3 mois avec des longs, des courts, des chocs, une étape de la Mégatoffs, des montées, des descentes, des séries, entrecoupé de 2 périodes de repos (grippe, bronchite : merci les enfants !!!).

Vendredi 8 mai, arrivée à CREST avec toute la famille qui est venue me supporter, montage des tentes au camping (tiens y’a plein de coureur, mais ils ont pris des mobilhomes eux), retrait des dossards, y’a pas foule, c’est calme tant mieux.
Retour au camping, démontage des tentes (y’a eu un désistement, donc un bungalow de libre).

A 22H dodo, enfin la position, car le dodo, il ne va pas venir avant 1 H du mat. Et bien sur à 3H30, dring.

Petit déjeuner (Avec Kokocake J) short, maillot UFO saison 2008, y’a déjà plus personne dans le camping, je serais déjà à la bourre !!!!

Mais ce n’est pas grave l’espace de départ est juste à coté, c’est déjà plein de monde, contrôle des sacs, de la puce, petit pipi de la peur, et BANG. Sauf que y’a pas de bang c’est Jack qui nous emmène tous gentillement en haut du vieux village jusqu'au donjon pour lâcher les fauves.

Départ super prudent, doucement sur la ligne de crête, je ne cherche pas à doubler, à l’horizon belle lune pleine et rousse (rien ne pousse !). Le jour ce lève sur des paysages superbes, des châteaux médiévaux partout, plus ou moins en ruine, à chaque détour de colline.

Arrivée vers le 30 éme km un gars à coté de moi me dit : « devant c’est le dossard 1001, c’est le vainqueur de l’année dernière ». J’accélère un peu, je lui pose la question, il confirme. C’est pas mal ça il ne va pas beaucoup plus vite que moi, je décide de le suivre. Sauf qu’il court partout, quand ça monte de 10%, de 15% ou même plus. Alors je passe en mode marche rapide, et je le regarde s’éloigner. Dans la descente qui suit (toujours après une montée !) j’arrive à le rattraper (j’aime les descentes). Et ainsi on fait notre course en accordéon, et on passe de la 10 ème, à la 6 ème place.

Dans la montée du pylône, je croise deux ovni, supersteph et yoyo (UFO) qui sont parti (et à quel rythme !!) pour faire le doublé 100 km + Marathon, on se présente on échange 3 mots et je repars à la poursuite du 1001.

Arrivée à Saillans en 5 éme place (65 éme km), arrêt possible pour ceux qui regardent trop ce qui nous attend (droit devant, les 3 Becs, une montée de 1200 m), je baisse la visière de la casquette, j’ai rien vu. Sur un brancard le 1er est arrêté, 2 autres coureurs s’arrêtent la !!!
Ma famille est la hystérique, ça me boost !!
On repart, André (je l’ai su plus tard bien sur) à 2 mn d’avance sur moi. Je me rappelle d’un CR qui parle d’un montée ombragée, et je le maudit sur cette première partie à découvert !!!
La suite est effectivement ombragée, mais atteint une pente telle que je me demande comment les randonneurs font pour monter (on est sur le GR9). En haut du Pas de la Motte je demande à un pisteur si c’est le bout de la montée et il a cette réponse fabuleuse « même pas dans tes rêves !!! » J’ai alors 5 mn de retard sur André. Effectivement rien que pour nous amuser on se fait 2 ou 3 petits sommets bien pentus, puis la descente sur un grand chemin, puis au fond d’un vallon avec des pierres, des pierres et des pierres, je sais pas comment j’ai fait pour pas me ramasser, pourtant j’ai cherché : à fond, les cuisses en feux, buter dans les cailloux (hop, 4 ongles explosés), pierres qui roules ….

Ravitaillement au 80 ème, j’arrive, André est la qui repart, on se serre la main, un sourire, on sait que c’est entre nous 2 !!!
Ma famille est toujours la encore plus hystérique qui me parle, me soutient, mon petit m’épluche les bananes, madame doit avoir les pulses encore plus élevé que moi !!

Passage en plaine, j’allonge, nouvelle et dernière montée, je sais que c’est tout bon pour André c’est la qu’il est fort, et bizarrement je le rattrape et il me laisse passer !!!! Alors si je compte bien sur mes doigts, j’étais 2, j’ai doublé 1, il me reste ….
J’ai comme la pêche d’un coup, et je me fais une petite descente bien rapide.

Arrivée au dernier ravitaillement (reste 8 kms), il y a mon grand fils, assis sur le toit de la voiture pour voir qui débouche en premier. Je ne vous raconte pas l’état de ma famille qui me voit débouché en 1er !!!!
Je ravitaille léger, et repart juste au moment ou André arrive. La c’est la grande classe, la fin du parcours à été débalisée alors une moto chacun nous ouvre la route pour nous indiquer le bon passage. Du coup j’entends la moto de derrière qui est devant André, et sans me retourner, à l’oreille je juge que j’ai pris une bonne avance, ça descend et j’aime ça.

Au détour d’un village, CREST apparait, le temps de laisser passer le train devant moi, ouf la barrière s’ouvre quand j’arrive !!!
Puis c’est l’arrivée dans la salle, j’emmène mon fils par la main, montée du podium : quoi, hein, heu, oui, qui, moi, 1er !!! Comment : 12h01mn38s, record de l’épreuve battu. Je ne sais pas, je ne réalise pas, je bafouille 3 bêtises au micro, et décide d’attendre André.
Il arrive après 10 mn. On se congratule. Il m’explique qu’il a eu une douleur à la cuisse au 85 ème km d’où sa baisse de régime. Entre nous, je pense que la victoire était pour lui sans ce pépin musculaire.

En descendant du podium, je suis envahi par une meute d’une journaliste.
Tout le monde me félicite, je suis sur un nuage, dans un rêve, il fait beau dans ma tête !!!!
Je ne vous dis pas l’état de ma famille !!!

Dimanche 9 mai, petite nuit de sommeil, excitation oblige.
Ballade dans le vieux village de CREST jusqu’au Donjon pour encourager les arrivants de marathon et du semi.
Retour à l’espace d’arrivée, 13H30, début de la remise des prix, on m’appelle je crois, la coupe immense m’est remise par les invités d’honneur (Stéphane Diagana, Richard Dacoury, Jean-Philippe Gatien, Philippe Remond). Je serre des mains, des bises, des félicitations des applaudissements, je redescends du podium, cela à duré 2 mn j’aurai voulu faire un arrêt sur image, et passer en super ralenti !!!

Voila, ce matin au travail je ne suis pas redescendu de mon nuage, laisser moi, dans la tête, rester à CREST encore un peu !!!

Voila, cette victoire je la dois à : Jack et son équipe qui organise vraiment une très belle course toujours au petit soin pour les coureurs, à ma famille hystérique et au public qui m’a sans cesse encouragé, et à André Besson qui m’a servi de lièvre pour aller beaucoup plus loin que je n’aurai jamais imaginé aller.

Pour ceux qui on eu le courage de tout lire, je vous dis bravo du haut de mon nuage.

Olivier Muller.

Bonus (lecture non obligatoire pour la compréhension globale du récit) :
- Pour les chimistes : ne pas mélanger la poudre Caloreen (que j’emmène toujours) avec la boisson énergétique. Les bidons triangulaires de ma ceinture se sont mis à gonfler comme 2 ballons. Le jus suintait par le dessus, me coulait dans le short et le long des jambes, ça s’était rafraîchissant. Quand j’ai ouvert la tétine, ça m’a explosé dans la bouche. En fait il y eu réaction chimique et j’avais du liquide gazeux dans les bidons. Je me suis imaginé les bidons explosés et éventré !!!
- Pour les matheux : dans la montée des 3 becs, plus la pente est raide plus on se penche en avant, et plus on se rapproche du sol, et on a l’impression que la pente est encore plus raide ! CQFD
- Pour les poètes : la descente des 3 becs dans un vallon verdoyant, entre les 2 parois vertical, des arbres immenses vont chercher le soleil tous la haut. Les oiseaux chantent pour accompagner nos pas feutré qui glissent sur les pierres moussues. C’est beau la nature !

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