Samedi 18 juin 2005. Thimougies. J’ai une confiance aveugle au thermomètre de ma voiture tout confort… Et en cette belle après-midi ensoleillée, il indique clairement 29° C à l’ombre et 47° C au soleil ! C’est fou ! Heureusement, j’ai une maison bien fraîche et la climatisation dans la voiture… Mais là, pour la course du jour, c’est différent : pas ou très peu d’ombre, un joli parcours campagnard de presque 14 km et des côtes et des côtes et des côtes à n’en plus finir !

De l’avis de beaucoup, cette 8e épreuve comptant pour le Challenge Achro est la plus difficile de la saison à cause de son dénivelé surtout. Ajoutez donc cette chaleur torride et vous obtenez un fameux mélange diabolique !

On sait dans le peloton des joggeurs combien je hais le soleil… Alors donc, je n’avais guère l’intention de me faire mourir à la tâche aujourd’hui. D’autant qu’avec cette météo et ce parcours, il était inutile de forcer : les points obtenus seraient de toute manière médiocres.
Mon seul objectif est donc, outre le fait de prendre du plaisir, de conserver ma « pôle position » au classement général provisoire. Seul rival direct à court terme : Bruno Mas.
Seule idée en tête donc : me fatiguer le moins possible tout en surveillant mon ami Bruno.

Mais dès mon arrivée à Thimougies, je rencontre ce cher Bruno. Il est très motivé. Il a repéré le parcours plusieurs fois et est même venu s’y entraîner cette semaine. C’est vrai que c’est presque le régional de l’étape.

Départ à 16 heures… Il fait toujours aussi chaud. Pas un nuage à l’horizon. Peu de vent. Sur la ligne, je croise les fidèles et découvre un groupe d’athlètes inconnus ; apparemment, une fabuleuse équipe a fait un long déplacement et est venu en force pour cette épreuve de Thimougies. Pas difficile de les reconnaître dans leurs maillots colorés en bleu clair.

Top départ. Très prudemment, je cours d’emblée sous mon régime habituel ! Méfiance avec ce soleil… les défaillances seront nombreuses ! Un groupe se constitue rapidement en tête : une bonne quinzaine de coureurs dont la moitié aux maillots de couleur azur. Anthony Savoca, l’un des habituels favoris de l’Achro va avoir du mal parmi tous ces nouveaux venus. Très vite, il est isolé au sein de l’armada étrangère…
Pour ma part, je laisse partir ce groupe et suis, aux environs de la vingtième place, à quelques dizaines de mètres. Je vais à mon petit rythme, seul sans me soucier de quiconque. Cela me permet d’observer mes « concurrents » devant : outre les « bleu ciel » que je connais pas du tout, il y a là André Obsomer, Dimitri Delombaerde, Grégory Demaret, Bernard Van Malleghem, Xavier Wauquiez, Grégory Billet et Bruno Mas.

Courez, courez, les amis… Fatiguez-vous, prenez le chaud… Je guette et j’attends mon heure, hé hé…

Sans forcer, sans me fatiguer, je garde mon rythme calmement… et les premières victimes arrivent… Xavier Wauquiez d’abord dès le km 2, puis deux coureurs « en bleu ».
Au Km 3, c’est au tour de Dimitri Delombaerde de lâcher prise. A chaque fois, le scénario sera le même : le coureur se retrouve isolé à l’arrière du groupe, puis décroche… je le rejoins en quelques centaines de mètres et le laisse sur place… sans accélérer, sans changer de rythme… Assurément, la chaleur fait mal.

Au 4e km, je pointe Bruno Mas 40 seconde devant moi… Humm, il a pris bien de l’avance… mais je reste calme.
Je rentre alors sur Grégory Billet. Avec ce dernier, par contre, ce sera différent : il reste dans ma foulée et nous demeurerons ensemble pour le reste du parcours… Beaucoup d’encouragements entre nous, bon échange, dialogue et entente.

Devant, cela explose encore. Exit Bernard Van Malleghem vers le 6e km ; au 8e, nous revenons et dépassons Grégory Demaret.

10e km. Je me sens toujours très bien et notre vitesse est stable. C’est Bruno Mas qui est rejoint et nous le distançons rapidement. Objectif du jour atteint. Mais il reste encore 3 km… avec bien des montées.

En point de mire, André Obsomer en duo avec un « bleu ». Avec Grégory, cette fois, nous collaborons et pour la première fois nous augmentons l’allure. Au 12e km, l’écart est encore trop important pour pouvoir rentrer ainsi sur André. La première place du jour en Vétéran est pourtant là à quelques dizaines de mètres… Grégory n’est pas au mieux. Dialogue entre nous : je décide de jouer « le tout pour le tout ». J’attaque puissamment, non pour lâcher mon compagnon, mais uniquement dans l’espoir de rentrer sur André. Mais ce bougre ne faiblit pas. Je comprends, dans la dernière côte, que je ne reviendrai pas. Je cesse le combat et termine tout à l’aise. Grégory reviendra d’ailleurs sur moi et me devancera finalement.

Je termine dans un état de fraîcheur qui m’étonne moi même. A aucun moment je n’ai puisé dans mes réserves et ai l’impression d’avoir géreé cette course parfaitement.

Je termine donc 2e vétéran.
10e position de la course. Devant Bruno Mas, je conforte ainsi ma première place du général.

Un bravo tout particuliers aux organisateurs : quelle ambiance, quels préparatifs. Super les ravitaillements en suffisance, épongeages et même une bonne bouteille de bière à l’arrivée !
Merci aux nombreuses personnes du village qui avaient placé des tuyaux d’arrosage devant leur maison et nous rafraîchissaient au passage. Merci aussi à Laurent Lefebvre qui accompagnait (à vélo) Grégory Billet. Il n’a pas hésité à m’offrir son bidon d’eau.

Quelle belle course ! Mais quel risque pour les organismes : sur les 430 partants, une cinquantaine ont abandonné ! J’ai vu des joggeurs arriver dans un état lamentable ! Certains furent même pris de malaise… Ne faudrait-il pas penser à « déplacer » l’heure des courses durant la période estivale ?

Quelques quartiers d’orange à l’arrivée. Quelques gorgées d’eau. Et hop…

Je termine par 4-5 km de retour au calme en compagnie d’André Obsomer. Bavardages bien plaisants.

Diduv